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EAN : 9782253115076
378 pages
Le Livre de Poche (07/12/2005)
3.47/5   33 notes
Résumé :
Le père Alexandre Desprées, curé de son état dans un petit bourg près de Bordeaux, reçoit un appel au secours de son frère Julian qui, lui, a choisi l'action humanitaire en Éthiopie, et dont la femme Salomé vient de mourir. Ses trois filles, les triplées Saba, Rachel et Bethsabée sont inconsolables. Le père Alexandre prend aussitôt l'avion pour Addis-Abeba... et sa vie bascule. Son frère a peur. De ses adolescentes de filles. De Saba, surtout. Il a raison. Serait-el... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout à tour contrebandier, trafiquant de marques et de camions, ancien patron de boîte de nuit, chercheur d'or, ex-drogué, Cizia Zyké a été de toutes les expériences et de toutes les contrées. Né au Maroc en 1949, d'un père légionnaire albanais et d'une mère grecque, c'est en 1989 qu'il publie son premier livre Oro qui se vend à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. Suivront une dizaine de romans, avec entre autres Sahara, Parodie, Paranoïa qui l'affirmeront comme l'un des meilleurs conteurs du baroud et de l'aventure vécue. Rencontre avec l'un des derniers aventuriers des temps modernes.

Un beau soir, Alexandre, homme empli de sa foi démesurée mais décontenancé par les institutions de l'Eglise, reçoit un signal de détresse en provenance directe d'Ethiopie, le pays où son jeune frère Julian, avait choisit de faire sa vie . Depuis le prétendu suicide de sa femme Salomé, il se heurte à la rébellion de ses filles, trois magnifiques plantes, des triplées tout juste adolescentes.
Ne pouvant se résoudre à abandonner son frère, qu'il n'avait pas vu depuis 14 ans déjà, Alexandre décide d'aller le rejoindre. A son arrivée, il retrouve un petit frère toujours plein d'entrain, mais aux traits incroyablement fatigués. La toute première rencontre avec ses jeunes nièces lui laisse un pressentiment assez désagréable ; en effet, si Rachel et Bethsabée montrent quelque peu d'enthousiasme et d'intérêt, il n'en est pas du tout de même pour Saba.
Julian lui donnant carte blanche pour retrouver une ambiance familiale considérée comme normale, Alexandre s'attèle immédiatement à la tâche qui lui avait été confiée. Mais le travail d'ordre et de discipline du père Alexandre risque d'être beaucoup plus compliqué que ce dernier ne l'envisageait…
Les trois malignes mettent tout en oeuvre pour le désarçonner … Elles l'épouvantent bientôt par leur insolence, leur obscénité, leur violence.
Leur intelligence est miraculeuse et l'étendue de leurs connaissances dans tous les domaines, effarante (d'autant plus au regard de leur jeune âge).
Entre Saba, qui lui montre de plus en plus des signes de démence, et cet air maudit qui semble régner dans la demeure de son frère, pour Alexandre s'en est trop, il décide de trouver une retraite .
C'est dans un petit monastère d'Abyssinie, une région centrale de l'Ethiopie, qu'il va transporter tout son petit monde … Oui mais voilà, l'Abyssinie n'étant pas ce qui convenait exactement au bon plaisir de ces jeunes demoiselles … Elles, en particulier Saba, vont lui déclarer la guerre !
Au coeur du pays de la chrétienté va commencer le combat.

Un petit mot des personnages : Alexandre, est un bel homme, il va sans dire, massif, costaud, à la carrure et l'assurance réconfortantes. En bref, une figure ecclésiastique très appréciée de ses paroissiens. Doté d'un regard bleu limpide qui savait tantôt s'emplir de la plus grande des douceurs, tantôt laisser transparaître une certaine autorité, non vraiment Alexandre est le cureton idéal. Il voit la manifestation de Dieu en toute choses ; il respecte et a à coeur d'entretenir le corps solide qui lui avait été donné.
Julian, bel homme tout comme son frère, ne possède pas cette force, cette animation dans le regard. Papa poule dépassé, il laisse bien trop de liberté à ses jeunes filles de peur d'avoir à affronter la fameuse crise d'adolescence (puissance trois dans son cas).
Les trois filles, pourtant si semblables physiquement, possède chacune leur personnalité propre et bien distincte. Saba est une jeune fille aux postures provocantes, au regard méprisant. Pleine de fierté bafouée, elle se conduit telle une jeune reine sauvage et outragée, distillant énormément de sensualité allant même jusqu'à dépasser les limites réglementées et réglementaires, un véritable appel au viol. Elle est sans nul doute la plus rebelle, dans sa façon de s'habiller, de parler et dans ses comportements.
Bethsabée et Rachel, elles, souffrent également de troubles dus à la mort de leur mère, mais encore rien d'alarmant. Bethsabée semble être une jeune fille très studieuse et pleine d'ambition. Quant à Rachel, elle est indéniablement la plus douce, affectueuse et tendre. C'est la romantique du diabolique trio, celle qui cherche à combler l'absence glaciale laissée par sa défunte mère auprès de son père. Son cas va bien au delà d'un simple complexe d'Oedipe, les sentiments de la jeune ne trouvent nulle explication dans le passage à l'état pubère ou encore dans la recherche de soi. Elle tente le tout pour le tout afin de séduire et de soumettre à ses désirs son paternel.

