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EAN : 9782258202405
240 pages
Presses de la Cité (13/04/2023)
4.02/5   21 notes
Résumé :
Un jour d’hiver, le vieux Gabin, qui n’a plus toute sa tête, sait pourtant qu’il doit aller, loin du village, dans la combe qui a vu naître et a protégé le grand amour de sa vie. Il pense ardemment à elle, Solange, sa petite. Mais il n’imagine pas qu’après une mauvaise chute elle gît sur le sol froid de la ferme isolée qu’elle a toujours partagée avec son frère, récemment décédé, et dont les murs tremblent encore des cris du père et des drames familiaux ; son chat q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Réussir sa vie, je ne sais pas ce que ça signifie.
Mais la gâcher, je vois très bien, a fortiori après avoir dévoré ce roman, si triste.
.
J'ai découvert Cathy Galliègue en 2021 avec son excellent 'Contre nature'.
Le ton est tout autre, ici. Edité par 'Terres de France', le roman a en effet des accents du terroir - franc-comtois, en l'occurrence.
On suit Solange, son frère Clovis, et leurs deux amis Gabin & Riton, nés au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ils vivent à la campagne, subissent l'inconfort des vieilles fermes et la rudesse des travaux agricoles 'au rythme des saisons'.
J'ai un oncle et des cousins de leur époque, à l'ouest de la France, seules varient leurs expressions, leur patois - et encore. Je me suis donc sentie un peu chez moi, et j'ai aimé, après avoir surmonté mon aversion/ma peur face à la dégringolade de Gabin, celle dans laquelle l'a précipité la maladie d'Alzheimer.
.
La couverture laisse attendre une histoire d'amour ; on comprend vite qu'elle a été interrompue trop tôt, avant l'usure.
Cette histoire est belle et rageante : trop de soumission, puis d'orgueil, et au final quelques vies gâchées.
J'ai fait le parallèle avec le roman US de Kent Haruf 'Ces liens qui nous enchaînent', où un patriarche bête & méchant bousille la vie de ses enfants.
.
Je continue à découvrir l'auteure : j'ai dans ma Pal 'Boire ma vie jusqu'à l'oubli', dont les thèmes (deuil & alcoolisme) me semblent déjà aussi effrayants que la vieillesse et Alzheimer... Mais Cathy Galliègue a un tel talent que je me laisse volontiers 'malmener' par ses récits.
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Cathy Galliègue, vous avez dit Cathy Galliègue? Jamais entendu parlé vous aurais-je répondu il y a 2 jours ..
Posez moi la même question là tout de suite et je vous réponds enthousiaste quelle auteure, quelle plume! ..
Je ne peux que remercier Les Presses de la Cité de m'avoir permis de la découvrir via Netgalley
#Làoùmurmurelevent #NetGalleyFrance !


Il était une fois Gabin, octogénaire, la tête en vadrouille qui, va savoir pourquoi, un beau matin sort de chez lui, direction la combe, là où il a été heureux, là où il a rencontré Solange, la petite. Et ô miracle les souvenirs se frayent un chemin dans sa mémoire vacillante .. Et Solange resurgit aussi belle, aussi pimpante qu'autrefois, Solange la seule femme de sa vie , la femme qu'il a aimé et qu'il aime encore ...

Il était une fois Solange, octogénaire, seule dans sa ferme depuis que son frère Clovis est décédé dans son sommeil. C'est la nuit, elle a un besoin pressant et c'est la chute dans l'escalier. Immobilisée, elle a malheureusement plus de temps qu'il n'en faut pour faire remonter les images du passé; Sa mère bien sur trop tôt disparue, Clovis le frère fidèle compagnon , le Père cet homme mauvais, brutal, rendu fou par la guerre et l'alcool , et Gabin son amour de jeunesse, son seul amour et si et si c'était à refaire...

Il était un village dans le Haut-Jura non loin de Morez ..

Que vous dire de plus? rien si ce n'est vous inciter à découvrir ce magnifique roman qui nous parle d'un amour de jeunesse qui tient bon face au vent de la vieillesse.

