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Karen Aboab (Éditeur scientifique)
EAN : 9782290334157
221 pages
J'ai lu (05/09/2003)
4.24/5   161 notes
Résumé :
Comment en arrive-t-on à avouer un double meurtre que l'on n'a pas commis, même si deux adultes l'ont fait avant vous sous le feu des interrogatoires ? Pourquoi un gamin de seize ans, « présumé innocent », se voit-il refuser la visite de ses parents pendant vingt-trois mois de préventive ? Pourquoi a-t-il fallu trois procès. pour recueillir les précisions matérielles et les témoignages qui ont totalement innocenté Patrick Dils?
Et surtout... Comment survivre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Fin février de cette année, j' ai assisté à une conférence de Patrick Dils à Lille. Pour moi ce fut une belle expérience, car d' entendre son témoignage m' a beaucoup touchée… Prendre conscience que cet homme qui était assis la, 4/5 mètres en face de moi, a passé 15 ans de sa vie en prison pour deux crimes qu' il n' a pas commis! C' est simplement inimaginable pour nous qui n‘ avons jamais été privés de liberté!

L' entendre parler m' a fait un drôle d' impact, et je pense que de voir la personne est plus fort encore que lire ses mots tranquillement assise dans un fauteuil…



Pourtant j' ai eu l' envie de lire son livre tout de même, par curiosité. Un jour me promenant au Furet je demande où je pouvais trouver son livre. J' ai souri intérieurement face à la stupéfaction, je dirais même l' indignation d' une vieille dame, cliente elle aussi, quand elle m' a entendue prononcer Dils. Je me demande bien ce qui lui passait par la tête à ce moment là… Ce peut- il que des gens ignorent encore qu' il a été innocenté?

A la lecture de cette ouvrage j' ai eu l' impression de l' entendre parler. Au niveau du contenu il n' y a pas de grandes nouveautés, par rapport à ce qu' il nous a raconté, mais au travers de ses mots j' avais vraiment l' impression de revenir quelques temps en arrière et d' entendre sa voix posée. C' est bizarre comme sensation. Je pense que le livre transmet un reflet fidèle de sa personnalité : une personne très simple, honnête, sérieuse, sereine malgré les horreurs subies…

 

Il est de notoriété que beaucoup de condamnés clament leur innocence derrière les barreaux. Quel crédit peut- on leur accorder réellement, lorsque justice passe, et qu‘ ils sont reconnus par elle comme coupables?

Florence Cassez n' est-elle pas un exemple actuel, cette béthunoise condamnée au Mexique et qui de l‘ autre côté de l‘ Atlantique tente de mobiliser les médias, les hommes politiques et l‘ opinion publique en sa faveur?

Pour la sérénité de la justice, la sécurité juridique, il est difficile d' admettre un procès en révision lorsque une décision de justice est devenue irrévocable, passée en force de chose jugée. Encore plus lorsqu' elle implique un jury populaire qui représente la société, pourtant c' est bien la que les enjeux sont les plus grands!

Il est compréhensible que la révision nécessite certaines exigences particulières qui restreignent la possibilité d‘ un tel recours, c' est certainement une nécessité pour obtenir une justice apaisée.

C' est difficile à admettre pour le profane, ou encore plus pour la personne directement concernée. En effet lorsqu' on est innocent on n' en a que faire de ces formalités, on ne veut que recouvrer sa liberté le plus rapidement possible, c‘ est tout à fait légitime. le légitime et le formalisme légal s' entrecroisent et c' est la que l' on se rend compte à quel point la justice est une affaire d' hommes, elle n‘ est faite que par eux et pour eux…

 

Avril 1987, j' avais à peine un mois…

Patrick Dils lui avait 16 ans, et la police venait de lui extorquer des aveux pour les crimes ignobles commis sur deux petits voisins, retrouvés les têtes fracassées à coups de pierres en septembre 1986 à proximité de chez ses parents… L' enquête menée par les services de police s' était concentrée sur lui au fil des mois. C' était un coupable idéal.

Enfant lui-même à l‘ époque, fragile, manipulable à souhait, d' une timidité maladive, il croyait naïvement qu' en reconnaissant ces meurtres il pourrait rentrer chez lui, retrouver les siens, retrouver le cocon familial. C' est d' ailleurs de qui a donné son titre au livre…

Il ne connaissait rien au monde des adultes, à leurs mesquineries, leurs ruses, ni aux rouages d' une machine judiciaire qui s' était désormais mise en marche à ses dépens…

Il sera condamné à deux reprises par une cour d' assises des mineurs, puis sera réhabilité en 2002 par une cour d' assises.



