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3,74

sur 215 notes
Très jolie balade avec Rimbaud et Sylvain Tesson : une très bonne occasion de redécouvrir la biographie du poète, les hauts et les bas de sa vie, son oeuvre dont l'auteur cite et commente des extraits.
J'ai évidemment un bémol lié au format du texte : il s'agit des textes des podcasts de la série diffusée sur France Inter et ce format court (4 minutes) crée un recueil quelque peu haché, sans réelle structure, qui est même parfois répétitif.
J'aurais certainement mieux fait d'écouter la série ;)
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Sylvain TESSON. Un été avec RIMBAUD.

L'année vient de débuter. Déjà 10 jours sur le tableau. Et moi, j'ai déjà quatre livres en cours de lecture. Non je ne vais pas vous donner les titres. Je ne parviens pas à avancer, juste 20 à 30 pages au quotidien. Je me suis lancée un défi : 150 livres au compteur en décembre 2022. Mais à ce régime je n'atteindrai même pas les 15. J'ai trouvé sur une étagère, à la médiathèque un petit livre, orange, petit format, consacré à RIMBAUD. J'aime la poésie et j'essaie de lire ou relire un poème chaque jour. Ce matin je me suis plongée dans ce fascicule. Merci Sylvain de nous présenter ce poète exceptionnel. le déroulement de la biographie de cet être hors du commun est parfaite. Nous apprenons tout sur cet auteur et les citations agrémentant le texte sont pertinentes . C'est un réel plaisir de mettre nos pas dans ceux de Arthur, guidé par Sylvain. J'ai pris ce livre ce matin à 8h et le l'ai refermé à 10h 30. Notant une citation par-ci, une autre un peu plus loin.

Arthur RIMBAUD est un de mes poètes favori. . C'est un homme beau, nomade, aujourd'hui, nous dirions, c'est un routard. Il quitte son pays, ses amis, sa famille sur un coup de tête. Un jour ici, le lendemain, selon le moyen de transport utilisé, il est à 50 ou 200 kilomètres. Nous sommes au XIXème siècle, le TGV, n'existe pas et les vols aériens non plus. C'est le balbutiement des transports. Il faut marcher, beaucoup marcher pour atteindre l'étape suivante. Il est atteint, selon les psychiatres de dromomanie. C'est un véritable vagabond. Il parle du monde minéral, animal et humain par énigmes et nous devons chercher dans ses écrits poétiques le fil de départ et tirer pour dérouler l'écheveau. « L'éternité, la mer, le soleil. En trois mots, le cosmos », C'est un rêve éveillé qui émane de ses vers. Sa poésie est sublime, teintée d'une grande sensibilité. Pour lui, « L'homme c'est le Verbe ». Il n'y a plus rien à dire. Il ne nous reste plus qu'à nous plonger, nous replonger, lire, relire « Une saison en enfer », «  les illuminations », sa correspondance, ses poèmes et rêver. ( 10/01/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Je demandais pourtant pas grand chose, lecteur, juste passer quelques temps avec le poète maudit, pas un été entier, mais quelques jours, déjà, ou du moins quelques pages...

J'ai fini par le planter là, avec sa gueule d'amour et ses deux trous rouges au côté droit, je l'ai laissé égrainer ses ridicules voyelles, lui qui se croyait en enfer, qu'il y reste finalement.

Oui, Tesson est un écrivain de talent, et oui, Rimbaud fut un poète hors pair. Et alors ? Qu'apportent donc ces déambulations estivales de plus au schmilblick ? L'absence d'organisation dans cet essai m'a gênée, permettant à l'auteur de revenir sur des événements déjà rapportés, de disséminer les citations de nombre de poètes, d'errer dans la vie de Rimbaud dont, finalement, on ne sait rien... ou si peu. J'ai pas compris la démarche, ou du moins, je n'y ai pas adhéré. Ainsi va la vie, femme, je ne sais même plus être courtisane !

