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EAN : 9782221203217
180 pages
Robert Laffont (04/01/2018)
3.34/5   92 notes
Résumé :
" Ma mère, comme dans un conte cruel pour enfants, s'était transformée en livres. " Ainsi s'exprime le narrateur, né sous X, bibliothécaire de profession, qui voit sa vie bouleversée par la lettre d'un notaire. Il y apprend que sa mère biologique, dont il ignore absolument tout, vient de mourir et lui laisse un héritage singulier : 1 144 livres. Que penser de ce geste ? Faut-il accepter l'héritage de quelqu'un qui vous a abandonné ? Qui était la femme cachée derriè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,34

sur 92 notes
Pris connaissance de ce roman très récent, en parcourant la dernière sélection de " Masse Critique", ce mercredi 17 janvier 2018 !

Je me suis précipitée pour en faire l'acquisition: des thèmes qui m'ont aussitôt interpellée, avec le double sujet des origines, de la filiation, et d'une éloge inconditionnelle de la lecture, des livres , rempart contre toutes les adversités et toutes les douleurs !!

Le héros, bibliothécaire, né sous X... reçoit la lettre d'un notaire, lui apprenant que sa mère biologique lui a laissé, par testament, un millier de livres, le reste de sa bibliothèque allant à une association, celle D'A. Follereau (contre la lèpre) ?!!!....

Héritage aussi émotionnant que déconcertant... d'abord rempli de réticences, notre narrateur se décidera, sous l'impulsion d'une curiosité irrépressible , d'ouvrir ces fatidiques 38 cartons" de livres, trop intrigué... par leur contenu, et ce que ce legs de livres pourrait lui apprendre de cette femme inconnue, à qui il doit la Vie !!?

Un petit trésor de pudeur... où tout est suggéré avec délicatesse et simplicité !

Un ouvrage qui pourrait paraître anodin, que je trouve bien précieux... pour les amoureux des livres et tous les "orphelins de leurs origines" !!! tout cela écrit avec élégance, et sans le moindre pathos. Une belle émotion pour tous les lecteurs très attentifs !!
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****
Orphelin, abandonné à la naissance, le narrateur n'a jamais connu sa mère, elle a accouché sous X. Il ne l'a jamais cherché, il n'a jamais éprouvé le besoin de la rencontrer. Il a été élevé par des parents adoptifs aimants et qui l'ont entouré de tout ce dont il avait besoin. Et c'est au milieu des livres qu'il vit désormais. Devenu bibliothécaire, il voue une véritable passion pour la lecture. Quand un jour il reçoit une lettre d'un notaire, il apprend que sa mère biologique lui a légué à sa mort 1144 livres. Que va-t-il en faire ?
Jean Berthier nous offre ici un premier roman doux et tendre. Avec des mots pesés et étudiés, il parle avec passion et justesse des livres, de la lecture, de ce monde à part... Il évoque également des sentiments très forts pour une mère, un abandon, une origine qu'on ne recherche pas, ou qu'on rejette inconsciemment pour ne pas être déçu ou blessé...

Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont pour le partage de ce roman.
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Le narrateur, bibliothécaire de profession, est né sous X. Et voilà qu'un jour un notaire lui annonce que sa mère souhaite lui transmettre sa bibliothèque (1144 livres) sans pour autant révéler son identité. Un tel point de départ est une idée très originale, cela aurait pu être le début d'une quête des origines, ne serait-ce qu'à partir d'un papier oublié dans un livre. Mais l'auteur s'y est refusé.
A ne pas lire donc si on compte s'intéresser à la relation entre cette mère et son fils, ce n'est clairement pas ce thème qui intéresse l'auteur même si le narrateur s'attarde sur la construction de son identité, justement, sans sa mère biologique.
Le narrateur s'interroge sur la transmission de l'amour des livres, sur ce que révèle ou ne révèle pas la bibliothèque de quelqu'un, sur le fait que lire peut aussi empêcher de vivre pleinement. Ce roman est l'occasion de réflexions intéressantes et parfois originales sur les relations entre lecteur et livres. Il y a une certaine douceur, une certaine tendresse dans la façon dont le narrateur raconte tout cela dans un long monologue qui finalement est une belle déclaration d'amour des livres.
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Né sous X, le narrateur a été adopté par les très aimants Henri et Mariette. Devenu adulte, mari et père, il n'a jamais cherché à retrouver ses parents. C'est donc avec étonnement que ce bibliothécaire passionné de livres hérite de la bibliothèque de sa mère biologique. « Ma mère, comme dans un conte cruel pour enfants, s'était transformée en livres. Plus rien ne subsistait d'elle que ces innombrables pages serrées les unes contre les autres. C'était son faire-part de décès. » (p. 75) Face aux 38 cartons qui contiennent les 1144 livres de cette inconnue, l'homme s'interroge. Faut-il garder ces livres ou s'en défaire ? Comment accepter ce don fait par une mère ignorée, qui n'est même pas une mère et ne le sera jamais ? Retrouvé par cette génitrice désormais pour toujours inaccessible, l'enfant devenu homme ne veut pourtant pas remonter ses origines et se retrouve bien encombré de cette génitrice qui ne lui manquait pas. Cependant, les cartons se vident peu à peu, sans donner de réponses, sans dessiner les contours de cette femme. « Desser le portrait d'un lecteur d'après ses livres, [...], est une entreprise par bonheur vouée à l'échec. » (p. 89) Pourtant, l'homme cherche des traces, des indices, jusqu'à décider de ne prendre ces livres que pour ce qu'ils sont.

