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L'orchestre des doigts tome 3 sur 4

Satô Naomiki (Traducteur)Marie-Saskia Raynal (Traducteur)
EAN : 9782745925879
238 pages
Milan (05/04/2007)
4.47/5   58 notes
Résumé :
Le volume 3 poursuit les aventures du professeur Takahashi et de ses élèves. On retrouve, comme dans le volume 2, une mise en avant des conditions historiques désastreuses dans lesquelles le Japon se trouve plongé, et la lutte sociale des plus défavorisés contre le pouvoir des seigneurs en place, comme une transposition à grande échelle, du sort réservé aux sourds face aux entendant : le destin de chacun dépend de sa naissance. Un fatalisme contre lequel les démunis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Tome 3
Dans ce volume nous commençons par Yoshinosuke Yoshikawa qui enseigne à sa fille uniquement la méthode oraliste et la lecture labiale. Il rejette complètement et violemment la langues des signes.
Puis nous retrouvons Kiyoshi Takahashi devenu directeur de la section sourds-muets de l'école. Issaku lui, n'est plus le jeune garçon incontrôlable du premier tome, il a 17 ans et part pour Tokyo apprendre le métier de professeur pour mieux revenir dans son ancienne école.

Les débats entre les méthodes occupent de plus en plus l'école alors que l'oralisation est en plein essor. Et alors que les sourds étaient parfois vu comme une malédiction divine, certains commencent à dire que la voix d'un enfant sourd à plus de pouvoirs bénéfiques qu'un soutra bouddhique. Ironique retournement...

Fin 1925, après des conférences retentissantes, la méthode oraliste à donc le vent en poupe. C'est avec l'exemple de la petite Hamako Nishikawa que tout bascule. Puisque son père a réussi à la faire parler "normalement", grâce à la méthode oraliste et à la lecture labiale, tous les sourds doivent pouvoir suivre ce chemin. le système éducatif est repensé en ce sens, au détriment des enfants bien souvent. Les parents, maladroitement et un peu égoïstement, veulent pouvoir entendre la voix de leur enfant, et entendre "Papa", "maman" ou la phrase rituelle "Maman, bonsoir, je suis rentré". Pourtant l'auteur s'interroge, comment construire une éducation et un langage en partie baseé sur la lecture labiale qui ne permet de comprendre que 30% d'un échange, le reste étant des hypothèses?

De nombreuses questions sont soulevées : une méthode doit elle forcément exclure les autres; les sourds forment-ils un groupe cohérent et unique; faut-il absolument donner une apparence "normale" pour une meilleure intégration ...

Ce volume s'intéresse en parallèle aux événements des années 1920 et notamment 1923, l'année du grand séisme qui ravagea Tokyo. L'armée, le pouvoir, les milices populaires en profitèrent pour se débarrasser des gênants et des nuisibles selon eux et de ceux soupçonnés d'être à l'origine des maux du pays. Ils vont tuer des milliers de Coréens, des socialistes et des sourds qui ne peuvent pas répondre à leurs interrogatoires. Au total entre le séisme et les violences, ce sont 100 000 personnes qui vont périr et 30 000 qui seront blessés.

Ce volume est encore très instructif, difficile de lâcher cette série découverte dans les rayons de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.


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En début d'année, j'explorais toujours le monde des mangas ; ne sachant pas si j'allais accroché, j'avais juste emprunté le premier tome notamment parce que le thème m'avait inspiré figurant parmi les sujets qui m'intéressent le plus.

Cette découverte fut une révélation...

Jusqu'à présent, je n'avais pas eu l'opportunité de lire les suites. Faut dire que 2015 n'est pas une bonne année livresque. Pour être honnête, c'est un peu chaotique sur ce plan-ci. Peu importe. Grâce aux prêts rallongés durant la période estivale, j'ai eu le loisir d'emprunter - en juin - tous les tomes pour les ramener à la maison.

Dans l'optique de lire la saga dans son intégralité, j'ai pris le temps de relire le premier tome. Pourtant, tout était encore frais dans ma tête ; comme si je l'avais lu la veille alors que cela remontait à plusieurs mois auparavant.