Le système l' aura broyé considérablement, néanmoins il a su relever la tête admirablement, et aujourd' hui il s' est reconstruit aux côtés de sa famille et de sa compagne.

Le propos n' est pas de raconter les faits dans le détail, vous retrouverez facilement ces informations sur internet si vous le souhaitez.

Pour lui , il est difficile de trouver les mots adéquats pour résumer ces 15 ans passés à l' ombre, mais il nous donne à voir un aperçu saisissant de ce qu' il a vécu depuis les débuts de cette affaire. Sa critique la plus virulente va à l' encontre de l' inspecteur Varlet et ses collègues qui n' ont pas hésité à lui suggérer ce qu' il avait pu faire, à suggérer leur « vérité » … Il l' a répété plusieurs fois lors de la conférence la tactique des policiers était surtout de dire sournoisement « supposons que, mais ce ne sont que de simples suppositions » etc.

Tout a été mené de sorte à établir sa culpabilité, même lors de l' instruction, censée être faite à charge et à décharge … Plusieurs faits n' ont pas été pris en compte, plusieurs témoignages, qui auraient certainement pu éviter ce drame supplémentaire que constitue l' erreur judiciaire.



En outre, il nous décrit ce qu' il a subi pendant toutes ces années d' incarcération. Les violences en milieu carcéral ont été son lot quotidien, sa place dans la hiérarchie carcérale y a beaucoup contribué dans la mesure où un meurtrier d' enfants se trouve au plus bas de l' échelle selon les autres détenus qui n' hésitent pas à faire justice par eux-mêmes; il dénonce aussi les viols subis par des codétenus, c‘ est inimaginable… Néanmoins, le désespoir grandissant, la difficulté à s' affirmer durant toutes ces années n' auront pas eu raison de lui. Avec le soutien indéfectible de sa famille il a su conserver sa dignité.

Je me demande comment j' aurais agi moi- même si on m' avait mis une telle pression. C' est peut- être difficile de comprendre, et facile de critiquer le fait qu' un innocent passe aux aveux, mais pas tant que cela lorsque l'on décortique sa personnalité. Je pense le comprendre assez sur ce point là, je partage quelques points communs, introvertie, timide, idéaliste sur la nature humaine et philatéliste en prime!

Ce n' est que sur la base de ces aveux qu' il aura été condamné, il n' a jamais existé de preuve matérielle qu' il était le coupable. Mais l' aveu reste et restera la reine des preuves… C' est inquiétant de se dire que tout peut se jouer à peu de chose près…

Grâce à la détermination des siens, la piste Heaulme a pu être mise à jour et exploitée. Qu' en serait- il si personne n' avait fait ce rapprochement?

Dans sa fragilité il a forcément une très grande force intérieure.

Finalement tout peut se résumer à cette phrase si simple et pourtant si vraie : «  Je ne suis pas extraverti, mais il faut que je sois sacrément équilibré pour tenir le coup ».

 

En conclusion, il est regrettable que l' ENM ne juge pas nécessaire d' entendre son témoignage au motif qu' ils connaissent déjà suffisamment l' affaire… Quand on pense que ces élèves qui sont formés à l' ENM seront les magistrats de demain et qu' ils sont susceptibles de connaître des cas similaires… Politiquement c' est préférable d' éviter ces questions sensibles, car elles offrent sans doute une image peu reluisante de la justice…



Dommage également que les acteurs directement à la source de cette erreur judiciaire ne reconnaissent pas leurs erreurs. Un peu d' humilité n' aurait fait de mal à personne, mais tout le monde n' est pas de cet avis… Ils ne servent pas forcément leur fonction, tellement dénigrée par la société en général mais tellement noble et utile…



La plus belle leçon qu' il donne à ces gens suffisants c' est qu' il ne garde pas de rancoeur ou de haine contre ses propres bourreaux...

