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Francis Kerline (Traducteur)
EAN : 9782020399128
496 pages
Seuil (19/08/2000)
3.32/5   66 notes
Résumé :
Après une soirée de débauche ordinaire, le réveil de Simon Dykes est difficile. Epouvantable même, quand il constate que sa compagne s'est transformée en chimpanzé, ainsi que tout le reste de l'humanité. Persuadé qu'il est encore un " humain ", Dykes est immédiatement interné dans le service du Dr Busner, un singe très respecté, psychanalyste radical, militant de l'antipsychiatrie. Celui-ci, touché par son désarroi, et voyant dans ce cas extraordinaire l'occasion d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Simon Dykes, peintre subversif, habitué des soirées londoniennes, se voit banni, sans retour, du monde des humains. Interaction malencontreuse d'anxiolytique et d'ecstasy, avec un saupoudrage de mauvaise cocaïne pour corser l'affaire. Toujours est-il qu'il se réveille un beau matin dans un monde dominé par les chimpanzés, où les hommes, parents pauvres de l'évolution, bêtes brutes, peuplent les zoos, et ne sont présents à l'état sauvage que dans les régions équatoriales d'Afrique. Renversement politiquement incorrect du rapport de force. Pour comble de malheur, notre anti héros, devenu primate, est toujours convaincu d'être un être humain, ce qui l'amène très vite, à son corps défendant, à se voir interné dans le service psychiatrique d'un hôpital londonien. S'ensuivra un long et douloureux apprentissage pour que Simon Dykes, avec l'aide d'un éminent quadrumane psychanalyste, reconnaisse enfin sa "chimpanité".

Nous somme ici en pleine satyre. le roman est préfacé par son "auteur", un écrivain pongidé et reprend en le renversant le discours paternaliste des humains envers les primates. Ces derniers évoluent librement dans le Londres actuel tout en gardant leurs relations hiérarchisées et singularisées par des présentations serviles de croupes, des épouillages de politesse, des grattages affectueux, des copulations rapide, libres et sans tabous. Leur communication tactile est retranscrite par des dialogues anthropomorphisés entrecoupés d'onomatopées criardes et impérieuses. Disons le clairement le roman est assez clivant, il réjouira par la liberté de ton que permet le sujet, la composition baroque du discours, riche en néologisme, parfois argotique, trivial et qui s'autorise aussi un langage plus soutenu. D'un autre côté le sujet autorise toute les licences scatophiles, coprophages et brave tous les interdits sexuels humains, on sombre allègrement dans le mauvais goût, çà en devient à la longue lassant.
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J'avais fait connaissance avec cet auteur à l'occasion de la lecture de la théorie quantitative de la démence, savoureux recueil de nouvelles, jouant sur la frontière entre l'absurde et le rêve, le normal et l'anormal, et sur la notion (très relative) de folie. C'était bien écrit, très fluide, et, ce qui ne gâche rien, très drôle.

C'est donc avec espoir et crainte que je me suis emparée de ce roman à la fois burlesque et déjanté.

Pour bien saisir le contenu, il faut bien savoir quel genre de personnage est Will Self. Décrit dans fluctuat.net comme, je cite, "l'enfant terrible des lettres anglaises", le personnage fait partie intégrante du paysage du roman d'anticipation sociale, au côté, par exemple, de Douglas Coupland (cf. not. Girl friend dans le coma, dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler ici).

Dans ce roman, Will self est moins ennuyeux qu'Huxley (dont je vous ai aussi parlé là et là ) mais aussi moins subtil que l'inénarrable David lodge . D'ailleurs c'est l'éditeur qui cite au sujet de l'auteur "Will Self est, selon Martin Amis, le résultat d'un croisement entre " un J-G Ballard maniaque et un David Lodge dépressif "".

L'histoire est la suivante:
Après une débauche nocturne plutôt banale (alcool, sexe et cocaïne), l'artiste peinte Simon Dykes se réveille ... dans ce qu'il croit au départ être un cauchemard: la planète est dominée par les chimpanzés, les hommes occupent un échelon inférieur dans la chaîne de l'évolution et il est persuadé d'avoir sombré soit dans la folie, soit dans un mauvais remake inversé de la planète des singes.

(...)
http://lelabo.blogspot.com/2006/12/les-grands-singes.html
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Simon Dykes, artiste peintre londonien branché, se réveille au lendemain d'une nuit de débauche dans un monde cauchemardesque : une guenon a pris la place de sa compagne Sarah à ses côtés. Et le malheur, c'est que l'ensemble de l'humanité semble avoir subi la même métamorphose, Simon lui-même arborant toutes les caractéristiques d'un jeune mâle chimpanzé…Interné dans un établissement psychiatrique, il est pris en main par le docteur Busner, un « anti-psychanalyste » peu orthodoxe décidé à aider son patient à recouvrer la conscience de sa « chimpanéité ».

A la fois fantasmagorique et hilarante, cette planète des singes est l'occasion pour l'auteur de mettre en boîte non seulement les travers de l'espèce humaine (notamment son narcissisme et son sentiment de supériorité) mais aussi les règles de vie en société, les faisant passer pour absurdes. Tantôt ces chimpanzés suivent à la lettre certaines de nos pratiques (pour flatter un supérieur hiérarchique, ils lui lèchent réellement le cul), et tantôt ils adoptent un mode de comportement à l'inverse du nôtre : c'est surtout flagrant en ce qui concerne la vie de couple, qui se doit d'être polygame, et leurs habitudes sexuelles (la fornication est pratiquée partout, à tout moment, et l'acte ne doit pas dépasser la minute…). Ultime sacrilège : le tabou humain de l'inceste est joyeusement transgressé, puisqu'il est fortement recommandé de s'accoupler entre membres d'une même famille !

