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Louis Royer (Éditeur scientifique)Albert Pingaud (Éditeur scientifique)
EAN : 9782228901468
286 pages
Payot et Rivages (08/11/2006)
3.36/5   22 notes
Résumé :
Quatrième de couverture : La vie de Napoléon, composée à Milan en 1817-1818, constitue l'un des deux essais que STENDHAL a consacrés à l'Empereur.

Ce projet est à peine éclos dans son esprit qu'il en aperçoit les difficultés. Il se bornera donc à rassembler, à résumer, à mettre au point les matériaux d'une histoire. Première ébauche destinée à être reprise le jour où il la livrera à l'impression, mais qui ne sera publiée que longtemps après sa mort.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Napoléon/Tome I / Vie de Napoléon/ Stendhal
À l'occasion du bicentenaire de la mort de l'Empereur…5 mai 1821 / 5 mai 2021.
Il faut bien reconnaître que la grandeur de l'époque napoléonienne échappa aux contemporains de l'auteur quand ils en ressentaient encore les misères. Ce n'est qu'après coup qu'elle leur apparut par la sensation de vide immense qu'elle laissait derrière elle et par la médiocrité des hommes ou des régimes appelés à en recueillir l'héritage.
Stendhal alors formula le projet d'écrire une « Vie de Napoléon », surtout après avoir lu le libelle de Madame de Staël, pour en réfuter les allégations partisanes. Rapidement il se rendit compte qu'il n'avait pas assez de sources pour écrire une biographie exhaustive et dès 1818 il déclara borner son rôle à défendre la mémoire de Napoléon contre la calomnie, mais aussi tempérer son admiration par nombre de réserves.
Reprenant en 1837 sa tâche délaissée durant près de 20 ans, il exprime davantage la plénitude d'un sentiment qui ressemble à de l'amour et de l'émerveillement. Les premières pages de son livre se détachent comme un arc de triomphe élevé à la gloire de l'Empereur, faisant montre d'une éloquence soutenue et vibrante. de 1806 à 1814, Stendhal suivit les destinées de l'Empire et dut bon gré mal gré servir Napoléon.
En définitive plus tard, Stendhal aura tour à tour célébré ou critiqué Napoléon comme le représentant couronné de la Révolution ou le restaurateur du principe dynastique, comme le champion de l'égalité civile ou l'oppresseur de la liberté politique, comme un tyran rebelle aux beautés du système des deux chambres ou un héros digne de glorification pour avoir exalté toutes les énergies latentes au fond de l'âme française.
Rappel historique.
Né le 15 août 1769 à Ajaccio, Napoléon sera vite remarqué par un ami de sa mère Letitia, le comte de Marbeuf qui tenait un commandement en Corse. Marbeuf obtient pour Napoléon une place au collège de Brienne où il se distingua pour ses dispositions en mathématiques et son amour de la lecture. En 1785, il réussit un examen pour entrer dans l'artillerie : il a alors 16 ans et est nommé sous lieutenant. En 1791, il est nommé capitaine en second. Il se distingue un peu plus tard à Toulon où il est élevé au grade de chef de bataillon et commandant de l'artillerie de l'armée d'Italie. En 1794, les victoires se succèdent et préparent l'invasion de l'Italie. Il devient alors général de brigade. Apprécié par Barras alors membre du Directoire, il est désigné pour protéger la Convention contre les sections de Paris, parvenant à éviter le bain de sang le 13 vendémiaire 1795. En remerciement il est élevé au grade de général en second de l'armée de l'intérieur. C'est chez Barras qu'il fait la connaissance de Joséphine de Beauharnais qu'il épousa peu après en 1796 avant d'être nommé par Barras et Carnot général en chef de l'armée d'Italie. Il a alors 27 ans !
La campagne d'Italie (1796-1797) opposant la France aux forces de l'Empire d'Autriche et du royaume de Sardaigne, fait partie des hauts faits de l'épopée napoléonienne, avec Arcole et Rivoli : c'est l'époque la plus pure, écrit Stendhal, la plus brillante de sa vie, chassant les Allemands des rivages de la Méditerranée et donnant la paix au continent et offrant la liberté aux Italiens, même si on lui reprocha plus tard les scènes de pillage organisées par ses généraux. le traité de Campo Formio d'octobre 1797 dissout la Première coalition dressée contre la France.
