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EAN : 9782266218672
96 pages
Pocket (10/01/2013)
3.13/5   84 notes
Résumé :
« Le foot me rend malade mais je regarde quand même : c'est comme les fesses, on peut pas s'en empêcher. Je suis un passionné que voulez-vous. Chaque année, je me tiens au garde-à-vous des grands rendez-vous européens, avec une sourde haine contre les Ritals (l'italien est truqueur), les Rosbifs (jeu engagé mais énervant, on ne sait pas pourquoi) et surtout les Chleuh (au-delà du souvenir de la finale honteuse contre le Bayern Munich, c'est la corporation entière qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,13

sur 84 notes
Les Verts, à la vie, à la mort !
En consultant la bibliographie de Caryl Ferey, j'ai été interpellée par ce titre. J'ai découvert le foot au début des années 70 notamment à travers les exploits des Verts de l'AS St Etienne (l'ASSE restant mon club de coeur) ! Aussi j'étais curieuse de lire ce court roman dont la tonalité très noire tranche avec la belle couleur des maillots des joueurs.
Le protagoniste –dont on apprendra à la toute fin qu'il s'appelle Michel (nom de famille, Guichard, je parie que ce n'est pas un hasard !)- est lui aussi fan de St-Ė. et il est resté plus ou moins scotché à la grande équipe, celle de 1976. Mais cela ne l'empêche pas de suivre de très près son club qui vient, lorsque s'ouvre le livre, de remonter en première division. Michel est interdit de stade, aussi il suit les matchs devant son petit écran accompagné de litres de bière et de son chien Janvion. Il déteste toutes les autres équipes, je vous épargne les épithètes dont il affuble les strasbourgeois, les marseillais et les auxerrois pour ne citer qu'eux ! Les soirs de match, Michel ne peut s'empêcher de suivre une femme (qu'il choisit vieille et prétenduement fortunée), qu'il associe à un joueur d'une équipe honnie, et de la tuer avant de la cambrioler (à moins que ce soit l'inverse). Une façon comme une autre d'évacuer la tension provoquée par 90 minutes de foot ! Mais, voici qu'un matin, il se sent bizarre au réveil : il ne sent plus rien… Puis, il perd l'ouie… Bah, tant qu'il peut continuer à voir, notamment les matches, il n'y a pas péril en la demeure !
Ce livre m'a bien fait rire, même si le sujet est tragique. Cet anti héros est épouvantable : raciste, xénophobe, mysogine, d'une violence inouïe, totalement barré… Mais drôlissime !
Le foot rend fou, Michel en est la preuve !!
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L'A.S. Saint-Étienne, c'est toute la vie de Michel Guichard. Et quand je dis toute la vie, ce n'est pas juste qu'il fréquente les stades deux fois par mois (d'ailleurs, il a été interdit à vie de stade). Non, la semaine est passée à analyser le prochain match du week-end, toutes ses expressions de la vie courante sont tirées du football (« rentrer au vestiaire » = rentrer à la maison, « lui tirer un pénalty » = lui donner un coup de pied, …) et toutes les personnes qu'il croise dans la rue sont automatiquement associées à un joueur de foot en fonction du physique.

Une passion aussi envahissante n'est pas sans laisser quelques traces : aucune vie sociale, sans parler d'un travail. Michel survit donc en assassinant les petites vieilles qui ont le malheur de ressembler un peu trop à un ancien bourreau des Stéphanois, pour voler leurs économies. Mais après chaque meurtre, un des cinq sens lui est aussitôt enlevé. Jusqu'à quand pourra-t-il mener cette vie sans perdre sa passion ?

Ce petit roman m'a permis de passer agréablement le temps lors d'un trajet d'une heure. Il est très noir, avec le pire (meilleur?) anti-héros qu'il m'ait été donné de rencontrer : complètement cinglé, raciste, misogyne, meurtrier, violent avec son chien, … difficile de lui trouver la moindre qualité ! L'histoire est tout de même racontée avec beaucoup d'humour (noir aussi, forcément), et la vie quotidienne racontée avec le vocabulaire footballistique et la grande histoire de l'ASSE est assez irrésistible, si l'on est pas allergique à ce sport.
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Ultime lecture de 2020, une courte histoire bien noire signée Caryl Férey, un "délire" comme le dit lui-même l'auteur...

