AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE107723_980
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.96/5   47 notes
Résumé :
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
La Bonne Chanson écrite pour sa jeune fiancée, Romances sans paroles, ou " Mauvaise Chanson ", quand Rimbaud l'entraîne en enfer. Sagesse chantée après l'orage, la poésie de Verlaine est toujours une musique. Les mélodies de Fauré, celles de Léo Ferré restent gravées dans nos mémoires. Le débauché qui v... >Voir plus
Que lire après La bonne chanson - Romances sans paroles - SagesseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les « Fêtes galantes » de Verlaine est sûrement le recueil qui illustre le plus parfaitement les tableaux d'Antoine Watteau, peintre du XVIIIe siècle à l'origine du style « rococo ». Ses peintures, désignées elle-même sous le nom des fêtes galantes, mettent en scène des personnages raffinés et élégants, inspirant l'insouciance et la mélancolie dans une atmosphère bucolique et de rêverie.
Les 22 poèmes de Verlaine reprennent donc ce thème, mettant en scène Pierrot et Colombine, des personnages de la Comedia dell'arte. Fuite du temps qui passe, amour déçu, mais aussi la fête et le jeu, les thèmes sont les mêmes que dans les tableaux de Watteau, agrémentés de la note personnelle du poète.
Les deux artistes partagent cependant une même vision du monde, le sentiment baroque. Un recueil à lire avec les tableaux de Watteau sous les yeux.

« La bonne chanson », troisième recueil du poète, sont des poèmes rédigés en l'honneur de sa fiancée, Mathilde Mauté de Fleurville, une jeune fille de 16 ans que Verlaine épouse l'année suivante, celle de la publication des « Fêtes galantes ». Si cet amour, on le sait, finira par sombrer dans la méchanceté et la mesquinerie, il n'en reste pas moins que ces poèmes marquent la volonté du poète de vanter les mérites de sa belle. C'est d'ailleurs moins la passion que la sagesse de la jeune fille que le poète loue, cherchant sans doute à se raisonner lui-même et à taire sa nature profonde qui se dévoilera avec Rimbaud.
En attendant, « La Bonne Chanson» évoque presque chronologiquement les événements de sa vie depuis sa rencontre avec Mathilde (I, II, III) jusqu'au mariage (XVII, XIX). Les poèmes, aux vers simples, sont touchants et émouvants. le poète tente d'imaginer le bonheur paisible du foyer. Mais il ne fera que l'imaginer justement.
Commenter  J’apprécie          80
Des recueils assez profondément différents : poèmes d'amour un peu mièvres mais charmants (La bonne chanson) ,d'autres masqués sur "l'idylle" avec Rimbaud (Romance sans paroles) et les vers de repentance de "Sagesse" . Globalement j'aime moins que Les Poèmes saturniens mais que de perles tout de même !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Le nom déjà porte sa musique propre : Verlaine : ces syllabes froissent de discrets violons, alarment doucement l'oreille intérieure, lui suggèrent de retenir une chanson qui s'éloigne. On peut se référer à ce diapason avant d'ouvrir ce livre où, précisement, un orage d'une violence inouïe se dissipe en échos déchirants.

Antoine Blondin, préface.
Commenter  J’apprécie          110
[ "La bonne chanson" ]

X

Quinze longs jours encore et plus de six semaines
Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines
La plus dolente angoisse est celle d'être loin.
On s'écrit, on se dit que l'on s'aime, on a soin
D'évoquer chaque jour la voix, les yeux, le geste
De l'être en qui l'on met son bonheur, et l'on reste
Des heures à causer tout seul avec l'absent.
Mais tout ce que l'on pense et tout ce que l'on sent
Et tout ce dont on parle avec l'absent, persiste
À demeurer blafard et fidèlement triste.

Oh ! l'absence ! le moins clément de tous les maux !
Se consoler avec des phrases et des mots,
Puiser dans l'infini morose des pensées
De quoi vous rafraîchir, espérances lassées,
Et n'en rien remonter que de fade et d'amer !

[...]
Commenter  J’apprécie          30
[ "Sagesse" ]

Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d’eau sur de la mousse !

La voix vous fut connue et chère,
Mais à présent, elle est voilée,
Comme une veuve désolée.
Pourtant, elle est encore fière,

Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d’automne,
Cache et montre au cœur qui s’étonne
La vérité comme une étoile.

Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c’est notre vie,
Que de la haine et de l’envie,
Rien ne reste, la mort venue.

Elle parle aussi de la gloire
D’être simple sans plus attendre,
Et de noces d’or et du tendre
Bonheur d’une paix sans victoire.

Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n’est meilleur à l’âme
Que de faire une âme moins triste !

Elle est en peine et de passage,
L’âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Ecoutez la chanson bien sage.
Commenter  J’apprécie          20
[ Sagesse VII
Je ne sais pourquoi ]

Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout ce qui m'est cher,
D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi ? Pourquoi ?

Mouette à l'essor mélancolique,
Elle suit la vague, ma pensée,
À tous les vents du ciel balancée
Et biaisant quand la marée oblique,
Mouette à l'essor mélancolique.

Ivre de soleil
Et de liberté,
Un instinct la guide à travers cette immensité.
La brise d'été
Sur le flot vermeil
Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.

Parfois si tristement elle crie
Qu'elle alarme au loin le pilote,
Puis au gré du vent se livre et flotte
Et plonge, et l'aile toute meurtrie
Revole, et puis si tristement crie !

Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout ce qui m'est cher,
D'une aile d'effroi,
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi. Pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          20
XX

J'allais par des chemins perfides,
Douloureusement incertain.
Vos chères mains furent mes guides.

Si pâle à l'horizon lointain
Luisait un faible espoir d'aurore ;
Votre regard fut le matin.

Nul bruit, sinon son pas sonore,
N'encourageait le voyageur.
Votre voix me dit "Marche encore !"

Mon coeur craintif, mon sombre coeur
Pleurait, seul, sur la triste voie ;
L'amour, délicieux vainqueur,

Nous a réunis dans la joie.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Paul Verlaine (93) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Verlaine
Poésie - La lune blanche ... - Paul VERLAINE
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (170) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez ces vers ... de Verlaine

Dans l'interminable Ennui ... La neige incertaine Luit comme du sable.

de ma peine
de la plaine
des Ardennes
des étables

10 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Paul VerlaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}