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Gabin, octogénaire, perd la tête mais le souvenir diffus de Solange, son grand et unique amour est très vivace; quelque chose le pousse à retourner à la combe où ils se sont rencontrés la première fois. Solange, elle, au même moment, est chez elle, elle vient de faire une chute dans l'escalier et ne peut plus bouger. Elle attend et espère que quelqu'un viendra; cette attente est propice au retour des souvenirs enfouis dont Gabin est le centre, Gabin dont elle s'est séparée, par besoin de liberté, mais qu'elle n'a jamais oublié.
J'ai fait connaissance de Cathy Galliègue à travers son précédent roman "Contre nature" qui a été une des quelques lectures les plus intensément émotionnelles de l'année 2020. J'attendais donc le dernier opus avec impatience, pressée de ressentir à nouveau tous les sentiments que l'écriture de l'auteure avait fait naître en moi.
Ce roman est totalement différent du précédent tant par les personnages, que les thèmes et l'environnement. J'apprécie qu'un auteur ne reste pas cantonné dans un seul univers et m'emmène sur des chemins différents chaque fois.
C'est un roman magnifique, fort, poignant qui se déroule dans le Jura au caractère rude et entier comme le sont ses habitants. Nous suivons les personnages (Solange et son frère aîné, Gabin) de leur adolescence à leur vieillesse. Tous trois ont eu une enfance marquée par la mort et la violence; tous trois sont attachés à cette terre du Jura, qu'on ne quitte jamais même si elle rend esclave. En revanche, la maison, qui chez la plupart des auteurs, est associée à la chaleur, au refuge, à l'amour et à la douceur, est ici synonyme de violence, de mort, d'enfermement.
Ce roman, c'est une ode à l'amour qui ne s'est concrétisé ni par un mariage, ni par des enfants mais qui a traversé les années, qui a accompagné Solange et Gabin même lorsqu'ils étaient loin l'un de l'autre, sans l'usure du quotidien comme un lien indéfectible qui n'a laissé de place pour aucun autre amour. C'est aussi une ode à l'amour absolu entre un frère et une soeur, unis dans leur résistance face à la violence du père et profondément liés jusqu'à leur mort.
Encore une fois, Cathy Galliègue m'a émue, m'a fait aussi sourire parfois; cette belle histoire d'amour, lumineuse malgré la solitude physique des deux personnages, réchauffés par ce sentiment profond qui ne les a jamais quittés, rend à la vieillesse toute son humanité malgré la maladie et l'usure du corps.
#Làoùmurmurelevent #NetGalleyFrance
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Ils se nomment Gabin, Solange, Clovis ou Riton, Adèle ou Lison, une fois que vous les aurez rencontrés vous ne les oublirez plus jamais.

Pourtant, Gabin oublie lui. Au seuil de sa vieillesse, le majordome éternel célibataire est revenu dans son Jura natal. Il voulait se rapprocher de la Petite, celle qui a hanté ses nuits et ses jours, mais aujourd'hui, alors qu'elle est si proche, il oublie. La vie, les souvenirs, les moments heureux et les autres plus compliqués.

Solange est restée seule dans la maison d'enfance, celle de la mère douce et soumise à la violence du père. Celle du père, mauvais, violent, amer et sanguin. Celle du frère, Clovis, éternel célibataire comme elle et qui l'a abandonnée pour le voyage sans retour depuis un mois déjà.

Cette nuit, Solange a chuté et se retrouve au sol, dans le froid, simplement réchauffée par son fidèle chat. Une nuit de souvenirs et de rendez-vous manqués, une nuit d'amour et de rupture, de regrets et de sanglots, d'amertume et de chagrin de ce qui a été, ce qui aurait pu être.
Au petit matin, Gabin et sa mémoire qui flanche font la nique à cet alzeihmer qui le perturbe tant. Il décide de monter vers le lac, vers la combe, vers le Cul-de-sac, la ferme où se trouve La Petite, sa Solange. Parce que l'amour, quel que soit votre âge, est plus fort que tout.

Les souvenirs s'entrechoquent dans sa mémoire défaillante, mais l'amour fait émerger des fulgurances, réminiscences d'un passé heureux.

Et les voilà, chacun de son côté, au seuil de leur vie.
Une nuit sur le sol de sa maison pour elle...
Des heures au froid sur un cailloux au bord du lac pour lui...
Deux amoureux que le temps et la distance, les exigences d'un père, l'amour exclusif d'une mère, n'ont jamais véritablement éloignés.

Un roman que j'ai eu du mal à poser à 2h cette nuit. Mais dès ce matin j'ai eu envie de les suivre, triste de ces vies manquées, de cette mémoire qui s'enfuit, ce temps perdu, mais dans l'attente de quelque chose tant ces mots, ces pages, ces personnages sont attachants, émouvants, sensibles, fiers.

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J'avais déjà lu un des romans de Cathy Galliègue par " Et boire ma vie jusqu' à l'oubli " que j'avais littéralement adoré. On y retrouve un thème cher à l'auteure qui est celui du passé et des souvenirs enfouis.
Dans ce roman, le sujet porte sur l'histoire de Gabin frappé par la maladie d' Alzheimer qui tente de retrouver le chemin celui du Cul-du-sac, la Combe, la ferme de Solange.
Solange est seule dans sa maison avec la compagnie de son chat " P'tite merde " mais un soir elle chute en bas de son escalier. Elle attend désespérément que quelqu'un vienne la secourir…
" Elle habite un non-lieu, maintenant qu'elle y est seule. Elle se force à se mettre à table, midi et soir, mais l'appétit n'y est plus. Elle se force, parce que le Riton lui a dit : " Faut pas se laisser aller, ma p'tite Solange, faut manger, surtout par ce froid. "
Cathy Galliègue au fil des pages retrace les souvenirs de Gabin et de Solange en racontant leur jeunesse et leur vieillesse. le monde rural est très bien dépeint : le travail de la terre va peser sur la vie des protagonistes. Dans ce récit, il est aussi question de la violence du père de Solange.

