Et me voici arrivée au 12e et dernier tome publié de la saga Rizzoli & Isles, et c'est avec un petit pincement au coeur que j'ai ouvert ce roman, prête à en savourer chaque page.
Nous sommes à Boston, c'est l'hiver, un peu comme à Chicago, on finit par avoir l'impression qu'il neige ou qu'il pleut plus souvent qu'ils risquent l'insolation, là-bas. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ça m'a souvent frappée, notamment lors de la diffusion de la série Urgences.
Enfin bref, c'est l'hiver donc, et Jane et Maura doivent se rendre chez une productrice de films d'horreur, Cassandra Coyle, retrouvée morte dans son lit. Aucune trace de sang ou de lutte manifeste, la jeune femme semble dormir et rien n'indique un assassinat au premier abord, mais les yeux de la jeune femme ont été enlevés et placés dans sa main. La scène semble évoquer certains passages des films que tourne la victime.
À peine l'équipe d'enquêteurs a-t-elle commencé à chercher le coupable, qu'un autre corps est découvert. Cette fois, la victime est un jeune homme à la vie plutôt tranquille, aucune cause de décès apparente, mais nos amies établissent un lien direct entre les deux crimes parce que les similitudes de mode opératoire sont évidentes. Hormic ceci, rien ne lie les deux victimes. Une liste de cibles potentielle est néanmoins établie, et la course contre la montre commence. La suivante sur la liste pourrait aider la police à mettre la main sur l'assassin, mais elle détient un secret qu'elle ne doit absolument pas révéler...
Mais le serial killer n'est pas le seul souci des héroïnes, puisque leur vie privée vient sérieusement empiéter sur le déroulement de l'enquête. La mère de Jane a des problèmes de couple, son mari étant un coureur de jupons invétéré. Quant à celle de Maura, une tueuse en série, elle est atteinte d'un cancer à un stade très avancé, mais cela ne l'empêche pas de continuer à jouer avec sa fille en lui fournissant des indices au compte-gouttes sur le criminel que nos amies recherchent.
Bien entendu, dès qu'on évoque Maura, une histoire d'amour ancienne ou nouvelle se glisse dans l'histoire. Cette fois, c'est un ex qui va intervenir, aussi bien pour aider que pour brouiller les pistes, du reste. Leur relations n'a jamais été de tout repos, elle semble encore se compliquer. Il faut dire que c'est un religieux, et que la science et la religion font rarement bon ménage.
C'est un roman sans temps morts, le passé se mêle au présent, et cette fois l'auteur a décidé d'aborder le thème du syndrome des faux souvenirs. Soit la personne est persuadée d'avoir vécu des choses qui ne se sont jamais passées, soit sa mémoire est altérée et ses souvenirs complètement déformés, et elle est incapable de faire la différence entre son imagination et la réalité.
Et quand il s'agit d'enfants, la vérité ne sort pas toujours de leur bouche, volontairement ou pas, comme on va pouvoir le constater. Entre ce qu'ils ont vu et vécu, ce qu'ils ont cru voir et vivre, ainsi que la facilité avec laquelle on peut en manipuler certains, toutes leurs paroles ne sont pas à prendre au pied de la lettre.
Une intrigue complexe menée de main de maître, et
Tess Gerritsen a encore réussi à me scotcher et à me surprendre dans ce dernier opus. Quant à la chute, encore une fois je n'ai rien vu venir.
Et voilà, les fans n'ont plus qu'à prendre leur mal en patience en attendant la sortie du 13e tome... Bien entendu, la reine du suspense n'a donné aucune date et comme elle écrit des livres indépendants entre deux, contrairement à d'autres auteurs, le mystère reste entier.