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EAN : 9782757861691
336 pages
Points (16/03/2017)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Si Dieu existe, comment peut-Il tolérer le mal régnant sur terre ? Ce cri d'Ivan Karamazov, le héros de Dostoïevski, est celui d'Albert Camus, c'est aussi le nôtre parfois. À partir de cette question cruciale qui nous traverse tous, Bertrand Vergely réfléchit et médite sur le silence de Dieu. Il puise pour cela dans la philosophie comme dans la littérature, de saint Augustin à Nietzsche, en passant par Voltaire ou Primo Levi.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
N'y a-t-il pas une contradiction qui vire à l'injustice entre un Dieu qui est amour et le mal qui envahit sa création et ses créatures ? N'y a-t-il pas une méprise dans l'existence de Dieu eu égard à la souffrance manifeste dans le monde ? Comment Dieu peut-il accepter la mort d'un enfant, les tourments des dépouillés de l'économie, des laissés-pour-compte de la société et autres défavorisés de la politique ? Son silence n'est-il pas coupable ?
Ces questions, souvent posées, peuvent conduire à nier l'existence de Dieu. Soit Dieu justifie le mal, soit, s'il laisse faire, il est mauvais. Qu'en est-il alors de la justice et de l'innocence divines ? S'il nous semble juste qu'un coupable paie et souffre pour ses propres fautes, que dire de la souffrance de l'innocent ? Quelle faute a-t-il commise ? Quelle faute doit-il payer ? Or certains « sages » n'hésitent pas à justifier cette souffrance et à prôner la résignation. Ils disculpent et innocentent ainsi Dieu en culpabilisant et en accusant l'homme.
Bertrand Vergely, philosophe et théologien orthodoxe, reprend le problème pour réfléchir et méditer sur le silence de Dieu. Dans cette perspective, il convient que la souffrance est inacceptable, mais démontre que cette révolte nécessaire peut être dangereuse. le désir d'une pureté trop pure ne conduit-il pas aux « crimes logiques » – ceux des totalitarismes du XXème siècle ?
Le cri du révolté est là pour rappeler le scandale. Et l'homme moderne se révolte à juste titre contre le fait de ne pas se révolter. Mais il le fait jusqu'à accuser Dieu de non-assistance à humanité en danger, sans voir que tenir Dieu pour absent ou indifférent conduit au meurtre des innocents. Si Dieu est « coupable », rien n'est innocent. Telle est, selon Bertrand Vergely, la faute morale de l'athéisme, à savoir : supprimer l'innocence, rendre impossible le pardon, s'abandonner au désespoir ou chercher le salut dans l'exaltation, la glorification des plus forts ou la désapprobation, l'épuration des plus faibles. L'erreur est toujours la même : prendre le mal de l'extérieur. Il faut donc, nous dit l'auteur, miser sur le « Dieu intérieur », plus intime que notre intimité. Lui seul nous donnera la force du pardon et de l'innocence.
Cet essai invite à changer de perspective. La vraie sagesse et la vraie révolte sont d'une tout autre dimension. Face au mal, on accuse souvent sans agir. Que l'on cherche à le justifier ou que l'on désespère, le mal se multiplie ; que l'on vive malgré lui sans le justifier ni désespérer, le mal recule. de plus, quand on le comprend, Dieu n'est plus un problème pour l'homme, ni l'homme pour Dieu.
En fin de compte, le silence de Dieu dévoile un homme qui ne parle pas encore. Et si Dieu se tait, c'est pour mieux nous interpeller, notamment et justement par sa Parole, les Écritures Saintes, la Bible… Et cela, même si Dieu est devenu politiquement incorrect…
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Misère de l’athéologie. Celle-ci croit faire le jeu de la réflexion du monde. Elle contribue activement à son irréflexion. Témoins, les incohérences de son discours. Dieu y est sans cesse confondu avec les religions et les religions avec les minorités les plus fanatiques, les plus caricaturales, les plus misérables d’entre elles. […]. Nous vivons dominés par un régime d’escroquerie mentale faisant croire que Dieu se résume à un ramassis d’abrutis, de voyous et de fous. […]. Il faut le redire. Dieu est devenu politiquement incorrect. Il n’est humainement pas aux normes. Il n’existe pas, parce qu’il ne mérite pas d’exister. La science sur le terrain de la contestation de Dieu a été dépassée par la morale. On a quitté les arguments de fait, pour rencontrer ceux du droit. Le nouvel athéisme est arrivé. Il n’est plus un matérialisme scientifique, mais un matérialisme juridique. Vu ce qui s’est passé sur terre et ce qui s’y passe encore, aucun dieu ne mérite d’exister. La peine de mort a été supprimée pour tout le monde, sauf pour lui. Mieux, il ne convient pas simplement de le faire mourir, il faut l’empêcher de naître en pratiquant un avortement ontologique à l’échelle de la culture tout entière. En ce sens le procès de Dieu est loin d’être terminé. Il continue. Tous les arguments étant bons pour le traîner en justice et le crucifier. C’est ainsi qu’après en avoir fait un délinquant social on en fait un délinquant métaphysique en déversant sur lui une haine peu commune. Le racisme et l’antisémitisme ne sont rien par rapport à la haine qu’il soulève. Ne cherchez pas. Le bouc émissaire, c’est lui. Il n’y a en pas d’autre.