« Là où murmure le vent » est un de ces romans qui donnent un rôle aux lieux. Ici, c'est le Haut-Jura et ses paysages époustouflants. Comme les personnages, tout semble aride et froid mais l'auteure a su avec ses mots et son style discret réchauffer le temps et les épidermes. Et pourtant qu'il a été dur le chemin de Gabin et de Solange ! Cathy Galliègue se fait l'interprète de ces deux vies en fin de parcours.
Cela peut paraître triste mais au final, des instants de grâce montrent bien que l'amour parvient à amoindrir les difficultés. Encore faut-il que les êtres aient le courage pour affronter les aléas de toute une vie. L'auteure expose les pensées de chacun et les souvenirs de l'un font écho aux réminiscences de l'autre. Ce lien indéfectible s'est tissé dans une nature abrupte mais belle.
L'amour pour une personne est mis dans ce livre en parallèle à l'attachement pour une région. Comme dans la vraie vie finalement ! le talent de Cathy Galliègue est de faire d'une fiction assez cruelle, une ode à la vie. Et on y croit fortement.

« Là où murmure le vent » est une lecture pleine d'émotions et qui se lit avidement. Merci Cathy pour tes mots empreints de poésie et d'amour.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
tu avais compris qu’avec Solange, le schéma serait différent. Il l’était depuis le début, et après toutes ces années, le désir originel, passionnel avait résisté à l’emprise du temps en reposant sur du vent. Ce n’est pas rien, le vent. On ne le voit pas, mais il est là, on le sent dans les cheveux, sur la peau, contre la paume quand, en voiture, on sort la main par la vitre et que l’on joue avec lui à qui sera le plus fort. C’est toujours lui le plus fort. Un amour qui repose sur du vent a de bonnes chances de résister à tous les temps. Mais enfermez-le dans une maison, dans un appartement, derrière des fenêtres étanches, promenez-le, le samedi, dans des magasins d’ameublement, installez-le à heure fixe devant la télévision, offrez-lui un pyjama, un fer à repasser, des chemises amidonnées, et, au matin, après des nuits de plus en plus sages, vous retrouverez votre lit à peu près dans le même état que la veille, quand vous vous y êtes couchés. L’amour n’aura peut-être pas quitté le confort rassurant de la rengaine quotidienne, mais il roupillera tranquille sur son coussin, se dégourdira un peu les pattes, pas trop loin de sa gamelle, et lèvera un œil blasé mais satisfait en se faisant caresser le ventre. À la fougue ardente, il préférera la paresse ronronnante, estimant que les débuts ne sont pas faits pour durer.
p126
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Pourquoi Mardi s'appelait-il Mardi, d'abord ? C'est Gabin qui le premier posa la question à Lison.
A cette époque-là, les choses étaient différentes, lui avait-elle expliqué, et, quand il est venu au monde, que son père est allé le déclarer à l'état civil, complètement beurré après avoir fêté la naissance de son fils, et qu'on lui a demandé quel était le prénom de l'enfant, il s'est gratté le front, bien embarrassé et, voyant au-dessus du comptoir le grand calendrier accroché au mur, il avait fermé un oeil pour décrypter ce qui était écrit dessus.
"Va pour Mardi !"
(p. 66)
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(...) il n'était pas rare que le ton monte quand sa mère se permettait encore de lui donner son avis sur la situation, tout en l'agrémentant de suffisamment de sourires inquiets pour qu'il s'interdise de la remettre à sa place de mère face à un adulte.
(p. 215)
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Elle a vécu dans la résignation douce, sans colère, sans rébellion, et surtout, sans ressentiment, qu'elle appelle le 'rance sentiment', on ne fait rien de bon avec ça dans le ventre.
Elle n'a même pas haï son père, mais, devenue vieille, elle s'est autorisée à admettre qu'il avait été un sale con. (...) Il trimballait la mine renfrognée de ceux qui se demandent, chaque jour, sur qui ils vont bien pouvoir se délester de ce que l'orgueil les empêche d'identifier comme de la tristesse.
(p. 38)
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[Il était] fatigué de se retrouver inlassablement dans ce décor sans surprise, fatigué d'être dépossédé de son histoire, pleinement conscient, à ce moment, d'être en train de perdre la boule, fatigué de chercher, à s'en taper la tête contre les murs, fatigué de ce cerveau qui l'autorisait à se souvenir de l'endroit où il était d'usage de pisser mais refusait obstinément de répondre à cette question qui le torturait depuis des jours, ou peut-être bien des semaines : 'Où elle est la petite ? Et qui est-elle ?'
(p. 16-17)
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Videos de Cathy Galliègue (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cathy Galliègue
Après des débuts professionnels dans le monde scientifique, en passant par la télévision en tant que présentatrice sur la chaîne de télévision Guyane 1ère, Cathy Galliègue se consacre désormais à l'écriture.
L'occasion de découvrir son profil atypique en vidéo !
Pour découvrir son dernier ouvrage, Contre nature, aux éditions du Seuil, c'est par ici : https://bit.ly/3aTdWYw
#CathyGalliegue #Roman #Litterature #LitteratureEtrangere #ParolesdAuteurs #interviewGibert #GibertMonLibraire #EditionsduSeuil
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