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Edmond Baudoin (Illustrateur)
EAN : 9782878581348
224 pages
Viviane Hamy (30/11/-1)
3.81/5   308 notes
Résumé :
C'est le livre d'une rencontre entre deux univers : le roman et la bande dessinée. Entre deux auteurs, surtout. D'un côté, Fred Vargas, une femme qui écrit des polars. De l'autre, Edmond Baudoin, un créateur de bandes dessinées résolument à part. Fred Vargas lui a écrit un scénario. Baudoin l'a mis en images. Avec son trait si léger, qui sait capter comme personne l'âme de ses personnages et la faire passer à travers un regard. Parfois, il s'est contenté d'illustrer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Fruit d'un travail conjoint entre Fred Vargas et Baudoin, "Les quatre fleuves" est un roman graphique dont je sors un peu mitigée.

On se retrouve face à une enquête qui peut sembler un peu succincte, avec quelques dialogues légèrement croustillants sans plus, une équipe de police fort réduite et rien des dialogues substantiels entre Danglard et Adamsberg.

L'histoire n'est tout de même pas dépourvue d'intérêt : le livre s'ouvre sur Grégoire, un adolescent qui va et viens près de la fontaine St Michel à Paris. Il ramasse des capsules et des canettes de bière pour son père, un artiste qui érige avec ce matériau, dans son jardin, une reproduction de la fontaine des quatre fleuves dont l'original se trouve à Rome. Ce père est un personnage fort sympathique.

Grégoire gagne de l'argent grâce à sa complicité avec Vincent Ogier. Ensemble ils braquent un vieil homme et lui volent sa sacoche qui contient divers objets et « ingrédients » pouvant être utiles en cas de magie noire. Quelques temps après ce braquage, Grégoire trouve Vincent assassiné dans son appartement. Il récupère la sacoche et prévient la police qu'un corps a été découvert.

Adamsberg ne met pas longtemps à voir naître une de ses intuitions et décrète que l'assassin est un tueur que personne n'a encore réussi à interpeller. Intuition seulement, qui repose sur… pas grand-chose, on connaît l'oiseau ! Son objectif sera alors de mettre la main sur le tueur et protéger Grégoire, désormais en danger et que tout accuse du meurtre.

S'ensuit une enquête, poursuite, interrogatoires, interpellation de suspects, réveil de Danglard à une heure indécente, rien que du bien habituel chez nos héros si ce n'est une famille, celle de Grégoire, où les quatre garçons dont un seul est vraiment le fils de son artiste de père font corps, se montrent solidaires en toutes circonstances voire font obstruction au travail de la police. Adamsberg jouera un, peu le papa porte-conseil pour ce Grégoire perdu, sans repère, sans expérience.

Rien de bien original, mais ce qui m'a le plus gênée bien que je reconnaisse le talent du dessinateur qui a travaillé au pinceau et à l'encre de chine, c'est justement le dessin : parfois fin certes, mais souvent grossier et confus de telle sorte que j'ai parfois eu des difficultés pour réaliser ce qui se passait et donc à comprendre certains passages.

Si, comme le précise la quatrième de couverture, il a exploré formes, rythme et mouvement, quid de la physionomie des personnes ? le visage d'Adamsberg a bien peu d'expression et ne bouge pas d'un iota de la première à la dernière vignette, impossible d'y détecter la surprise, la colère, la joie ou tout autre sentiment. Heureusement, ses traits sont harmonieux et il n'est pas désagréable à regarder. On ne peut pas en dire autant de Danglard qui apparaît vraiment laid et repoussant.
Certains des enfants de la fratrie se ressemblent à tel point qu'il m'est arrivé de les confondre, ce qui fut gênant pour la lecture.

L'intérêt du récit ne réside aucunement dans le dénouement des plus banals.

