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EAN : 9782262069650
464 pages
Perrin (29/09/2016)
3.7/5   43 notes
Résumé :

- Pourquoi, depuis quarante ans, la France traverse-t-elle une crise politique, sociale et morale sans précédent ?
- Comment sont advenus le règne de l'idéologie, le déni du réel, la trahison du peuple par les élites ?
- Et nous faut-il nous résigner au déclin ?

Pour répondre à ces questions cardinales et découvrir le pouvoir de l'intérieur, voici le livre tant attendu de Patrick Buisson, le conseiller privilégié et controvers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Paru en 2016, « La cause du peuple » a défrayé les chroniques médiatiques du moment. Patrick Buisson y dresse un bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy depuis son poste de conseiller du président. Il répond à la polémique née après la révélation des enregistrements « clandestins » que l'auteur a réalisés à l'Elysée. le livre dépasse (et de loin) les commentaires médiatiques et les petites phrases assassines extraites de l'ouvrage.
Patrick Buisson présente un tableau, sans complaisance de la maison France. Il analyse les causes des faiblesses françaises et resitue les difficultés dans le temps. Son érudition et son écriture, travaillée et très littéraire, oeuvrent à aiguiser l'intérêt du lecteur. le livre se lit à plusieurs niveaux. La démonstration de Patrick Buisson est organisée en plusieurs strates qui permettent les reprises et les approfondissements de l'argumentation.
L'auteur est monarchiste légitimiste, catholique (opposé à Vatican II), connu pour ses positions antilibérales, antimondialistes, et antimodernistes.
Patrick Buisson dresse des portraits sans concession du président, des ministres… Il rapporte des propos, parfois sidérants, propres à renforcer le « doute » sur la qualité du personnel politique et ses capacités à diriger, à décider (à penser ?). Mais le livre n'est pas qu'une réponse à la polémique née de la défaite aux élections présidentielles, il dépasse le constat et la peinture d'un monde politique qui ne connaît pas le « peuple ». le livre est brillant, les références littéraires sont nombreuses de Maurice Barrés, Charles Maurras, Carl Schmitt… à Jean Claude Michéa, Marcel Gauchet, Gramsci… L'auteur est historien et sa démonstration puise dans un cadre historique élargi. Ce qui lui permet de dénoncer l'abandon des frontières, de l'identité nationale et des traditions. L'hostilité actuelle envers la mondialisation, le rejet du libéralisme, les réactions des conservateurs au mariage pour tous… sont, pour Patrick Buisson, autant de signes favorables à un retour aux fondamentaux qui ont construit la France. … le déclassement du milieu rural et des régions périphérique, les difficultés européennes à contrôler les flux migratoires sont autant de sujets sensibles qui peuvent trouver écho dans l'actualité. Il voit juste quand il analyse le dévoiement de la démocratie sous la Vème République qui envoie à l'Assemblée Nationale une majorité écrasante qui repose sur une minorité d'électeurs votants (et très réduite quant au nombre d'inscrits).
Car là est la grande force du livre, si le lecteur est emporté par l'argumentation, le recul et la critique sont indispensables. le raisonnement fonctionne comme une machine bien huilée, une démarche qui ramène le lecteur à un passé prérévolutionnaire (celui de 1789). Mais la République est-elle hermétique à la démocratie ? Seul le monarque peut-il diriger pour le bien de tous en arbitrant du haut de son trône ?
Quelques questions demeurent cependant. L'auteur s'explique (assez rapidement) sur les enregistrements « clandestins ». Il ne s'étend pas sur les raisons et les circonstances qui ont amené Nicolas Sarkozy à le nommer conseiller, ni sur les motivations qui l'ont poussé à demeurer conseiller à l'Elysée jusqu'à la défaite de 2012.
Au final, « la cause du peuple » est un livre qui a du souffle. Ses arguments répondent à des thèmes d'actualité et une habile (et fine) présentation amène à des positions politiques qui restent controversées (pour le moins) aujourd'hui.
Mais il doit être bien difficile de rester optimiste dans une société et un pays si peu conformes aux principes et idéal développés dans le livre.