 

 
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Livre confession qui m'a particulièrement touchée.
Comment est-ce possible qu'une histoire telle que celle-ci puisse arriver ? Comment peut-on envoyer un gamin en prison de la sorte ? Comment peut-on suspecter un gamin juste parce qu'il a un bandage de vague couleur rougeâtre à la main ? Les auditions maintenant sont filmées, mais dieu merci car extorquer des aveux est intolérable.
Patrick Dils, 16 ans, 8 ans d'âge mental et trop polis pour oser se plaindre, va subir des agressions et multiples viols et surtout passer la moitié de sa vie en prison jusqu'à ce que l'affaire soit médiatisée, un rebondissement avec un suspect potentiel en la personne de Francis Heaulme. Patrick ratera encore une fois son procès et sera condamné à 25 ans. le procès sera enfin remis en appel et là Patrick Dils sera innocenté, libre.
A ce jour, pour cette affaire Francis Heaulme a été condamné à perpétuité mais a fait appel.
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Je voulais juste rentrer chez moi, c'est ce qu'a en tête ce gosse de 16 ans, effacé, maladivement timide, Patrick Dils. Il subit la manipulation et les abus de plusieurs inspecteurs qui lui extorquent des aveux, avec le plan de la scène de crime juste sous son regard. Il met plusieurs jours à céder, mais la pression est trop forte. Alors il se dit que pour rentrer chez lui il doit dire ce que les inspecteurs ont envie d'entendre. Comme il le rapporte lui-même dans son livre, une fois les aveux passés, l'inspecteur qui se glorifie de ce fait dit « voilà on tient un coupable ! ». Pas le coupable. Un coupable. Sous la pression et la manipulation, deux adultes avant lui - ce gamin pourtant pas attardé, mais à la maturité d'un enfant de 8 ans comme le détermineront les psychiatres - avaient craqué et avoué le crime qu'ils n'avaient pas commis. Alors, lui… Ce crime, c'est l'odieux meurtre de deux enfants à coups de pierres.

Patrick Dils est innocent, il se rétracte aussitôt, moult éléments ne collent pas (il est même incapable de reconstituer le crime sans se tromper, et pour cause…), et aucun élément à charge n'est trouvé contre lui. Hormis ses seuls aveux.

Il fera 15 ans de prison pour cela. Subira trois procès. Vivra un calvaire épouvantable en prison (dont de nombreux viols et humiliations). Tout cela parce que sa bonne éducation, son caractère soumis et effacé ne lui auront pas permis de se défendre comme il le fallait…

Son histoire nous montre aussi à quel point la justice est fragile. A quel point la mauvaise attitude, le délit de sale gueule, peuvent influencer un verdict.

C'est un témoignage « passionnant » (le terme est peut être un peu indécent) que l'on suit avec énormément d'empathie et un amer goût d'injustice qu'aucun verdict ne pourra jamais réparer. Un récit très touchant que je vous conseille.
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Résumé : "Avril 2002. Après quinze ans de détention, Patrick Dils sort innocenté de prison. Il est alors âgé de 31 ans.

Condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir avoué le meurtre de deux enfants, il n'a cessé de clamer son innocence. L'adolescent perdu qu'il était lors de son arrestation s'est retrouvé pris dans un engrenage. Des aveux extorqués par la police, des détails omis, un procès mal mené, et il se retrouve confronté à l'horreur de la prison. À une période essentielle pour la construction de sa personnalité, Patrick Dils a dû faire face à la maltraitance et à l'humiliation régissant l'univers carcéral.

Dans ce récit dénonciateur au ton grave et poignant, Patrick Dils raconte sans haine comment il a fait l'objet de ce que son avocat appelle « la plus grave erreur judiciaire du siècle »

Ce livre ne peut pas laisser indifférent.
Pour ma part, il m' peiné, énervé, choqué, ému, attristé, révolté... Bref on traverse un panel d'émotions toutes aussi fortes les unes que les autres.
Bien sûr ce livre soulève aussi incompétences de certains policiers et leur besoin de trouver quelqu'un à mettre sous les verrous, coupable ou non.
Comment personne n'a relevé les incohérences de l'enquête, et tout ce que la journaliste de Julien Courbet met à jour?

Patrick Dills se dit faible, sans personnalité, mais au fils des pages, on ne peut que constater que cet homme est d'une force morale sans égale. Pour traverser toutes ces épreuves et en prime trouver la force de pardonner, garder de l'empathie pour les gens qui l'ont condamné ou ceux qui l'on jugé, et ceux qui l'ont sali, il faut être fort.
Partick Dills reste profondément humain malgré les humiliations, les déceptions et les injustices. Pour cela, je ne peux que ressentir de l'admiration pour lui. J'espère que ce sera le ressenti de tous les lecteurs.
Car qu'on se le dise : Patrick Dills est un grand homme, un homme bien!
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Je voulais juste rentrer chez moi.
Patrick DILS

Double meurtre de Montigny les Metz en septembre 1986.
Ils s'appelaient Alexandre et Cyril, ils avaient 8 ans.

