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EAN : 9782211072441
92 pages
L'Ecole des loisirs (22/08/2003)
3.86/5   123 notes
Résumé :
Saïd a aimé le travail bien fait, la langue française et ses richesses, les dictionnaires, la beauté sous toutes ses formes. Il a aimé être un bon élève. Mais c'était avant. Il y a longtemps. Il y a un an. Avant le collège Camille-Claudel, la foule hurlante des ses mille deux ents élèves, le racket, la fatigue, le mépris, et la haine de ceux qui veulent tuer tout ce qui est beau...
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"Quand le collège est vide, je pourrais presque l'aimer."

Saïd aimait l'école mais depuis qu'il est au collège, les choses ont bien changé ! Trop d'élèves, trop de bruit... Et puis il y a la bande à Tarek, celle qui terrorise tout le monde, qui entraine son frère ainé dans les embrouilles.
Et puis, surtout, personne ne sait ce qu'il vit lorsqu'il n'est plus entre "les murs en carton" de l'école. Saïd voudrait s'en sortir...

Ce court récit de Brigitte Smadja est une vraie claque. Voilà quelques années que je ne l'avais plus proposé comme lecture. Pourtant, d'année en année, la violence des uns et la résignation des autres s'invitent de plus en plus dans les classes. J'ai donc eu envie de reprendre ce titre avec mes élèves et de tenter de répondre à leur sempiternelle question: pourquoi apprendre ?

Cette lecture suscite d'ailleurs de nombreuses questions ! Sur la violence bien sûr, mais surtout sur le DROIT à l'éducation. Saïd veut s'en sortir mais le système l'en empêche! Il ne peut alors compter que sur lui-même et sur quelques personnes de bonne volonté...

Saïd, cet enfant qui essaie de toutes ses forces de garder la tête hors de l'eau, qui a soif d'apprendre et de découvrir le monde, c'est un peu l'auteure ! Avec ce personnage, c'est de ses expériences d'élève et de prof dans ces collèges dits "difficiles" qu'elle parle.

Saïd vit dans les tours des cités... Il y a son monde et celui d'Antoine, son meilleur ami. Entre les deux, un gouffre qu'il ne peut franchir. Et, depuis qu'il est entré au collège, la fureur et le bruit sont partout, à la maison, dans la rue, à l'école ! L'enfant se sent démuni et décide d'écrire:

"J'ai plusieurs vies: une, à la maison, où je m'occupe de construire un château fort avec Mounir, une où je lutte pour travailler dans le bruit infernal du collège, une où j'ai tellement peur que je suis anesthésié."

Ce biais lui permet de se maintenir à flots. Il cherche à comprendre ce qui l'entoure d'où son recours aux définitions du dictionnaire. Nommer les choses, c'est prendre un ascendant sur elles. Pourtant, au fil du récit, l'espoir s'amenuise. Comment se sortir de cet engrenage qui petit à petit étouffe son horizon?

"Je n'écris presque plus. J'ai de moins en moins de mots, j'ai la tête vide."

Comme on aimerait pouvoir le sauver cet enfant (et au-delà, tous les enfants qu'on nous confie et qui vivent des situations pas faciles à la maison, voire même à l'école) ! Et on ne peut s'empêcher de fondre en larmes en lisant le final! Et si, il suffisait simplement de refuser de baisser les bras !
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Chapeau l'artiste !

Du talent, Brigitte Smadja n'en manque pas, c'est indéniable ! Car il en faut pour écrire, avec simplicité et sobriété, un ouvrage chargé en émotions tel que celui-ci, destiné à un jeune public mais abordant sans filtre les thèmes délicats de l'intégration et du droit à l'éducation.

Saïd aimait l'école. Mais ça, l'emploi de l'imparfait vous l'aura indiqué, c'était avant !
Avant son entrée en sixième au collège Philippe Claudel.
Avant le vacarme. Incessant. le vacarme dans la cour, les couloirs et les salles de classe.
Avant la peur. Insupportable. La peur des brimades, des intimidations et des représailles. Avant le chagrin. Écrasant. le chagrin de regarder son grand frère perdre pied et sombrer dans la violence, de constater l'impuissance de ses parents, de voir sa famille voler en éclats.

Comment rester disponible pour les apprentissages lorsque l'on est subitement plongé dans un environnement scolaire hostile et insécurisant qui ressemble davantage à une gigantesque jungle pleine de dangers plutôt qu'à un lieu d'instruction et d"éducation ?
Une jungle où des essaims d'adolescents irrespectueux et indisciplinés, censés être des élèves, font preuve d'une perpétuelle agitation .
Une jungle où des professeurs malmenés et agressés perdent fréquemment la foi et baissent les bras.
Une jungle où la violence sous toutes ses formes fait loi.

Comment rester disponible pour les apprentissages lorsque l'on voit ses repères familiaux s'effondrer et la quiétude de son foyer se désagréger ?
Un grand frère qu'on idolâtrait et qui, sous la mauvaise influence de Tarek et sa meute, glisse dans l'intolérance et la brutalité au point de contraindre sa grande soeur Samira à fuir parce qu'elle a l'audace d'entretenir une relation amoureuse avec un jeune homme d'origine française.
Un petit frère souffrant d'un handicap et qu'il s'avère nécessaire de protéger à tout prix.
Des parents désemparés qui dénigrent le pays qui les a accueillis.

Comment ?