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Dans un style élégant et recherché, Patrick Buisson toujours avec beaucoup de finesse nous offre une leçon. Un cours magistral de science politique, de droit constitutionnel et d'histoire réunis. Sans jamais être pédant et avec, souvent, force humour il nous fait regretter que son ouvrage soit aussi court.
Merci pour ce grand moment...
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Il y a des livres qui vous mettent dans une posture de renaissance, de combat, d'amour inconditionnel à votre patrie. le livre de Patrick Buisson en fait parti, par son style brillant, par sa justesse dans l'analyse politique. Je viens juste de finir ce livre qui respire l'amour de la France. le phrasé y est manié avec beaucoup de talent pour faire un bilan plus que catastrophique de notre pays, mais avec de l'espoir dans sa conclusion. A ceux qui aiment profondément la France et aux autres qui se sentent perdu(e)s dans ce chaos actuel. Ce livre vous (re)donnera goût à aimer votre pays et à j'espère se battre pour la survie de la France.
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J'ai commencé le livre de Buisson juste pour y jeter un coup d'oeil et je n'ai plus réussi à le lâcher. Ce livre est bien plus qu'un plongeon dans la vie people de Sarkozy. C'est un excellent essai avec des citations allant de Michéa à Murray en passant par Maurras.
J'ai découvert un érudit et un penseur de grande qualité. Je le recommande vivement!
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Au delà des anecdotes qu'il nous conte, lesquelles amusent, si l'on s'en tient à une lecture superficielle, et se révèlent consternantes, lorsqu'on les médite, l'auteur nous livre sa vision du monde. Il a choisi son camp, celui des conservateurs, voire des réactionnaires, et le revendique. Je n'y vois aucun inconvénient, bien au contraire, sauf lorsque je lis les pages qu'il consacre à l'Algérie et à De Gaulle. Non, ces pages-là, je n'ai pu les lire sans irritation, tant elles me paraissent empreintes d'idées fausses. J'en suis d'autant plus navré que cet essai constitue un témoignage important d'un point de vue historique, et que Buisson est un homme d'une grande intelligence. Au fait, est-il croyable lorsqu'il nous présente un Nicolas Sarkozy partageant ses répulsions antigaullistes ? Après tout, ce ne serait pas si étonnant, étant donné la politique qu'il a menée...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Avec la financiarisation du capitalisme, la mentalité économique que stigmatise Pasolini a si bien progressé qu’elle a fini par étendre la logique de la marchandise à la sphère non marchande des activités humaines. Pour ce faire, elle s’attaque à tout ce qui peu ou prou forme un écran entre le désir de l’individu isolé et le marché unifié qui aspire désormais à organiser la totalité de son existence. ‘’L’économie transforme le monde, constate Guy Debord, mais le transforme seulement en monde de l’économie.’’ En ce sens, le néolibéralisme est bien une forme économique du totalitarisme, tout comme le nazisme et le communisme en ont été au XX e siècle les formes politiques. Comme eux, il a pour projet l’utopie d’un ‘’homme nouveau’’, qu’il soit le produit d’une manipulation psychologique ou biologique, d’un reformatage médiatico-publicitaire ou d’une expérimentation en laboratoire. Car, pour bien fonctionner, l’économie de la cupidité a besoin d’une nouvelle humanité exclusivement mue par le désir du consommateur et la raison du technicien. C’est pourquoi elle s’attache à produire en série cet homo oeconomicus libéré de toute appartenance ou attache symbolique et, demain, émancipé des limites physiologiques qui fixaient jusqu’ici sa condition.

