AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253262671
216 pages
Le Livre de Poche (05/04/2023)
3.51/5   46 notes
Résumé :
« Joie, tous les humains deviennent frères lorsque se déploie ton aile douce. »

Quatre ans avant 1789, quatre ans avant la prise de la Bastille et la Déclaration des Droits de l’Homme, Schiller écrit ce poème qui ne cessera d’accompagner Beethoven.
Un Beethoven toute sa vie passionné de fraternité alors que tout se ligue contre lui, sa famille, sa santé, ses amours, ses finances, la noblesse.
À tous les coups qui le frappent, il répond... >Voir plus
Que lire après La Passion de la Fraternité : BeethovenVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 46 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Passion et fraternité : deux termes emblématiques, selon Erik Orsenna, de l'homme que fut Beethoven et de son oeuvre, et dont il fait les deux pierres angulaires de ce portrait du célèbre musicien.


Car, plus que d'une biographie, c'est bien d'un portrait éclairé du grand homme dont il s'agit ici. de son immense documentation, l'écrivain a extrait la quintessence, nous renvoyant à ses sources pour davantage d'exhaustivité, et nous livrant l'image à ses yeux la plus révélatrice de son sujet. le parcours historique, de la naissance à la mort du compositeur, s'accompagne ainsi d'une analyse pleine de finesse et d'esprit, de tout ce que son oeuvre incarne, musicalement, artistiquement, mais aussi politiquement.


Tandis que se révèle un albatros de la musique, génie que son art empêtre dans la compagnie des hommes, héroïque dans son combat contre la surdité, et précurseur sur bien des aspects de sa création, toute la narration converge vers un point d'orgue, l'Ode à la joie par laquelle s'achève l'ultime symphonie de Beethoven, et qui, composée sur des vers de Schiller en l'expression d'un idéal de fraternité, est devenue l'hymne officiel de l'Union européenne.


Erik Orsenna nous livre ici un regard très personnel sur un géant qui fait vibrer chez lui plus d'une fibre, musicale bien sûr, mais aussi politique et philosophique. L'humour et l'érudition de sa plume si brillamment travaillée sont un régal.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          754
Ce livre commence par un rappel : nous (européens) nous sommes allègrement étripés tout au long de notre histoire : ici et partout où nous avons apporté la(les) lumière(s) : Amérique, Antilles, Afrique, Asie...
Puisque on parle d'exploration spatiale, je me demande si ...
Alors quand Beethoven né à Bonn en 1770, l'Europe se repose enfin, repue, de ce million de morts...
Dans cette future Allemagne, baignée de musique passent de ville en ville des colporteurs qui proposent des leçons de musique. C'est donc Tobias Pfeiffer, hautboïste ambulant et bon claveciniste qui va s'installer chez les Beethoven. Un an seulement mais tout s'enchaîne alors, maîtres divers, abandon des études pour la musique et concerts : la relève de Mozart, c'est lui !
Ce livre s'intitule notamment « fraternité » car il parle d'amitié durable, de celles qui définit des frères d'élection, comme Franz Gerhard Wegeler pour Beethoven, qu'il rencontre en hollande. Mais il y en aura d'autres : Ferdinand, comte Waldstein-Wartenberg (sonate en U majeur, opus 63), les Brunswick...
Ce livre s'intitule aussi « passion » car il décrit les mouvements de l'âme du compositeur pour le piano, cet instrument alors nouveau, succédant au clavecin et qui constitue l'amour de la vie de Beethoven... Mais passion signifie souffrance et chacun connaît ce qu'il en a été pour ce compositeur qui écrit : « Mais quelle humiliation quand quelqu'un à côté de moi entendait le son d'une flûte au loin et que je n'entendais rien, ou quand quelqu'un entendait chanter un berger, et que je n'entendais rien non plus »
Voilà, je m'arrête, ce livre est une balade culturelle et musicale d'une grande finesse, écrit pour rendre hommage et faire un peu leçon d'histoire. Belle lecture.
Commenter  J’apprécie          561
Encore une biographie ? Non, ou alors très personnelle. E. Orsenna intègre le récit de la vie de Beethoven dans quelques événements de sa propre vie. Comme s'il lui était contemporain : il nous l'est d'ailleurs, à écouter l'hymne à la joie devenu hymne européen. Dire qu'il a été un génie est un euphémisme. Il s'est incarné dans la modernité (découvrant le piano, nouvel instrument de l'époque, pour déjà en faire des opus et autres sonates), il a fait fi du pire des handicaps pour un musicien hors pair, compositeur de surcroît : la surdité. C'est hallucinant tant de symphonies éternelles sans rien entendre !!! biographie agréable à lire, et très enrichissante.
Commenter  J’apprécie          220
Ludwig van Beethoven est né à Bonn le 16 décembre 1770.
C'est en 1791 qu'il quitte sa ville natale pour Vienne. Il y meurt à 56 ans le 26 mars 1827.

