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EAN : 9782732449272
332 pages
Editions de la Martinière (18/10/2012)
3.88/5   4 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Editions de la Martinière - 10/2012)


En septembre 1914, le gouverneur des colonies en retraite Víctor Rey, 62 ans, et Robert, son unique fils, 26 ans, journaliste et critique d'art, s'engagent comme simples soldats. Ils servent au même canon à Verdun, dans la Somme, au Chemin des Dames, en Alsace. Ils aiment en parfaite complicité la même femme et lui envoient plus de mille lettres, exprimant leur am... >Voir plus
Que lire après Le temps de nous aimer. Robert, Denise et Victor, courriers de guerre. 1914-1918Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Si tu pars, je pars", écrit le 5 septembre 1914 Victor, gouverneur des colonies en retraite, à son fils unique Robert, journaliste et critique d'art. Les voici donc servant la même pièce d'artillerie pendant toute la durée de la guerre. Et aimant la même femme en parfaite complicité, lui envoyant plus de mille lettres accompagnées de photo, de caricatures, de fleurs séchées.
Ces lettres, Thierry Secrétan, petit-fils et arrière-petit-fils de Victor et de Robert, les a transcrites, puis est allé sur les lieux décrits par ses aïeux, localisant et photographiant leur périple. Aux lettres, s'ajoutent donc des photos, d'époque ou d'aujourd'hui, ainsi que quelques articles que Robert écrivit dans les journaux de l'époque (L'Intransigeant, le Journal).
Leurs lettres, souvent longues et détaillées, racontent leur quotidien au front ("tu connais maintenant aussi bien que moi les détails de ma vie d'artilleur" écrit Robert le 2 février 1915), derrière les tranchées occupées par les fantassins. Elles illustrent aussi leur idéal républicain et laïc, leur connaissance des arts et, surtout, leur amour pour cette femme, Kikite, que Robert a épousée en 1912.
Ce sont deux personnalités complexes et riches. Hédonistes (mâtiné de panthéisme chez Robert), ils célèbrent l'amitié, la conversation, les plaisirs de la table, la lecture (Robert passera toute la guerre avec « les Essais » de Montaigne sur lui), le savoir. Et, par-dessus tout, l'amour de Kikite qui leur permet de résister au carnage, sorte de bonne étoile qui les protège et leur donne le moral : « Petite femme chérie, c'est drôle ce que l'amour pour une petite maîtresse aimée comme tu es aimée fait supporter les choses » écrit Robert le 2 janvier 1917. Même si certains jours sont plus difficiles que d'autres : "Ma femme tant aimée, je te griffonne ce mot en ayant froid devant un maigre feu qui enfume le coin de la grotte où nous sommes. Il fait très froid. Une âpre bise balaye le plateau. Il tombe une pluie fine et cruelle, tout est boue. L'hiver est inséparable de la guerre et elle n'a pas de printemps. Nous tirons beaucoup et sans arrêt. Une moyenne de mille obus par batterie et par jour. [...] Je suis surtout bien déprimé par ce froid. Ici, pas une minute de soleil ou de tiédeur." [Picardie, 18 avril 1918]. Encore quelques mois à tenir pour sortir de la « der des Ders ».
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En septembre 1914, un père et son unique fils s'engagent comme simples soldats pour la durée de la guerre. Ils servent au même canon dans l'Aisne, en Champagne, en Argonne, dans la Somme, en Alsace.

Ils aiment en parfaite complicité la même femme et lui envoient plus de mille lettres au cours de trente mois de front, exprimant leur amour, les horreurs de la guerre, de la vie militaire, leur idéal républicain, leur haine de la religion.

Father and son both enlist to fight in WWI. This book is a collection of letters found recently in a family home. Both men correspond with the same women who they both love.

Father: Victor Rey ( 62 years)
Son: Robert Rey ( 26 years)
The object of their affection: Denise Suavaistre (Kikite) (25 years)(less)
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Ce livre est d'une très grande qualité, tant par son contenu de correspondances de guerre que des photos prises par monsieur Secretan. C'est un recueil de lettres échangées lors de la 1ère guerre mondiale par un père (Victor), son fils (Robert) et sa belle-fille (Denise). Père et fils s'étant portés volontaire pour être engagés au front. Les lettres sont magnifiquement parsemées d'amour, d'espoir, de faits militaires. On y découvre la guerre non pas relatée par nos professeurs d'antan mais par Robert et Victor, sur le terrain, qui nous deviennent familier au fur et à mesure de la lecture.
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critiques presse (1)
Liberation
17 décembre 2012
Sur la guerre de 1914-1918, on a déjà lu de solides ouvrages d’histoire, des romans fameux, vu des archives filmées ou des fictions inspirées. Le livre de Thierry Secretan, consacré lui aussi à cette période, est cependant singulier.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chère petite femme chérie, oui, c'est bien dur d'être séparés comme nous le sommes. Cela est long. Ne te fais pas trop de bile au sujet de notre situation physique. Nous avons pour nous abriter la nuit notre cave profonde. Dans le jour, la pièce dite "le bureau", et à laquelle on a fait des carreaux en planches aux endroits où ils manquaient, est assez fermée ; il y a une cheminée qu'on utilise, et de la sorte nous pouvons nous garer. Il n'y a que lorsque nous allons à la pièce qu'il faut piétiner à travers champs dans une terre terrible tant elle colle aux pieds.
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J’ai fait remarquer à Robert que nous partions pour la Somme, et que nous devions nous attendre à tout, donc, dans ces conditions, toute minute qui n’est pas occupée de vous, de lui, de moi, de nos tendresses réciproques, de nos avenirs possibles et de nos angoisses comme de nos espérances présentes, est une minute perdue et que nous sommes coupables de perdre. Je lui ai dit que nous n’avions que le temps de nous aimer et le devoir de le faire...
Victor, 27 septembre 1916
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Les boches, pendant que je t'écris, bombardent lentement le fond de la petite vallée que mon poste domine. Ils viennent d'envoyer plusieurs obus qui sont tombés sans éclater. Cà fait toujours plaisir. Le 120 long commence à répondre. On dirait que çà calme les boches. Les sales êtres, je ne les aime pas, et quand je pense que c'est à eux que je dois notre si longue et si dure séparation qui te fait pleurer, je me sens plein d'une haine inexplicable.
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Je t'écris de la cave où je suis près de l'appareil. Il fait beau temps et tout va bien. Les boches nous ont un peu bombardés tout à l'heure. Ils nous ont tué un pauvre fantassin, çà c'est moins bon. Papa à été bien content de ton souvenir et je sens qu'il en a été touché. Il t'aime bien, il me le dit souvent et çà me fait du bien au cœur. Vous êtes toi et lui mes deux plus chères affections et le fait de nous bien comprendre les uns et les autres, de nous bien pénétrer tous les trois mutuellement au fond de l'âme est le plus précieux de tous les biens.
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Thierry Secretan. Le temps de nous aimer.
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