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EAN : 9782916130620
Editions du Chemin de Fer (20/03/2014)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Quand la nature s’est mise à son chef-d’œuvre, la fabrication de l’homme, elle n’aurait dû penser qu’à une chose. Au lieu de quoi, tournant la tête, regardant par dessus son épaule, en chacun de nous elle a laissé se faufiler des instincts et des désirs qui sont en désaccord complet avec son être principal, si bien que nous sommes striés, panachés, tout mélangés ; les couleurs ont bavé. Le vrai moi est-il celui-ci debout sur le trottoir en janvier ou celui-là penché... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Virginia Woolf déambule dans les rues de Londres sous prétexte d'aller acheter un crayon à papier. Elle mêle observations, réflexions et souvenirs.
La plume est magnifique. Certaines anecdotes sont touchantes.
D'autres m'ont choquée.
Je fais partie de ceux qui souhaitent préserver l'authenticité d'un texte même si son angle est désormais contraire à l'éthique de notre époque.
Mais ça ne m'empêche pas d'être contrariée quand au détour d'un paragraphe, je trouve une formulation discriminante ou une bienveillance de classe.
Je garderai deux choses de cette lecture.
La beauté de l'édition des chemins de fer : ses illustrations, son format, la qualité du papier. Ce livre est un bel objet.
Et cette citation reprise dans le rabat du volume : « le nombre de livres au monde est infini et il faut se contenter d'un aperçu, hocher la tête et poursuivre après un instant de conversation, un éclair de compréhension, tout comme, dans la rue, on attrape un mot au passage et d'une phrase au hasard, on fabrique toute une vie ».
Des mots qui parlent à tous les lecteurs.

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Même si rien n'indique que le narrateur est un homme ou une femme, je me suis imaginé Virginia Woolf elle-même, poussée par une envie irrépressible de sortir de chez elle au crépuscule, à la poursuite d'on ne sait quels fantômes (c'est le titre anglais qui le précise : Street Haunting. A London adventure), prétextant qu'elle doit absolument s'acheter un crayon. Son sens de l'observation – et de l'aventure – ou son imagination débordante lui fait voir et décrire avec lyrisme une troupe de cirque avec une naine en personnage principal, un groupe d'aveugles, le quartier des librairies d'occasion et enfin la papeterie où elle sent des vibrations de colère entre le couple de papetiers. Une fois munie de son crayon, il est temps pour elle de rentrer retrouver son décor routinier mais si rassurant quand même par rapport à ces personnages extravagants croisés dans les rues de Londres.

On peut penser à Mrs Dalloway, bien sûr, qui passe une journée en ville pour préparer sa réeption du soir et ne cesse de digresser à propos de tout et de rien (c'est le souvenir qui m'en reste, désolée pour ceux qui l'aiment). On peut surtout admirer l'art de Virginia Woolf de recréer l'ambiance de Londres à six heures du soir, on peut se laisser emporter par ce regard qi passe d'une chose à l'autre sans limite. Mais au vu de l'extrait proposé par l'éditeur, on peut se demander si, à travers les gens croisés (les revenants ?), la narratrice (ou le narrateur) n'est pas à la recherche de son moi profond ou si la promenade ne lui permet pas d'affronter ses multiples personnalités. Ce qui fait de ce texte court un peu plus qu'une simple nouvelle.

Pour ce qui est du regard graphique d'Antoine Desailly, il est à la fois dépouillé et très précis : les dessins au crayon gris prennent peu d'espace sur la page blanche, ils représentent de petits objets, réels ou imaginaires, ou des fragments, qui donnent une dimension irréelle, presque fantastique à l'ouvrage (sans doute sa manière à lui de compléter ainsi cette visite hantée des rues londoniennes). Sa technique est très précise, très détaillée, elle n'oublie aucun reflet, aucun pli, aucune ombre des objets dessinés (elle m'a fait penser au cours de Dessin d'analyse suivi par mes élèves).

Au final, je ne regrette pas d'avoir renoué un tant soit peu avec Virginia Wolf !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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La narratrice veut s'échapper quelques heures de sa vie et elle s'écrie qu'elle doit aller acheter un crayon. Là commence sa promenade dans les rues de Londres en hiver, promenade où elle croise un naine, des aveugles, où elle invente des vies dans les maisons...
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Retrouver Virginia Woolf est toujours un plaisir même pour un court texte comme celui-ci, qui fait beaucoup penser à Mrs Dalloway. Quelques belles phrases en lien sur les livres d'occasions dans une librairie (voir citations) que j'ai beaucoup appréciées.
La belle édition @éditionsduchemindefer met aussi en valeur ce texte.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais voici, ce n’est pas trop tôt, les librairies d’occasion.Ici nous trouvons un ancrage dans ces courants contraires de l’être ; ici nous nous équilibrons après les splendeurs et les misères des rues. (…) Les livres sont partout ; et toujours le même sentiment d’aventure nous envahit. Les livres d’occasion sont des livres sauvages, des livres sans logis ; ils sont arrivés par vastes volées au plumage panaché et ils ont un charme qui manque aux volumes domestiqués de la bibliothèque. D’ailleurs, en cette improbable et hétéroclite compagnie, nous pouvons tomber sur un parfait inconnu qui deviendra pour nous, avec un peu de chance, le meilleur ami du monde. (p. 31 et 33)
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C’est vrai : s’échapper est le plus grand des plaisirs ; hanter les rues en hiver la plus grande des aventures.
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Ainsi en faisant le tour de la librairie, nous nouons d'autres amitiés soudaines et versatiles avec les inconnus et les disparus dont le seul témoignage est, par exemple, ce petit livre de poèmes, si soigneusement imprimé, rehaussé, également, d'un portrait si finement gravé de son auteur.

Page 34
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On pourrait pénétrer, un peu, dans chacune de ces vies, assez pour se donner l'illusion que l'on n'est pas rivé à un seul esprit mais que l'on peut habiter brièvement, ne serait-ce que pour quelques instants, d'autres corps et d'autres esprits.
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Les livres d'occasion sont des livres sauvages, des livres sans logis ; ils sont arrivés par vastes volées au plumage panaché et ils ont un charme qui manque aux volumes domestiqués de la bibliothèque.

Pages 32/33
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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