Billy Bat, tome 6

Un Urasawa bien bath

L'actualité de Naoki Urasawa était fournie en ce début d'année 2013.
A la publication longtemps espérée de Master Keaton, s'ajoutait le 6ème volume de Billy Bat, écrit avec Takashi Nagazaki.

Le récit nous entraine à la suite de Kevin Yamagata, dessinateur américain d'origine japonaise, auteur à succès d'un comic basé sur une chauve-souris justicière appelée Billy Bat.

Kevin apprend que ce personnage de chauve-souris existe également au japon et il décide de se rendre sur place pour enquêter. Il découvre alors qu'il n'est qu'un des dessinateurs de cette chauve-souris qui guide et influence l'action de l'Homme depuis toujours. L'Histoire se déroulerait donc selon un scénario dicté par la chauve-souris, aujourd'hui retranscrit sous forme de manga.

A son retour aux Etats-Unis,, Kevin découvre que la série lui a échappé et qu'elle a été reprise par son ancien assistant, "conseillé" par un homme mystérieux (avec la tête de l' "Oncle Walt") qui va lui ouvrir la voie du succès en affadissant le personnage (qui a dit Mickey Mouse ?)*.

Pendant ce temps, à Dallas, un nommé Lee Harvey Oswald, reçoit aussi la visite de la chauve-souris…

Avec cette nouvelle série, on retrouve le goût d'Urasawa pour les histoires complexes, les manuscrits divinatoires et les sauts temporels.
On retrouve également sa capacité à ancrer ses récits fantastiques dans la réalité en multipliant les repères et les références. Avec Billy Bat, Urasawa aborde les thèmes des scandaleuses expropriations de terres au Japon pour l'extension des chemins de fer, la mise en place de l'empire Disney, le racisme dans le sud des USA ou l'assassinat du président Kennedy.

Scénario alambiqué et intéressant, dessin sans reproche...pour l'instant, Billy Bat se situe dans la lignée des grandes réussites. Mais on sait qu'Urasawa, tel un Spielberg du Manga, a parfois du mal à « finir ». Alors, croisons les doigts et attendons le dénouement.

*Un dessinateur japonais pillé par Walt Disney ? Faut-il ajouter qu'Urasawa est un fan d'Osamu Tezuka à qui il vient de rendre hommage en dessinant "Pluto" (reprise d'Astro") ?

Naoki Urasawa est un scénariste de génie. Nous sommes qu'au début de la série et il est impossible de ne pas être sous le charme. Tome après tome, on se demande où est-ce que l'on va aller. Surtout que l'on fait des bons dans le temps et à chaque fois, nous a le droit à des rebondissements surprenants. Comment ne pas s'attacher à nos héros pleins de fougue et de convictions? Kevin est habité par la chauve-souris et les services secrets ont déjà donné une autre voie à l'animal. le destin du monde est pourtant au bout de son crayon. A défaut de pouvoir agir dans le monde réel, il tente d'agir avec Oswald car il est au coeur d'une catastrophe. La chauve-souris veille aussi. Que veut-elle vraiment? Est-elle l'incarnation du mal? Est-elle bipolaire ou existe t'elle deux chauves souris? L'Histoire est-elle définitivement écrite? le mangaka construit son récit très ingénieusement car il insère des évènements réels. Une façon de donnée du crédit à sa fiction. Un nouveau personnage fait son entrée avec une adolescente. le chiroptère ne baisse jamais les bras et elle se battre. Quelqu'un cherche à avoir le pouvoir sur elle. Est-il possible de la contrôler? Est-ce que cela peut influencer le futur? Nous ne sommes pas au bout de nos interrogations.
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Le mystère s'épaissit et il n'est pas évident de voir où l'auteur veut nous mener. Surtout que dans le dernier chapitre apparaît un nouveau personnage... le fait de lire cette série par à-coups nuit à la compréhension de l'ensemble. À mon avis elle mérite qu'on la lise d'une traite. Pour l'instant, je reste enthousiaste mais j'avoue perdre un peu le fil...

On retrouve enfin Kevin dans une place importante dans le récit et on va assister à la finalité de l'arc sur Lee Harvey Oswald. un traitement surprenant car le fil conducteur commence a se mettre en place et l'aspect complot quitte le côté manichéen noir/blanc et va tendre plutôt vers la zone grise. Comme dans ses autres oeuvres, Urasawa ne sort pas de réel gentils et méchants mais des humains.

Enfin un fil conducteur semble se dessiner. Je suis contente de ne pas avoir lâché la série finalement et j'espère qu'elle se révèlera aussi prometteuse que prévue. J'ai été agréablement surprise par la révélation sur Chuck et par la rencontre entre Kevin et Oswald. le nouveau personnage introduit à la fin est un classique d'Urasawa mais ça fonctionne toujours aussi bien. Vite la suite !
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