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EAN : 9782738439574
126 pages
Editions L'Harmattan (03/05/2000)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Les textes réunis sous ce titre sont en fait des modules théâtraux à composer. Aucun ordre n'est imposé par l'auteur.

Ces textes sont comme les morceaux d'un miroir cassé. Il y a eu, une fois, l'objet en parfait état. Il réfléchissait le ciel, le monde et l'âme humaine. Et il y a eu, on ne sait pas quand et pourquoi, l'explosion. Les morceaux dont nous disposons maintenant font partie, sans doute, de la matière originaire. Et c'est dans cette apparte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Décidément la littérature roumaine s'impose à moi. En redécouvrant ma bibliothèque théâtrale, je retombe sur cet ouvrage fort agréable à lire. Un montage de texte ? Non, il s'agit bien du même propos dramaturgique, mais éclaté en tableaux, en pièces, en éléments d'un puzzle que le lecteur, comédien, metteur en scène, recompose à son envie. Les thèmes forts de l'auteur sont au rendez-vous. La critique sociale, l'absurdité bureaucratique, consumériste... le texte sur le lavage de cerveaux pour tous m'a particulièrement plu. La scène des animaux qui dorment sur l'homme ou du type qui se fait bouloter par un chien à trois bouches m'a rappelé des saynètes du sens de la vie des Monty Python. C'est de la haute voltige, sombre à souhait mais terriblement actuel. Quand actualité rime avec cruauté, on est mieux chez soi ? Si c'est le cas, lisez Visniec !
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Un texte fort mais déroutant. Des monologues qui s'entrechoquent et créent un univers. Très bon passages sur le lavage de cerveau.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'HOMME DANS LE CERCLE ( extrait )

Si je veux être seul, je m'arrête, je sors la craie noire de ma poche et je trace un cercle autour de moi. Dans mon cercle, je suis à l'abri. Personne n'a le droit ni le pouvoir de m'adresser la parole si je me trouve dans mon cercle. Personne n'a ni le droit ni le pouvoir d'y entrer, de me toucher ou de me regarder trop longuement.

Quand je suis dans mon cercle, je n'entends plus les bruits de la rue, les vagues de la mer ou les cris des oiseaux. Je peux y rester, sans bouger, aussi longtemps que je veux. Rien de ce qui se passe autour de moi ne m'intéresse plus. Le cercle m'isole du monde extérieur et de moi-même. C'est la félicité totale, c'est la paix.

A l'intérieur du cercle on ne sent plus ni le froid ni la faim ni la douleur. Le temps s'arrête, lui aussi. On plonge dans l'abstraction comme dans un rêve protecteur. On devient le centre du cercle.

Quand je veux sortir du cercle, je tends simplement la main et je coupe la ligne du cercle. Personne ne peut le faire que moi. De l'extérieur, personne ne peut couper le cercle pour moi. Le miracle du cercle consiste dans la sécurité totale qu'il nous offre.

Depuis que le cercle a été inventé, le monde va mieux. Il n'y a plus ni guerres, ni famines, ni catastrophes. La criminalité a baissé. Dès qu'on est pris de nausée, on s'entoure d'un cercle. Dès que quelqu'un nous embête, on entre dans le cercle. Si un voleur pénètre, la nuit, dans notre maison, on s'enferme vite dans le cercle.

Si on part pour un long voyage et qu'on est fatigué, on se repose dans le cercle. Si on n'arrive pas à répondre à une question essentielle, le cercle est le meilleur endroit où méditer. Si la mort s'approche et qu'on ne veut pas mourir, on peut végéter à l'infini dans le cercle.
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Notre ville a été envahie par des papillons. Ils sont grands, beaux, carnivores. On n'a jamais vu tant de papillons dans la ville. Ils ont tout couvert : les rues, les toits, les voitures, les arbres. Les gens qui se trouvaient dans la rue pendant l'invasion ont été mangés. De ma fenêtre, je vois trois squelettes d'hommes et un squelette de chien parfaitement nettoyés. [...]

Pour l'instant, toute la ville est paralysée. Les gens se sont retranchés chez eux et regardent la rue couverte de papillons, par leurs fenêtres couvertes de papillons. Les bestioles semblent s'installer définitivement chez nous. Elles continuent même d'y affluer. La couche de papillons est de plus en plus épaisse, on dirait de la neige colorée.

Notre armée n'a rien pu faire contre les papillons. On a dû s'habituer à eux. On s'est finalement rendu compte que les papillons ne dévorent que les êtres vivants qui font des gestes brusques. Si on bouge très lentement, les papillons ne réagissent pas. On peut même les écraser sous les pieds, ils restent tranquilles et meurent en silence. D'ailleurs, on ne peut avancer dans la rue qu'en les écrasant. [...]

À cause de tout cela et de notre pensée ralentie, on se parle au rythme d'un mot par jour. Et quand nous faisons l'amour, tout va tout aussi lentement.

Extrait de LA FOLLE TRANQUILLE
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