Soldat entreprenant et génie militaire prodigieux, Napoléon n'avait pas encore beaucoup le sens politique pour tirer un profit maximal de ses victoires explique Stendhal. « Il avait une imagination fertile, pleine de ressources, il était rapide à discerner et prompt à attaquer le côté faible de son adversaire…Naturellement emporté, décisif, impétueux, violent, il avait l'étonnant pouvoir de se rendre charmant, et, par des déférences bien ménagées et un enjouement flatteur, de faire la conquête des gens qu'il voulait gagner…Il inspirait un incroyable enthousiasme aux soldats. » Secret et réservé, il n'ouvrait pas son âme ; le seul être qu'il ait jamais aimé fut Joséphine.
L'épisode de la campagne d'Égypte (1798-1801) est rapidement abordé par l'auteur qui fait cependant quelques mises au point. L'exécution des prisonniers de Jaffa s'imposait après que ceux-ci eurent refusé une fois libérés de regagner leurs pénates. La décision fut prise en comité de généraux : Berthier, Kleber, Lannes, Bon et Caffarelli poussèrent Napoléon à prendre la décision. Peu glorieuse peut-être fut la retraite de Saint Jean d'Acre après que l'armée ait été frappée par une épidémie de peste et que les médecins aient pris la décision d'abréger les souffrances des malades avec de l'opium ; mais ils risquaient de tomber aux mains des Turcs.
Il fut reproché à Napoléon d'abandonner son armée en la confiant à Kleber, qui fut tué peu après et remplacé par le général Menou, un incapable. Stendhal explique que Napoléon fut rappelé en France par des patriotes qui voyaient l'anarchie s'installer après la perte de l'Italie et le Directoire incapable de faire face au mécontentement. Napoléon revient à Paris pour sauver la France et aussi s'assurer une place dans le nouveau gouvernement. le Directoire ne l'entend pas de cette oreille et donne l'ordre à Fouché d'arrêter Napoléon, lequel répondit : « il n'est pas homme à se laisser arrêter, moi je ne suis pas l'homme qui l'arrêtera ! »
le Directoire qui envisageait le retour des Bourbons voit Napoléon déclarer en a parte : « Je vaux mieux à la France que les Bourbons. » C'est Sieyès qui aida Napoléon lors du coup d'état du 18 brumaire (9 novembre 1799) en déclarant que pour assurer les institutions conquises par la Révolution, il fallait une dynastie appelée par la Révolution. Avec l'aide de son frère Lucien alors président du Conseil des Cinq Cents, du général Lefèvre et de Murat, Napoléon contraint le Directoire à nommer trois consuls provisoires : Sieyès, Roger-Ducos et Bonaparte, rapidement remplacés par Cambacérès, Lebrun et Bonaparte et une nouvelle constitution.
Rapidement, Bonaparte, dès les premier mois de son consulat, exerce une véritable dictature rendue indispensable par les événements et notamment les conspirations de Barras et de Sieyès. le but de Bonaparte qui a pris les rênes : donner d'abord au peuple français autant de liberté qu'il en peut supporter. « La constitution qu'il donna à la France était calculée pour ramener insensiblement ce beau pays à la monarchie absolue…et les premières mesures du dictateur furent sages, grandes et salutaires. Chacun reconnaissait la nécessité d'un gouvernement fort…Napoléon offrit la paix à ses ennemis » écrit Stendhal. Laquelle fut rejetée par l'Angleterre et l'Autriche.
Il est intéressant de noter que Napoléon fut un des premiers à demander au pape le mariage des prêtres, séduit qu'il était par le statut des pasteurs protestants.
Il introduisit plus d'équité et plus de rapidité dans l'administration de la justice.
Il est à constater que Napoléon eut toujours peur du peuple selon Stendhal et que de ce fait il n'eut jamais véritablement de plan dans la mise en place des institutions. Cependant, guidé par la justesse naturelle de son esprit et par son respect de l'Assemblée Constituante, ses institutions furent libérales. Il fut aidé en cela par un Corps Législatif muet, un Tribunat qui peut parler mais pas voter et un Sénat servile qui délibère en secret. Mais la presse fut persécutée et subjuguée. On a pu dire qu'il y avait un tyran mais très peu d'arbitraire et que la tyrannie était exercée dans l'intérêt général.
