Urasawa est peut-être plus le maître du thriller que du manga humoristique, n'empêche il nous délivre à chaque tome notre dose d'amusement avec les retournements rocambolesques qui ne manquent de se produire dans la vie de Yawara et c'est fort sympathique !
Ça y est notre héroïne a réussi à réaliser son rêve : devenir Office Lady (OL) mais c'est loin d'être la fin. Après bien des épreuves, des nouvelles l'attendent et l'auteur compte bien en jouer, la faisant jongler avec drôlerie entre son métier et les aspirations sportives de son grand-père.
Utilisant toujours un peu les mêmes ressorts, l'auteur continue de nous amuser à nous faire croire que Yawara parviendra à échapper à une compétition ou encore à perdre un match. Pour cela, il continue de mettre en scène des moments épiques d'un point de vue scénaristique et surtout totalement improbable dans la vraie vie. Mais son sens du rebondissement cartoonesque rend ceux-ci tordant à suivre et le lecteur ne peut que suivre ça le sourire aux lèvres.
Cette fois, il nous embarque dans un voyage d'entreprise, emporté par l'agence de Yawara uniquement grâce à la présence de celle-ci et qui est essentiel aussi bien pour elle, son mentor que son entreprise et plus surprenant son amour de toujours Kazamatsuri, revenu sur le devant de la scène en tant que PDG de la boîte voisine, mais qui compte bien profiter de son statut d'homme libre encore un moment. L'enchevêtrement et l'enchaînement de tout ça est tordant. On s'amuse à voir, dans un esprit très années 80 (rappelant du
Rumiko Takahashi ou du
Mitsuru Adachi), l'organisation de ce voyage pile à la mauvaise date, puis les tentative de cacher ce qui coince par une valse burlesque. C'est très amusant de voir cette pauvre Yawara, agent passif de tout cela, tandis que tous les hommes autour d'elles s'agitent dans le vent, pour qu'au final tour rentre "dans l'ordre". C'est certes très patriarcal, mais c'est aussi l'époque qui veut ça...
Personnellement, même si c'est répétitif et déjà vu dans la saga, je me suis régalée du rythme insufflé par l'auteur dans l'enchaînement des scènes, comme dans un vaudeville. J'ai adoré l'intrication entre les aspirations des uns et des autres et la façon dont alors qu'on croit tout perdu pour ce pauvre Hagoromo, le mentor de Yawara dans son entreprise, tout s'arrange à merveille pour lui. J'ai beaucoup ri aussi des magouilles de Kazamatsuri qui se retournent à chaque fois contre lui. C'était drôle aussi de voir le grand-père de Yawara impuissant face à ce qu'il se passait et dupé par les femmes de son entourage. Enfin une victoire pour elles sur le patriarcat !
Sportivement, ce nouveau volume est un peu léger en revanche. Il y a heureusement la dimension "journalisme sportif" de Matsuda, avec la reconnaissance de son travail de manière inattendue et vu tous ses efforts, ça faisait plaisir. Concernant la compétition à laquelle bien sûr, Yawara réussit à participer, tout se déroule plutôt sans surprise aussi bien de son côté que de celui de ses adversaires directes. L'auteur tente bien de ménager un petit suspens avec sa demi-finale mais on n'est pas surpris de la voir l'emporter, seule la façon est un peu plus spectaculaire que d'habitude, du moins selon les dires de l'auteur. Je n'ai pas franchement ressenti cela et je crois que jusqu'au bout le sport sera vraiment un accessoire et ne parviendra pas à me faire vibrer avec elle, contrairement à son amie Fujiko, car elle est trop hors-norme.
Encore un tome des plus sympathique avec une science de la mise en scène burlesque évidente chez l'auteur. On s'amuse des nouveaux rebondissements et retournements de la vie de Yawara, désormais O.L., cela apporte un peu de nouveauté et toujours autant d'humour. Ce serait bien maintenant si ses compétitions pouvaient aussi nous faire vibrer, mais on attend...
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