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EAN : 9782876731363
128 pages
Champ Vallon (01/09/1993)
3.5/5   9 notes
Résumé :
Ce sont «les gouvernantes». Elles sont trois, dans une grande maison au fond d’un parc, comme des reines, protégées du monde extérieur par des grilles d’or. Tour à tour follement gaies, tendres ou cruelles, mais toujours ardentes et puissamment vivantes, elles s’allient, se séparent, se déchirent ou se poursuivent dans d’étranges jeux qui sont ceux de la vie.
Observées par l’œil implacable d’une lunette qui ne les perd pas de vue, «les gouvernantes» jouent p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
👯 « Ce n'est pas tous les jours qu'on chasse dans cette maison. le gibier fait trop souvent défaut. Celui-là sera saisi à bras le corps, léché, mordu, dévoré comme il faut. Et quand il aura tout donné, qu'il sera épuisé comme un nourrisson, nu sur le vert sauge de la prairie, et elles, elles auront des souvenirs pour les soirs d'hiver lorsqu'il est si long, si désespérant d'attendre derrière les fenêtres l'arrivée d'un étranger. »

👯 Voilà le récit peu ordinaire de trois gouvernantes. de cette histoire, on ne sait pas grand chose : ni à quelle époque, ni où elle se déroule. Mais on sait une chose : que ces trois gouvernantes vivent dans la demeure du couple Austeur, avec les petites bonnes et les enfants dont elles s'occupent. On sait aussi que sous leurs airs de jeunes filles innocentes se cachent de vrais démons : que ce soit sous l'oeil du voisin d'en face qui les observe, ou encore dès qu'un homme franchit les grilles d'or du domaine. A ce moment, des instincts sauvages s'emparent des trois gouvernantes, elles ne sont plus qu'un seul et même corps avide de chair, emporté par le désir, guidé par cette soif irréductible de l'assouvir.

👯 le lecteur est témoin de la vie qui se meut dans cette demeure, au gré des envies, des peurs et des lassitudes des gouvernantes. Il semblerait que cette maison soit comme une scène de théâtre sur laquelle chaque personnage, chaque groupe a sa place, ce qui permet à tout un chacun de se laisser aller à ses penchants, tant que l'équilibre général est maintenu. Dans les coulisses, tout le monde sait ce qui se passe, tout le monde est observé, épié, surveillé : les pires vices attisent la curiosité, la luxure, le voyeurisme... Mais si tout ceci n'était qu'un leurre ?