Je préfère sans aucun doute un "Fred Vargas" classique et je serai heureuse de retrouver l'équipe d'Adamsberg dans un prochain roman non graphique.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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On ne peut pas dire que je sois fan des romans graphiques, faute probablement d'une culture suffisante du genre pour les apprécier et les différencier. Mais une fois n'est pas coutume, j'ai plutôt aimé Les Quatre fleuves, avec les textes de Fred Vargas et les illustrations d'Edmond Baudoin.

L'histoire est une novella polardesque. Forcément. Une histoire de jeune un peu paumé et marginal, embarqué par un pote dans un braquage qui tourne mal et dont les conséquences vont conduire au crime. Et à la fuite.

Un jeune issu d'une fratrie de quatre garçons vivant avec leur père. Enfin leur père… Chacun sait qu'il n'est le père que de l'un d'entre eux. Mais personne ne sait lequel. Et ça ne les empêche pas de vivre et de contribuer au grand oeuvre de leur père : l'érection dans le jardin d'une reproduction de la fontaine romaine des quatre fleuves, en capsules et canettes métalliques colorées.

C'est simple et crédible, et une fois habitué à la singularité du trait délibérément sombre de Baudoin, on commence çà goûter à ses apports au texte et à la façon dont il illustre parfaitement les tourments des différents personnages.

Et si la restitution visuelle de Danglard colle parfaitement à l'idée projetée par les romans, il en est tout autre pour Adamsberg que j'ai trouvé nettement moins réussi. Reste quelques aphorismes délicieux, raisons suffisantes pour me faire revenir encore et toujours vers Vargas.

« On ne peut plus lire ?
Non
On ne peut pas dormir ?
Non
J'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.
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Ce roman manquait dans mes Fred Vargas, ce Baudoin manquait dans mes B.D.
Ce récit graphique de Vargas est peint par Baudoin. Je peux comprendre que l'imagerie puisse ne pas séduire à cause de ses aplats noirs, rien que du noir! Mais il faut avoir vu ce dessinateur à l'oeuvre avec son pinceau et son encre de chine!

Au final, plutôt beau l'Adamsberg! plutôt moche le Danglard en marcel!
Le thème de la sorcellerie, du vaudou, de l'occultisme, de la magie noire n'est pas en reste, avec quelques fulgurances vargassiennes - voir la statue des quatre fleuves en capsules et cannettes de bière -.

Un vrai Vargas, un vrai Baudoin permettant une approche de l'univers de la romancière à certains et du dessinateur à d'autres.
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Un Vargas méconnu qui mérite pourtant grandement d'être découvert pour son format original, le roman graphique - en soi une forme de littérature multi-sensorielle très enrichissante, qui plus est dans un dessin qui épouse au trait près l'univers de l'auteur : Adamsberg, ses pelletées de nuages, ses relations borgnes et ses divagations au bord de l'eau, c'est exactement comme cela que je me les représente mentalement.
le sujet de l'enquête? bof, on s'en fiche.
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Il y a peu,on vous invitait à voir le formidable documentaire : « J'avancerais vers toi avec les yeux d'un sourd » de Laetitia Carton. Cette jeune réalisatrice avait déjà réalisé « Edmond un portrait de Baudoin » que j'ai chroniqué l'an dernier.

Par association je me suis souvenu que Baudoin avait illustré un scénario original de Fred Vargas il y a quinze ans déjà, une pépite indispensable à toutes bédéthèques. : « Les quatre fleuves ». Je me suis replongé dedans et me suis aperçu avec bonheur que cette que cette enquête du célèbre Jean-Baptiste Adamsberg n'a pas pris une ride.

Grégoire, jeune homme à roller, est aussi, accessoirement, voleur à la tire pour Vincent. Trente mille balles dans le sac d'un vieux ça ne se refuse pas. Malheur, si il y avait une personne à ne pas voler dans Paris ces jours-ci c'était bien ce vieux. Deux jours plus tard Vincent est retrouvé poignardé. Grégoire est en danger. Heureusement, Adamsberg et le fidèle et hypermnésique Danglard mènent l'enquête.
Et une enquête de Jean-Baptiste Adamsberg vous emmène toujours beaucoup plus loin que le commissariat du coin de la rue.

