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Zola : Oeuvres complètes - Nouveau... tome 9 sur 21
EAN : 9782847360417
608 pages
Nouveau Monde (15/01/2004)
4.75/5   2 notes
Résumé :
En janvier 1880, Zola sort épuisé de la rédaction de Nana, dont la publication en feuilleton dans Le Voltaire s'achève le 5 février. L'année qui commence ne laissera guère de répit à l'écrivain car elle abonde en batailles et en douleurs, notamment la mort de son ami Flaubert, puis de sa mère. Zola est pourtant présent sur tous les fronts de la vie littéraire et politique : il doit répondre aux polémiques contre Nana et contre le naturalisme en général, qui vont jus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
● Nana est vraiment une lecture exigeante. Non que Zola nous administre des phrases alambiquées à la Proust, ou qu'il nous impose de longues descriptions de la vie psychologique des personnages ; mais, certes, c'est une lecture exigeante. Car, si Nana est simple à lire, il n'est pas si simple de l'apprécier à sa juste valeur. Ce Zola peut sembler quelconque, secondaire ; et pourtant… et pourtant… C'est un chef-d'oeuvre digne de figurer au côté d'Au Bonheur des Dames ou de la Faute de l'Abbé Mouret ! En effet, dans Nana, Zola dépeint non seulement de façon acerbe la société de son temps, mais il nous offre une belle oeuvre d'art ; c'est que les soudaines envolées lyriques habituelles à Zola, y sont toujours là.
Mais Zola est aussi un merveilleux conteur, qui sait nous conter d'une voix chaude les aventures de Nana.
Et c'est pour toutes ces bonnes raisons et bien d'autres que Nana est un chef-d'oeuvre dont on se souviendra.
Cet épisode des Rougon-Macquart est digne de figurer au côté d'autres épisodes du cycle.

Zola montre tout son art de raconter dans "Nana".
L'ascension de Nana, la fin : tout est parfait. Les personnages, très travaillés, très fins psychologiquement font honneur à l'auteur de "Germinal".
Le grand travail de Zola-et, en cela, Zola est un expert-a été de montrer, l'ascension de Nana, avec ce don d'écrivain unique en son genre, ce don d'écrivain lyrique, unique, qui a toutes les perfections : celles de la psychologie, celles du style et tant d'autres !
Son souffle nous emporte-même s'il n'égale pas ici le souffle du "Bonheur des dames", de "La faute de l'abbé Mouret" ou de "Thérèse Raquin".
Un Zola comme je les aime : épique, lyrique, plein d'émotions.

● "Nana", c'est le roman d'un style de vie, des enjeux de pouvoir, des pulsions sous le vernis de mondanités, tout ça sur fond d'un Second Empire.
"Nana", c'est une chronique, souvent féroce, de ce qu'était la haute société, durant le règne de Napoléon III.
C'est un roman, à la fois épique, et satirique, parfaitement bien conté, et d'une construction admirable. Les personnages sont tous extrêmement bien campés, et Zola, réussit à multiplier les styles, les registres, tout en conservant la crédibilité de son roman.
Il raconte parfaitement son histoire, qui est d'un grand intérêt historiquement parlant... Son ironie, est toujours discrète, et il la mêle à de grands morceaux de lyrisme, tout cela étant au coeur d'un drame, palpitant, qui m'a passionné.
Zola sait vraiment intéresser son lecteur, dès les premières lignes, il est toujours fin et subtil.
"Nana", est vraiment un roman brillant ; certes, ce n'est pas le plus beau, le plus épique, de Zola. Mais, quand même.
"Nana", est une peinture implacable, féroce, acide, drôle et esthétiquement réussi, de la société du Second Empire.
Palpitant !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un frisson remua la salle. Nana était nue. Elle était nue avec une tranquille audace, certaine de la toute-puissance de sa chair. Une simple gaze l'enveloppait ; ses épaules rondes, sa gorge d'amazone dont les pointes roses se tenaient levées et rigides comme des lances, ces larges hanches qui roulaient dans un balancement voluptueux, ses cuisses de blonde grasse, son corps se devinait, se voyait sous le tissu léger d'une blancheur d'écume. C'était Vénus naissant des flots, n'ayant pour voile que ses cheveux. Et, lorsque Nana levait les bras, on apercevait, aux feux de la rampe. les poils d'or de ses aisselles. Il n'y eut pas d'applaudissements. Personne ne riait plus, les faces des hommes, sérieuses, se tendaient, avec le nez aminci, la bouche irritée et sans salive. Un vent semblait avoir passé, très doux, chargé d'une sourde menace. Tout d'un coup, dans la bonne enfant, la femme se dressait, inquiétante, apportant le coup de folie de son sexe, ouvrant l'inconnu du désir. Nana souriait toujours, mais avec un sourire de mangeuse d'hommes.
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Alors, Nana devint une femme chic, rentière de la bêtise et de l'ordure des mâles, marquise des hauts-trottoirs.
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