Le thème

Au travers des couvertures, jolies, bien réalisées, il est difficile de deviner le thème principal. L'orchestre des doigts est un magnifique titre pour conter les origines de la langue des signes au Japon. Ce présent ouvrage replace le lecteur dans le contexte historique de l'ère Taishô (1912-1925), où la surdité était alors synonyme de "débilité mentale", surtout en ce qui concerne les enfants sourds de naissance.

En 2015, voir des personnes signées est une chose normale à mes yeux. Pourtant, les sourds n'ont jamais eu la vie facile. Ce premier tome est à la fois JUSTE et FORT car le lecteur peut constater toute la dureté de cet handicap. Comment fait-on pour communiquer avec autrui quand on n'entend pas, quand on ne sait pas parler, ni lire, ni écrire ?! Comment fait-on pour communiquer avec le monde ?! Dans ce premier tome, on trouve la réponse grâce à un professeur qui fera preuve de patience envers un garçon qui ne possède que l'agressivité pour s'exprimer. Même si cela m'a fendu le coeur, je trouve que l'évolution est magnifique.

Cette saga - au travers de la langue des signes - instruit le lecteur face à la situation des sourds au japon dans les années 1912 en moyenne. Je ne connais pas du tout la culture japonaise mais naître sourd là-bas, à cette époque-ci, offrait une vie difficile aux personnes sourdes. Pour eux, ils étaient difficile de s'instruire, d'apprendre à lire, à écrire ; difficile de s'insérer dans la société afin de gagner sa croûte. Au travers de toutes les planches, j'ai été touchée par la situation des uns et des autres. Comment peut-on réussir à construire sa vie dans de telles conditions ?! Comment peut-on être heureux alors qu'on est considéré comme des êtres inférieurs ?! Depuis que j'ai lu cette saga, je me sens plus riche humainement, plus riche de savoirs également.

Le récit

Je ne sais pas si je peux réellement parler de récit ou d'histoire. Bref, l'assemblage des planches est cohérente. Il y a un véritable fil conducteur entre les tomes. Dans le premier volume, le lecteur découvre plusieurs éléments : un professeur amoureux de la musique, des enfants sourds, la langue des signes, un enfant incapable de communiquer avec autrui.

Il y a beaucoup d'éléments qui représentent la force de ce récit. En premier lieu, je pointerai du doigt la difficulté à communiquer quand on n'entend pas, qu'on ne sait pas parler, écrire ou lire. Ensuite, il y a les partisans de la langue des signes et ceux qui sont absolument contre cette gestuelle. Osamu Yamamoto a énormément insisté sur cette dernière car elle fait partie intégrante de l'origine de la langue des signes au Japon. D'un côté, ceux qui sont pour, de l'autre, ceux qui sont contre. Une véritable guerre qui est relatée au travers de ces planches. Toujours est-il que ce récit est riche d'information. En ce qui concerne ce dernier, je m'arrête aux quelques mots ci-dessus afin de ne pas dévoiler plus que nécessaire. Pourtant, il y aurait tant à évoquer, croyez-moi !

Pourquoi devriez-vous lire ce manga ?

L'orchestre des doigts est un manga qui a deux aspects fondateurs : le monde des sourds et une peinture historique précise du Japon du début du 20è siècle. Entre les deux, il y a un point commun : la discrimination envers les sourds et les classes sociales pauvres.

De plus, un impressionnant travail graphique a été réalisé par Osamu Yamamoto ainsi que ses assistants. Au final, le résultat est incroyable. Les personnages ont de la profondeur. le décor ainsi que les paysages ne sont pas en reste. Il y a des scènes qui sont saisissantes par le réalisme apporté. C'en est bluffant au point que je me suis attachée à certains personnages... dans un manga, s'il vous plaît.

Malentendante, je trouve par moment que c'est l'enfer. Pourtant, ce n'est rien en comparaison de toutes ces personnes représentées dans ce manga, je suis chanceuse. Incapable de me mettre une seconde à leur place, d'essayer d'imaginer leur calvaire, je suis admirative de leur courage, de leur force également. C'est pour cela que je suis heureuse d'avoir découvert cette saga. J'ai pris énormément plaisir à la lire puis à la partager via cette chronique. En retour, j'espère que vous éprouverez un minimum de satisfaction à la lecture. le jour où vous plongerez dedans, pensez à moi en me laissant un petit commentaire sur les réseaux sociaux.

