Mathilde, divorcée depuis dix ans, quitte la grisaille parisienne avec son fils pré-ado pour s'installer dans un petit village ensoleillé du sud. Le changement paraît agréable, mais quand on a vécu dans l'anonymat des grandes villes, il faut apprendre à supporter les microcosmes, leurs ragots, leurs rumeurs. Elle n'est pas la seule à débarquer à Maleseygues : il y a aussi un couple avec un bébé - madame n'est visiblement pas à sa place dans son rôle de jeune maman au foyer. Et puis, très vite, Mathilde tombe vite amoureuse de Fred, l'homme à qui elle donne des cours de lecture contre des travaux de bricolage. Cette idylle fait jaser, suscite des jalousies, Fred semble être un homme très convoité, malgré les casseroles qu'on lui colle.
Après 'Une petite fête sur la planète', 'Papier Machine' et 'Les tribulations d'un Breton errant', j'ai été très déçue par cet ouvrage. Les protagonistes m'ont paru à la fois sans relief et caricaturaux - on n'y croit guère, pas plus qu'à leurs relations et échanges artificiels, tantôt superficiels, tantôt outrés. J'aurais dû me méfier : je suis rarement bon public avec les ouvrages publiés chez cet éditeur (H d'O), je les trouve "faciles", consensuels, gentillets, premier degré, pleins de bons sentiments. Ça manque d'humour et de causticité, tout ça ! J'abandonne à un peu plus de la moitié de l'ouvrage, page 133/227 - tant pis, je ne saurai pas comment, dans cette histoire, on détruit le bonheur des autres tant il est dur à supporter (comme annoncé en 4e de couv).
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Mathilde déménage, elle arrive dans le sud, du côté de Lyon avec son fils Julien. Mathilde est seule et l'arrivée dans le lotissement va générer son lot de rumeurs, cancans, etc. Intégrée dans une structure d'échanges de services, Mathilde va échanger un coup de main pour déblayer le garage contre des cours d'alphabétisation. L'homme en question est Fred.
Elle a 35 ans, diplômée. Il a 28 ans, illettré. Et bardaf, c'est l'amour qui sonne à la porte. Cet amour va, à l'instar du caillou lancé dans une mare, générer des cercles excentriques qui vont bousculer les habitudes de la petite communauté. Surtout que Charles et Bérengère débarquent aussi avec Lucile, leur fille de 6 mois.
Et on est tout gaillardement arrivé page 240... où le roman commence réellement, pour se terminer page 281.
Superficiel? Certes. Léger? Oui, bien sûr. Dépourvu de contenu? Aussi. Les personnages secondaires sont plus fouillés que les personnages principaux. Et pourtant il y a tellement de sujets intéressants qui méritaient d'être creusés. On se demande à de multiples reprises ce qu'on lit, où on se trouve... lecture feelgood? Bof. Chick litt? Pas vraiment non plus. Bref, on se demande ce qu'on lit à bien des reprises. Pas vraiment mon style de romans.
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L'idée est bonne mais finalement, on finit par s'y perdre et ne plus savoir quel est le fil de l'histoire. Décevant.
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Sa mère, telle qu'il l'aimait. Un être inclassable, indispensable et, il l'avait cru longtemps avec angoisse, interchangeable : s'il avait eu une autre mère, il l'aurait aimée aussi, il en serait au même point treize ans plus tard ; Mathilde ne serait rien pour lui et, pire peut-être, lui non plus ne serait rien pour elle. Que valait cet amour qui se plaquait de manière mécanique sur les mères et leurs fils ? Pourquoi était-il tellement normal d'aimer ses parents ? [...]
Avec une autre mère, tu n'aurais pas eu la même vie, tu ne serais pas le même. Elle non plus. Chacun de vous a déteint sur l'autre, vous avez tissé un lien unique et vous serez mère et fils tant que vous vivrez, que ça vous plaise ou non. "Cela, avait-elle ajouté presque du bout des lèvres, est également valable pour les pères - enfin, pour ceux d'entre eux qui remplissent leur rôle."
(p. 13)
Mais rien n'est simple aux timides, pensa Bérengère. Elle aurait aimé se coller une étiquette sur le front : attention, psyché fragile. Ce handicap en valait un autre, on aidait bien les aveugles à traverser. La timidité n'était malheureusement pas une maladie officielle. (p. 60)
Toutes les dictatures, professait Carmen, prennent racine dans la surveillance et la contrainte. La délation vient après.
Entrez, monsieur musclor, moi c'est Mathilde. Handicapé vous ? Allons nous sommes tous handicapé de quelque part, il m'en faut plus pour m'impressionner.
La force de Bérengère était d'être fragile. (p.46)