Patrick Dils est alors âgé de 16 ans, il est immature, introverti et il habite dans la rue à côté de la macabre découverte.
Enquête de voisinage, interrogatoire, garde à vue beaucoup trop longue pour un mineur et sous une pression que l'on imagine pas il avoue… les meurtres qu'il n'a pas commis.
Parce qu'un gendarme lui a dit « allez dis nous que c'est toi et ça sera terminé tu pourras rentrer chez toi » .
Puis il se rétracte comprenant son erreur mais la machine à broyer judiciaire est en route.
Au premier procès il est déclaré coupable (malgré aucune preuve physique) et écope de la prison à perpétuité faisant de lui le plus jeune condamné à de la perpétuité en France.
Triste titre.
Au deuxième procès ou des preuves de son innocence commencent à apparaître il n'est pas acquitté mais voit sa peine ramenée à 25 ans.
Il faut attendre le troisième procès pour que l'erreur judiciaire soit enfin reconnue et que Patrick Dils soit acquitté reconnu non coupable.
C'était en 2012.
Il est donc resté 15 ans en prison pour RIEN.
Ce récit retrace tout le parcours de cet homme qui aurait pu finir complètement broyé par le système et qui en sort libre mais tellement abîmé physiquement et psychologiquement.
Une leçon de courage et d'espoir.

Je connaissais cette histoire très médiatisée mais uniquement de l'extérieur.
Bien évidemment dans une histoire il y a toujours 2 versions.
Ce livre apporte de la lumière sur les zones d'ombres qu'il me restait.
Je suis révoltée et attristée pour ce jeune homme innocent.
Je suis touchée et émue par le soutien indéfectible de sa famille.
Et je suis soulagée et admirative devant ses brillants avocats qui ont su le défendre.
Une lecture très enrichissante sur ce milieu fermé et ses arcanes si dangereuses pour les plus faibles.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C'est là que j'ai compris pourquoi on m’avait dit de faire "attention" à moi. Quand ils apprennent mon transfert, les détenus entrent dans une rage folle. Huit cent enragés, tous convaincus que j'ai assassiné les enfants et qu'ils ont affaire à une bête sauvage. Pour eux j'ai commis le pire des crimes. Car il existe une véritable hiérarchie en taule. En haut de la pyramide les braqueurs, les voleurs et les cambrioleurs. Ce sont les plus respectés. Ils n'ont fait de mal à personne. (...)
Et plus bas que bas, la lie du monde: les assassins d'enfants. Or moi, les détenus pensent que j'en ai massacré deux! Je représente ce qu'il haïssent par dessus-tout, plus que leurs juges, plus que les matons, plus que les flics qui les ont arrêtés ou les balances qui les ont donnés. Les médias ont parlé de violence inouïe avec laquelle avec laquelle j'aurait prétendument fracassé les cranes d'Alexandre et de Cyril. Alors les prisonniers se sont déchaînés. Toutes les nuits des cris s'échappent des cellules.
- On va te faire la peau Dils! On va te violer, t'enculer à sec, espèce d'ordure! Salopard, tu ne perd rien pour attendre...
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« Il ne faut jamais désespérer des hommes, même quand certains d'entre eux nous blessent, nous briment, nous humilient. C'est peut être la seule leçon que j'aimerais qu'on tire de ce livre. Merci à ceux qui ont eu confiance en ma parole. Merci à ceux qui ont le courage de réviser leur jugement.
J'étais dans l'ombre et on m'a jeté dans la lumière. Je vais quitter la lumière pour rentrer dans l'ombre. Et faire ma vie »……
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Personne ne peut imaginer, avant d'y passer, ce que la panique, la fatigue, l'angoisse, l'ignorance fabriquent comme cocktail chimique dans le cerveau d'un adolescent. C'est ça la manipulation, ce n'est pas seulement une bonne grosse ruse de flic pour faire avouer. C'est un viol mental qui devrait être puni comme le viol physique, parce que ça laisse les mêmes traces et les mêmes traumatismes.
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- Tu es arrivé dans la rue, les enfants étaient vivants. Tu es repartis, ils étaient morts!
Encore cette phrase! ça fait cent fois maintenant! C'est horrible l'effet qu'elle me fait. Quinze ans après, je l'entends encore dans ma tête. Un cauchemar.
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Je continue à me demander pourquoi ces gens se sont acharnés contre moi, même s'ils étaient convaincus de ma culpabilité. S'ils me croyaient vraiment coupable, à quoi bon en remettre une couche en m'interdisant tout contact avec l'extérieur? Etais-je si dangereux qu'il faille dresser de tels remparts autour de moi? A moins que le vrai danger ne fût mon éventuelle innocence...
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