Vargas-Baudoin quelle belle association, Adamsberg, le commissaire poète, le pelleteux de nuages, ne pouvait que rencontrer le pinceau soyeux de Baudoin. Tout est beau et vivant dans ce roman graphique. le peintre redessine un Paris familier, réaliste et poétique à la fois. le surréalisme cher à Fred Vargas surgit au détour d'un jardin de banlieue.

Le père de Grégoire, un doux dingue, construit la fontaine des quatre fleuves (Rome Piazza Navona), grandeur nature en capsules de bière tandis que Calamity Jane la poule naine picore tout près. Superbe introduction à l'oeuvre de ce peintre essentiel, si vous êtes passez à coté de cette bédé il y a quinze ans séance de rattrapage incontournable ce weekend.

Petite confidence : je crois bien qu'Adamsberg est l'auto portrait de Baudoin… A vérifier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
- Au bout du compte, tu seras à la banque à l'heure dite.
- je sais. Je serai réglo. Vous l'êtes, vous, réglo ?
- Non.
- C'est pas gênant, dans la police ?
- Si.
- Qu'est-ce que vous faites d'irréglo ?
- Je ne vais pas au bureau. Je marche. Et ensuite, je rêve. Puis je marche. Quand je passe au bureau, je dessine.
- Et comment vous traitez les dossiers ?
- Comme je viens de te dire.
- Je ne sais pas si ça marcherait dans la finance. (p.200)
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Des gars comme nous, Grégoire, des bruns avec des yeux marron et des sourcils marron, et des poils marron il y en a tant que tu veux sur la terre. T'as qu'à te baisser pour les ramasser. Et il en va comme de toutes choses, la masse crée l'indifférence, et la profusion génère l'ennui. Voilà les bruns déclassés, étiquetés qualité ordinaire.
(...)
Si bien que pour faire comprendre que, sur cette terre, chaque brun aux yeux bruns (...) a quelque chose de singulier, d'exceptionnel, de magistral, comme le blond-bleu, eh bien il faut sacrément s'esquinter. (p.47)
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- Vous avez le matos ?
Danglard attrape un verre, coupe les citrons, presse le jus, ajoute les étoiles d'anis et deux centimètres de vodka. Il faut remuer.
- Combine miracle de l'arrière-arrière-grand-père, conscrit alcoolique pendant la guerre de 1870, transmise de génération en génération de Danglard.
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- T'en as pas plein le dos, des fois, de ramasser des capsules ?
- C'est pour mon père, je te dis, qu'est ce que tu foutais ? ça fait une heure que je t'attends !
- T'es pas son esclave à ton vieux. T'en as pas plein le dos, des fois ? Tu sais de quoi t'as l'air ?
- L'air que j'ai, j'en ai rien à foutre.
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Oui, je sais. C'est bien de filer sur la route. Et le renard ? Tu y as pensé au renard ?
(...)
Non. Evidemment. Cervelle d'oiseau. Mais t'as raison. Si on pensait tout le temps au renard, on bougerait pas son croupion de la mangeoire. Et on s'emmerde dans sa mangeoire, pas vrai ma belle ? (p.95)
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Videos de Fred Vargas (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fred Vargas
Le livre lu dans cet épisode est « L'Homme aux cercles bleus » de Fred Vargas paru aux éditions J'ai lu. Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
Remerciements à Martine Bommel - Murua, psychomotricienne et Dominique Samora, assistante sociale éducative de l'hôpital marin de Hendaye AP-HP, ainsi qu'à Claire Grimbert et Patxi Uzcudun du théâtre des chimères de Biarritz.
***
Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre.Définitivement tournée vers la jeunesse, cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les adolescents et les jeunes adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi inviter à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur.
Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine).Le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024.A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les adolescents et jeunes adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de cinq à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail.
Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un technicien du spectacle. Ce podcast, d'une trentaine de minute, sera ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP.
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