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EAN : 9782361070281
270 pages
Oh ! éditions (03/11/2011)
3.58/5   13 notes
Résumé :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, "on ne badine pas avec un Boche

C'est indécent. On lui fait la guerre. On le déteste. On l'exècre pour tout ce qu'il représente.

Non, on ne s'amourache pas d'un soldat à la botte du nazisme. C'est un délit." 2007, Nadia reçoit la photo de son grand-père, un officier de la Wehrmacht. Dans ces traits flous, effacés par le temps, Nadia tente de discerner la personnalité de cet homme, celui dont on taisa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De la Seconde Guerre Mondiale, on connaît les bourreaux ; des nazis allemands ; et les victimes ; les juifs, les handicapés, les tziganes et autres minorités. Mais l'on parle très peu, pour ne pas dire jamais, des victimes collatérales : les enfants nés des unions ennemies. Souvent il s'agit d'une femme (française, anglaise, suédoise, etc.) et d'un soldat allemand. Qu'en est-il des bébés ? Ecartelés entre deux patries, avec un destin qu'ils n'ont pas choisi, souvent amputés d'un parent voire des deux, ces enfants honnis, détestés, conspués par la société ont aussi une plaie béante qui n'est pas prête de se refermer.

Nadia Salmi, lorsque sa grand-mère meurt, retrouve dans ses affaires des lettres mettant en scène son grand-père, qui n'était autre qu'un soldat allemand. Pour soulager Ingrid, sa maman née de l'union de Thérèse et Hans K., ainsi qu'elle-même, Nadia se lance dans une entreprise douloureuse : remonter ses origines pour comprendre.

Ce livre est document, témoignage de la douleur des ces unions à différents niveaux. Il y a Thérèse, une jeune femme qui au sortir de la guerre s'énamourache d'un prisonnier de guerre allemand. Lui, c'est Hans K. Il tombe dans les bras de Thérèse ; puis rentre au pays où la femme et l'enfant qu'il a quitté et qu'il croyait morts sont finalement vivants. Thérèse, seule, se retrouve enceinte. Ici, il y a la douleur d'un amour perdu et d'un enfant qu'il devient compliqué d'aimer.
Ingrid, cette enfant, grandit en restant fragile et visiblement égarée dans ses rapports au couple. Une enfant déracinée et qui a dû subir la honte d'être fille d'un soldat allemand.

L'auteur nous écrit tout cela grâce à diverses formes d'écriture : le journal intime où elle s'adresse à ce mystérieux grand-père qu'elle aime malgré tout, des copies de la correspondance retrouvée dans les affaires de sa grand-mère Thérèse, du récit romancé sur les évènements entre 1946 et 1948 (la rencontre de ses grands-parents, la naissance de sa mère, etc.) et les lettres qu'elle écrit aux institutions pour retrouver des informations sur les membres de sa famille. Chaque forme se distingue par une taille de caractère et une graisse différentes.

Nadia Salmi se livre beaucoup sur sa vie privée de jeune trentenaire : sa difficulté à s'installer dans une relation, cet instinct maternelle envers sa propre mère ; autant d'attitudes qui révèlent encore des conséquences de l'union entre Thérèse en Hans K. Comment une mère peut rejeter un enfant ? Comment un père peut ignorer la vie de sa fille ? Et surtout, comment se construire lorsque l'on a vécu cela ?
Un récit émouvant, où l'on a l'impression d'être un lecteur indiscret, presque de trop dans cette histoire. C'est peut-être le point qui m'a parfois dérangée. Néanmoins, la persévérance de Nadia est exemplaire et montre le besoin vitale qu'elle avait à découvrir ce grand-père pour se rassurer et surtout pour faire avancer sa mère.
C'est une histoire d'amour, de guerre, qui pourrait presque faire l'objet d'une saga familiale romancée. A lire si vous souhaitez découvrir une autre facette des dégâts que peuvent engendrer les guerres.
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Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.

