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EAN : 9782226315168
432 pages
Albin Michel (30/08/2017)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Brillante écrivaine d'origine russe, redécouverte avec Suite française paru à titre posthume et lauréat du prix Renaudot 2004, Irène Némirovsky connut le succès dans les années 1930 avec ses romans publiés pour la plupart chez Albin Michel, avant de voir sa vie basculer tragiquement. Juive étrangère en France, elle fut déportée en 1942 à Auschwitz où elle mourut.

Cette biographie intellectuelle s'intéresse, pour la première fois, au destin de la famil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A la sortie de ma lecture de « Suite Française » et devant les quelques remarques lues concernant la personnalité d'Irène Némirovsky, j'ai voulu en savoir plus sur cette auteure et sur l'ambigüité qu'elle entretenait avec sa judéité.

J'ai cherché un auteur susceptible de bien cerner la personnalité de la romancière, donc je souhaitais que ce fût un auteur juif. J'ai jeté mon dévolu sur celui de Susan Rubin Suleiman.

Cette dernière est professeure émérite de civilisation française et de littérature comparée à l'Université de Harvard. Sur la quatrième de couverture, il est indiqué « biographie intellectuelle ». Entreprendre une telle lecture, demande une parfaite connaissance de l'oeuvre d'Irène Némirovsky ce qui n'est pas mon cas. Il y a une grande partie du livre consacrée à l'étude de ses écrits afin de mieux affiner et de nuancer son rapport à sa judéité. Susan Rubin Suleiman place au centre de sa recherche la question de « la haine de soi » et de « l'antisémitisme » que certains ont pu lire dans les écrits d'Irène Némirovsky. Elle les replace dans une période bien précise, le contexte des années précédent la seconde guerre mondiale. le regard sur l'antisémitisme est différent entre avant l'Holocauste et après l'Holocauste.

Irène Némirovsky est née à Kiev en 1903 dans une famille de la bourgeoisie juive. Son père, Léon Némirovsky, issu d'une famille yiddishophone pauvre des environs d'Odessa, a d'abord fait fortune dans diverses entreprises puis dans la banque avant la Première Guerre mondiale. Sa mère, Anna, est la fille aînée d'une famille bourgeoise juive désargentée où le français est la langue de prédilection et le yiddish méprisé. Son père fait figure de « paria » qui a réussi à échapper au ghetto mais qui reste, aux yeux de la famille d'Anna, « le petit juif ». Irène déteste sa mère totalement dépourvue d'amour maternel et ce couple mal assorti n'a fait que renforcer l'ambigüité d'Irène Némirovsky. Ces mères totalement dénuées d'amour maternel, frivoles, plus préoccupées de plaire, seront souvent évoquées dans les livres d'Irène.

La famille parvient en France en 1919 où Irène termine ses études à la Sorbonne. Elle rencontre son mari, Michel Epstein, dont elle aura deux filles, Denise et Elisabeth.

Irène est déportée en juillet 1942 à Auschwitz pour mourir du typhus un mois plus tard. Michel subit le même sort peu de temps après. Denise et Elisabeth ne reverront jamais leurs parents. Elles vont vivre cachées jusqu'à la Libération.

Le premier chapitre, intitulé « La question juive » est passionnant. Susan Rubin Suleiman tente de définir les critères qui peuvent amener Irène Némirovsky à écrire des romans véhiculant les stéréotypes antisémites. Elle démonte, analyse, un à un tous les griefs et expose clairement toute la dualité liée à l'identité juive et les conflits intérieurs qu'elle peut générer. On ressent bien l'admiration de Susan Rubin Suleiman pour Irène Nemirovsky. Elle ne laisse rien au hasard. de toutes les controverses, elle aspire à démontrer que rien n'est tout blanc ou tout noir.

Brillante écrivaine des années 30, considérée l'égale de Colette, reconnue par delà l'Atlantique, avant la Shoah. Devenue une victime d'Auschwitz ensuite, au sortir de la deuxième guerre mondiale, puis passée aux oubliettes, c'est à la sortie de Suite Française que des interrogations ont commencé à être posées dans la presse juive américaine avant d'être reprises par la presse en général. Les reproches principaux concernant l'oeuvre d'Irène Némirovsky sont principalement les personnages juifs tendancieux dans « David Golder, Les chiens et les Loups et le Maîtres des âmes ». Irène déteste-t-elle les juifs, ou bien elle-même, ou alors, ne se rendait-elle pas compte qu'à travers son analyse psychologique très subtile de ses personnages, elle servait la cause des antisémites. Nous sommes en 1929 et Hitler n'est pas encore au pouvoir. Ce qui fera dire en 1939 à Irène « Comment ai-je pu écrire cela ? ». Oui bien sur, avec le recul, avec la Shoah, les regards ne sont plus les mêmes mais combien de juifs français et étrangers pouvaient imaginer que la République participerait à un génocide.

