Je vous ai parlé il y a peu de temps d'un autre ouvrage de l'auteur qui m'avait particulièrement parlé. J'ai donc poursuivi ma découverte de ses écrits et de ses analogies en plongeant dans cet autre ouvrage consacré plus spécifiquement à la pensée autistique. Une fois de plus, je suis emballée car avec des mots simples, des analogies qui parlent à tous, il réussit à expliquer et à nous permettre d'entrevoir cette façon différente de penser.
Avec le temps je me rends compte quand même que si j'apprécie tellement côtoyer des personnes TSA, c'est parce que j'ai aussi, par certains aspects, un fonctionnement et une manière de penser qui se rapprochent de la leur. Plus je lis de livres les concernant, plus je m'y retrouve en partie, ce qui me permet de mieux me comprendre moi-même.
L'avantage de cet ouvrage-ci, c'est qu'il peut être lu par toutes les personnes, qu'elles soient professionnelles ou non, car il est très abordable. Il permet de mieux cerner le sujet évoqué et de mieux comprendre comment aborder les apprentissages ou la vie de tous les jours avec une personne TSA. Je pense qu'il peut être un excellent outil tant pour les familles que les professionnels, que ce soit pour expliquer ou pour imager les différentes façons de penser.
En bref, je suis ravie d'avoir lu cet ouvrage et découvert cet auteur qui sait expliquer de manière pédagogique et simple comment une part du fonctionnement des personnes TSA.
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Un handicap est toujours une donnée sociale. Il est plus que le manque ou le trouble seul. C'est le trouble en combinaison avec l'environnement social. Un trouble moteur n'est pas nécessairement en lui-même un handicap. Il ne devient handicap que dans une société qui suppose de la mobilité. L'autre manière de penser, si caractéristique des personnes atteintes d'autisme, est un vrai handicap quand on sait que la cohabitation dans notre société demande tant de sagesse, de bon sens, de souplesse et de capacité de généralisation. Il y a toujours eu des personnes autistes mais ce n'est que maintenant qu'elles sont mises sur la touche. Autrefois, lorsque la vie était moins complexe et pressée, lorsqu'il y avait beaucoup plus de règles – dictées et indiscutables – et lorsque l'ordre social était plus simple (il y avait une hiérarchie évidente où chacun avait sa place), beaucoup d'entre elles pouvaient survivre. Elles semblaient bien un peu étranges mais elles arrivaient à survivre. Dans beaucoup de métiers, les individus autistes étaient même des travailleurs exceptionnels, les meilleurs possibles. (…) Le fait que notre société soit devenue plus complexe et suive moins de règles fixes fait que les personnes atteintes d'autisme ont un double handicap.
Ces stratégies de compensation n'arrivent cependant pas à leur permettre de participer réellement à la vie de notre société, et ceci malgré le caractère créatif et original de la pensée autistique. C'est la raison pour laquelle, l'autisme est un handicap.
Nous ne devons pas leur donner une place dans la société malgré leur autisme mais avec leur autisme. Notre société tirerait profit d'un petit brin supplémentaire d'autisme.
Et si elles comprennent le "pourquoi" d'une punition, elles restant aveugles à son intention. C'est pourquoi les punitions n'amènent que très rarement un changement de comportement.
Une réflexion telle que : "Je vois tellement de choses, mais je n'y comprends rien! Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire? " est monnaie courante chez les personnes autistes.