Michel vit à Saint Etienne, et supporte assidûment les verts : il a même appelé son chien Janvion ! le problème, c'est, qu'au-delà d'être antipathique au possible, il a la fâcheuse habitude de dépouiller de vieilles dames... y compris de leur vie. Or, voilà qu'à chaque nouveau meurtre, il perd un des cinq sens...

"Raclée de verts" est un roman à l'humour très noir, bourré de références footballistiques qui ravira les amateurs (dont je fais partie). Un coup de tête rageur dans les filets du politiquement correct !
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Imaginez un supporter de Saint-Etienne tueur en série qui perd un de ses cinq sens à chaque assassinat. Imaginez pour compléter le tableau que ce supporter est un vrai de vrai, du genre bedonnant, alcoolique, totalement abruti, raciste, interdit à vie de stade et se baladant continuellement en short avec des chaussures de foot aux pieds. Il a chien qu'il a appelé Janvion (nom d'un ancien défenseur des verts) et à chaque fois qu'il s'acharne sur une victime, il voit en elle un célèbre footeux ayant affronté son club chéri. Un peu cintré le monsieur, c'est le moins que l'on puisse dire.

Mieux vaut connaître le football et l'histoire de Saint-Etienne pour apprécier ce texte à sa juste valeur. Si ce n'est pas le cas, vous y trouverez néanmoins votre compte tant la pochade est énorme et tragiquement drôle. Par contre, si vous cherchez la finesse et la légèreté, vous pouvez passer votre chemin.

Un petit roman qui se lit en une heure dans lequel l'auteur s'est à l'évidence fait plaisir. D'ailleurs il ne le nie pas sur la quatrième de couverture : « Un délire qui, personnellement, m'a permis d'écrire en pleurant (de rire face à la connerie du personnage). » Pour le lecteur, un bon moment de détente, rien de plus. C'est un peu ce que je reproche à beaucoup de polars : ça se lit vite et bien mais au final il n'en reste pas grand-chose une fois la dernière page tournée (pas taper, j'ai écrit « beaucoup de polars » pas « tous les polars », je sais que certains sont inoubliables, je commence à peine à défricher le terrain).



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Notre narrateur, Michel Guichard, 39 ans, vit à Saint-Etienne. Serait-il de la famille du célèbre Geoffroy Guichard ? Toujours est-il que c'est un fervent supporter de l'équipe de football de la ville, l'ASSE. Il vit avec son chien (baptisé Janvion, en hommage au célèbre défenseur de l'ASSE dans les années 70-80), et son passe-temps favori est bien particulier : étrangler des femmes avant de les dépouiller de leurs objets de valeur. Ben quoi ? C'est une distraction comme une autre, non ? Qu'y a-t-il de gênant la-dedans ?

J'ai déniché ce petit récit tout à fait par hasard : mon mari a acheté un lot de livres de cuisine aux enchères, et parmi eux, se cachait « Raclée de verts ». Je connais Caryl, mais sous un autre angle que la satire délirante que j'ai découvert ici ! Un polar avec le football en toile de fond, on peut dire que c'est original.

Je ne suis pas fan de foot, mais bon, habitant dans la Loire et travaillant à Saint-Étienne, à moins d'avoir des oeillères, on trempe dans le foot, sans forcément le vouloir. Et heureusement, car du coup, je me suis sentie proche de Michel, et j'ai pu apprécier le récit à sa juste valeur. Les références à certains matches mythiques des Verts sont nombreuses. Michel est le parfait supporter, qui ne vit que pour son équipe. Un peu trop d'ailleurs, puisqu'il est carrément interdit de match à vie ! Sa passion l'empêche de travailler, il doit donc subvenir à ses besoins d'une autre manière.

« Par la fenêtre du salon, le soleil décline tel un sportif passé la trentaine. Je regarde ma montre à quartz tandis que mon adversaire s'accroche désespérément à mon maillot Manufrance : huit heures vingt-cinq.

– Bon Dieu, Janvion ! On va être en retard pour le coup d'envoi ! Ah nom de Dieu !

