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EAN : 9782859563493
312 pages
Ramsay (30/11/-1)
4.6/5   39 notes
Résumé :
Accompagné de nombreuses photographies, de références aux ouvrages précédents sur le cinéaste américain, d'une filmographie illustrée et commentée, ce livre est un recueil des entretiens Hitchcok-Truffault, dont les premiers datent du début des années 1960, et rendus possibles par l'entremise d'Helen Scott, chargée des relations avec les presse pour le French Film Office aux USA.
L'édition française sort chez Robert Laffont en 1966.
Le livre, édité a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Les amateurs le connaissent par coeur, il trône à portée de main sur la bibliothèque, la jacket est toute écornée malgré le soin pris à la lecture. C'est le livre que tout cinéphile digne de ce nom se doit d'emmener sur une ile déserte, (pour certain il y a aussi le Kubrick de Ciment et les Critiques de Pauline Kael mais n'ergotons pas.) Souvent imité, jamais égalé ce livre mythique a été le livre de chevet de nombre de cinéaste actuels.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je ne sais pas si ce livre est une référence mais il m'a passionné et je l'ai souvent lu et relu. Il est vrai qu'Hitch est un de mes metteurs en scène préférés contrairement à Truffaut que je n'ai jamais vraiment apprécié.
Mais ici, le cinéaste de "Jules et Jim" et de "La nuit américaine" fait preuve de beaucoup d'intelligence et d'une parfaite connaissance de l'oeuvre du maître du suspens. Aussi Hitchcock nous livre-t-il de façon chronologique toute sa science de la mise en scène.
Il est passionnant de le suivre dans ses adaptations, de voir comment il évolue au fil du temps vers moins d'esbroufe sur le plan formel.
Ce qui effectivement pourrait être une leçon pour nombre de cinéastes actuels qui ne pensent plus qu'à la forme et aux effets au détriment du fond.
La première édition de ces entretiens étaient plus pauvre en photos. Il est donc conseillé de se procurer les suivantes.
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Pour un cinéphile, la lecture de Hitchcock/Truffaut est absolument passionnante. Les deux réalisateurs sont à des moments de leur carrière où ils ont beaucoup réfléchi sur l'art cinématographique, et leurs dialogues reflètent leur maturité sur les questions de mise en scène ou d'approche du public. On sent le respect qu'ils ont l'un envers l'autre et la délicatesse avec laquelle ils s'entretiennent est assez remarquable. En particulier, de la part de François Truffaut, on se rend compte de l'admiration qu'il porte envers le maître du suspense, mais il a tout de même l'honnêteté de lui dire ce qu'il a ressenti, en bien ou en mal, lors du visionnage de certains de ses films. Par exemple, il n'hésite pas à lui dire qu'un film comme le grand alibi, « n'ajoute rien à [sa] gloire », ou que certaines séquences de Sabotage ne sont pas tout à fait réussies. le plus réservé quant à la qualité de son oeuvre reste toutefois Alfred Hitchcock himself, et l'on découvre sa modestie, ou en tout cas le perfectionnisme qu'il entretient envers ses films. Ce trait de caractère a d'ailleurs ajouté à sa réputation d'acharné de travail, qui était capable d'être odieux envers ses collaborateurs.

Au travers les entretiens d'Hitchcock/Truffaut se dessine ainsi la discrète amitié qui unit deux réalisateurs animés par une même passion du cinéma. Et l'on ressent la fascination qu'exerce la filmographie d'Alfred Hitchcock sur le jeune cinéaste français, déçu par l'accueil reçu par les films du maître dans les années cinquante et soixante. À cette époque, seuls les Cahiers du cinéma défendait le réalisateur, dont les films étaient considérés comme trop commerciaux par la majorité des critiques, qui souvent méprisaient certains genres comme le policier ou l'espionnage. La réception de ses long-métrages par le grand public est d'ailleurs une des préoccupations majeures d'Alfred Hitchcock, et l'on comprend que le succès de Psychose, qui va asseoir sa célébrité et qui va toucher un jeune public, lui fait énormément plaisir. Il se montre assez suffisant envers la critique, qui le lui a souvent bien rendu, ce qui occasionne certains échanges savoureux lorsqu'il rappelle à François Truffaut ses débuts dans la profession. Cela dit, Hitch n'est pas non plus tendre envers ses producteurs, et l'on se rend bien vite compte de son caractère bien trempé.