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Déclarer Dieu coupable d’indifférence face au mal ; accuser donc Dieu, source de vie, d’être coupable et non pas innocent, c’est maintenir l’idée que rien n’est innocent. Si l’athéisme était libre, il ne critiquerait même pas Dieu. S’il le critique, c’est qu’il n’a pas renoncé au désir de culpabiliser et, avec lui, au refus de l’innocence.
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L’imagination est fertile, quand il s’agit de refaire le monde. Technique et politique sont mises à contribution, cette mobilisation trouvant sa justification dans le procès intenté aux religions comme à Dieu, d’avoir pour les unes freiné l’émancipation du genre humain, quant à l’autre d’avoir non seulement créé le monde, mais raté le monde. Ne nous étonnons pas dès lors que, dans un tel contexte, on s’en prenne au ciel, quand le monde souffre. Tout est fait pour transforme la société en un lieu de révolte athéologique. Le système démocratique mis en place a besoin d’une telle révolte. Celle-ci lui permet de légitimer son existence en le faisant apparaître comme le sauveur du genre humain. Il suffit d’entendre les références incantatoires à la démocratie pour s’en persuader.
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Nous vivons à l’heure démocratique. Nous en subissons les travers. La démocratie qui met l’homme au centre de ses valeurs a le souci de l’individu, de sa sécurité, de son confort. […]. Ainsi, comme l’individu se sait écouté, il réclame. Il le fait d’autant plus qu’il est incité à le faire par les syndicats, les partis politiques, l’État lui-même, qui tirent de cette réclamation la légitimité d’un pouvoir. De fil en aiguille, à force de réclamer et de revendiquer, on en arrive à réclamer et à revendiquer contre Dieu lui-même. Du fait de l’ère démocratique, autrement dit, la société démocratique est incitée à revendiquer en permanence, notamment contre Dieu, par des pouvoirs qui, ce faisant, prennent la place de Dieu. Le monde de la mort de Dieu est celui de l’État Providence, ne l’oublions pas. Il est aussi celui du Parti Providence, du Syndicat Providence, des compagnies d’assurances La Providence, de l’avocat Providence, de l’intellectuel Providence. En disant à la foule qu’elle est victime et que Dieu ainsi que les religions n’y sont pas pour rien, on est sûr de faire recette. On ne s’en prive donc pas. L’État le premier, à travers son personnel politique. […]. Les procès que l’on fait à Dieu sont un signe de l’époque démocratique. Ils confortent celle-ci. Ils émanent de la stupéfiante vulgarité de l’âme que l’on trouve dans un monde de consommateurs en colère fulminant contre tout et entendant le faire savoir, le tout sur un fond d’une sidérante complaisance des politiques, des syndicats et des médias.
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Quand l’humanité souffre, on devrait avoir la dignité de se taire, de faire cesser nos disputes philosophiques. Il est navrant d’entendre des voix s’élever pour dire que l’homme l’a bien cherché, que son mal est la rançon de son péché, qu’il n’avait qu’à se convertir à Dieu. Mais n’est-il pas tout aussi navrant d’entendre dire, en écho, que le mal est bien la preuve que Dieu n’existe pas, que la condition de l’homme est tragique, que les théologiens ont tort et que les croyants sont aveugles ? Avance-t-on, quand on substitue une athéologie vengeresse à une théologie culpabilisante ?
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Bertrand Vergely est venu à La Procure présenter son livre "Dieu veut des dieux : la vie divine" paru aux éditions Mame. Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dieu-veut-dieux-vie-divine-bertrand-vergely/9782728928903.html
Inspiré par les textes bibliques et la tradition philosophique occidentale, l'auteur invite à penser la plénitude de la vie à la lumière du concept orthodoxe de theosis, la déification. La divinité est comprise comme la substance des aspirations profondes de chacun. ©Electre 2021
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