Pressé par le temps et la force de mes fameux triceps, j'étrangle les quatre-vingt-six ans de mon adversaire dans les rideaux. »

La plume de Caryl est absolument délicieuse dans ce récit : déjantée, vive, à l'humour noir, et à l'imagination débordante ! Car à chaque fois que Gérard tue, un truc se passe. Quoi ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire, mais c'est tout simplement effrayant ! D'autant que Gérard aurait pu s'arrêter avant d'arriver au pied du mur !

J'ai juste adoré ce livre, c'est une petite pépite que l'on est content d'avoir sous les yeux. Dévoré d'un trait une fin d'après-midi à la plage, j'ai passé ma lecture à glousser et à rire. Je pense que mes voisins de serviette ont du me prendre pour une dingue. Il y en a quand même un qui m'a demandé le titre du bouquin que je trouvais si drôle pour aller l'acheter !

J'ai découvert une autre facette de Caryl, bien loin de ce qu'il nous habitue avec ses romans. Une parenthèse fabuleuse. Il mélange savamment le foot, le crime et le surnaturel.

La seule chose que je regrette, c'est que le résumé en dit trop, beaucoup trop. Pour le coup, je suis ravie de ne l'avoir pas lu avant d'attaquer cette lecture, ouf !

Un roman court, sortant totalement des sentiers battus, hyper original, drôle, à réserver aux amateurs de foot et encore plus aux supporters des Verts. Un régal !

« Saint-Etienne reçoit le soi-disant roi des animaux, Lyon, pour un derby qui me fait dresser les poils du bazar. C'est aujourd'hui samedi : la dramatique de football se jouant à vingt heures trente, Janvion et moi profitons de la matinée pour nous dégourdir les poteaux avant la rencontre. »

#Racléedeverts #CarylFerey #Pocket
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Le foot me rend malade mais je regarde quand même : c'est comme les fesses des femmes, on peut pas s'en empêcher. Je suis un passionné. Chaque année, je me tiens au garde-à-vous des grands rendez-vous européens, avec une sourde haine contre les Ritals (l'Italien est truqueur), les Rosbifs (jeu engagé mais énervant, on sait pas pourquoi) et surtout les Chleuhs (au-delà du souvenir de la finale honteuse contre le Bayern Munich, c'est la corporation entière qui dérange : un bon club chleuh est un club mort).
En ce qui concerne les autres pays, ça va - généralement, on gagne."
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A minuit, Janvion dégringole le premier dans la cheminée. Il faut dire que je l'ai moi-même précipité. Son vieux corps a dû faire des bruits rigolos en cognant contre les parois de la conduite mais, malheureusement, je ne l'entends point.
Je m'y laisse choir à mon tour, non sans avoir vérifié avec ma lampe torche que Janvion a déguerpi des cendres froides. Doté d'un certain embonpoint, j'éprouve quelque mal à me glisser dans la cheminée, si bien que je tombe sur le derrière.
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Par la fenêtre du salon, le soleil décline tel un sportif passé la trentaine. Je regarde ma montre à quartz tandis que mon adversaire s’accroche désespérément à mon maillot Manufrance : huit heures vingt-cinq.

– Bon Dieu, Janvion ! On va être en retard pour le coup d’envoi ! Ah nom de Dieu !

Pressé par le temps et la force de mes fameux triceps, j’étrangle les quatre-vingt-six ans de mon adversaire dans les rideaux.
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Comme tous les gens de ma génération, mon premier traumatisme date de ce jour maudit de mai 1976 où les fameux poteaux carrés de Glasgow ont ruiné tout idéal de justice dans le monde.
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Saint-Etienne reçoit le soi-disant roi des animaux, Lyon, pour un derby qui me fait dresser les poils du bazar. C’est aujourd’hui samedi : la dramatique de football se jouant à vingt heures trente, Janvion et moi profitons de la matinée pour nous dégourdir les poteaux avant la rencontre.
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Vidéo de Caryl Férey
Explorez les secrets de l'écriture avec Caryl Férey, Vincent Hauuy, Olivier Paquet, Joëlle Wintreber, et Patrick K. Dewdney. Plongez dans les conseils d'auteurs , du travail acharné à la création de mondes littéraires. Découvrez l'importance de la lecture, de l'expérience personnelle, et des cinq sens dans la création d'une écriture riche et immersive. Un voyage captivant dans l'artisanat de l'écriture !
Version intégrale de la vidéo : https://youtu.be/dITmPEz5aOk
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
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