Alors qu'il a quitté il y a plusieurs dizaines d'années la demeure familiale pour s'établir à Londres, Gervaise Godavary est rappelé sur les terres de son enfance par la mort de son oncle, Noble Godavary. Dans le vieux manoir perdu entre les lacs et les montagnes du Westmorland (juste au sud de l'Écosse), les membres de la famille Godavary renouent péniblement les liens distendus par les années. Mais rien n'est simple pour un Godavary, pas même une discussion entre frères qui ne se sont pas vus depuis très longtemps. Ils sont tous frappés d'une sorte d'inaptitude aux relations humaines. C'est sans compter
Paola, issue du remariage de Noble Godavary avec une Italienne. La jeune femme tranche dans le vif avec son franc-parler et terrorise tout autant qu'elle fascine toute la famille, à commencer par Austen, son demi-frère, héritier du domaine. le frère de Gervaise, Michael, transis devant sa cousine, fait les frais d'une désinvolture déconcertante. La tension est à son comble lorsqu'à l'ouverture du testament, rien ne se passe comme prévu.
Vue comme l'épisode marquant d'un journal intime, l'histoire est racontée par Gervaise, qui tente de mettre des mots sur ce qu'il s'est passé pendant ces trois jours. D'une plume toujours aussi affûtée,
Vita Sackville-West décortique avec ironie les handicaps de cette famille d'Anglais bourrés de complexes, incapables de se parler, écrasés par le poids des traditions et, en tout cas pour le héros Gervaise, par l'immensité sauvage de ces paysages. Car lui, plus que tout autre, a voulu fuir cette montagnes désolées dans lesquelles il avait l'impression d'enterrer son âme. Pourtant, en revenant, il se rend compte que rien n'a changé et qu'il a cette terre dans le sang. À partir de l'ouverture du testament, le ton du roman devient presque fantastique. Les événements s'enchaînent dans une sorte de brouillard, pour aboutir à un final où se mêlent le déchaînement des éléments de la nature et la révélation du caractère profond
De Paola, errant dans la lande comme une figure fantomatique.