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EAN : 9782072729232
120 pages
Gallimard (04/05/2017)
4.25/5   2 notes
Résumé :
On râle, on bougonne, on ronchonne, on a ses manies, on «vieusit» mais, petit à petit, on se convainc qu’on peut rire de tout – y compris à gorge déployée! – à condition toutefois de ne pas avaler son dentier! Bref! Avec humour et autodérision, insolence et truculence, on se dit que – poétiquement parlant! : «Tout va très bien madame la Marcrise!»
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« La poésie, de toute façon, on n'y comprend jamais rien. »

S'il vous est déjà arrivé de penser cela, voire même d'oser le dire à haute voix, alors le recueil du poète belge Jean-Pierre Verheggen est fait pour vous.

Sans tomber dans l'exercice de style, Jean-Pierre Verheggen offre au lecteur des poèmes écrits avec une prouesse rare. Il invente et réinvente la langue française et ce, semble-t-il, sans le moindre effort. Et pourtant, rien de compliqué à comprendre, si ce ne sont les nombreuses références qui parsèment les pages. Tantôt obscures, tantôt limpides, la lecture se transforme rapidement en jeu. de Hapax à Jean de la Fontaine ou Tintin, tous y passent, petits ou grands, connus ou non. Mais il ne s'arrête pas là. Les repères sont brouillés, détournés, retournés : En attendant Godot se transforme en « En attendant Gigolo », « l'arche de Noé » devient « L'Arche de Nommé », James Bond lui-même en prend aussi pour son grade…

Rien n'est à l'abri de la plume acérée de Jean-Pierre Verheggen, surtout pas les mots qu'il déconstruit, décortique et réarrange selon son humour (et son humeur), et encore moins l'actualité, le quotidien, le monde en général, sur lesquels il y aura toujours quelque chose à dire.

Jean-Pierre Verheggen s'efforce de défendre la poésie, la « petite », « toute petiote », dans des pamphlets d'abord, contre ceux qui la dénigrent, « pseudo-marginaux 100% académiques », « speedés textuels secoués de spasmes déclamatoires », puis dans le reste du recueil en mettant en oeuvre sa « musique de mots urticants », en exprimant « une saine colère exprimée avec des mots / droit sortis de notre commune viande primale ». Recettes de cuisine pour assaisonner ses ennemis et les servir à ses meilleurs ennemis (à savourer avec quelques personnes en tête, peut-être), poèmes acerbes contre la terreur et la guerre, « petit journal » constitué d'une série de brèves observations, pensées, réflexions, toutes plus jubilatoires les unes que les autres, poèmes en prose, en vers, il y en a pour tous les goûts.

Il ne reste qu'une chose à dire, amateurs de poésie, d'humour, amoureux de la langue française, curieux, et tous les autres :

« Comme disait Shakespeare, voici un ouvrage Hamlet entre toutes les mains ! »
Lien : https://mastereditionstrasbo..
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critiques presse (1)
Actualitte
09 juin 2017
Cela va vite. […] Cela transporte. Comme toujours chez Verheggen. Cela réjouit. Cela se termine par des portraits hilarants et grinçants du poète en petit vioque. Cela est l’œuvre d’un lascar qui jamais ne se rendra. Jamais ne baissera les bras. Tant mieux pour nous. […] Cela s’appelle aussi un coup de cœur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un peu de colère s.v.p !


Oui ! Arrachons sans délai la poésie des mains
de ceux qui voudraient l’édulcorer davantage encore !
Délivrons-là de leur sirop !
Débarrassons-là de leur moiteur bêlante !
Éradiquons-la de leurs mièvreries consternantes !

Redonnons-lui de la voix protestataire !
Redonnons-lui du peps !
De la musique de mots urticants !
Du texte de siouxsie énervé !
Du riff huileux de sax virulent !
De l’impro dantesque et carnassier !
De l’afro-beat écrit à l’encre de sépia !