Dès que cela me sera possible, je compte m'offrir cette saga. Elle possède toutes les qualités nécessaires pour rejoindre ma bibliothèque personnelle. Sincèrement, L'orchestre des doigts est un manga de toute beauté. de plus, il est basé sur des personnes ayant réellement existé. C'est une archive à chérir en la mettant entre toutes les mains.

Lien : http://bookmetiboux.blogspot..
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Oraliste vs Gestualiste. Les méthodes se font la guerre durant cette période très mouvementée au Japon des années 20. Les émeutes sont au paroxysme de ce que la société peut encaisser, avec le tremblement de terre s'ajoutant, et tout ceux qui ne peuvent parler japonais sont la cible de ces émeutes. Passage dur et éprouvant car nous redoutons les mauvaises nouvelles à propos d'Issaku qui a bien grandi et dont le projet est de devenir professeur.
Mes émotions étaient modérées durant tout ce passage ( "ça allait") ... enfin jusqu'à ce qu'on arrive à l'histoire de Goïtchi.
Et là, ce fut le début de la fin pour lui ... comme pour moi. Quelle horreur (ma tête aussi évidemment), ce pan de chapitres était révoltant et déchirant.
Vraiment cette série est une sacrée découverte.
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Ce tome présente l'oralisation comme un bienfait pour les sourds. Nous sommes en 1921, la langue des signes est interdite, considérée comme discriminatoire car «enfermant » les personnes atteintes de surdité dans un monde à part. En France, un phénomène identique a eu lieu mais pas aux mêmes dates. Il n'y a pas de réponse juste ou fausse à la surdité. Il y a beaucoup de degrés pour la perte de l'audition et pour certains, seule la langue des signes sera bénéfique, permettant à la personne de devenir un être humain et pas « un handicapé ». Je côtoie pas mal de personnes sourdes, j'en connais qui ont choisi de laisser leurs appareils sur la table de chevet et qui ne communiquent qu'avec leurs corps (parce qu'en langue des signes, il n'y a pas que les mains, mais le corps, sa position, les expressions du visage etc...), j'en connais d'autres, qui, a contrario, privilégient l'oralisation parce que cela leur correspond mieux. Je crois que c'est à chacun de faire le choix de ce qu'il souhaite : l'un, l'autre, un mélange des deux ou le LPC (langage parlé complété). Ce qui est essentiel, c'est que la personne puisse s'exprimer et qu'elle soit heureuse.

Dans ce manga, le côté « borné » de certains adultes m'a exaspérée. Oui, il est difficile de passer de la langue des signes à l'écrit car la syntaxe est différente. En LSF, il n'y pas de verbes conjugués, d'articles et les phrases ne sont pas construites de la même façon etc...mais dire que « faire parler un enfant sourd est la seule voie noble ».... heureusement que c'était pour les besoins de l'histoire et que le professeur Takahashi continue de vouloir enseigner cette belle langue !!! C'est sur fond d'événements dramatiques (tremblement de terre de 1923 et persécutions des sourds et des coréens) que se déroule ce tome 3.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Yoshinosuke Nishikawa et sa fille Hamako, qui étaient apparus dans le tome précédent, se retirent dans leur ville natale. Là, Yoshinosuke continue d'enseigner à sa fille la difficile méthode de l'oralisation depuis les livres qu'il avait fait venir des États-Unis.
Pendant ce temps, les premières écoles à vocation oraliste s'ouvrent au Japon, et l'écho de la réussite du père Nishikawa ne tarde pas de venir jusqu'à leurs fondateurs. En voyant les prouesses dont était capable Hamako, qui pratiquait la lecture labiale et parlait un japonais parfait, ils décidèrent de faire de la famille Nishikawa le fer de lance de la méthode oraliste.

C'est le début du combat entre les méthodes oralistes et gestualistes. L'une prônait un langage universel pour les sourds, l'autre l'interdisait... car la méthode oraliste avait besoin d'un isolement complet par rapport à la langue des signes pour porter ses fruits.

La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est ce contexte, cette vision culpabilisante qui était selon moi l'erreur de cette période, qui considérait que ne pas entendre était mal. Le problème venait du fait que la méthode oraliste était le point de vue des entendants, la méthode gestuelle demeurait le point de vue des sourds eux-mêmes, c'était leur langue.
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Les signes fleurissent au creux de leurs mains... et retentissent dans mon coeur comme une symphonie.
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