Heureux ceux qui ne connaissent pas
Jean Rolin. Je leur promets baucoup de plaisir à le lire.
Cet écrivain est un voyageur mélancolique.
Je l'ai découvert en 2002 en lisant "
La Clôture" chz P.O.L. qui se présente comme une description du quart Nord-est du périphérique parisien entre la porte de Saint-Ouen et la porte 'Aubervilliers. de cet objet anodin et déprimant,
Jean Rolin parvenait à faire un tableau vivant, drôle, empathique, bouleversant.
Comme souvent chez les écrivains de P.O.L. (
Emmanuel Carrère,
Marie Darrieussecq,
Nicolas Fargues ...), sa prose est à la fois très simple et très travaillée. Il s'y glisse toujours un humour triste, pudique et doux.
Ses livres sont des carnets de voyage un peu foutraques. Dans "
Terminal Frigo",
Jean Rolin arpente les ports du littoral français. Dans "l"explosion de la diurite", il raconte le convoyage d'une vieille Audi de Paris à Kinshasa. Dans "
Traverses", il sillonne la France en train, de Tarbes à Longwy, de Bordeaux à Marseille, sans objectif clairement défini sinon peut-être celui, abandonné en chemin, de faire le tableau de régions industrielles en crises.
Quoi qu'il raconte,
Jean Rolin trouve le ton juste. Ni pontifiant, ni dérisoire. Ne versant jamais dans l'anecdotique ou le picaresque. Infiniment modeste et généreux