Reste que les analyses des films d'Alfred Hitchcock opérées dans Hitchcock/Truffaut sont tout à fait savoureuses. La construction de chacun des échanges autour de thématiques récurrentes permets de donner une cohérence à l'ensemble des discussions, et le lecteur peut piocher s'il le souhaite certains passages où sont évoqués ses films préférés. On se délecte de lire les coulisses de certaines scènes devenues cultes, comme l'attaque de l'avion dans La mort aux trousses, qui débouche sur la théorie d'Alfred Hitchcock sur le temps et l'espace au cinéma. Tout aussi intéressantes sont les analyses de François Truffaut, que ce soit sur le caractère sexuel des films de Hitchcock, ou bien son développement, qui deviendra célèbre, sur les « grands films malades », en citant Marnie comme exemple typique. Tout aussi fameuse est l'expression qu'emploie Alfred Hitchcock sur ses films qui sont plus des « tranches de gâteau » que des « tranches de vie », ou ses longues tirades autour du caractère cinégénique de l'objet filmique, et combien le parlant a pu faire de mal à la qualité d'un certain cinéma.
Lien : http://lecinedeneil.over-blo..
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Après la disparition d'Alfred Hitchcock, François Truffaut a remanié son livre pour le ressortir en version maintenant définitive. Rappel. En 1955, alors qu'il écrivait pour les Cahiers du Cinéma, le futur réalisateur français rencontrait le roi du thriller. Quelques années plus tard, il lui vient l'idée de lui consacrer un livre. Un ouvrage dont il serait l'initiateur et qui révèlerait la vraie nature du cinéaste britannique, vulnérable, sensible et aussi quelques secrets de tournage. Hitchcock accepte le principe de répondre à 500 questions portant exclusivement sur sa carrière. Cette somme prendra finalement quatre années, avant le point final. Un livre de premier plan pour qui aime le cinéaste de « Marnie », « Psycho » et autre « Frenzy ».
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THE livre de référence cinématographique, on comprend via les questions intelligentes de Truffaut, et les réponses de Hitchcock passionné et passionnant, le processus d'un film. Les idées, les anecdotes, le parcours du génial réalisateur britannique qui est un vrai amuseur, un vrai manipulateur... Pour notre plus grand bonheur de cinéphile.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A. H. : Vous savez que j'avais conçu "Vertigo" pour Vera Miles, nous avions fait des essais concluants et tous les costumes étaient faits pour elle.
F. T. : Paramount n'a pas voulu d'elle ?
A.H. : Paramount était d'accord. Simplement, elle est devenue enceinte, juste avant de tourner le rôle qui allait faire d'elle une vedette. Puis j'ai perdu mon intérêt pour elle, le rythme n'y était plus.
F.T. : Je sais que, dans beaucoup d'interviews, vous vous êtes plaint de Kim Novak, mais tout de même je la trouve parfaite dans le film. Elle correspondait très bien au rôle, essentiellement à cause de son côté passif et bestial.
A.H. : Mlle Novak est arrivée sur le plateau la tête pleine d'idées que malheureusement il m'était impossible de partager. Je ne contrarie jamais un acteur au cours des prises de vues, afin de ne pas mêler les électriciens à cela. Je suis allé retrouver Mlle Novak dans sa loge et je lui ai expliqué quelles robes et quelles coiffures elle devait porter : celles que j’avais prévues depuis plusieurs mois. Je lu ai fait comprendre que l'histoire de notre film m'intéressait beaucoup moins que l'effet final, visuel, de l'acteur sur l'écran dans le film terminé.
F.T. : Toutes ces difficultés préalables vous rendent injuste pour le résultat, car je vous assure que tous les gens qui admirent "Vertigo" aiment Kim Novak dans le film.

Chapitre 12
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F.T. : Parmi les gens qui vous admirent, certains souhaiteraient que vous entrepreniez des adaptations d’œuvres importantes et ambitieuses, "Crime et châtiment" par exemple.
A.H. : Oui, mais je ne le ferai jamais, parce que "Crime et châtiment", c'est l’œuvre de quelqu'un d'autre justement. On parle souvent des cinéastes qui, à Hollywood, déforment l’œuvre originale. Mon intention est de ne jamais faire cela. Je lis une histoire seulement une fois. Quand l'idée de base me convient, je l'adopte, j'oublie complètement le livre et je fabrique du cinéma. Je serais incapable de vous raconter "Les oiseaux" de Daphné du Maurier. Je ne l'ai lu qu'une fois, rapidement.
Ce que je ne comprends pas, c'est que l'on s'empare réellement d'une œuvre, d'un bon roman que l'auteur a mis trois ou quatre ans à écrire et qui est toute sa vie. On tripote cela, on s'entoure d'artisans et de techniciens de qualité et on se retrouve candidat aux oscars alors que l'auteur se dissout dans l'arrière-plan.

Chapitre 3
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F.T. Connaissez-vous le seul film mis en scène par Charles Laughton, la Nuit du chasseur ?

A. H. Night of the Hunter ? Non, je ne l'ai pas vu.

F. T. Il y avait là-dedans une belle idée à laquelle je pense souvent à propos de vos films. Le personnage interprété par Robert Mitchum était un prédicateur d'une secte très confidentielle et très inquiétante; ses prêches consistaient en un combat entre ses deux mains; sur la main droite il y avait écrit : « Bien », et sur l'autre : « Mal ». C'était très satisfaisant car les deux mains luttaient d'une façon pathétique. Cela me fait penser à vos films qui nous montrent le combat du Bien et du Mal sous des formes très variées et très puissantes mais toujours extrêmement simplifiées, comme ce combat des mains, Etes-vous d'accord ?

A. H. C'est certainement vrai et alors nous pourrions transposer notre slogan : plus réussi est le méchant, plus réussi est le film, au profit de : plus fort est le mal, plus acharnée sera la lutte et meilleur sera le film.

(p.269)
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(p.159) sur Le Grand Alibi :

A. H. Pourquoi est-ce qu'aucun personnage n'est réellement en danger ? Parce que nous racontons une histoire dans laquelle ce sont les méchants qui ont peur. C'est la grande faiblesse du film, car cela brise la grande règle : plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. Voilà la grande règle cardinale ; or, dans ce film, le méchant était raté.

F.T. Excellente formule : plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film; c'est pourquoi Notorious est si fort, et aussi l'Ombre d'un doute et l'Inconnu du Nord-Express: Claude Rains, Joseph Cotten, Robert Walker, ce sont vos trois méchants les plus réussis.
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[...] " ma mère ne supportait pas le bruit, enfin je devrais dire, pour être plus précis, qu'elle ne me supportait pas. En tout cas, je devais me faire oublier et rester sur une chaise à lire, je n'avais pas le droit de jouer ni de faire du bruit, il fallait que je fasse oublier que j'existais." Dans "Les 400 coups", film largement autobiographique, Antoine Doinel allume une bougie et met le feu à un rideau en consacrant un autel à un auteur qu'il admire, qui est cet écrivain ?

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