Napoléon annexe le Piémont, les états de Parme et l'ile d'Elbe, l'Espagne lui cède la Louisiane, et il prend possession de Saint Domingue. Il crée le canton de Vaud en Suisse et arrache ce pays à la tyrannie de l'aristocratie bernoise.
le 24 décembre 1800, c'est l'attentat de la rue Saint Nicaise auquel échappe de justesse Napoléon. Les principaux conspirateurs sont vite identifiés : Pichegru et Georges Cadoudal. le premier se suicida dans sa cellule et le second fut exécuté. Moreau qui fut aussi impliqué fut condamné à la prison et put s'exiler en Amérique. Quant au duc d'Enghien, arrêté également il fut fusillé à Vincennes sur les conseils insistants de Talleyrand. Stendhal développe ce chapitre avec certaines révélations. Les Anglais avaient apporté leur concours logistique en la personne notamment de Wright qui arrêté, se suicida dans sa cellule.
Napoléon se déclare Consul à vie le 2 août 1802 avec le pouvoir de désigner son successeur.
le 2 décembre 1805 c'est la bataille des trois empereurs à Austerlitz, un chef d'oeuvre du genre, jour anniversaire du couronnement de 1804.
Puis ce fut Iéna le 14 octobre 1806 et la défaite des Prussiens. Et l'entrée à Berlin le 26. En 1807 sont signés les traités de Tilsit après la victoire de Friedland : l'un avec le tsar Alexandre Ier et l'autre avec le roi de Prusse. Ces traités mettent fin à la Quatrième Coalition européenne contre la France. le congrès d'Erfurt en septembre 1808 devait renforcer l'alliance franco-russe, mais Talleyrand le traitre fera échouer l'entrevue.
Mai 1809, contre la Cinquième Coalition, bataille d'Essling, une défaite avec la mort du maréchal Lannes. Juillet 1809 ; victoire de Wagram.
Avril 1810 : mariage avec Marie Louise d'Autriche. 20 mars 1811, naissance de leur fils Napoléon François Charles Joseph.
Suit un long chapitre sur la guerre d'Espagne, avec les débuts catastrophiques et les échecs subis par l'armée française en 1808. Napoléon décide alors d'intervenir personnellement avec l'armée d'Allemagne et finit par occuper Madrid. Mais les Anglais sont là qui veulent chasser la France du territoire espagnol promis à Joseph le frère de Napoléon. Napoléon parvient à les repousser, mais la menace d'une guerre avec l'Autriche oblige l'empereur à quitter l'Espagne au début de 1809. Il y laisse d'importants contingents pour asseoir sa conquête, mais durant trois années les troupes françaises vont être attaquées sans relâche et finir par s'user. On a pu dire que la guerre d'Espagne marqua à la fois l'époque de la décadence de la puissance de Napoléon et l'époque de la décadence de son génie. Ivre de ses succès il ne méprisa pas assez ses adversaires. Il crut que rien ne lui était impossible et les hommes qui avaient du talent s'éloignèrent de lui.
Un long chapitre s'intéresse à l'administration sous Napoléon : douze ministres et quarante conseillers l'entouraient et dirigeaient 120 préfets. le duc de Bassano, un homme assez médiocre mais brillant dans les salons, faisait office de premier ministre sans en avoir le titre. Il est curieux de noter que treize ans et demi de succès rendirent Alexandre le Grand, le macédonien, célèbre à tout jamais. Un bonheur exactement de la même durée toucha Napoléon. La seule différence, c'est que le macédonien eut le bonheur de mourir en pleine gloire.
Au temps de Napoléon, les ministres croulaient sous la quantité de travail souvent absurde, d'autant que le jacobinisme était de rigueur. Paris voulait se charger de digérer pour la France.
Stendhal estime que ce qui fit adorer ce régime, c'est que le travail et la propriété furent mis en avant. La justice et le travail mis en honneur faisaient pardonner la conscription. La France marchait par l'extrême émulation que Napoléon avait inspirée à tous les rangs de la société. La gloire était la vraie législation des Français ; avec la création de la Légion d'honneur, cela devint une vraie religion, un culte.
Et l'auteur pense que le grand malheur de Napoléon est d'avoir eu les mêmes faiblesses que Louis XIV : il aima la pompe et la cour, il prit en majorité des sots pour ministres, enfin il craignit les talents et ne les aima pas. Il osa renvoyer des hommes comme Carnot, Talleyrand et Fouché pour les remplacer par des flatteurs comme Savary et Bassano.
