Ce troisième volet poursuit l'enquête de Charles Spadaccini, alias Wonderball. Suite aux confidences de son étrange allié « le Fantôme », l'inspecteur part à la recherche d'un ancien studio de cinéma, où des archives de films pourraient lui en apprendre un peu plus sur l'origine des « Alphas » et du « collège invisible », ainsi que sur les expériences qu'ils ont menées sur lui à l'orphelinat Sainte-Rose. Afin de mettre fin à ces investigations, la mystérieuse confrérie qui a conditionné les « super-soldats » charge le shérif Jack Bradigan de Skull Gulch de l'arrêter...
Si on est évidemment ravi de retrouver ce flic solitaire aux méthodes musclées, surnommé Wonderball par ses collègues, en raison des friandises en chocolat du même nom dont il se gave à longueur de journée et qui ressemblent à un Kinder Surprise, on est forcément également un peu déçu de ne plus le retrouver en duo avec le « Fantôme ». Ce dernier apportait en effet beaucoup au récit, que ce soit au niveau des révélations ou au niveau des dialogues, à la fois drôles et percutants. Néanmoins, après le « Chasseur » du premier volet et le « Fantôme » du tome précédent, c'est au tour d'un autre « Alpha » d'entrer en scène et le moins que l'on puisse dire est que ce « Shérif » est un beau petit psychopathe, plutôt fan du découpage à la tronçonneuse.
La saga continue donc son petit bonhomme de chemin en ajoutant à chaque tome un nouveau « super-soldat ». Au fil des tomes, cette intrigue mêlant héros amnésique, super-soldats, théorie du complot, techniques d'endoctrinement, assassinat de Kennedy, organisation secrète, western, espionnage et suspense, livre progressivement ses secrets, tout en gardant suffisamment de matière sous la main pour nous tenir en haleine lors du prochain tome qui fera intervenir le « Photographe ».
Visuellement,
Colin Wilson (Du plomb dans la tête, La Jeunesse de Blueberry) distille une ambiance sombre et glauque, qui accompagne avec brio ce polar qui nous plonge dans l'Amérique des années 80. Des bas-fonds de San Francisco au désert du Nevada, le dessinateur australien livre de l'excellent boulot et insuffle pas mal de rythme au récit grâce à un découpage très cinématographique.
Du bon polar !