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Jean-Marc Rochette (Autre)
EAN : 9782203208353
240 pages
Casterman (05/10/2022)
4.48/5   881 notes
Résumé :
Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre. En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué quand il était enfant. Au cœur du Cirque d'Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne a créer le chef d’œuvre qui la fera reconnaître.
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Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
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Toujours beaucoup de plaisir en admirant les graphismes parfait de Jean-Marc Rochette avec des couleurs travaillées qui traduisent avec réalisme la teneur de cette histoire.

C'est une double histoire, celle d'un homme, une gueule cassée de la Grande Guerre, et celle d'une femme artiste, sculptrice, dont le talent va les unir pour l'éternité. Ce sont deux personnalités auxquelles le lecteur s'attache dès les premières planches les mettant en scène, partageant leur bonheur et leur douleur.

L'action se déroule en grande partie dans le Vercors pour l'illustration duquel Rochette a déployé tout son art, surgissant dans les levers ou couchers de soleil, avec cette magnifique lumière bleutée émergeant au-dessus des rochers, des sapins, de toute une nature superbement valorisée par un dessinateur talentueux.

Une partie de l'action emmène le lecteur dans les tranchées de la guerre, mais aussi au Moyen Age sur le plateau du Vercors, époque où les loups et les ours, craints des humains, étaient pourchassés sans relâche.

Il y a donc tout ce que l'on peut espérer d'un beau roman graphique à la lecture duquel on savoure autant la beauté des lieux que l'histoire douloureuse et belle d'Edouard Roux qui a connu le grand amour malgré son visage défiguré à la guerre.

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L'auteur Jean-Marc Rochette déclare que la dernière reine sera sa dernière oeuvre en BD préférant poursuivre dans la sculpture et la peinture où il y a plus de liberté. Il a été fortement secoué par l'affaire Bastien Vivès et les commissaires politiques et de la moralité qui sévissent dans ce milieu où tous les coups sont désormais permis. On peut comprendre et respecter sa décision.

C'est donc une oeuvre testament qu''il nous laisse en héritage. Autant dire, que c'est réellement un magnifique récit qui nous entraîne sur des sentiers encore inexplorés entre art, guerre et belle histoire d'amour entre uns sculptrice et une gueule cassé. On peut affirmer que c'est sa meilleure oeuvre tant la puissance du récit emporte tout sur son passage.

Evidemment il y a un hymne à l'amour véritable mais également celui de la préservation de la nature que les hommes détruisent petit à petit. le décor sera celui du Paris des années folles qui a suivi la première Guerre Mondiale où on voulait revenir à un peu plus de légèreté après le grand traumatisme qui avait secoué le pays. Beaucoup de soldats l'ont payé de leur vie et les survivants de leur corps et de leur âme.

Nous aurons également droit à de magnifiques paysages situés dans le Vercors qui garde encore un parfum de nature et de liberté. A noter qu'on passe d'un univers à l'autre en un rien de temps mais que le dosage est quasiment parfait au niveau de la transition.

Au niveau du dessin, c'est quand même très sombre avec des couleurs qui ne favorisent pas l'éclat et la lumière parfois indispensable. On a l'impression que l'on ne sort pas des tranchées. Il y a eu une utilisation à outrance d'encres noires qui donnent ce rendu. Mais bon, il faut s'y habituer et on est facilement pris dans l'intrigue grâce à une narration bien pensée et agréable.

La fin est véritablement poignante et triste à mourir. J'ai rarement lu quelque chose d'aussi fort où l'on a envie de crier à l'injustice (mais pas de tout casser). Il faut dire que notre système judiciaire est profondément biaisé à la recherche constante de bouc émissaire parmi les individus les plus défavorisés de la société.

C'est une très belle histoire tragique que j'ai adoré parce qu'il y avait des personnages qui sonnent vrais et qui sont charismatiques. C'est certainement la BD qu'il faut absolument lire pour ne pas passer à côté.
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Club N°50 : BD sélectionnée ❤️
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Indispensable, Rochette atteint le sommet !

Clément
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Dernier volet de la trilogie montagnarde de Rochette, après l'autobiographique et grandiose Ailefroide, puis le superbe d'atmosphère le Loup, voici La Dernière Reine.

C'est dans la lignée des deux premiers volumes, une grande réussite de scenario et son style graphique si particulier.

On est cette fois dans le Vercors, entre différentes époques avant de se poser au début du 20eme siècle et la fin de la première guerre mondiale.

On sent l'influence de Pierre Lemaitre, de Frison-Roche et sa Grande Crevasse et de l'amour de la nature et de la montagne qui ont rempli la vie de Rochette.

C'est très moderne malgré l'époque et la réflexion sur la place de la nature/homme.

Une trilogie majeure de la BD !

Greg (Club BD)
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Un récit d'une très grande force qui s'appuie sur les illustrations grandioses de Jean-Marc Rochette !

Isabelle
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Encore un chef-d'oeuvre !!

A mi-chemin entre "l'Ours" de J. J Annaud et "Au revoir la-haut" de Pierre Lemaitre avec évidemment toute la qualité scénaristique de J.M Rochette.

je ne mets que 4.5/5 car cette BD méritait une édition plus prestigieuse, entre autre un format plus grand.

