Le tome 1 d'Aspirine relu en bibli m'avait tant plu sur j'ai relu le tome 2 (intitulé "un bain de sang" puisque l'héroïne et principale narratrice, l'ado-vampire Aspirine, prend un bain de sang avec sa soeur aînée Josacine). le tome 2, à l'image de ce jeu de mot, est toujours drôle, toujours philosophique mais davantage dans l'action que le tome 1, on se plaît à retrouver une ambiance et des personnages, Aspirine semble avoir des états d'âme quoique toujours antagoniste, grossière et délicieusement insupportable, mais... Mais ça part dans tous les sens.
Pas grave en soi, c'est une forme de feu d'artifice, et les chamailleries pleines d'humour et le ton décalé accrochent bien. Mais l'intrigue... Heureusement,
Sfar a de l'autodérision quand il compare son propre scénario à une fin de James Bond où on ne sait plus qui tire sur qui tant ça part dans tous les sens, et je pense qu'on a tout à gagner à le lire au second degré. D'ailleurs, si un trait est partagé entre tous les personnages (méchants ou très méchants), c'est l'humour.
Mais tentons de mettre un peu d'ordre à cette critique. Donc. Nos deux soeurs vampires prennent un bain de sang, narration postérieure à l'aventure. Puis, analepse (flash back si vous préférez). Narration de Dick, un teigneux, un pauvre fait prisonnier et condamné à mort parce que pauvre, et son humour noir amuse, révolte, mais en dépit du cadre (le Royaume Uni) pas de sentiment à la Dickens comme dit
Sfar. C'est du "réalisme social" à base de zombies et, c'est là le plus surprenant,
Sfar y arrive. Et début in media res : Aspirine, Mr O, Josacine, et Yidgor sont en pleine entreprise pour exécuter un plan mystérieux à base de combat de monstre et de libération de dieu, que je vous laisse découvrir.
Les multiples monstres, le lutin blagueur, Yidgor et Aspirine qui "jouent à la vraie vie", Aspirine qui n'est pas misogyne mais "grandesoeurophobe"... Cela fourmille de sympathiques trouvailles. Yidgor est davantage sûr de lui et ses cheveux sont un peu plus longs (non, je ne suis pas fétichiste des cheveux de Yidgor).
Bon. Par rapport au premier tome, on perd en méditation, en approfondissement, en relations entre personnages, mais on gagne en fantaisie, en magie, en action. Extrêmement brouillon, il m'a beaucoup plu tout de même, mais moins que le précédent (à qui j'avais attribué 5 étoiles).
Bonne lecture et à plus tard pour le troisième tome !