Pas pour moi cet été, on n'est pas sérieux quand on a 17 ans, et moi, mes 17 ans, ils sont loin et la plage aussi d'ailleurs, la Sibérie lui convenait peut-être mieux, finalement...
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J'aurais dû me méfier. Réunir Tesson et Rimbaud dans un même ouvrage, c'était la promesse d'un texte à l'herméneutique éthérée voire anisée. Et de fait, je n'ai pas été déçu de ce point de vue-là.

On connaît la proportion de Tesson à aimer s'entendre écrire. Avec Rimbaud comme sujet, toutes les digues sont rompues et l'on est assommé par son babille permanent. Ce n'est pas sur les traces des chemins buissonniers empruntés par Rimbaud que l'on se perd mais dans cette jacasserie, cultivée certes, mais si peu authentique. L'auteur noircit ici des pages avec bien moins de talent que d'habitude. Il y a la faconde, mais il manque le panache. Il y a les mots mais il manque le coeur.

On sent pourtant poindre, ça et là, la fascination de Tesson pour cette volonté de Rimbaud de créer un nouveau langage. On perçoit ce qu'il y a de combat dans l'écriture de Tesson contre ce verbe qui l'étouffe. Il y a, il faut le reconnaître, quelques traits d'esprit, quelques fulgurances… mais trop peu !

Tesson nous a habitué à mieux, à du moins convenu, à du moins terne.
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C'est une oeuvre intéressante, parfois prenante... mais, car il y a un mais, comme chaque écrit sur Rimbaud et bien que revendiquant le contraire, on finit par tomber dans l'affirmation de l'inconnu. Arthur est certainement le plus grand génie de l'écrit. c'est un météore d'une phénoménale intelligence. il n'en reste pas moins un adolescent bouillonnant de fièvre et de contradiction. l'intérêt majeur de ce livre est dans l'approche qui change l'angle d'éclairage.
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Arthur Rimbaud, qui était-il en fait ? Un poète naviguant sur l'ivresse du monde ? Un éternel adolescent ordalique ? Un génie qui s'ignorait ? Et si tout simplement Rimbaud avait été Arthur, une légende sans avoir été roi mais avec toute une mythologie digne des chantres grecs. Un être inclassable qui a gardé ses errances au plus profond de lui-même sur un fil de vie rompu trop tôt.

Sylvain Tesson fait un grand bon dans l'histoire des aèdes intemporels : après avoir navigué sur les vagues de vers de l'homme aux mille ruses, il s'empare de son bâton de pèlerin, avec Olivier Frébourg, pour suivre le chemin littéraire et onirique de l'enfant des Ardennes et, coïncidence délicieuse, au moment où des restrictions de mouvement sont ordonnées lors d'une alerte à la mobilisation d'une vésanie collective.

Résultat des courses : des pastilles salutaires sur les ondes de France Inter et un bréviaire thérapeutique aux Editions des Equateurs/Radio France pour palier aux effets secondaires des traitements voulant effacer les déraisons du vagabondage salvateur.

En garde à toi noble lecteur, peut-être découvriras-tu que ton « je » est « un autre » ! Si les envolées tessoniennes, parfois emphatiques, font tourner la tête, elles ont le mérite suprême d'inverser le sens de la grande roue des injonctions de normalité pour nous flanquer un miroir d'où ressort une psyché de nous-mêmes ; purification d'un cristallin devenant opaque par la dictature de la vitesse et des batailles égocentriques.

Point de biographie longue et ennuyeuse, tout simplement un hommage direct et décapant au poète de Charleville-Mézières avec en prime une bonne petite claque à tous ceux, passé, présent et futur, qui récupèrent l'image d'Arthur selon leurs convictions personnelles, faisant parler et retranscrire le capitaine du bateau ivre sur les parois de leur cave imaginaire sans réaliser que « Rimbaud est une épine plantée dans l'autosatisfaction de ses continuateurs ».