Dans ce naufrage, Saïd s'accroche heureusement à la culture et à un tuteur de résilience qui agissent sur lui comme un baume apaisant et parviennent à lui faire entrevoir un avenir où scintille l'espoir...
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Le collège Camile-Claudel. Saïd bon élève. Que lui arrive-t-il ? Est-il perdu ? Il veut pouvoir travailler, apprendre quand il est en classe. Mais non !
Ecriture fine, rapide, phrases courtes. Saïd écrit. Raconte. Il était un grand de CM2 maintenant il est un petit de 6ième.

Tarek et sa meute. Faut les éviter. Même en classe le bruit ne s'arrête jamais. Menaces. Contrôles. Coups. Colles. Encore plus de bruit à la cantine. Tarek a même un couteau. Il a crevé les pneus de la voiture de la prof. Vol de blouson (on en parlera après). « Tarek t'es un taré ». C'est son cousin à Saïd.
Les salades aussi que raconte Abdelkrim à leur père. Déjà Saïd ne travaille plus bien. Et Abdelkrim son frère tourne mal, ça va mal finir.

Une sortie. Madame Beaulieu la prof les emmène à Paris. La Tour Effel a un nom celle-là, pas comme celle où j'habite !

Sous le lit d'Abdelkrim une valise de billets. Qui fait quoi ? Manu le racket, Bogdan et Jonathan les « petits boulots ». Toi, Saïd, tu es un bon élève personne ne se méfiera tu distribueras les enveloppes.
Saïd se sent sale.

Est-ce qu'il va abandonner Abdelkrim ?
Et pour Tarek ?


Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..
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Quand Saïd a quitté le CM2, il se sentait grand. Depuis, il est entré au collège Camille-Claudel, et se trouve tout petit face à la masse des 1200 élèves. Il décide alors d'écrire chaque mois une rédaction « juste pour se souvenir ». C'est donc à travers son journal que nous pénétrons dans l'univers clos d'une cité de banlieue aux alentours de Paris.
En octobre, le bruit empêche Saïd de se concentrer, car sa classe s'efforce de pousser à bout son professeur, Madame Beaulieu. Ensuite, il découvre avec tristesse que son frère Abdelkrim traîne avec la « meute » la plus puissante du quartier, menée par leur cousin Tarek. En décembre, son frère s'en prend à Samira, leur soeur, qui aime un « Français », ce qui représente pour lui un affront. Face à la rage de leur fils, les parents ne savent pas comment réagir, et Samira doit se cacher. Saïd, quant à lui, ne comprend pas pourquoi sa soeur ne pourrait pas aimer Kevin puisqu'elle aussi est née en France. Il se trouve ainsi pris au piège entre plusieurs mondes fermés sur eux-mêmes. Et lui-même arrivera-t-il à se sortir de ses propres problèmes?
Brigitte Smadja aborde des problèmes importants de notre société et de son rapport avec la deuxième génération d'immigrés dans son roman destiné aux lecteurs à partir de 11 ans. Il suffit de se laisser porter par le récit de Saïd pour se sentir happé par ce monde fascinant et émouvant, mais pourtant si dur.
Lien : http://almaktabsofy.hautetfo..
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J'ai bien aimé ce livre car l'histoire se deroule dans une cité.Car le genre de probleme que Saïd eprouve se trouve souvent dans une cité ,et quand je lie ce livre je rentre directement dans l'histoire!
Voîla j'ai bien aimé.


Sirine de l'école Henri-Wallon Vénissieux
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Nadine nous faisait mettre en rang, deux par deux, dans le couloir et la classe, il y avait une frontière. Quand on franchissait la frontière, on devait respirer un grand coup, elle disait qu'on entrait dans un autre espace. C'est drôle, au début, je la trouvais débile, mais, au bout de quelque temps, j'aimais ça, respirer, franchir la frontière, m'assoir tranquillement à ma place et l'écouter.
Au collège Camille-Claudel, entre la rue et la grande cour, entre la grande cour et le hall, entre le hall et le couloir, entre le couloir et la classe, les frontières sont des passoires, et il n'y a pas de douaniers. Les élèves entrent en parlant, ils jettent leur cartable sur les tables. Si le prof n'élève pas la voix, ils continuent. Si le prof élève la voix, ils s'arrêtent, à peine une minute, et ils recommencent. Déjà la moitié de mes profs ont abdiqué.
-- Abdiquer : renoncer à agir, se déclarer vaincu --
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il préfère détruire Mme beaulieu,parce que c'est une femme,qu'elle n'a même pas vingt-cinq ans,qu'elle est toute petite et qu'elle ne ressemble pas à une commissaire de la télé.
En ,voyant les pneus crevés,M.théophile a hurlé "bande de salauds!" et il a montré son poing en direction des arbres."bande de lâche ! Quelle exemple vous donnez avos petits frères ?criminels !"

Mucahit de l'école de Henri Wallon de Vénissieux
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J'ai d'autres problèmes, et ça, Mme Beaulieu et M. Théophile ne le savent pas. Ils n'imaginent pas ma vie en dehors des murs en carton de leur classe.
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Ceux de cette meute-là, je l'ai remarqué dès le premier jour, ils ne baissent pas les yeux quand on leur parle. Ils n'ont jamais peur, de personne. Même leurs rires ne sont pas des rires, mais des rictus.
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Près du feu, je lisais et c'était tellement facile de lire.
Il y a tant de silence dans les livres et dans le feu.
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L'invention de la langue : Ali BÉCHEUR, Azza FILALI, Néhémy PIERRE-DAHOMEY, Brigitte SMADJA
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