Superbe déclaration d'amour aux livres qui nous fascinent et nous façonnent, ce roman célèbre la littérature et le lien invisible qu'il crée entre des inconnus. le de Jean Berthier est puissant, très beau et il se déploie amplement, emportant le lecteur dans une balade suave au fil des livres. Je retiens les très doux mots qu'il a pour décrire la beauté de la relation mère-fils, surtout quand elle est choisie par la première et embrassée par le second. Et qu'elle est étrange et particulière, la poésie des indications d'éditeur que personne ne lit dans les premières et les dernières pages des livres : nombre de tirages, achevé d'imprimé, dépôt légal... Ce sont presque des incantations mystiques, tellement précieuses et lourdes de sens pour les amoureux des livres et des belles éditions.
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Imaginez que vous héritez de 38 cartons contenant 1144 livres déposés dans une chambre d'hôtel par un notaire à votre intention pour respecter les dernières volontés de la défunte votre mère. Vous êtes né sous X, bibliothécaire de profession et vous apprenez que votre mère biologique dont vous ne savez rien vous a fait ce don. Je vous vois déjà, chers amis de Babelio dans une irrépressible frénésie, déballer tout ça et mettre un joyeux bordel dans ladite chambre. Vous allez vivre une véritable chasse au trésor comme je vous connais !!
Eh ben non, le narrateur, lui, il lambine, il hésite à se rendre dans cette chambre retenue pour 3 jours, il regarde par la fenêtre de l'hôtel, va faire un tour, se trouve un petit restaurant dans le quartier. Non mais quand est-ce qu'il va les ouvrir ces fichus cartons ?
Et s'il les ouvre, est-ce qu'il pourra avoir quelques indices sur qui était sa mère ? Y aurait-il entre deux pages une carte postale, un ticket de métro comme marque-page ou une facture quelconque avec un nom et une adresse ? Comme la fois où j'achète pour ma femme les raisins de la colère de Steinbeck en trois volumes chez un bouquiniste et qu'elle tombe sur une photo de son frère et de sa belle soeur, les seins nus sur une plage de méditerranée prise trente ans plus tôt !!
Allez-vous dormir dans cette chambre ou passer la nuit à tenter de savoir qui vous a donné le jour ? Les a-t-elle achetés ? Lui ont-ils été offerts ? Une bibliothèque offre-t-elle le portrait du lecteur ? Et est-ce que cette mère va enfin entrer dans votre vie après avoir tenu en main les mêmes livres ?
Allez, je ne vous en dis pas plus, espérant vous avoir donné envie de lire cette petite pépite.

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge Riquiqui 2022.
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critiques presse (1)
Actualitte
04 janvier 2018
C’est un voyage de plus en livre, confort idéal et langue audacieuse autant que svelte et légère. Un récit qui ouvre la rentrée de janvier avec grâce et bonheur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Entre les deux, je pourrais ouvrir le livre que j'avais emporté. Mais tandis que je m'apprêtais à le faire, le visage d'une jeune fille assise en face de moi me retint. Elle aussi lisait. IL s'exprimait d'elle cette force de retrait que les non-lecteurs n'apprécient pas toujours chez les lecteurs pour le privilège de liberté qu'ils y décèlent. (...) Avait-elle, comme moi à son âge, saisi qu'au-delà de toutes les séductions que la modernité exerçait sur nous , (...)il y avait une part de son âme et de l'âme du monde que seuls le livre et la littérature étaient à même d'éclairer ? (p. 33)
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Pourquoi souhaiter à l'enfant la consolation de la lecture sinon pour accompagner déjà quelque précoce malheur ? L'enfant parfaitement heureux ne lit pas. Il parle à ses semblables, recherche leur compagnie et comme chien ou chat, la caresse de la vie primitive. Plus un enfant est proche de la bête, plus proche il est du dieu. Divin génie de l'enfance qui se rit de la page et du signe. Avez-vous déjà vu un enfant dévaler une prairie sous le galop des fleurs ? Il fuit une bibliothèque. Laissons-lui le temps de passer de l'insouciance au malheur ou à. la terrible espérance d'être né. Nul n'entre dans une bibliothèque s'il n'a déjà été saisi d'effroi ; nul n'y demeure s'il n'a laissé au dehors les illusions du monde ; mais nul n'en sort car elle émet plus de lumière que les ténèbre extérieures.
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Les livres nous révèlent ce paradoxe que l'existence est une chose si grande qu'elle ne se suffit jamais à elle même (...)Comment faire mesure de la vie incommensurable ? La littérature s'y essaie. Aussi faut-il imaginer l'homme paradoxal par excellence qui ne peut combler sa curiosité de la vie qu'en s'en détournant. (p.151-152)
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Nous devrions lire pour nous quitter autant que pour nous retrouver. Dis-moi ce que tu lis et je ne te dirai rien de de que tu es ou crois être. - Connais-toi toi-même - : parole de sage. Le lecteur, lui, est d'une autre nature. -Déprends-toi de toi-même-, telle devrait être sa maxime. (p. 90)
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Demain, après-demain, et toute ma vie, je viendrais vers elle en ouvrant un de ses livres, non pour la chercher, car elle ne s'y trouverait pas, ni pour la deviner, car elle ne s'y révèlerait pas, mais pour partager les mêmes phrases, m'éveiller aux mêmes pensées, traverser les territoires où elle m'avait précédé. Ces livres qui l'avaient nourrie me nourriraient à leur tour et par eux nous serions reliés.
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