Erik ORSENNA revient sur la vie et l'oeuvre de ce Titan de la Musique, mon « Maître » dont le buste trône sur mon piano.
Il revient sur la vie de Beethoven, tumultueuse, ses moments marquants, sa surdité ; et son oeuvre, admirable, poignante, avec sa préférence pour le piano-forte, puis son unique opéra et ses neuf symphonies avec un focus particulier sur la Neuvième et le poème de Schiller « l'Ode à la Joie », et son « Missa Solemnis ». La Neuvième symphonie, ode à la fraternité, à l'humanité et à l'amour universel, adoptée aujourd'hui comme hymne de l'Union européenne.

Il axe son approche sur la fraternité à travers les amitiés, la confiance, la littérature, les amours impossibles, ses cahiers, les rencontres décisives… de ce génie au talent exceptionnel et à la personnalité tourmentée (les grands artistes ne le sont-ils pas un peu tous…) – misanthrope colérique – génie créateur au coeur immense et passionné, à la fois tendre et grossier, sensible et brutal.
« L'orage est mon domaine et quand le vent se lève mon âme tourbillonne » (Beethoven).

Le contexte politique, les faits historiques, sont également évoqués dans cet ouvrage.
C'est richement documenté, avec de nombreux extraits notamment issus de la biographie très complète de Jean et Brigitte Massin (Ludwig-van-Beethoven – Jean et Brigitte Massin chez Fayard) – ouvrage incontournable sur Beethoven.
Erik Orsenna insère aussi des passages des textes de Victor Hugo ou Esteban Buch. Ainsi que quelques anecdotes liées aux rencontres avec les princes et monarques dirigeants de l'époque.
« Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers ; il n'y a qu'un seul Beethoven ».

La passion et la patience aussi que Beethoven a pris pour guide afin de continuer à composer et donc à vivre avec cette surdité qui l'anéantissait.
« La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre » (Beethoven).

Je recommande la lecture de ce court livre d'Erik Orsenna, accessible à tous, cet académicien français se revendiquant lui-même non-musicien.
Je me permets de citer aussi le bel ouvrage sur Beethoven d'André Boucourechliev chez Seuil collection Solfèges, illustré et relativement bien accessible.

« La Musique vaut toutes les philosophies du monde » (Beethoven).
*
(Les citations de Beethoven ne sont pas dans le livre, elles sont issues de mon choix. Celles que j'ai choisies d'Erik Orsenna sont dans la rubrique « citations ».)
Commenter  J’apprécie          113
Erik Orsenna est un remarquable conteur.
Avec sa plume alerte, il traite de la Fraternité à travers la vie et l'oeuvre de Beethoven.

L'homme et le musicien s'y prêtent magnifiquement et Orsenna, tel un « promeneur », comme il se définit lui-même, nous raconte Beethoven, son Beethoven, en distillant, çà et là, quelques réflexions ou observations personnelles.

Avec légèreté, il rend hommage ou il égratigne, mais toujours à propos, ne quittant jamais le but de sa promenade : nous conduire à la IXe symphonie et à son célèbre final : l'Hymne à la Joie dont il revivifie l'importance et l'intérêt.