Autre dilemme : l'idée qui se dégage de la fiction d'Irène Némirovsky c'est qu'une assimilation juive heureuse est impossible puisque la xénophobie ambiante vient, en permanence, rappeler les Juifs à leur statut racial comme une injonction impossible à dépasser. Elle tente d'attirer l'attention du lecteur sur cette complexité.

Ma génération a eu la chance de vivre une période où nous vivions tous ensemble sans aucune différence liée à l'identité, à la religion. Nous n'étions absolument pas préoccupés par cela. Chacun chez soi vivait à sa manière mais au dehors, nous ne revendiquions aucune différence. Les juifs avaient connu l'étoile jaune, il n'était absolument plus question d'afficher de signes distinctifs ostentatoires. Malheureusement aujourd'hui, une recrudescence virulente du communautarisme fait trembler notre République, comme quoi l'Histoire s'oublie vite.

Dans « Les Chiens et les Loups », on peut y trouver le rejet affiché des petites gens qui débarquent de leur shtetl. En France vivent de très anciennes communautés juives françaises comme les alsaciens ou celles du midi de la France. Ils sont français depuis des générations, totalement assimilées comme Dreyfus ou Bernard Lazare. On peut imaginer facilement le regard de ces familles sur ces immigrés de la dernière heure, pauvres, dont le quotidien est encore géré par le religieux, yiddishophones.
Issue elle-même d'une famille russe cultivée, fortunée, où l'on parle français dès l'enfance, assimilée rapidement, l'image que renvoyaient ces nouveaux arrivants n'a pu que provoquer le rejet d'une grande partie de ces français.
(Lire Roger Ikor - Goncourt 1955 - Les fils d'Avrom suivi des Eaux Mêlées).

Il lui est aussi reproché d'avoir continué sa collaboration avec la revue antisémite « Gringoire » jusque tard. Lorsque les lois anti-juives furent promulguées, elle parut sous un faux nom. En 1928, Gringoire fut créé par Horace de Carbuccia et Kessel, d'inspiration de gauche mais anti bolchévique, elle s'intéressera particulièrement aux nouveaux talents tels que Gary, Cocteau, Maurois, Colette et Némirovsky. En 1929, Kessel, homme de terrain, quitte ses fonctions et continue d'y faire paraitre ses articles. Plus tard, c'est sous la plume de Béraud que cette revue se politisera. Elle devient alors antisémite et collaborationniste. Dans les années 30, Gringoire est tiré à 650000 exemplaires plus que tout autre hebdomadaire. Peut-on reprocher à Irène de subvenir aux besoins de sa famille. Michel est sans emploi et il y a les enfants. Les juifs n'ont plus le droit d'exercer et tous leurs biens ont été confisqués ainsi que leurs liquidités.

Il est aussi difficile de lui reprocher de s'être convertie au catholicisme. Nombreux sont les juifs qui ont espéré ainsi échapper aux nazis sans compter ceux, après la guerre, qui ont francisé leur nom. A force de persécutions, de pogroms, peut-on reprocher à un individu son instinct de survie ? Il est bien évident qu'il existe des juifs qui se sont convertis au catholicisme par vocation comme Monseigneur Lustiger, mais malgré ses offices, il n'a jamais renoncé à son identité juive.

J'ai tenté de résumer ce livre de Susan Rubin Suleiman extrêmement dense, suscitant beaucoup de réflexions, mais qui, à force de vouloir démontrer, a fini un peu par m'embrouiller. Néanmoins, je vais suivre les conseils d'une de nos amies, je vais lire Mirador écrit par Elisabeth Gille, sa fille, et je vais continuer la découverte de l'oeuvre d'Irène Némirovsky. (Petit message à l'intention de notre amie Annette55). J'y verrai ainsi plus clair!

Je voulais aussi apporter une rectification. C'est un livre traduit et il est écrit «Heureux comme un Juif en France ». La bonne expression est « Heureux comme Dieu en France » en yiddish « Men ist azoy wie Gott in Frankreich ».