Cizia est très loin de tremper sa plume dans de l'eau de rose. Il aborde le monde ecclésiastique, ce répétitif quotidien, d'une manière franche et véritable ; ce qui transparaît bien sûr à travers le père Alexandre. Un homme qui, au cours de petits moments de détente ne rechigne pas à se rouler une petite cigarette ; ou encore tout simplement, pendant ses quelques jours de repos, ôte vite cet habit d'homme de foi (dans tous les sens du terme) pour réinvestir en totalité celui d'homme de chair et d'os avec les désirs et humeurs que cela comporte.

Certes Cizia Zykë n'y va pas toujours de main morte au niveau du vocabulaire , mais sans jamais être vulgaire ou déplacé, il sait très bien jouer avec les mots les plus détestables, et les intégrer à la perfection…. D'ailleurs c'est tout juste si je ne pense pas avoir rêvé ses mots …

Vous trouverez un petit prologue assez « sympathique » au début de l'ouvrage, il s'agit d'une petite jouxte entre le Bien et le Mal, mais où le Diable est le narrateur, et s'ôte, à lui ainsi qu'à son « timoré », comme il aime le dire, d'adversaire, tout pouvoir d'intervention sur ce drôle de combat…

Le petit bémol réside dans les quelques longues et traînantes descriptions d'Ethiopie et d'Abyssinie, certes joliment tournées mais pratiquement sans le moindre intérêt à côté de l'intrigue palpitante et transcendante. Peut être faut il voir cela comme une tentative d'harmonisation ?
Curieusement, d'après des recherches sur le net et forums divers, j'ai remarqué que la plupart des personnes ayant lu plusieurs Cizia Zykë n'était guère conquise et charmée par cet ouvrage …. Ayant beaucoup aimé à l'inverse, devrais je en déduire qu'en marchant dans les traces de Zykë je devrais aller d'agréable surprise en délicieuse surprise ! Cizia serait-il un génie dans son genre ? Il me tarde de le vérifier (notamment avec Oro ).

Le fait que Zykë choisissent de faire incarner le Diable par trois jeunes filles n'est en rien anodin et innocent. Ces dernières sont considérées au pays d'Abyssinie, berceau de la chrétienté, comme les principales émissaires du démon ; et le chiffre trois semble maudit. Il n'est de christianisme plus fanatique que le culte copte, où l'adoration de Jésus s'est nourrie des fièvres mystiques africaines. Dans l'imagerie copte, la représentation la plus courante du démon est une jeune femme au sourire pervers, exhibant fièrement ses seins (d'où le personnage de Saba).

Plus l'on avance dans le livre, plus l'ambiance se fait pesante, l'air lourd et chargé des pires obscénités… (mais je le répète encore une fois, le style de Zykë met tout en oeuvre pour rendre la lecture « appréciable »).


Lien : https://lesplumots.wixsite.c..
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J'avais 14 ou 15 ans la première fois que je l'ai lu, attirée par la couverture, le titre aguicheur et quelques pages feuilletées avant achat, promettant un joli combat entre le bien et le mal, revisité à la sauce incesteuse. 
Bref, parlons peu mais parlons bien, soyez prévenus, il y a du papa qui fait mumuse avec ses filles de 13 ans, mais si c'était plutôt l'inverse, en fait..?
Ce livre est savoureux d'immoralité et de voyage en terres brûlantes (ici l'Éthiopie) à l'image de son auteur que j'ai longtemps admiré, regardant en boucle son passage chez Pivot. Un enfoiré de baroudeur mysogine, tout ce que j'aime.
Même si parfois je me suis emmerdée face à des passages mous du genou, ils étaient contrebalancés par le génie et l'ironie piquante des discours du Diable en personne, la magnifique perversion de ces 3 sales petites garces et l'attendrissant désarrois du papa (même si parfois il est franchement niais) et du tonton cureton.
Enfin moi, mon esprit avide de trucs malsains en tout genre fut ravi.

Un livre souvenir cher à mon coeur.
Pour être polie.
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Constatant la crainte que la femme a inspiré aux hommes dans de nombreuses sociétés et religions au point d'en faire une créature du Diable, tentatrice coupable du pêché originel, qu'on enferme, voile et excise, Zykë a imaginé un combat entre le Bien et le Mal, commenté par un observateur de choix en la personne du Diable lui-même.