Aaricia
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Très belle BD !

L'histoire et le dessin abordent pleins de thématiques différentes avec une grande justesse et une grande sensibilité.

J'ai adoré !

Morgane N.
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Une pure merveille !

Il se dégage une magie incroyable, une émotion tintée de tristesse ainsi qu'une revendication de liberté à tout prix...

Gwen
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La meilleure BD de cette sélection.

Dommage que ce soit la dernière de Rochette mais il termine sur une apothéose.

Wild57
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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« Tant que dans la montagne règneront les ours, le soleil se lèvera le matin. Mais, au soir où mourra la dernière reine, alors ce sera le début du temps des ténèbres. »

Édouard Roux, gueule cassée de 14-18, se rend à Montmartre chez Jeanne Sauvage, afin qu'elle lui fabrique un nouveau visage. Ne pouvant la payer, et cette dernière étant sculptrice animalière, il lui montre ses montagnes et ses forêts du Vercors, tout en lui racontant l'histoire du dernier ours abattu sous ses yeux lorsqu'il avait dix ans. Dans une grotte connue de lui seul et de ses ascendants, Édouard lui montre La Dernière Reine. de retour à Paris, la sculpture de Jeanne a un franc succès. Mais après quelques ennuis avec la justice, et la santé de Jeanne étant fragile, le couple prend la décision de s'installer définitivement dans cette montagne qu'ils aiment tant tous les deux...

Un hiver, des bêtes disparaissent. Se pourrait-il qu'il y ait encore un ours ? Déterminé à le protéger, Édouard va devoir à nouveau faire face aux hommes...

Comme dans "Le loup", Jean-Marc Rochette nous dépeint ici un paysage montagnard à couper le souffle, dans lequel ses protagonistes, isolés volontairement et par amour de ce lieu, sont en pleine communion avec lui. Ici il n'est pas question du loup, mais de l'ours, tout aussi majestueux et pour lequel on prend partie (enfin en ce qui me concerne, je suis toujours du côté de l'animal de toute façon).

Mais il n'est pas uniquement question de l'ours, il y a aussi la montagne et ses forêts, tout comme Édouard dont la personnalité est aussi bien dépeinte que les paysages qui l'entourent.

Les illustrations, telles des peintures de paysage, sont rendues vivantes, en mouvement continuel. Souvent imprécis, aux tons sobres, très aérés, les dessins de Rochette sont à l'image d'Édouard, de son visage sans nez et sans bouche, de son passé douloureux, de ses points de vue "anarchistes".

Il y a très peu de texte, mais il n'y en a pas besoin de plus. Édouard a énormément de prestance, tout comme la montagne, sa faune et sa flore. Les dessins s'imposent et en disent long et suffisamment.

En-dehors de son histoire, douloureusement belle, Jean-Marc Rochette nous offre en parallèle des tableaux à la fois percutants et immersifs.

"La dernière reine" est une très belle découverte, que j'ai d'ailleurs mieux apprécié que "Le loup", certainement parce que le lien entre l'homme et l'animal m'a ici davantage touchée.
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Meilleur livre de l'année 2022 pour le magazine Lire, et c'est une BD, ou un roman graphique, comme vous voulez.

Une couverture de toute beauté, une histoire sur plusieurs temporalités, où les hommes n'ont pas le beau rôle.
Quelques planches retracent l'histoire du Vercors à différentes époques, avant l'apparition des hommes, à la préhistoire, au moyen age. Les animaux et ceux qui les aiment et les protègent vont y subir la loi des hommes.

L'histoire principale met en scène deux personnages: une gueule cassée de la grande guerre, Édouard Roux, déjà tenu à l'écart petit car fils d'une "sorcière" et fervent défenseur de la vie sauvage, et Jeanne , sculptrice, qui fabrique des masques pour redonner figure humaine à ces hommes que la guerre a privé d'une partie de leur visage. Ils vont s'aimer. Ils vont essayer de vivre leur vie, dans les montagnes, à l'écart des autres, mais la vie, ou plutôt la mort les rattrapera. Je ne divulgâche pas, car les premières pages nous disent que la grâce d'Édouard a été refusée.

Mais le premier personnage de cette BD c'est la nature et cette montagne du Vercors, et les animaux qui tentent d'y survivre, notamment La dernière reine.

Des dessins magnifiques aux tonalités qui évoluent suivant l'endroit représenté, une incursion dans le cercle artistique du Paris de l'après-guerre instructive, un message déjà d'actualité à l'époque sur les désastres que l'homme fait subir à la nature et à la vie sauvage, un plaidoyer pour le droit à la différence, beaucoup de choses sont abordées dans cette BD, des thèmes chers à mon coeur.

Il reste néanmoins que le format BD me touche moins qu'un roman. Je m'y trouve moins plongée, moins emportée dans l'histoire. Voilà pourquoi ce ne fut pas un coup de coeur pour moi, malgré la splendeur des dessins.

