De mal à personne me laissera d'abord le souvenir d'un joli cadeau reçu dans le cadre de Masse critique, cadeau pour lequel j'adresse un grand merci à Babélio et aux éditions
Presses de la Cité.
Dans un deuxième temps, je garderai de cette lecture le sentiment d'avoir été surprise: alors que je m'attendais à un polar au suspense haletant, ce n'est pas l'intrigue qui m'a le plus intéressée.
Nous sommes en 1920. Firmin Dutart, riche industriel lyonnais, est retrouvé assassiné à l'arme blanche dans la cour d'un grand hôtel de la capitale des Gaules. le commissaire Kolvair et le professeur Salacan sont chargés de l'enquête. Très vite, il s'avère que le meurtrier pourrait être un enfant.
L'assassiné n'étant pas, c'est le moins qu'on puisse dire, très sympathique, je n'ai pas trouvé que c'était la découverte de son assassin qui était la plus intéressante. Comme l'auteur le dit, le statut de victime ne rend pas l'âme plus jolie...
Non, ce qui m'a plu, c'est d'abord l'ambiance du début du XXème siècle à Lyon, l'époque des Brigades du Tigre, auxquelles il est d'ailleurs fait allusion à plusieurs reprises: on est alors juste après la première guerre mondiale, qui a laissé des séquelles très présentes, notamment chez Kolvair, amputé à cette époque, et au tout début, passionnant, de la police scientifique. Les expertises criminologiques, les analyses génétiques en sont encore aux balbutiements et aux mains de passionnés qui pressentent que leur spécialité pourrait révolutionner la résolution des futures énigmes judiciaires.
C'est aussi l'époque où l'on réfléchit à la justice des mineurs. La découverte des centres de détention pour mineurs est terrifiante.
Le plus de cette enquête policière réside aussi, selon moi, dans la richesse des personnages. La psychologie de chacun est approfondie, les relations entre les uns et les autres sont intéressantes, tout en finesse pour ce qui est de celle qui réunit Kolvair et Bianca, tous deux blessés par la vie.
Bref... si, néanmoins, l'écriture un peu "tarabiscotée" de l'auteur m'a parfois un peu déroutée, ce n'est qu'un détail qui ne m'a pas empêchée de dévorer ce livre d'une traite!...