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EAN : 9782070298938
348 pages
Gallimard (09/06/1978)
3.68/5   25 notes
Résumé :
Celui qui fut le petit-neveu d'Auguste et le neveu de Tibère, l'oncle de Caligula, le beau-père de Néron, l'époux de Messaline et d'Agrippine, Claude qui boite et bégaie, prend ici la parole et fait le bilan de son existence. Comment cet intellectuel débile et volontiers ridicule, mais l'âme assez grande et le cœur sensible, a-t-il pu échapper à tant de pièges, survivre à travers tant d'intrigues et de meurtres, pour atteindre finalement cette couronne qu'il ne dési... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une "vieillerie" empruntée dans la bibliothèque de mes parents, que j'ai toujours eu envie de lire, mais je ne l'ai jamais fait jusqu'à maintenant, va savoir pourquoi....ce roman, datant des années trente est un classique incontournable.
Forte de ma lecture de plus de deux mille pages d'une saga romaine de Coleen McCullough en début de l'année, j'ai voulu faire une petite pause avant d'attaquer "Claude", pour ne pas trop mélanger les deux. Et bien, c'était même pas la peine, "Moi, Claude" est presque une suite chronologique, racontée dans un style aussi fluide, sympa et avec une touche d'humour, que les livres de McCullough.
Dans cette autobiographie fictive, Robert Graves décrit par la plume de Claude (Claude l'Idiot, Claude le bègue, ou, dans le meilleurs des cas "l'oncle Claude"), d'une façon extrêmement érudite et intéressante toute une galerie de personnages historiques connus et moins connus avec toute la complexité dans leurs relations. La vie à Rome prend les couleurs avec ses banquets et guerres, triomphes et exécutions, les combats des gladiateurs et, surtout, les intrigues au sein de la famille impériale, pendant la règne d'Auguste, Tibère et Caligula.
Claude, boiteux, moche et bègue, moqué et rejeté par tous, est forcé de vivre en retrait, mais observe avec beaucoup de justesse tous les événements jusqu'à moment où, contre sa volonté car républicain convaincu, il devient empereur.
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Si les noms de Auguste, Tibère, Caligula, Néron nous parlent encore, celui de Claude ne vient pas à l'esprit et pourtant il est au centre de l'histoire des empereurs Julio-Claudiens issus des familles Julia et Claudia de 27 avant JC à 68.
Pour tirer profit de cette autobiographie romancée il est prudent d'avoir wikipedia à portée de clic pour ne pas se perdre dans les personnages et les généalogies des familles en question.
Car à Rome le mariage dans les hautes sphères était une institution assez souple pour s'adapter aux visées politiques, une femme pouvait être répudiée du jour au lendemain et remplacée tout aussi vite, comme par ailleurs les couples étaient construits précocement il n'était pas rare d'être grand parent à quarante ans à peine. de fait les familles sont touffues et les liens entre elles complexes et mobiles.

Pour Claude tout commence mal, il nait avec de nombreuses infirmités sur lesquelles les médecins se sont interrogés à travers les siècles pour conclure à des séquelles d'un accouchement difficile. Toujours est il que dans le monde romain l'imperfection physique excluait tout avenir politique même pour un enfant de haute naissance, d'autant que s'ajoutaient des problèmes nerveux qui finissaient de classer Claude dans les idiots du village. Méprisé par sa famille, Claude dont l'esprit était en réalité brillant se réfugiera dans les lettres et les travaux historiques.
Comme il parait inoffensif pour le panier de crabes qui se dispute le pouvoir, il est l'observateur idéal pour relater les faits et crimes des uns et des autres, et en la matière cela vaut toutes séries télé des Rois maudits à Succession.

A Rome on a le couteau ou le poison facile et les femmes ne sont pas les dernières à intriguer et à faire assassiner, avec une palme pour l'incroyable Livie à l'ambition dévorante et à l'esprit pervers qui réussira à mettre son fils Tibère sur le trône mais qui n'aura pas la surprise de voir Claude son avorton de petit-fils devenir empereur contre son gré.