Nadia Salmi,l'auteure, écrit son premier roman. le roman de ses origines. Elle raconte comment au décès de sa grand-mère elle s'intéresse à son grand-père, soldat allemand de la seconde guerre mondiale, en retrouvant des lettres de ce dernier retrouvées dans ses affaires. La quête peut commencer. D'interrogations et de suppositions, de coups de téléphone et de visites, Nadia Salmi parcourent le passé, celui des ses aïeux, découvrant au fur et à mesure la vérité si bien cachée pendant près de soixante ans.

L'histoire est très passionnante, la découverte des origines. Dès les premières pages, on ressent l'amour ou l'indifférence dans les sentiments entre la fille et la grand-mère, la mère et la fille, mais surtout, il en ressort beaucoup d'incompréhension. Cette quête naît de ces non-dits tragiques qui polluent une existence. Les personnes dans ce roman, vu par l'auteure, se racontent souvent de manière dramatique. Cette grand-mère, Thérèse, envieuse, jalouse de sa propre soeur, abandonnant à sa propre mère son enfant, sa fille, née d'une relation franco-allemande. Elle en devient pathétique et méchante, jusqu'au dernier instant dans son dernier souffle. Cette mère, Ingrid, marquée à jamais par ses parents absents, un père allemand qu'elle n'a jamais connu, une mère qui repousse son enfant. Bien que son premier livre ne puisse être considéré comme un roman, il faut admettre que les parties sombres de son histoire familiale auront été éclairées par l'auteure après de longues réflexions, je n'en doute pas, avec sa mère par exemple. Finalement, une grande partie est romancée à partir de faits réels, alors même si la vérité est légèrement floutée, Nadia Salmir réussit à retracer son passé en comblant les trous de la meilleure manière qu'il soit.

Son écriture assez incisive, à fleur de peau, fait ressortir les sentiments très exacerbés de l'auteure. Il est même assez étrange de rencontrer autant d'attachements à un passé si lointain et inconnu jusqu'à la découverte de ces lettres. Mais elle le dit elle-même très bien, elle est extravagante et se laisse dépasser par ses sentiments.

Je retiendrais de ce roman la souffrance des enfants tiraillés entre deux nations, de Thérèse cette mère égoïste et pathétique, détestable, et de ses retrouvailles joyeuses.

Un premier roman réussi, très et trop personnel, une thérapie nécessaire pour Nadia Salmir et une reconnaissance des victimes cachées de la guerre.

Je remercie Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.



A l 'attention de Nadia, à qui je souhaite, un petit peu en avance, un joyeux anniversaire.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Résumé :
En 2007 Nadia Salmi perd sa grand-mère, une femme qu'elle n'a pas beaucoup connue. Les ponts étant coupés entre elle et sa fille, la mère de Nadia. Quel secret se cache derrière cette rupture ? Nadia découvre la photo d'un soldat allemand dans les affaires de sa grand-mère : son grand-père, officier de la Wehrmacht. Lui et sa grand-mère ont eu une courte relation à la fin de la guerre. La mère de Nadia est donc une enfant découlant de relation d'une femme avec l'ennemi. Quelle a été la vie de cette grand-mère et de cette femme, enfant montré du doigt, comme environ 400 000 autres enfants. Et qu'est devenu ce grand-père qu'elle n'a jamais vu. Est-il toujours en vie ? Nadia se lance à la recherche de son grand-père !