La droite française n’a pas pris le chemin de Pasolini. Aujourd’hui encore, elle veut croire que le libéralisme n’est qu’un mode d’organisation de l’économie. Le meilleur et le plus efficace, celui dont on peut attendre croissance, emplois, création et partage de richesses. A aucun moment, elle n’a voulu prendre en compte les conséquences que pouvait avoir sur les rapports sociaux tout autant que sur les comportements individuels le passage du libéralisme restreint au libéralisme généralisé, principale caractéristique du monde contemporain. Pas plus qu’elle n’a voulu voir qu’en changeant de nature, le capitalisme s’emploie à liquider toutes les valeurs altruistes et sacrificielles, qu’elles soient commandées par la foi en une autre vie ou par des finalités profanes, pour laisser place à la tyrannie des désirs instables. C’est donc un enjeu de civilisation que porte le débat sur le libéralisme et la mondialisation
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En inventant le gouvernement par la télévision, en consacrant l'abaissement de la chose publique au rang d'un artefact de la publicité, Kennedy s'est assuré d'une innombrable postérité dont les imitations plus ou moins réussies jalonnent l'histoire politique du dernier demi-siècle. La présidence de Bill Clinton au cours de la décennie 1990-2000, en demeure incontestablement la version la plus élaborée et la plus connue. Elle fait irrémissiblement penser à la sentence oraculaire de Hegel complétée par Karl Marx dans "Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte" : "Les grands faits et les grands personnages se produisent pour ainsi dire, deux fois. La première fois, comme tragédie et la seconde, comme farce." Aussi, le destin de Clinton, qui a fait de sa rencontre avec JFK à l'été 1963 le catalyseur de son entrée en politique, ne butera-t-il pas sur les balles d'un tueur à Dallas, mais sur les lèvres d'une stagiaire à la Maison Blanche.
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"La mort du père
Toute la littérature engagée de l'époque établit un lien systémique entre l'ordre patriarcal et l'ordre politique. Rejeter la "religion archaïque du père", l'hégémonie du " despote paternel" représente la meilleure façon de s'attaquer aux fondements mêmes du pouvoir, ainsi que le résume la sociologue Evelyne Sullerot: "La société sans pères à créer doit être une société de liberté (....) dans laquelle les adolescents prennent la parole, eux qui représentent demain se faisant, et imposent silence aux "vieux", à ceux qui prétendent savoir, enseigner, commander, gouverner, aux pères, aux profs, aux ministres, et aux Vieux par excellence, le général de Gaulle.". Le "premier des Français" aura beau, le 30 mai 1968, dans une fameuse allocution radiodiffusée, siffler la fin de la récréation, rameuter la "France profonde" avec les mâles accents d'un chef de guerre, brandir les attributs de la légitimité, mettre en déroute les apprentis insurgés, ce sera bel et bien la dernière fois que la voix du père se fera entendre et imposera son autorité à la nation tout entière. Après, selon le mot de Philippe Muray, viendra le temps des "papas poussettes".
(...)
Au bout du compte, la postmodernité se réduira à un vaste processus visant à délégitimer, décrédibiliser et destituer tout rapport à la transcendance et à l'immatériel; bref, à ébranler et annihiler les valeurs qui déterminaient un individu à agir indépendamment de la stricte rationalité comptable. Quoi de plus absurde, en effet, que la coutume, le sacré, la tradition qui, tous, énonçaient la loi du père ? Le défi de l'homme postmoderne sera à vouloir affronter le monde sans la protection du roi, prêtre, du soldat et autres figures à l'ombre titulaire desquelles les générations précédentes s'étaient, des siècles durant, abritées.
Par-delà la crise de la représentation de la masculinité,c'est l'autorité qui n'est plus acceptée."
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2009 - 250 000 nouveaux immigrés sous Sarkozy
"Pour la France des plans sociaux, les déclarations de cet acabit faisaient désormais l'effet d'une insupportable provocation. L'immigration ne lui apparaissait plus comme une fatalité ou une laxité, mais comme un plan concerté, une forme de délocalisation à domicile quand l'outil de travail, pour une raison ou pour une autre, n'était pas exportable. Elle en imputait quasi exclusivement la responsabilité au patronat, à l'oligarchie financière et à ses représentants dans la l'appareil d’État. A ses yeux, l'économie comptable du phénomène n'avait plus aucun secret : le recours à la main-d’œuvre d'immigrée créait un profit qui allait essentiellement aux entreprises (bas salaires, restauration des marges, désyndicalisation du salariat), et les coûts sociaux (santé, logement, aides et prestations sociales) de cette main-d’œuvre étaient à la charge de la collectivité. Toute la "France d'en bas" l'avait compris et ne tolérait plus qu'on cherchât à l'abuser sous le couvert d'une pseudo expertise."
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Depuis l’ouvrage du politologue américain Benjamin Barber, l’« ethos infantiliste» du capitalisme n’a plus de mystère. Il tient dans le comportement qui substitue le présent atemporel à la temporalité, l’élan à la réflexion, les images aux mots, le facile au difficile, le plaisir au bonheur et, partant, l’égoïsme à l’altruisme, le droit à l’obligation, le narcissisme à la sociabilité. En dernière analyse, on dira qu’il se fonde sur le rejet de toute ascèse, de toute discipline personnelle semblable en cela aux programmes miracles des charlatans qui promettent la perte de poids sans régime et un corps d’athlète sans le moindre exercice.

http://www.babelio.com/livres/Barber-Comment-le-capitalisme-nous-infantilise/91523
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Vidéo de Patrick Buisson
La société française et ses valeurs ont-elles été détruites par la modernité ? C'est la thèse de « La fin du monde », livre publié chez Albin Michel, dans lequel Patrick Buisson assure que la France catholique et paysanne s'est désagrégée au profit du libéralisme social et économique.
Du concile Vatican II en 1965 aux événements de Mai 68, Patrick Buisson fait l'éloge d'une France forte de valeurs chrétiennes, patriarcales et communautaires, et se désole de les voir progressivement mises à mal pêle-mêle par la modernité, le féminisme ou la technologie.
Une condamnation du progrès social qui a parcouru la deuxième moitié du XXe siècle, de l'élévation du niveau de vie des Français, aux avancées du droit des femmes, à laquelle Marlène Schiappa répond en deuxième partie d'émission.
L'invité des Matins de France Culture. Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 20 Mai 2021) Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
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