👯 L'atmosphère est feutrée, les portes claquent, les fenêtres sont laissés ouvertes, les courants d'air font s'envoler les jupons et les réserves, les volutes de fumée dans le bureau de Mr Austeur embaument la maison d'un voile de mystère ... Tantôt intriguée, tantôt décontenancée, j'ai du mal à exprimer mon ressenti sur cette lecture : j'ai eu l'impression de passer un moment hors du temps, dans lequel toutes les barrières, tous les interdits sont levés. L'importance du regard joue un rôle primordial dans ce roman et pose cette question : faut-il être vu pour exister, et dans quelle mesure ?
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C'est la couverture sublime qui m'a fait acheter ce livre . Je n'avais aucun à priori même si la 4eme de couv ne me semblait pas engageante. J'ai passé un moment étrange de lecture... prise et en même temps désarçonnée !
L'écriture est à part ainsi que l'atmosphère de ce court roman.
L'histoire se déroule à l'intérieur d'un vaste domaine dont les propriétaires sont Mr et Mme Austeur. Il y a des grilles qui paraissent infranchissables, une horde de petits garçons (on ne sait qui ils sont exactement), des petites bonnes, un vieux monsieur voyeur comme voisin et surtout 3 gouvernantes, Eleonore, Laura et Inès. Elles semblent régner en maîtresses absolues sur le domaine, elles écoutent leurs désirs, s'adonnent à d'étranges sabat dans la forêt, captent le malheureux qui s'essaiera à tendre la main à travers les grilles et à n'en faire qu'une bouchée. Entre le conte et un objet littéraire non identifié, je me suis perdue, avec des passages abscons et d'autres savamment écrits !
En définitive, je ne sais absolument pas quoi penser de livre..
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curieuse histoire de 3 femmes qui cherchent à vivre par l'érotisme et une vie échevelée, fantasmagorique ; on se perd, on se retrouve, ; style marquant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au cour de leurs randonnées, il leur arrivait de se coucher dans l'herbe et de dévaler tout un pré en roulant sur elles-mêmes. Elles aimaient beaucoup grimper aux arbres, sentir leurs jambes écorchées, leurs muscles travailler. Elles se baignaient dans l'eau froide des rivières qui saisit le corps comme le ferait une main, elles mâchonnaient des tiges de fleurs, caressaient leur visage avec un bouquet de graminées roses. Tout leur était bon. Heurter du pied une pierre, se déchirer dans des buissons de ronces, sentir contre les mollets la douce caresse venimeuse de l'ortie. Parfois elles auraient voulu s'en frotter le corps tout entier. (page 103)
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D'où venaient-elles ? Difficile à dire. On peut cependant supposer que malgré leur jeune âge, elles avaient connu un certain nombre de drames ou au moins un. Ce qui laisse penser ceci, c'est leur excentricité. Trop de joie, trop de chagrin, une curieuse frénésie, trop d'appétit, trop de silence. Il y a manifestement un secret dans le passé des gouvernantes. Rien d'extraordinaire peut-être, mais quelque chose autour de quoi elles se sont construites. Quelque chose qui s'est inscrit au coeur d'elles-mêmes et s'est mis à déterminer leurs mouvements, le son de leurs voix, leurs rêves, et leur façon d'aller et venir dans le parc les mains pressées contre leurs tempes. On pourrait aussi bien dire que la présence de cette chose secrète quelque part entre le coeur et l'utérus leur a ôté leur libre arbitre, mais qui le possède ? (pages 38-39)
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Lorsqu'elles se mettent toutes les trois en jaune, on peut s'attendre à tout. C'est la couleur folle, la couleur qui les délivre d'elles-mêmes, celle dans laquelle elles se sentent nues, exposées, fascinées. On ne les voit en jaune qu'au portail, nuitamment, ou les jours de débordements et de fureur. Le jaune les rend vénéneuses et cruelles. Ce jour-là, elles s'arment de stylets, nourrissent un aspic entre leurs seins et tranchent les hautes herbes du jardin comme la Reine de coeur, les têtes de ses jardiniers. Plus d'un s'est mordu les doigts de les avoir rencontrées ce jour-là. Elles ont marché sur lui, minces, coupantes, et de leurs dents lui ont tranché tout désir. Il est resté sur le pré, pantelant. (page 59)
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Leurs cheveux serrés dans des résilles noires, elles viennent par l'allée en conversant au beau milieu d'un grand jardin. Autour d'elles, de jeunes garçons gambadent, piaffent, poursuivant des cerceaux sous les arbres. L'une des deux femmes tient un livre contre sa poitrine. Elle a glissé le doigt entre les pages et appuie son menton sur la tranche. La tête à demi baissée, elle semble rêveuse tout en parlant. Le cuir de ses bottines jaunes, luit, fouette les herbes du talus puis ressurgit comme un lièvre affolé. L'autre femme serre l'une contre l'autre deux petits mains vaillante sans bagues, ni bracelets, sans autre ornement que des manches tendues sur le poignet par dix boutons de nacre. (page 5)
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Vidéo de Anne Serre
Avec Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Marianne Denicourt, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier Musique : Joël Grare
Pour célébrer la Fête de la librairie qui se tiendra samedi 15 avril, nous dévoilons en avant-première, en lecture et en musique, l'ouvrage réalisé pour l'occasion, Plumes : des portraits d'oiseaux imaginés par vingt-cinq écrivains, des illustrations flamboyantes par l'artiste Michaël Cailloux et une anthologie de textes, expressions et poèmes sur les oiseaux réalisée par Marielle Macé.
Jeanne Cherhal fera le lever de rideau. Bertrand Belin, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier dévoileront le portrait de leur oiseau favori… accompagnés du percussionniste et compositeur Joël Grare.
Ce dernier, en compagnie de la comédienne Marianne Denicourt, nous offrira ensuite un florilège de textes qui ont célébré de tous temps les volatiles, en espérant que le chant de ces horlogers du ciel vous extirpera de la cacophonie du monde…
À faire – 25e Fête de la librairie indépendante, samedi 15 avril dans plus de 500 librairies en France.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez
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