Mon avis :
J'ai choisi ce livre car je suis intéressé par cette époque en ce moment. Après avoir lu plusieurs livres sur le sujet de la guerre de 39-45, j'étais intéressé de découvrir ce témoignage. de cette recherche d'un grand-père, soldat allemand. Car je me pose toujours la question de savoir quel était l'état d'esprit du peuple allemand durant cette époque et surtout durant les nombreuses victoires du début. Hors, il n'est pas trop question de cela dans ce premier roman. C'est plus une recherche de parentalité comme on peut en voir beaucoup. La question de la participation du grand-père dans l'armée allemande est très peu abordée et traitée en deux pages proches de la fin du livre. Nous assistons donc à la recherche d'un homme, il n'y a pas de réponse sur la question de la participation de l'homme au Reich, même si cela tarabuste sa petite-fille. Mais elle semble prète à lui pardonner car elle ne trouve pas de réponse à ces questionnements.
Je suis donc un peu déçu par cette lecture, surtout après avoir lu le magnifique roman de Delphine de Vigan "Rien ne s'oppose à la nuit" qui est sur le même thème de la recherche de l'histoire familiale pour expliquer le présent. le style est aussi beaucoup moins beau. J'ai été gêné par les noms des personnages car l'auteur a choisi de les appeler par leurs prénoms avec l'initale du nom de famille accollé (ex : Hans K, pour le grand-père) et cela durant tout le récit. Cela l'alourdit considérablement.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
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Tout a déjà été dit sur la Deuxième Guerre mondiale. Tout. La Shoah, la Résistance, le Blitz, la Libération, les collabos, les privations, les filles tondues pour avoir un peu trop aimé l'occupant... de grandes voix se sont élevées pour la raconter, Primo Levi, Jorge Semprún, Elie Wiesel... Pourquoi donc continuer à nous abreuver de récits et de témoignages sur cette guerre dont aucun détail ne nous a échappé ? Bien sûr, il s'agit d'un thème qui fait toujours vendre. Bien sûr, des centaines de personnes retrouvent chaque année, dans leurs archives personnelles, des lettres échangées entre leurs parents ou leurs grands-parents, entre Français et Allemands, entre alliés et ennemis. Est-ce une raison pour les publier ? Non. Et le livre de Nadia Salmi n'aurait jamais dû l'être non plus. En premier lieu, parce qu'il s'agit d'un ouvrage extrêmement confus, qui mêle sans explication d'aucune sorte extraits de correspondance authentique, résultats des recherches administratives et saynètes romancées censées nous faire partager le destin de Hans, Thérèse et des autres. le problème, c'est que tout ce mélange ne fait pas bon ménage, et le lecteur ne sait plus s'il a affaire à de la fiction ou à un véritable témoignage, d'autant plus que la démarche de l'auteur est complètement auto-centrée : même si sa situation est potentiellement celle de 400 000 autres personnes, elle ne s'attache qu'à sa propre enquête, à sa propre famille, à son propre nombril, laissant le lecteur indifférent et étranger à cette recherche d'identité...

(La suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Tout simplement bouleversant. Cette histoire est magnifique, émouvante et forte... En la lisant, j'ai découvert un pan méconnu de l'après-guerre. J'ai été touché par le sort de ces enfants nés d'amours interdites, par cette femme Ingrid... Quelle vie! Que de douleurs si justement racontées par sa fille! Ces étoiles sont telles qu'elles feraient un joli film.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"je me demande ce que tu aurais fait si tu avais su que thérèse délaisserait ainsi ta fille. car, au fil des ans, la souffrance ne s'est pas atténuée. pire, elle a gagné en volume. sur la balance aujourd'hui, il y a trente kilos de trop. trop de colère vis-à-vis de ma grand-mère, trop d'incompréhension face à ton silence, trop de "fille de boche" jetés à la figure, trop de peurs à affronter... dans son cas, chaque kilo en trop est arrivé par manque de douceur".
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"J'avais peur de ce que ton identité allemande pouvait contenir comme malheurs. Je ne voulais pas les assumer. Mes mains étaient propres. Et c'était bien ainsi".
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"chez moi, il n'y a pas de personnage qui fasse rêver. il y a juste un homme et une femme qui furent malheureux et qui eurent un enfant: ma mère. un seul car au royaume de la censure, il n'y avait pas de baguette magique pour te transformer, toi, un soldat allemand en prince charmant. il n'y avait pas de happy end pour la jeune française amoureuse de lui. dans le miroir tendu par la société, il y avait le reflet d'une sorcière, sans concession aucune".
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Que c'est triste de grandir sans illusions... A force, on en vient à développer un certain cynisme.
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"Ma guerre contre le silence a été presque aussi longue que la tienne pour le Führer".
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