Je fais certainement partie de cette piètre caste n'ayant jamais réellement compris « l'homme aux semelles de vent » oscillant entre admiration et désintérêt. Aussi, mes biens chers frères et soeurs, ce petit manuel orange est un miracle pour retrouver la foi dans la verve d'Arthur Rimbaud. Sylvain Tesson avec un humour à faire fondre de rire les plus hauts glaciers – attention, aucune attention de le responsabiliser dans le réchauffement climatique – transporte la poésie et les jongleries foutraques de Rimbaud dans notre société du XXI° siècle sans pour autant faire voler des prosopopées.

Au fil des pages, c'est un brin de bruyère qui voltige, un verre qui se casse, un Verlaine énamouré, un père absent, une mère échappant à l'échappé, une révolte qui aurait pu mener à une révolution, une corne d'Afrique mettant un coup de klaxon dans l'enfer du poète, une maladie à ronger les os, des rêves déchus, des inspirations vertigineuses, du baroque dans la contemplation de la simplicité du vivant.

Même si vous restez sédentaire durant l'été ou en toute saison, déguster cet ouvrage vous permettra de rester en mouvement, dans une perpétuelle valse des mots ; bouger dans son esprit est déjà une mise en avant sur le monde et les autres, le « logos étant l'alliance de l'homme ».
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Qui mieux que Sylvain Tesson pour mettre ses pas dans ceux de l'homme aux semelles de vent !
Le génial poète passé au crible de l'écrivain marcheur aux aphorismes inspirants.
C'est avec Olivier Frébourg qu'il va faire le voyage, de ce dernier un livre sur Maupassant me reste en mémoire : Maupassant le clandestin.
Que peut-on apprendre de plus sur ce jeune prodige insolent qui a tout fait plus vite que les autres.
« Rimbaud cherche un mentor, il n'a eu de père. (...)Les astronomes ne voient pas la comète(...) Tout va vite. le génie est une trainée de poudre(...) Il ne durera pas, s'effondrant sur lui-même. Supernova ! »
Arthur reste une énigme, pour la littérature, pour son époque, pour la nôtre, pour Tesson.
Sylvain Tesson met en avant la précocité du poète, son amour des mots : « Arthur porte au point de fusion l'incandescence des mots, la liberté du rythme, l'association des images. Il malmène la langue parce qu'il l'aime. »
Il y a cette sensibilité exacerbée jusqu'à l'hypersthénie, cette sensibilité qui mène à la douleur...
Et puis ce nombre de vies qu'il a vécu : écolier bohème, poète maudit, amant d'arrière-cour, voyageur des tropiques, contremaitre de chantier, marchand d'armes, explorateur-cartographe, fils, frère ...
Sa seule certitude est son besoin de mouvement et la marche, marcheur infatigable jusqu'au jour où sa santé a flanché, parce que la vie s'articule dans le mouvement, des Ardennes à Londres en passant par la Belgique, puis l'Afrique, et Aden, fin des Illuminations la Saison en enfer commence !

Une étude passionnante étayée par de nombreux poèmes qui n'apportera pas de réponses mais qui suscitera une réflexion. La vie, le génie, les illusions....
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1 kilomètre à pied ça use, ça use... 1 kilomètre à pied ça use, ça use les souliers... Arthur Rimbaud et Sylvain Tesson sont des marcheurs. Rimbaud, dans ses Ardennes natales, fera de longues promenades. Puis la Belgique, l'Angleterre... pour finir par l'Afrique.

J'ai bien aimé cette balade. Premier livre de Sylvain Tesson, facile à lire mais avec des redites. J'ai lu beaucoup de livres sur Rimbaud et c'est là une autre vision.
Ce qui m'a plu c'est de lire que son oeuvre est difficile à comprendre. J'aime ses poèmes parmi les plus connus (Le dormeur du val, Sensation, A la musique… ), mais je n'ai jamais pu lire « le bateaux ivre » malgré plusieurs tentatives, je ne le comprends pas.