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Irène Némirovsky, Juive d'origine russe née en 1903, est décédée à Auschwitz en 1942 après un transit par le camp de Drancy. Ecrivain de talent, elle laisse derrière elle une vingtaine de romans et des dizaines de nouvelles. Ses parents ont émigré en France alors qu'elle avait seize ans ; pourtant, elle a écrit toutes ses oeuvres en français.
De son vivant comme à titre posthume, la personnalité de Némirovsky a interrogé de nombreux biographes. En effet, bien que revendiquant son origine juive, elle ne s'est jamais reconnue dans les Juifs immigrés pauvres qui ont fui les pays de l'est de l'Europe pour s'installer en occident. Ses personnages de roman Juifs sont révélateurs de sa prise de position : la plupart d'entre eux sont antipathiques, stéréotypés et incarnent la vision de race, antisémite, vision qui prend de l'ampleur dans les années 1930, jusqu'aux conséquences que l'on connait.
Susan Rubin Suleiman, dans sa biographie richement étayée de la romancière, a pris comme fil conducteur la question de l'identité juive. Que signifie être Juif en 1930 ? Et aujourd'hui ? Et plus particulièrement pour Irène Némirovsky, ses filles Denise et Elisabeth et ses petits-enfants ?
Abordant cette question d'abord d'une manière générale, elle ramène le débat à la vision de la romancière, à travers ses choix personnels puis à travers ses personnages, pour enfin se consacrer à l'héritage qu'elle a laissé à ses filles Denise Epstein et Elisabeth Gille, âgées respectivement de dix et deux ans à sa disparition.
Un oeil aiguisé sur l'histoire de la Shoah ne peut qu'être atterré par l'inconscience d'Irène et de son mari, qui n'ont tenté de se faire naturaliser français que trop tard, qui n'ont pas quitté la zone occupée en 1940 contrairement aux personnages de Suite française (Denoël, 2004) ou encore qui ont cherché refuge dans le baptême alors que les lois antisémites tenaient compte des ascendances indépendamment de la pratique religieuse ; être Juif, pour le régime totalitaire de Vichy ou être Juif pour Irène Némirovsky sont deux notions différentes.
La question de la judaïté, pour la romancière, est d'ailleurs une question bien complexe que Susan Rubin Suleiman développe avec force détails. Il est impossible de ne pas ressentir une certaine antipathie pour les choix identitaires de Némirovsky, qui, à travers ses personnages comme dans sa propre vie, construit un mur entre « eux », Juifs émigrés pauvres ghettoïsés et « nous », Juifs assimilés, classe à laquelle elle s'estime appartenir, bien entendu. Dans ses actes, elle se différencie des premiers au point de publier des nouvelles dans des revues réputées antisémites. Ainsi, Susan Rubin Suleiman cite-elle la collaboration de Némirovsky avec la revue Gringoire jusqu'en 1942 ; le 5 février 1937, mais il ne s'agit pas d'un cas isolé, parait dans le même numéro la nouvelle de Némirovsky appelée Fraternité et une tribune antisémite d'Henri Béraud dans laquelle ce dernier dresse une liste d'hommes politiques Juifs qui, d'après lui, ont plongé l'Europe dans la catastrophe. Si Joseph Kessel a cessé de collaborer avec Gringoire à partir de ce moment-là, Némirovsky, elle, a poursuivi la collaboration.
La vie et l'oeuvre d'Irène Némirovsky est donc bien une question à part entière. Et à travers elle se pose celle de l'identité, pour chaque personne juive, dans la première moitié du XX° siècle comme aujourd'hui. Susan Rubin Suleiman va d'ailleurs au bout de la question, lorsqu'elle interroge les descendants d'Irène sur leur sentiment identitaire. Si Denise et Elisabeth, à un moment donné de leur vie, ont revendiqué leur origine juive, la réponse est moins évidente pour leurs propres enfants. Je dois avouer à ce stade de ma chronique que cette même question me taraude également depuis de longues années. En quoi suis-je Juive moi-même ? Que faire de mon propre héritage ? Comme pour m'aider dans mon propre cheminement, un des arrières petits-enfants de Némirovsky, Benjamin né en 1979 et enseignant, évoque régulièrement le racisme et la discrimination dans son école primaire de la banlieue nord de Paris. Il « essaie de faire passer le message aux écoliers sans nécessairement mettre à part le racisme contre les Juifs. […] La Shoah, de son point de vue, est une horreur non pas parce que des Juifs ont été tués, mais parce que son objectif était de détruire tout un peuple. »
Pourtant, dans sa conclusion, la biographe constate les progrès de l'antisémitisme actuel et l'inquiétude qu'il génère, au point que « L'émigration des Juifs de France, essentiellement vers Israël, a augmenté de manière spectaculaire entre 2012 et 2014 pour se poursuivre en 2015. » La question identitaire des Juifs reste donc clairement ouverte.
Lien : https://akarinthi.com
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critiques presse (1)
LeMonde
01 septembre 2017
Dans un essai brillant et nuancé, l’Américaine Susan Rubin Suleiman explore la relation complexe de l’auteure de « Suite française », morte à Auschwitz, à sa judéité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En décembre, à son grand soulagement, Horace de Carbuccia acceptera de la publier sous pseudonyme. Dans les notes de son édition des Œuvres Complètes, Olivier Philipponnat écrit qu'avant "Gringoire", elle tenta sa chance auprès d'"Aujourd'hui", journal pétainiste de Paris qui refusa la novelle qu'elle avait envoyée. Il cite la lettre où elle appelle Carbuccia à l'aide. Si le passage qu'il reproduit est en réalité d'une lettre plus tardive, le fait est que Carbuccia la fit paraître même après les lois d'exclusion d'octobre 1940. Au cours des dix-huit mois suivants, jusqu'en février 1942, "Gringoire" publia huit de ces nouvelles et la totalité des "Biens de ce monde" en feuilleton - tantôt sous la signature de Pierre Nérey (son premier pseudonyme, du temps où elle avait vingt ans) tantôt, simplement, en signant "une jeune femme". Lire ces textes sur le microfilm du journal est une expérience qui donne à réfléchir, car chaque livraison où paraît son œuvre - en fait chaque numéro à cette époque - contient des diatribes contre les Juifs, de Henri Beraud et d'autres, ainsi que de grossières caricatures antisémites. Les Juifs étrangers sont les plus pris pour cible, mais pour un Béraud, Léon Blum est un "Juif étranger", le "malheur de la France" (1er mai 1941). Le 9 mai 1941, le feuilleton des "Biens de ce monde" occupe la même page qu'une grande publicité pour l'hebdomadaire nazi de Paris, "Signal".
On est plus songeur encore quand on se rend compte que "Gringoire" était loin d'être ce qui se faisait de pire en matière de journalisme antisémite à cette époque. Pour ce qui est de la brutalité et de la haine, il était largement surpassé par des organes doctrinaux collaborationnistes comme "La Gerbe", "Au pilori", "Je suis partout" et d'autres. En comparaison des diatribes meurtrières d'idéologues comme Brasillach, Rebatet, Céline, Henri (dit Henry) Coston ou Pierre-Antoine Cousteau, les vitupérations de Béraud étaient peut-être simplement "ordinaires". La triste vérité est que dans la France du début des années 1940 ne pouvait paraître aucun journal désapprouvant un tant soit peu les décrets de Vichy ou son antisémitisme institutionnalisé. Ce n'est guère surprenant, puisque même les experts juridiques et le Conseil d'Etat examinèrent en détail les lois antijuives sans rient trouver à redire à leur légitimité!

