Bon, le titre de ce livre n'est pas très glamour, mais avouez que le titre original anglais l'était beaucoup plus : ''Men Like Gods''. M. Barnstaple, démoralisé par son travail, les sombres perspectives du monde (marasme économique et social) et les tracas familiaux, décide de prendre des petites vacances en solitaire. Au volant de sa voiture, une minuscule décapotable jaune surnommée ''le péril jaune'', il part décompresser sans destination arrêtée. Mais voici qu'au détour d'un chemin, il bascule soudainement dans un univers parallèle.
Dans ce monde jumeau du nôtre, les hommes, avec quelques milliers d'années d'avance, on su s'affranchir de tous les fléaux. Cette société utopique est le reflet de toutes les aspirations de notre héros. Une bonne partie du roman est consacrée à décrire ce monde qui serait à notre portée moyennant une vaste révolution sociale, et la façon d'y aboutir. Ces idées sont brillament développées par l'auteur.
Un autre point est l'humour souvent présent. Je savais que cet aspect de
H. G. Wells existait, mais jusqu'à maintenant, ayant principalement lu ses romans les plus connus, j'étais habitué à une narration intégralement sérieuse. Dans celui-ci, la présentation du personnage principal fait souvent sourire, et les choses prennent une allure satirique avec les comportements délirants qu'adoptent les autres ''terrestres'' impliqués. Car M. Barnstaple n'est pas le seul à avoir été zappé dans cette ouverture inter-dimensionnelle. Parmi les autres ''naufragés'', on retrouve un politicien, un prêtre, un militaire ; voyez le topo ?
Ce fut une expérience de lecture plutôt originale. J'ai préféré les points énoncés ci-dessus, par rapport à la partie strictement aventure et aux introspections du héros qui se trouvent au milieu de la seconde moitié. Je commence à m'apercevoir que l'anticipation à caractère socialiste est un thème récurrent chez
H. G. Wells, ce qui n'est pas pour me déplaire.