Le Mal est incarné par de jeunes triplées de treize ans, de mère abyssine et de père canadien établi en Ethiopie. Après la mort de la mère dans des circonstances peu claires, le père, dépassé par le comportement perturbé de ses filles, appelle au secours son frère prêtre. Accouru en Ethiopie, celui-ci emmène la petite famille dans un monastère abandonné, au fond d'une vallée perdue et désertique d'Abyssinie, où les seuls voisins sont un ermite, un écrivain chercheur et un sosie de Zykë venu se reposer entre deux aventures.


Tous les ingrédients sont réunis pour un pastiche de film d'épouvante, avec prêtre exorciseur et créatures démoniaques en confrontation dans un lieu désert et sauvage. Hélas, si le rythme et la fluidité du récit tiennent en haleine au fur et à mesure que l'atmosphère s'épaissit pour devenir totalement irrespirable, si le décor splendide de l'Abyssinie et ses personnages locaux se découvrent avec plaisir, si le Diable et le sosie de Zykë sont des ajouts amusants, la trame du récit m'a rapidement exaspérée : j'ai bientôt eu envie de gifler les gamines et de secouer les adultes plutôt niais, tout en soupirant de la balourdise de cette histoire d'inceste gratuitement malsaine.


Je n'ai finalement trouvé ce roman ni angoissant ni drôle. Ce n'est selon moi pas le meilleur Zykë. Définitivement pour adultes avertis.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le Diable existe, et avec Cizia Zykë, il ne peut prendre une forme habituelle, ce serait trop facile. Il apparait là sous la forme de 3 jeunes adolescentes de 13 ans, orpheline de mère et dont le père ne sait plus quoi faire. Il appelle alors à la rescousse son frère Alexandre, prêtre peu conventionnel mais dont la foi est inébranlable. Seulement, il va se retrouver face à 3 démons, aussi pervers que manipulateurs, ayant pris les traits de l'innocence de 3 superbes jeunes filles. Et la descente aux enfers commence.....
Cizia Zykë n'a pas son pareil pour décrire l'enfer au coeur de l'Afrique, les doutes, les affres de la passion, l'horreur des crimes commis. C'est un livre coup de poing, qui peut mettre mal à l'aise mais qui se lit d'un trait, tant on se demande jusqu'où les 3 Lilith vont pousser le vice.
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Une ode à l'anté christ... Ce bouquin aurait pu être écrit par un communiste... ou un mec tordu.. Bref c'est simple, direct et pas politiquement correct
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Par talent, j'entends celui de la manipulation.
Car les femmes sont manipulatrices, le saviez-vous ?
Ah, bon père, priez pour vous pauvres bipèdes !
Vous que la nature a paré, singulier cadeau, d'une paire de testicules.
Avez-vous peur de vos femelles, vous autres mâles humains, pour les avoir réprimées ainsi pendant des siècles ?
Vous les avez bridées, enfermées, voilées, cousues et j'en passe..
Tous les représentants de vos Eglises les ont tenues plaquées au sol, le pied de l'homme sur la tête. Vous êtes allés jusqu'à les exciser afin de garder la société de leurs influences néfastes.
Pour votre bonne vieille Eglise catholique, apostolique et romaine, c'est bien Eve, la pécheresse en chef ?
Qu'est-ce que vous avez pris dans la gueule, mes pauvres chéries, à toutes les époques et sous toutes les latitudes !
Quelle autre explication trouver à cette répression extrême, sinon une frousse extrême ?
Avouez, pauvres bipèdes testiculés.
C'est parce-qu'elles sont les plus fortes.
Et parce-que vous le savez.
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Certaines personnes avaient droit à des vacances, pour quelques semaines par année. Les bords de mer et les plages étaient les lieux de villégiature préférés.Ces gens s’offraient une image de soleil et d’optimisme pour le temps imparti.
D’autres avaient choisi de ne jamais s’arrêter, de ne jamais remiser leur bagage. Ils arpentaient la Terre comme leur domicile, chez eux sous toute latitude, comme dans quelque grand parc riche et luxuriant qu’ils auraient déclaré propriété privée.
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L’action humanitaire était une sorte d’Église laïque. Comme elle,elle fonctionnait avec de l’argent et du pouvoir. Dans ses rangs, hormis une poignée de naïfs, on ne trouvait que des ambitieux, des égoïstes et des médiocres séduits par des gros salaires et des promesses de voyages.
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Quel âge pénible que celui de l’adolescence, le temps des sentiments nouveaux, des sensations nouvelles et de la confusion !
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L’hypocrisie guettait vite la croyance qui ne se souciait plus de se manifester par une totale ferveur.
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Videos de Cizia Zykë (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cizia Zykë
« Alma », la bande-annonce. L'ultime roman inédit de Cizia Zykë.
Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d'elle, c'est l'Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s'apprête à chasser tous les Juifs du royaume. La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d'autres balayée par le vent mauvais de l'Histoire ? L'épouvante se mêle au comique, les destins s'enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d'une légende.
Roman disponible le 6 septembre 2018 (papier & numérique).
+ Lire la suite
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