pages 155/156
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Introduction rédigée par l'auteure n Rubin Suleiman - Page 19

"Rien n'indique qu'elle ait été fasciste mais, comme le rapporte Ruth Franklin dans l'essai définitif paru en 2008 dans The New Republic, Némirovsky véhicula "les stéréotypes antisémites les plus sordides".

Certes, ces accusations ne sont pas restées sans réponses. Sandra Smith et Olivier Philipponnat ont défendu Némirovsky comme de nombreux lecteurs anonymes. D'autres, ce qui n'a rien non plus d'étonnant, ont pris le parti des accusateurs, attisant l'exaspération de part et d'autre tandis que le débat menaçait de tourner à la foire d'empoigne. Je parle d'expérience, pour avoir moi-même participé à un forum avec Franklin au Museum of Jewish Heritage de New York en décembre 2008. Quand elle reprit sa thèse sur l'antisémitisme des romans de Némirovsky, je répliquai qu'il fallait se montrer plus généreux en lisant ces œuvres. En définitive, le débat se résumait "à comment lire Némirovsky" à la fois comme individu et comme romancière. Le plus surprenant, peut-être, dans cette soirée, fut de constater combien cette question déchaînait de passion, voire de colère. Pourquoi des lecteurs raisonnables peuvent débattre avec tant de passion de la prétendue haine de soi (ou non) d'un auteur juif mort depuis près de trois quarts de siècle est en soi un sujet qui mérite discussion.

Olivier Philipponat a aussi écrit une bio d'Irène Nemirowsky ave Patrick Lienhardt. Olivier Philipponat est devenu très amie avec Denise Epstein. Pour celles et ceux qui auraient lu Un paysage de Cendres d'Elisabeth Gille, cette dernière était la plus jeune des filles du couple Epstein.
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