Il m'a fallu me forcer un peu pour aller jusqu'au bout de cet ouvrage quasi exhaustif sur le concept même du Voyage. Et pourtant,
Jean-Didier urbain, sociologue ethnologue anthropologue français s'est spécialisé dans le thème du Tourisme et à publié plusieurs essais sur le sujet.
Bien que j'aie trouvé qu'on tourne un peu en rond à certains moments, cela m'a ouvert sur pas mal de réflexions sur ma façon d'entrevoir l'exploration du monde.
D'abord utilitaire le voyage est depuis peu d'agrément, tous les recoins du monde ont été explorés et "le monde se rince de plus en plus de son exotisme". On assiste aujourd'hui à un antagonisme entre voyageurs et vacanciers. Les premiers dénigrent les séjours de masse en se sentant uniques et les seconds aiment ce confort de se laisser guider pour aller prendre en photo ce qu'il faut absolument voir pour ne pas rater ses vacances.
Autrefois ostentatoires les expéditions sont désormais cachées, on tente d'échapper au quotidien en se créant ses propres fictions toujours délibérément ou pas inspirées de nos idoles.
De Robinson Crusoé et son fantasme des lieux encore vierges et dépeuplés jusqu'à la Route de Kerouac en passant par toute une déclinaison de grands voyageurs, on est toujours malgré nous en train de reproduire les parcours de nos pères. Au passage on fait le plein de références littéraires de
Cervantès à nos jours. Sorti en 1997, remanié en 2003, on est aujourd'hui encore plus loin dans le culte des vacances all inclusive où tout aléa est proscrit.
Pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour se dépayser, à nous de nous forger notre propre sentiment d'être ailleurs.