Stendhal insiste aussi sur le rôle important du Conseil d'État et les séances présidées par l'Empereur étaient brillantes ; ainsi fut mis en place le Code Civil au cours de belles discussions : Napoléon était d'une sagacité merveilleuse, infinie, étincelant d'esprit, saisissant dans la nouveauté, malgré l'incorrection de son langage car paraît-il il ne parlait correctement ni le français ni l'italien. Cambacérès, très talentueux lui aussi, remplaçait Napoléon à la présidence du Conseil d'État en son absence.
Napoléon pouvait être violent dans ses emportements, mais il n'était ni cruel ni vindicatif nous dit l'auteur qui le fréquenta plusieurs années. Il offensait beaucoup plus qu'il ne punissait.
Napoléon était bien loin d'être indifférent aux femmes. Mais dans sa jeunesse son physique, maigre et petit, n'était pas fait pour lui procurer hardiesse et succès. En réponse aux plaisanteries déplacées de celles-ci, il afficha ouvertement toute sa vie un mépris profond à l'égard du sexe féminin. Exceptée Joséphine.
Dans un chapitre sur l'armée, l'auteur passe directement à l'ambiance au coeur de celle ci au cours de la campagne de Russie (1812), une guerre qui fait suite au non respect des accords de Tilsit par Alexandre : une armée alors corrompue avec des dirigeants ineptes parfois insolents, moins bien instruits et indisciplinés. Rien à voir avec l'armée d'Austerlitz ou Wagram. Napoléon n'était plus non plus le Napoléon de Marengo et Rivoli. L'obstination avait replacé le génie. La défaite de Russie fut aussi due à l'orgueil démesuré de Napoléon, au climat et à la trop grande confiance qu'il avait mis en Alexandre qu'il considérait comme son ami. Ce qui fait dire à Stendhal que si le lendemain de la paix de Tilsit, tout le génie de Napoléon se fût converti en simple bon sens, il serait resté le maître de l'Europe.
de retour à Paris, Napoléon sent s'ourdir des conspirations. Il est mal informé par sa police et ses observateurs .Les Alliés de la coalition marchent sur Paris. le 26 mars 1814 les Alliés sont à Paris. C'est la capitulation. Alexandre en tête des Alliés pavoise et est invité chez Talleyrand où il loge et d'où il est le maître de la France en légiférant. Vengeance de Talleyrand à qui Napoléon avait ôté son ministère.
Abandonné par ses serviteurs, Napoléon tient un conseil de guerre et annonce qu'il abdique en faveur de son fil. C'est les maréchaux Ney, Caulaincourt et Mac Donald qui porte la proposition au tsar. Lequel refuse le fils et offre à l'Empereur l'ile d'Elbe comme lieu de retraite, pour lui et sa famille en conservant ses titres. Nous sommes le 6 avril 1814.
Arrivée de Louis XVIII. Mais rapidement, on s'aperçoit de l'incurie des agents du pouvoir et la cause des Bourbons perd de ses partisans. Car tous ces gens là n'ont pas d'opinion mais que des intérêts. Les soldats sont mis en demi-solde, ce qui accroit le mécontentement, et la Charte, véritable constitution et en même temps transaction amicale entre les partis qui divisent la France, est quotidiennement violée.
Fuite de l'Ile d'Elbe et montée vers Paris : « Paris ou la mort », crient les vieux grenadiers fidèles à l'Empereur accompagnés du colonel Jermanowski et des maréchaux, Drouot et Cambronne. Une foule d'anecdotes émaillent le récit de cette remontée vers Paris. Les Cent Jours puis Waterloo…Au lieu d'écouter Benjamin Constant ou Sismondi, Napoléon se fie à Regnault et le duc de Bassano, deux hommes qui le perdront.