Je pense notamment à ces planches qui nous montrent à la fin du livre, quelques animaux, à différentes distances, d'un plan rapproché sur leur regard à leur silhouette dans le lointain.
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critiques presse (11)
Actualitte
30 décembre 2022
Il fallait le talent de Jean-Marc Rochette pour imaginer un récit qui mêle de façon aussi limpide deux drames majeurs qui ont ravagé la France et, plus largement, le monde : la boucherie de la Première Guerre mondiale et le divorce irrémédiable entre la nature et l'homme, ce dernier mettant tout en œuvre pour exploiter et détruire la première.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeSoir
30 décembre 2022
On respire le même air. On foule la même terre. «La dernière reine» est une ode à l'art et une fable écologique d'un romantisme noir, où le sauvage n'est pas celui que l'on croit.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Bedeo
05 décembre 2022
Tel un tourbillon, La dernière reine emporte le lecteur pour un voyage intense, parfois éprouvant, mais totalement fascinant.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LeJournaldeQuebec
05 décembre 2022
Bien que furieusement sombre et bouleversant, ce nouveau chef-d’œuvre nous réconcilie avec une grande vérité : l’amour et la beauté triomphent de tout. Toujours.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
BoDoi
15 novembre 2022
Ce livre est un cri du cœur, un appel au retour aux choses simples. [...] c’est avec ce dernier ouvrage que l’auteur parvient à communiquer le plus directement ce qu’il est et ce qu’il pense du monde qui l’entoure. En ce sens, cette dernière bande dessinée s’érige d’elle-même en chef-d’œuvre et en œuvre somme d’années de vie et de travail.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
07 novembre 2022
Une fois la dernière page tournée, certains ouvrages abandonnent le lecteur avec un sentiment étrange. Le sentiment que le temps s’est suspendu, l’espace d’une immersion dans une œuvre qui le marquera pleinement. La Dernière Reine est de ceux-là et se résume, au fond, en un mot qu’il convient de réserver aux exceptions : chef-d’œuvre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
19 octobre 2022
La Dernière Reine est un chef d'oeuvre. Un coup de coeur. Un récit d'une grande force. Un puissant hymne à la nature et à l'amour. Un roman graphique que je vous recommande fortement. Un livre à mettre en avant dans vos bibliothèques.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Telerama
17 octobre 2022
Avec La Dernière Reine, Jean-Marc Rochette signe son meilleur album, un hymne à l’amour et la nature aussi puissant qu’émouvant.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDZoom
10 octobre 2022
Si la relation amoureuse est particulièrement touchante dans ce formidable livre — une femme pouvant, peut-être, devenir l’avenir d’un homme —, « La Dernière Reine » reste quand même un récit très noir et peu optimiste ; car son principal propos est de démontrer, à l’aide d’habiles sauts dans le temps, que l’homme a toujours été destructeur pour l’environnement à l’échelle du monde, et ceci depuis les origines.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Telerama
06 octobre 2022
Avec La Dernière Reine, Jean-Marc Rochette a atteint le point d’équilibre où s’ajustent, pour la première fois, le poids de son expérience et la force des tensions, passions et indignations qui le traversent.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
16 août 2022
« La Dernière Reine » suit le destin d’une gueule cassée à Paris, dans l’entre-deux-guerres. Une histoire d’amour et d’art au sommet.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Les forêts sont devenues trop petites pour la liberté.
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C’est le dernier représentant d’une lignée de plus de cent mille ans. Les ours ont régné sans partage sur le plateau. Le Vercors était un pays taillé pour eux : des forêts de hêtres immenses, gorgées de gibier, de fruits, de champignons, de racines. Des rivières débordantes de truites, d’écrevisses et de grenouilles. Des falaises calcaires truffées de grottes.
Leur règne aurait pu durer éternellement, mais nous sommes arrivés.
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Le seul endroit où je pouvais apaiser ma douleur était au fond des bois, mais vous avez tout détruit.

Le loup a disparu, l’ours a disparu, l’aigle a disparu et tout le reste suivra. Vous avez exploité le monde jusqu’à sa racine.

Mais vous allez bientôt payer pour tout le mal que vous avez fait.
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J'ai pas voulu revoir ma mère après la guerre, j'avais honte... Je n'avais plus de visage, je me sentais moins qu'un chien. C'était une belle connerie. Une mère aime son fils, visage ou pas visage. Péché d'orgueil.
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Hôpital militaire, Troyes, 1917

- Édouard, mon garçon. on a fait ce qu'on a pu, mais je te conseille de ne jamais te regarder dans une glace. Tu m'entends ? Jamais. Ton nez et tout le côté droit de ta bouche sont partis dans l'explosion de la tranchée. Tu es le seul rescapé. On a réussi à te sauver ta langue et une partie du palais. Tu pourras parler. Tu es pensionné et on t'a décerné la médaille militaire.

Ma chère mère,

Je t'écris ces quelques mots pour te dire que je ne te reverrai pas. Je ne remonterai pas sur le plateau, car je suis devenu un objet d'horreur, un objet de honte. Je vais rester à Grenoble, personne ne me connaît, c'est mieux comme ça.

Ton fils qui t'aime,

Édouard (p. 38-39)
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