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EAN : 9782842054434
47 pages
1001 Nuits (30/11/1999)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Dans cette nouvelle écrite sur le ton du souvenir autobiographique, le narrateur (l'auteur ?) raconte son bref et lumineux amour avec Jill, la belle New-Yorkaise - " Elle avait 26 ans. Moi 32. " Plus que d'une simple idylle, il s'agit d'un " pari " : chacun des deux amants s'affranchit des clichés sur la culture de l'autre, dans un no (wo) man's land heureux, également éloigné de " la France où il ne se passe rien " et du " continent arrogant et vainqueur ". Le héro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un amour américain - Philippe Sollers - 47 pages.

Il a gardé le T-Shirt bleu de Columbia University que portait Gill, 26 ans, en souvenir de cet été radieux entre Paris, New-York et une station balnéaire de Provence. Lui est écrivain, elle est journaliste, ils écoutent Johnny Hodges et Duke Ellington, il écrit tôt le matin sans faire de bruit pour ne pas la réveiller, puis ils partent avec leurs vélos et leurs raquettes de tennis, vont à la plage où elle lit Proust. Ils sont restés amis trente ans après, chacun sa vie mais le souvenir de cet été le plus heureux qu'il ait connu reste gravé dans sa mémoire.
A la manière de Pérec, Sollers se souvient des jours heureux dans cette nouvelle empreinte de nostalgie et d'anti-conformisme. Cependant, je n'ai pas été particulièrement séduit par le style d'écriture de Philippe Sollers.

Challenge Riquiqui 2022.
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Nouvelle sur un amour d'été en 1968 à 32 ans, avec Jill (26 ans), une journaliste américaine, puis son amitié préservée. Evocation du saxophoniste américain de jazz Johnny Hodges, de Philip Roth, rencontré. Critique de la société française conformiste qui dénonce l'amour libre et assumé mais accepte toutes sortes de compromissions hypocrites.

Distanciation, légèreté, hédonisme de l'instant, culte du bonheur à tout prix. du Sollers sans surprise.
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L'auteur/narrateur évoque dans cette courte nouvelle le souvenir d'un amour avec une journaliste américaine, entre New York, Paris et une maison de vacances en bord de mer. Un style qui nous porte !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
« Je suis depuis deux jours dans la maison au bord de l’eau, et c’est comme si j’étais là depuis un mois. A peine arrivé, tout s’efface, Paris, les rues, les voitures, les gens, les bavardages, les soucis, les grimaces, les nouvelles du jour, la télévision, les journaux. Je me mets au silence, et le silence grandit vite vers l’océan. Je suis seul, j’entends le cri espacé des mouettes. La marée est haute, pas de vent.

« Tu te souviens de cet été-là ? m’a dit Jill avant de partir ?

- Le plus heureux ?

- Le plus lumineux. »
Elle veut parler de la meilleure année d’autrefois, celle où le bonheur et la lumière [1] ne sont plus des mots, mais montrent immédiatement ce qu’ils couvrent : des centaines d’images en mouvement, soleil, chaleur, plage, nage, vagues, poissons grillés, nuits, lits »
[...]
C’était un pari, on allait, nous, les premiers, lever l’antique malédiction entre homme et femme, tromper le serpent trompeur, à l’affût dans son coin obscur, vieille saloperie de serpent, faux dieu déguisé endiable. On allait reprendre toute la question à zéro.
Comme si c’était possible. Mais oui, c’est possible. D’ailleurs on sait tout, on connaît tous les pièges, on est les plus forts.
Réussi ? Oui. Manqué ? Aussi. Le diable a la moitié du gâteau qu’il se serve »
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e regarde mon échiquier sur la table basse. Le soleil vient lécher les figures d’ivoire. Nabokov, que tu [Jill] aimes bien, et qui était un bon joueur (peut-être moins bon qu’il ne dit), a publié autrefois quelques solutions dont il était fier. Par exemple : « Les blancs reprennent leur dernier coup et font mat en un coup. » On peut lire ça pour la première fois dans le Journal des émigrés russes, à Paris, le 17 novembre 1932. Le vieil enchanteur qualifie ce problème de « féérique », et le décrit ainsi : « Il y a une sorte de magie blanche dans la transformation rétrospective de la Tour blanche en cavalier noir, de la Tour noire en Cavalier blanc, avec symétrie des pièces. «
Je trouve aussi particulièrement élégant le « mat en trois coups », inventé à Montreux le 22 octobre 1966 :
« Le Cavalier attaque la Dame avec l’idée non pas tellement de la capturer, mais de la ramener derrière sur sa case de départ, quel qu’ait été son déplacement originel, quel qu’ait été son déplacement originel, le mat étant ensuite administré par une autre pièce. »
Tu te souviens de nos parties à la terrasse de La Baleine bleue, au soleil ? J’ai avoué ma relative inférorité à la nage. Tu m’accorderas bien une relative supériorité aux échecs ?