Je citerai Stendhal en conclusion de ce tome I sur Napoléon : « C'est un homme doué de talents extraordinaires et d'une dangereuse ambition, l'être le plus admirable par ses talents qui ait paru depuis César, sur lequel il nous semble l'emporter. Il est plutôt fait pour supporter l'adversité avec fermeté et majesté que pour soutenir la prospérité sans s'en laisser enivrer. Emporté jusqu'à la fureur quand on contrarie ses passions, mais plus susceptible d'amitié que de haine durable…, Napoléon a été engagé dans plusieurs guerres, mais dans aucune, si l'on excepte la guerre d'Espagne, il ne fut l'agresseur…La postérité dira que ce fut en repoussant les attaques de ses voisins qu'il étendit son empire…Sa grandeur d'âme dans l'infortune et sa résignation ont été égalées par quelques uns, surpassées par personne. »
À noter que, dans ce livre, a aucun moment n'est évoquée la question de l'esclavage qui n'intéressait personne et surtout ne faisait pas scandale, ce qui de nos jours en 2021 n'est pas le cas, certains se plaisant maintenant à juger l'époque napoléonienne avec les critères d'aujourd'hui, ce qui ne va pas dans le sens de l'Histoire.
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Stendhal aime Napoléon, Stendhal vénère Napoléon. Dès sa chute, voyant celui qu'il a servi attaqué dans le contexte de Restauration, il commence à rédiger une biographie de l'Empereur, dès 1816. Il écrit d'ailleurs en réponse à Mme de Staël qui détestait l'Empereur.
Ce n'est cependant pas une biographie historique. Certes, Stendhal fait un récit chronologique, il s'appuie sur des sources. Mais il ne raconte pas les faits dans leur exactitude, il donne son avis. La lecture est aisée, puisque les chapitres thématiques sont très courts (3 pages maximum). L'appareil critique manque cependant dans l'édition que j'ai lue - j'aurais bien aimé quelques repères chronologiques, ou des notes pour éclairer l'identité de certains personnages comme le Prince de la paix que je ne connaissais pas.
Cette oeuvre n'a jamais été publiée du vivant de Stendhal. le style n'est pas aussi enlevé est poétique que dans ses grands romans. Mais on retrouve sa fascination pour l'épopée, la destinée exceptionnelle, et son amour de l'Italie. On voit aussi sa vision de Napoléon évoluer : s'il le reconnaît comme un génie militaire, il critique progressivement le despote qui interdit la liberté de la presse ou s'entoure de vils courtisans flatteurs incapables de dire la vérité.
A lire comme un ressenti personnel donc, plutôt que comme un ouvrage historique.
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Premier livre de Stendhal que j'ai lu. C'était il y a déjà de nombreuses années, lors de mes années de collège, au moment où je me suis intéressé vraiment à L Histoire. Cette vie de Napoléon Ier est une bonne porte d'entrée pour connaître le personnage. La vision de Stendhal reste celle d'un contemporain, plutôt neutre en l'occurrence, même si l'ouvrage paraît sous les Bourbons. Par la suite, l'auteur se montrera plus flatteur à l'égard du personnage. Il faut ajouter que cette "Vie de Napoléon" est inachevée.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il agit dans toutes les occasions en ami chaud et sincère de la paix. Il mérita cette louange qui ne lui a jamais été donnée d'être le premier homme marquant de la République française qui mît des limites à son agrandissement et cherchât franchement à redonner la tranquillité au monde. Ce fut une faute sans doute, mais elle partait d'un cœur trop confiant et trop tendre aux intérêts de l'humanité et telle a été la cause de ses plus grandes fautes. La postérité qui apercevra cette vérité dans tout son jour, ne voudra pas croire, pour l'honneur de l'espèce humaine, que l'envie des contemporains ait pu transformer ce grand homme en monstre d'inhumanité.
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Il est agréable pour les grands cœurs de considérer ce qui dut alors se passer dans cette âme : d'un côté, l'ambition, l'amour de la patrie, l'espérance de laisser un grand nom dans la postérité : de l'autre, la possibilité d'être pris par les Anglais ou fusillé. Et prendre un parti aussi décisif uniquement sur des conjonctures, quelle fermeté de jugement ! La vie de cet homme est un hymne en faveur de la grandeur d'âme.
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Dans tous les partis, plus un homme a d'esprit, moins il est de son parti.
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Vidéo de  Stendhal
Critique de Say, proche de Bentham, Stendhal se confronte aux théories économiques de son temps. de l'utilitarisme au malthusianisme en passant par la question de la division du travail, le célèbre écrivain était aussi économiste.
Pour comprendre l'économie à travers le regard De Stendhal, Tiphaine de Rocquigny reçoit Christophe Reffait, maître de conférences en littérature française, Université de Picardie Jules Verne.
#economie #histoire #stendhal ___________ Découvrez les précédentes émissions ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqogc4cP5KsCHIFIryY2f1h ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco
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