E. Orsenna signe ici un livre subtil et à son image : celle d'un homme érudit et pétillant.

Cantus
Commenter  J’apprécie          120

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Pour ceux dont, par malédiction, je suis, qui ne sont pas musiciens, cette infirmité est ressentie comme un rejet, un exil à jamais, une interdiction de terre promise. On reste au-dehors, à tendre l’oreille et à considérer, désolés, ses dix doigts incapables de rien jouer. Dès la première note, les musiciens se reconnaissent. Ils savent qu’ils sont de la même confrérie. Et nous, les exclus, ne pouvons que les regarder s’embrasser. Et qu’importe si, par la suite, la jalousie les déchirera, ils sont d’un autre monde. Aristocrates dont aucune nuit du 4 Août n’aura aboli les privilèges. Au regard de la musique, on aura beau faire, et même s’il faut (beaucoup) travailler, les hommes ne naissent pas égaux en droits. Certains ont l’ouïe qu’il faut, absolue, d’autres se contentent d’entendre.
Commenter  J’apprécie          182
Sous l’impulsion de Frédéric II, la Prusse s’était dotée d’un ensemble législatif sans équivalent, aussi cohérent que complet. Et beaucoup de ses confrères princes-électeurs l’avaient imité. Si bien que longtemps méprisés par leurs voisins gaulois comme lourdauds et frustes, les Allemands eurent la satisfaction, en juillet 1789, de se constater précurseurs. Au fond, cette Révolution n’était qu’un rattrapage ! Cette admiration, un rien condescendante, ne dura pas. Chacun sait que les Gaulois répugnent à se mouvoir. Mais, une fois partis, ils ne savent pas s’arrêter !
Commenter  J’apprécie          50
On dirait que l’œuvre de Beethoven répond coup pour coup aux agressions de sa vie. Plus celle-ci frappe, plus celle-là triomphe.
C’est la promesse de Heiligenstadt, tenue jour après jour dans un héroïsme bouleversant.
Si, dans tous les domaines de sa vie, sans refuge et sans répit, Beethoven accumule les souffrances, drames familiaux, rebuffades sentimentales, précarité financière, maladies enchaînées, infirmités de plus en plus invalidantes (puisque, à la surdité, maintenant totale, se sont ajoutées des conjonctivites), dans toutes les formes de son art, il se libère, il invente et triomphe.
Commenter  J’apprécie          40
Pour dire la fraternité, le substantif ne suffit pas. Ce noble substantif Fraternité appelle les flonflons, les défilés. Il reste dans la solennité. Et les généralités.
C’est l’adjectif qui exprime le mieux la réalité de ce trésor. Tendez l’oreille. De vous dit le mot fraternel ? Pourquoi ces trois petites syllabes déclenchent-elles en vous tant d’émotion ? Pour un peu, des larmes vous viendraient.
Fraternel.
Un geste « fraternel », c’est sans rien dire la main posée sur l’épaule d’un ami qui vient de perdre un être cher ; c’est le mot juste envoyé au bon moment ; c’est le cadeau d’une dédicace qui vous rend soudain moins seul ; c’est le sourire à un enfant pour lui prouver 1) qu’il est compris 2) qu’on n’est pas plus adulte que lui.
La fraternité est comme l’amour, dont elle fait d’ailleurs partie : il n’y a pas de fraternité sans preuves. Et ces preuves sont ces gestes.
Combien de révolutionnaires se gargarisèrent de Fraternité, sans être capables du moindre geste fraternel ? Divorce entre le substantif et l’adjectif qui augurait bien mal de leur Révolution.
Commenter  J’apprécie          10
Mais pour dire la fraternité, le substantif ne suffit pas. Ce noble substantif Fraternité les flonflons, les défilés. Il reste dans la solennité. Et les généralités.
C’est l’adjectif qui exprime le mieux la réalité de ce trésor. Tendez l’oreille. […]
Fraternel.
Un geste « fraternel », c’est sans rien dire la main posée sur l’épaule d’un ami qui vient de perdre un être cher ; c’est le mot juste envoyé au bon moment ; c’est le cadeau d’une dédicace qui vous rend soudain moins seul ; c’est le sourire à un enfant pour lui prouver 1) qu’il est compris 2) qu’on n’est pas plus adulte que lui.
La fraternité est comme l’amour, dont elle fait d’ailleurs partie : il n’y a pas de fraternité sans preuves. Et ces preuves sont ces gestes.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Erik Orsenna (160) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erik Orsenna
C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
— Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa —
Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5 | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/
Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
+ Lire la suite
autres livres classés : musiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (127) Voir plus



Quiz Voir plus

Erik Orsenna, presque...

Erik Orsenna est un pseudonyme ?

vrai
faux

5 questions
104 lecteurs ont répondu
Thème : Erik OrsennaCréer un quiz sur ce livre

{* *}