"Horreur, mais aussi harmonie suprême : qu’y avait-il en effet au monde en dehors des échecs ? - Le brouillard, l’inconnu, le non-être..." (Vladimir Nabokov, La Défense Loujine)

Il y a les jeux, il y a le silence. Ne rien faire, être là, laisser être là. En allemand : Gelassenheit, « Sérénité » en français, sonne mal, à l’air idiot ou exsangue ne désigne pas vraiment ce dont il s’agit.[...] ».
p. 35-36
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Les seules frontières sont dans les têtes et les vésicules biliaires. À Paris, aujourd’hui, prenez un air modeste, dégagé, cachez vos désirs, n’écrivez pas vos plaisirs. Soyez sombre, préoccupé, revenu de vos illusions, tenté par le retour à 1’ordre et à la morale, soucieux d’éducation, de nation, de cohésion familiale, d’amour éthéré dans le respect de l’autre. Faites l’apologie des professeurs, des pères, du sport, de 1’armée, allez jusqu’à Dieu s’il le faut, il ne vous en voudra pas, il a l’habitude. Ce programme fait d’ailleurs un excellent ménage avec la publicité la plus débridée, les films X, les rafales d’images violentes. Aucune contradiction entre marchandise et prêchi-prêcha, entre bons sentiments et crime organisé, entre prédictions apocalyptiques et bazar New Age. Le penseur furieux donne la main au financier avisé, l’atrabilaire a sa fonction dans la corruption institutionnelle. La seule chose obscène à éviter toujours, est l’amour concret, partagé, élément asocial par excellence. L’amour physique prouvé, entendons-nous, pas de blagues, l’amour libre, « agitation éveillée, vive et gaie », dit quelque part Montaigne. Chut ! Taisez-vous ! Trop jazz !
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« C’était un pari, on allait, nous, les premiers, lever l’antique malédiction entre homme et femmes [[ce pari, c’est celui-là même qu’avait proposé Philippe Sollers à la belle Bulgare Julia. Transposition romanesque de Julia en Jill !]

« Jill se moquait de moi gentiment, mais elle était un encouragement de fond. Une Française m’aurait sans doute dérangé ou freiné dans mon désir d’être le plus étranger possible à mes ori¬gines pour mieux les comprendre. Trop Français, too French ?
[...]
... soyons davantage « trop », Viens, Jillie, aggravons les choses. Nabokov a pris l’Amérique avec Lolita ? On va tenter le coup en déplaçant les figures. Problème d’échecs difficile, mais pas insurmontable. Sauf que, là, on joue avec des respirations, des caresses, et aussi avec la géographie de chacun, son enfance, son éducation, ses parents, ses grands-parents, des masses énormes de temps. Pour Jill, à travers son père, l’Italie était juste derrière l’Amérique. Jill Giuliani ? Facile. Je l’ai emmenée en Italie. »
p. 19-20
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« Tu viens courir ? » Un peu, vers l’Hudson, là où il y a les radeaux en planches. Retour, douche et travail.
[...]
Son écrivain américain préféré ? Philippe Roth, je devrais le rencontrer, elle a une amie qui le connaît bien, drôle de type un peu fou, mais très intelligent, percutant, acide. On a dîné trois ou quatre fois avec lui, à New York,
[...]
Roth, un peu normalisé avec l’âge, vient de le déclarer la-bas dans une interview :la littérature est désormais comme une radio qui émettrait dans le vide
[...] La peinture ? Ah oui, le hollandais volant, De Kooning, [2] on va aller le voir à Long Island, dans son atelier de la forêt. J’aimerai ses grands gestes en couleur, elle en est sûre. Gagné.
[...]

« Jill, m’a dit quelqu’un une fois, c’est un prénom de fille blonde aux yeux bleus ». Mais non... »
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