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Louis-Marie Horeau (Autre)
EAN : 9782204138499
302 pages
Le Cerf (24/09/2020)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Le grand avocat parisien revient sur ses doubles racines insulaires, la Corse et les Antilles. Contre les tentations communautaristes, un magnifique cri du cœur sur la gloire du métissage à la française. Une confession poignante, une alerte saisissante. Un grand livre.

Un ministre de la Marine de Guerre, des faux-monnayeurs, des Antillais en Picardie, des Corses partout ailleurs, un magistrat comme patriarche, des soeurs sans compter, et surtout une m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans son enfance, les villageois oubliaient vite la couleur de la peau des gens pour y voir les gens, leur essence, leur existence, leur être. le petit est Martiniquais de par sa famille maternelle, s'étant installée en Picardie depuis des générations, et faisant partie des notables. La couverture du livre « Papiers d'identité » montre une ingénue incroyablement belle, avec des rouleaux de cheveux laissant deviner un gros noeud de velours noir : sa grand mère.

Son père est corse, ce qui explique les deux noms corse qu'il s'est choisi, en souvenir de ses vacances à Vico et à Calcatoggio , villages pourtant très différents de ses deux familles : Jean Pierre Versini-Campinchi .

Son grand père, qui a grandi en Picardie, devenu grand avocat part à Dakar, se remarie avec une Chinoise de la Martinique, qui élève le petit lorsque sa mère part en Argentine avec son père dont l'enfant n'a pas encore fait la connaissance ( j'avoue, on peut être perdus): Mariages recomposés et colorés, de toutes les couleurs et dans l'amour pour ce petit.

Qui devient lui aussi grand avocat.

J'avoue que je n'ai pas lu la deuxième partie dédiée aux plaidoiries, dont je ne connais rien, soit la moitié du livre. Ce sont ses procès perdus, nous dit on dans la préface : Versini ne fait jamais rien comme tout le monde.
Revenons à l'enfance de Jean Pierre qui se demande : qu'est ce qu'être corse ? le fils d'une Vietnamienne et d'un Corse est complètement corse. Etre Corse, c'est voter, y prendre sa retraite, y être né, y être enterré ?
Réponse : Ce n'est ni tout à fait le sang, ni la terre, ni le patronyme qui fait le Corse, mais l'Idée, c'est à dire la conviction de l'être. Est Corse comme est français d'abord celui qui se considère comme tel et qui comme tel a fait siens les mythes qui en sont le ciment.
Le contraire du système raciste américain « the one drop rule, »une seule goutte de sang noir et vous êtes catalogué, s'applique en Corse. Une seule goutte de sang corse suffit pour être considéré comme corse.
le racisme, cependant, est présent dans sa famille du côté martiniquais : l'interdiction pour une jeune fille d'épouser un centralien , ingénieur du génie civil, et plus noir que Lilian Thuram … « le poids de l'aliénation de l'esclavage » !.
Il a plusieurs mères, ce petit, d'où sûrement son ouverture au monde : la mère biologique a dû partir avec le père, 3 mères la remplacent avec bonheur : Vivi, la seconde épouse du grand père, Agnès et Louisette, puis ce sera Marcelle, sa mère biologique, intellectuelle, poète, conteuse.
Lorsqu'elle raconte ses histoires à son fils, tout le monde dans le train l'écoute : « je suis absolument certain que jamais aucun de ces voyageurs inconnus qui tous souriaient, ravis, quand nous arrivions en gare, ne s'est rendu compte que ma mère était noire. »

Voilà, on a besoin de lire ça, c'est essentiel, pour sortir des accusations de racisme, qui, même s'il existe, surtout s'il existe, et il existe, dévalue encore plus celui qui s'en dit atteint et lui donne en quelque sorte une existence qu'il ne doit pas avoir.
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Le commentaire de Lynda :

L'auteur se défend bien de dire que ce livre est une biographie, et pourtant s'en est bel et bien une.
Je dois dire qu'au départ, je me suis sentie un peu perdue, n'habitant pas en France, plusieurs noms de villes, de villages, m'étaient totalement inconnu. Alors j'ai continué à lire comme si je lisais un roman, et j'ai beaucoup apprécié cette lecture.
Jean-Pierre Versini est de descendance corse, antillaise, gauloise et de l'île de Picard, oui tout cela. Au départ, c'est ce que l'auteur nous raconte, l'arrivée de son aïeul en terre française, cet homme de couleur, qui deviendra le médecin du village. Et puis il nous raconte de génération en génération, les liens inter-raciaux.
Il nous parle également de sa grand-mère maternelle, de ses soeurs, des maisons qu'il a habité, en fait, il nous raconte son enfance, et son cheminement vers l'âge adulte.
L'auteur étant avocat, et un des plus célèbres de la France, qui pratique depuis 55 ans, dans la deuxième partie, ce sont surtout les gros dossiers, auxquels il a fait face, encore une fois cette partie est des plus intéressantes, la plupart, je ne connaissais pas, mais j'ai pris un réel plaisir à lire ces causes.
Que vous dire, j'ai beaucoup aimé, j'ai trouvé cette lecture très intéressante, et j'y ai appris beaucoup également, je peux facilement imaginer que pour les gens qui vivent en France et qui pourront visualiser les villes et les villages dont il est question, se sera encore plus intéressant.
Un grand homme, un cheminement très riche, une culture que l'on peut certainement ressentir à travers les mots de l'auteur. Je vous invite, d'ailleurs, à faire sa connaissance par le biais de son livre.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le séparatisme culturel et religieux ne peut qu’inexorablement conduire à la dislocation de la nation, précisément parce que cette nation là n’est pas une unité ethnique mais une construction de l’esprit.
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J’étais orphelin, avec un père en prison. Formidable réflexe de défense, j’en ai fait une singularité, donc une supériorité. Ce n’est pas le résultat d’un caractère ou d’un esprit fort, mais le fruit de l’amour que toute cette drôle de famille m’apportait dans toutes ses composantes y compris mes belles-mères multiples. Un enfant, un adolescent résiste à tout et surmonte les chocs s’il se sait aimé.
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