J'aime la façon dont
Nakaba Suzuki écrit les shonen d'aventure et encore plus en fantasy. Il y a toujours un goût de revenez-y et ce même si l'autrice a quand même du mal à se renouveler avec cette série et tombe dans la tentation de regarder un peu trop vers la précédente.
Au début de Four knights of the apocalypse, on suivait vraiment une nouvelle génération de héros, mais depuis quelques tomes, en voulant faire plaisir aux fans ou pour se rassurer, la mangaka nous renvoie énormément, peut-être trop, à sa précédente série Seven Deadly Sins. J'ai aimé cela au début. Ça me plaisait de chercher à savoir qui était l'enfant de qui, de quel trait il/elle avait hérité, etc. Mais maintenant, j'aimerais bien qu'on s'en détache, or l'autrice ne fait qu'y plonger plus profondément.
Même si cela reste un vrai plaisir de lire les aventures de nos quatre apprentis héros, je ne peux que souligner le manque d'imagination d'une autrice qui reprend les mêmes antagonistes qu'autrefois en les faisant juste évoluer, ainsi que les mêmes héros, mettant juste en avant certains anciens seconds couteaux, et également les mêmes dynamiques d'écriture. C'est un peu beaucoup redondant et c'est dommage.
Nous suivons donc les Quatre cavaliers sur le front : Tristan qui dévoile ses pouvoirs et leur côté sombre, Percival qui court toujours partout,
Gawain dont on découvre la vraie apparence et Lancelot qui retrouve son professeur. Les combats sont pêchus, rythmés, entrecoupés de petits moments de vie et discussions entre eux savoureux. Les pouvoirs sont dans la droite ligne de la série mais on est clairement avec du SdS like et c'est en-dessous. Heureusement on prend plaisir à retrouver d'anciens héros et héroïnes pour voir ce qu'ils sont devenus. Guila ouvre le bal, suivie de Jericho, puis Hendy et Dreyfus pour finir en apothéose sur Arthur et Meliodas. Les nouveaux font pales figures à côté et c'est bien dommage. J'aurais aimé que l'autrice, comme au début de la saga, leur laisse la place pour se développer et grandir, là ils sont sans cesse épauler par leurs aînés et peinent à se faire leur place.
La nouvelle mythologie est mal assumée, mal développée. J'ai l'impression qu'on passe des tomes et des tomes à tourner autour d'elle sans s'y confronter, alors que le basculement d'Arthur du côté obscur a un potentiel fou. J'adorerai qu'on commence à nous dire comment il en est arrivé là, pourquoi. J'adorerai qu'on le voit vraiment plus passer à l'acte et commettre des crimes envers nos héros. Là, j'ai l'impression d'une intro qui n'en finit pas...
Enfin, il y a aussi malheureusement l'épineuse question de la relation Lancelot - Jericho qui surgit. Certains s'étaient déjà faits spoiler dessus. J'en parlerai donc en mode caché.
Je ne suis pas forcément prude, donc j'espère ne pas me prendre cette reproche quand je critiquerai le choix de l'autrice de donner des sentiments déplacés à Jericho envers son élève. On parle quand même d'une femme adulte qui tombe amoureuse d'un petit garçon d'une dizaine d'année. C'est hyper glauque. Alors certes, on nous dit qu'elle a contenu ses sentiments et n'a rien fait à l'époque, préférant prendre la fuite. Mais là, on la retrouve qui est passée de l'autre côté pour la promesse d'un monde où elle pourrait vivre heureuse avec lui. Comment peut-on avoir une telle idée ? Pourquoi faire ça au personnage de Jericho ? Quel est l'intérêt d'introduire cela dans l'histoire ? Je ne comprends pas...
Four knights of the apocalypse continue son cheminement un peu bancal de lecture plaisir mais de série qui peine à s'émanciper de son aîné et c'est fort dommage. L'autrice n'arrive pas à s'en défaire et manque d'originalité, s'appuyant trop sur le passé et empêchant le présent d'avoir la place qu'il devrait avoir. Certes, c'est un récit dynamique, amusant avec un fan service (le retour des anciens) souvent savoureux, dans une ambiance un tantinet sombre, mais la série est bien trop dans l'ombre de SdS et je commence à m'inquiéter pour la suite.
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