C'est la vie de Rimbaud qui m'intéresse et sans chercher à comprendre son oeuvre, j'y prends ce que j'aime.
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L'éternité

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.
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Exercice imposé au lycée, il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un poème d'Arthur Rimbaud. La sortie du petit livre de Sylvain Tesson qui fait suite à une série d'émissions diffusées pendant l'été 2020 sur France Inter donne envie de se replonger dans une oeuvre à la fois fulgurante et fugace.
Elève terriblement doué et précoce, il compose très tôt ses premiers vers mais, la poésie étant « le mouvement des choses », il prend la tangente à seize ans. Direction Paris en pleine révolution communarde. C'est l'errance qui va lui fournir une bonne partie de son inspiration (« Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course Des rimes » in « Ma bohème »).
Après une relation épistolaire avec Verlaine, il rencontre son aîné. Il s'ensuit une relation amoureuse aussi explosive que scandaleuse.
Cet épisode passionné n'empêche pas Arthur de rédiger sa « Saison en enfer » et ses « Illuminations » qu'aucun éditeur ne publiera de son vivant. Il faut dire que le garçon n'est pas facile. Un observateur de l'époque le qualifie de névrosé et d'hystérique.
Bref, « il a tout dit entre sa quinzième et sa dix-neuvième année ».
Après, hormis une correspondance assez fournie, ce sera le silence et le grand départ pour l'Afrique. La poésie, c'est fini. Il n'a plus rien à dire. Hormis dans ses lettres qui forment une correspondance conséquente.
Si le caractère épouvantable du jeune homme explique en partie son absence de succès, c'est aussi l'hermétisme de ses poèmes qui déconcerte ses congénères.
Et le décalage est grand entre l'ingratitude des contemporains de Rimbaud (à part quelques exceptions dont celle de Verlaine qui se battit pour la reconnaissance de son amant maudit) et son immense postérité. S'affichant sur des tee-shirts, il symbolise la liberté teintée d'anarchie et d'insolence et est récupéré par de nombreuses chapelles qui en font une icône absolue. Or, rappelle Sylvain Tesson, il devint un « businessman » aux méthodes borderline qui feraient frémir les bien-pensants.
Ce que l'on doit retenir de l'homme, c'est son oeuvre. René Char écrira : « Rimbaud poète, cela suffit et cela est infini ».
Revenons justement à son legs poétique qui, selon l'auteur, n'est rien moins que de « transformer le monde par les mots » en atteignant le « dérèglement de tous les sens ».
Plus sérieuses que le recyclage de l'image de Rimbaud sont les analyses auxquelles se sont livrés de nombreux exégètes.
Pour Tesson, le débat est clos avant même d'avoir commencé. « On peut recevoir la vibration des Illuminations et d'Une saison en enfer sans s'encombrer d'en percer la signification ».
La lecture de ces recueils relèverait d'un expérience sensorielle. « On ferme les yeux, on entend une voix, des couleurs apparaissent » constate l'auteur qui compare le poète à un « peintre sans palette ». Il ajoute : « il n'y a rien à comprendre dans les Illuminations ». Nous sommes bien loin de Victor Hugo « où toute scène de la vie illustre la pensée ». « Arthur porte jusqu'au point de fusion l'incandescence des mots, la liberté du rythme, l'association des images. Il malmène la langue parce qu'il l'aime ». C'est ce que pense Tesson. Ce jugement, je suis bien incapable de l'approuver ni de le contredire, ma connaissance de l'oeuvre de Rimbaud étant réduite. Il me reste vaguement l'impression d'avoir entendu une petite musique fort belle, un art de la fugue qui peuvent avoir un sens (cf. « Le dormeur du val »). Même si la force des images prédomine.
Ce qui m'a un peu agacé dans « Un été avec Rimbaud », ce sont à la fois la mise en avant que Sylvain Tesson fait de sa personne, sorte de clone vagabond de « l'homme aux semelles de vent », et les petites piques qu'il adresse à la société du début du 21ème siècle et aux notions de modernité et de progrès. A force, il radote.

EXTRAITS
- Définition du génie : savoir avant de voir, connaître avant de goûter, entendre avant d'avoir écouté !
- La poésie, c'est le réel quand il devient surréel.
- le mouvement procure l'idée et pourvoit aux images.
- La marche, état suprême de poésie.
- Voyager, c'est promener son mal de vivre en croyant le semer !

Lien : http://papivore.net/litterat..
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