Même si Robert Graves prend des libertés avec l'Histoire, comme aurait dit Dumas il lui fait de beaux enfants : Moi, Claude premier volume de la trilogie est un vrai plaisir de lecture. Dans une langue fluide et pleine d'humour, Graves se délecte à raconter la paranoïa, la faiblesse et la folie des empereurs et de leur époque. Les crimes, les trahisons, les perversions en tous genres s'accumulent mais avec une sorte de bonhommie qui ne dégoute pas le lecteur et au contraire le passionne.
Au passage les historiens « officiels » sont égratignés que ce soit Sénèque et Suétone, ils ont tous fait, par intérêt, un portrait biaisé de Claude qui a été rectifié depuis. Ce qui doit nous faire réfléchir aux « vérités » que nous affirment les historiens actuels qui ne sont pas exempts de parti pris.
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Essentiellement connu en France pour ses études mythologiques, Les Mythes grecs, Robert Graves fut aussi un romancier non dénué de talent.
En trois volumes qui se lisent avec plaisir et facilité, l'auteur prête sa plume à l'empereur Claude. Au fil des pages, le personnage historique et l'homme nous livrent une confession pleine de bruit, de fureur, et d'humanité. le feu et le sang des premières décennies de l'Empire.
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D'Auguste à Néron, en passant par Claude, dont il fait le narrateur, Robert Graves retrace le règne, ou plutôt la personnalité des premiers empereurs de Rome.
C'est le récit de la petite histoire qui fait L Histoire, des rivalités, des folies, des luttes de pouvoir au travers d'une série passionnante, documentée, et menée avec talent.
Le premier livre est à mon goût le meilleur des 3 tomes de la série, mais l'érudition, l'humour, et l'écriture de l'auteur font globalement de cette lecture un riche et très agréable moment.
A noter pour compléter l'excellente adaptation produite par la BBC en 1976, avec l'excellent Derek Jacobi dans le rôle titre.
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Je pensais qu'il s'agissait d'une lecture nouvelle... en réalité, dès les premières pages, j'ai reconnu que j'avais lu il y a très, très longtemps cette fausse autobiographie.

Claude raconte, parfois à la manière de Suétone, l'histoire de sa famille avant sa naissance puis arrive à son propre cas, s'effaçant devant pratiquement tous les membres de sa famille, puisqu'il fut d'ailleurs, effectivement, un personnage de second plan.

Auguste, assisté de sa femme Livie, assoit un règne autoritaire, dans une République qui ne l'est plus que de nom : les Romains, soulagés de cette autocratie qui met fin aux guerres civiles qui ensanglantèrent Rome au Ier siècle avant J.-C., aiment cet empereur qui gouverne solidement, sans se douter du bain de sang des coulisses. Livie élimine tous les héritiers d'Auguste de ses précédents mariages pour mieux placer sa propre descendance, et va jusqu'à faire assassiner parmi les siens ceux qui ne serviraient pas ses desseins : poison, condamnations sur dénonciations calomnieuses, "accidents", cette lecture est un vrai plongeon dans le sang... et accessoirement le stupre. A ce stade-là, le peuple romain lui-même voit de quel bois sont faits ses dirigeants.

Cf. suite de ma note de lecture sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
En règle générale une jolie femme, de nos jours, peut coucher avec qui elle veut. Financièrement elle ne gagne rien non plus au mariage. Sa dot passe aux mains d’un mari ou d’un beau-père généralement plus difficiles à manœuvrer que le père ou le frère aîné dont elle connaît depuis longtemps les côtés faibles. Le mariage ne lui apporte que d’assommantes responsabilités domestiques.
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Je ne veux pas dire qu’on doive absoudre tous les criminels sans exception : il est des cas de dépravation incurable qu’il faut extirper sans délai, comme un cancer, du corps politique. Mais s’il s’agit de fautes de jeunesse ou d’ignorance, mieux vaut punir aussi doucement que possible.
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Cent ans après la malédiction punique, Rome doit être l’esclave d’un chevelu, un chevelu au cheveu rare, femme de tous les hommes et homme de toutes les femmes.
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Soutenir la monarchie à cause de la prospérité qu’elle apporte aux provinces, c’est soutenir, qu’un homme à le droit de traiter ses enfants comme
des esclaves, à condition de traiter ses esclaves avec assez d’égards.
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Les cordons de la bourse , c’est évidemment cette folie de l’argent qui étouffe Rome depuis qu’elle a détruit sa plus redoutable concurrente et s’est rendue maîtresse de toutes les richesses de la Méditerranée.
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