Mettre des singes à la place des hommes est l'occasion de situations loufoques, de jeux de mots et d'un second degré très drôle (je ne l'ai pas lu dans le texte mais j'ai l'impression que la traduction rend assez bien le sens de l'humour de l'auteur). Je me suis même demandée si le but de Will Self n'était pas juste de se marrer un bon coup… D'ailleurs, vous l'aurez compris, je me suis moi-même beaucoup amusée à la lecture de ce roman, mais j'avoue avoir aussi été choquée, parfois. Enfin, « choquée » est un terme un peu fort, mais je n'ai pas pu m'empêcher de faire une grimace de dégoût lors de certains passages (je vous laisse découvrir lesquels…).

Sans doute peut-on voir dans « Les grands singes » un magistral pied-de-nez au puritanisme hypocrite et à la rigidité de certaines de nos moeurs, ou un pamphlet sur l'irresponsabilité de l'homme, l'irrespect qu'il voue à sa propre nature et à son environnement en général (environnement qui n'est d'ailleurs pas que le sien, ainsi que nous le rappelle ce cher Will).

Sans doute… en tout cas, moi, je me suis bien marrée !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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une magnifique fresque de la vie des singes. Non des humains. Non des singes humains. ou alors est ce les humains Singe ? C'est un livre absolument génial où l'on ne sais jamais où l'on est vraiment ? Singe ou Humain ? A vous de choisir.
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Une idée de départ originale : se moquer gentiment du monde "branché" londonien en intervertissant êtres humains et chimpanzés. L'objectif est atteint et on sourit de temps en temps. Mais 462 pages remplies de borborygmes et autres onomatopées, ç'est très lourd à assimiler.
HouuH Graa J'ai fini par trouver le temps euch euch long...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais il n’y avait pas seulement ce défaut d’ajustement, il y avait aussi l’amputation de ses enfants qui déréglait sa perception corporelle, qui le désincarnait. Quand sa vie conjugale avec Jean avait implosé, comme une barre d’immeubles sous l’effet de pétards pernicieusement disposés, ses enfants avaient respectivement cinq, sept et dix ans, mais ses liens physiques avec eux ne s’étaient pas rompus ; leurs nez à moucher et leurs culs à torcher étaient directement connectés à son système nerveux par des câbles de conscience. Pour peu que l’un d’eux s’écorchât ou se coupât, Simon ressentait sa douleur comme une sonde endoscopique dans ses intestins, un scalpel dans ses tendons. Quand ils déliraient sous les fièvres infantiles – "Papa, papa, je suis l’Islande, l’Islande" -, il délirait avec eux, s’associait à leurs hallucinations, escaladait le faux Piranèse du papier peint de leur chambre, écartait une feuille pour poser un orteil sur une fleur.
Peu importait la fréquence de leurs retrouvailles, peu importait combien de fois il allait les chercher à l’école, leur faisait des frites et des bâtonnets de poisson surgelés, les câlinait, les embrassait, leur disait qu’il les aimait, rien ne pouvait apaiser le feu de la déchirure, de leur résection de sa vie. Il n’avait peut-être pas mangé le placenta, mais les cordons ombilicaux pendaient encore à sa bouche comme des ectoplasmes, des spaghetti tendus à travers le Londres estival, par-dessus les toits, les toboggans routiers, les panneaux publicitaires, qui le rattachaient à leurs petits ventres.
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Car c'étaient des bivalves - jusqu'à l'hermaphrodisme. Aveugles dans les ténèbres, détentaculés par la dégénérescence, dotés d'un unique membre préhensile pour tenir un verre ou une cigarette, ils s'échouaient là où les portaient les courants de la conversation et trouvaient une nourriture suffisante à leur sustentation dans le simple fait d'être. Simon soutenait- et Simon était une chance pour eux, il leur fallait de temps en temps la menace d'un prédateur pour ne pas s'encroûter- que si l'on insérait un grain de réflexion ou d'originalité dans les coquilles scellées, à bords dentelés, de leurs esprits alignés sur l'étagère où étaient déposées les invitations, ce grain prospérerait dans un lit de carbonate quelconque et finirait par former, sinon une perle de culture, du moins un calcul de quelque chose semblable à de la culture.
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L’un des intergesticulateurs de Levinson, qui les observait attentivement, se prosterna à son tour devant Busner. "H’houu" docteur Busner, c’est ça "heu" ?
– C’est exact.
– J’admire votre éblouissante fêlure ischiatique, votre postérieur est comme l’étoile du matin et votre philosophie souterraine comme un bal masqué dans un monde gris. Je suis, monsieur, votre subordonné obligé."
Busner, ravi de tant de bassesse, flatta le popotin offert et alla jusqu’à le baiser. "Vous êtes trop bon de me baiser le cul, gesticula le chimpanzé en se redressant, vous ne vous souvenez probablement pas de moi, mais nous nous sommes brièvement grattés l’an dernier, à la clinique Cassell."
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Il songea un instant à faire escale au Star pour déteindre sa solitude grise dans les tons sépia du bar et la tremper dans l'encre brune d'une pinte de Guinness, ...
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-Oh, révérend, si seulement tu étais mon alpha. Ta sainte trouée est si belle, ta spiritualité jaillit comme une étincelle de ton gland.
-Tu es trop bonne, ma chérie.
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Videos de Will Self (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Will Self
A literary and artistic meditation on the theme of night travel from two of our greatest contemporary creative talents, Quentin Blake and Will Self. Discover more of the book here: https://bit.ly/2lOpzsr
Animation: by YUKIMOTION based on illustrations by Quentin Blake
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