De la gratte tribale
et du rock (très rauque et de garage)

Oui ! Une saine colère exprimée avec des mots
droits sortis de notre commune viande primale,
organique,
viscérale,
tripale,
frontale,
indomptable,

Animale !
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Oublitude


Extrait 2

On oublie, on s'oublie, n'est-ce pas ?
[…]
Pire, on n'arrive plus à répéter ce qu'on vient de nous demander
et pour se déplacer on a besoin d'un rémora,
qu'on pourrait appeler dans notre cas un « remémora »,
qui nous serve de poisson-pilote pour guider nos pas
et accompagner, vaille que vaille, nos séances d'inutiles rattrapages !
Car on cafouille, on s'embourbe, on marécage,
on s'embrouille, on va droit dans le mur de l'embrouilla-papy
— ou mamy ! —, on va jusqu'à ne plus reconnaître nos enfants,
petits ou grands ! On leur sourit cependant, béatement !

Y compris quand on s'oublie sous soi et qu'on a oublié
de signaler qu'on avait oublié de nous langer ! C'est qu'on
a pris un sérieux coup de bambou sur le carafon, on est
dans l'trou, de plus en plus bas du plafond. Notre ciboulot
est sur la touche zéro ! D'ailleurs, notre monitoring intérieur
émet d'inquiétants toc toc, pour ne pas dire d'explicites
tocards sur tocards ! On est devenu une vraie passoire !

Mais trop tard !
Trop tard ! Il est déjà beaucoup trop tard, docteur Mémoire
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Oursitude


Extrait 3

C'est vrai, je l'admets ! Comme le camarade Maïakovski
je m'oursifie, de plus en plus, moi aussi. Suis-je dérangé ou
contrarié par qui ou quoi que ce soit ? Je leur bats froid
ou en fais tout un tintouin ! Je m'échauffe pour un rien !

La plus ridicule petite chose m'indispose !

Vient-on m'importuner ? Je refoule les casse-pieds en
leur parlant du groin comme d'autres du nez quand
ils sont enrhumés ! La paix ! La paix ! J'y suis attaché
comme une bernique à son rocher ! Pour le reste,
je défends, bec et ongle, ma forteresse quand bien
ai-je souvent le moral dans les chaussettes, j'en suis
le hallebardier ! J'en veux et m'en prends au monde entier !
Je ronchonne, je bougonne puis — stop là soudain ! —
me renfrogne dans un mutisme souverain absolu !
Le plantigrade que je suis devenu se transforme
alors en planti-garde-chiourme de son empire casanier !
Qu'on se taise ! Qu'on se taise ! Qu'on me laisse traîner
mes charentaises toute la sainte journée ! Je popote,
vivote et chipote à mon aise ! Je pote au feu !
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Oublitude


Extrait 1

On oublie, on s'oublie, n'est-ce pas ?
Comme l'écrivait notre Père à tous ‒ Louis Scutenaire :
« je perds souvent la tête mais personne ne me la rapporte » !

Eh oui, cher Poète, c'est la maladie d'Alzheiper.
on y perd tous ses repères ! On dégénère
On est tantôt dans le cirage, tantôt dans le brouillard !
On est comme un amant du théâtre de boulevard
qu'on aurait oublié dans l'placard ! Hébété. Hagard !

Dans le noir !

Comme si un calamar irascible avait lâché sa sépia
dans notre mémoire pour y obscurcir nos facultés cognitives
On voudrait bien se souvenir ‒ on s'y efforce
visiblement ! ‒ mais on ne se souvient pas
de qui ou de quoi on devrait savoir ou pouvoir se souvenir !

Voilà, c'est aussi clair que ça !...

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Oursitude


Extrait 4

Suis-je plus heureux ? Je n'oserais pas l'affirmer
mais, en tout cas, si Tanguy n'arrive pas à quitter
ses vieux, moi Teddy, je fuis tous les Tanguy et
autres neveux, chouchous de leur mamy !

Cela dit, mes ourseries restent bien plus discrètes
que celles — plus tordues ! — de Fabrice Lucchini
dans Alceste à bicyclette ! C'est déjà ça !
C'est déjà ça !
Encore que lui, c'est sur l'île de Ré (un sacré bel endroit !)
qu'il fait son cinéma !
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Videos de Jean-Pierre Verheggen (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Verheggen
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
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