Un roman pas désagréable.
Un écrivain quitte tout et part à Saïgon pour retrouver une femme inconnue dont il a vu la photo sur un journal. Là, des intrigues se jouent, ça tourne au polar, sur fond de guerre d'Indochine.
On se laisse prendre au jeu. Dire qu'on s'en souviendra longtemps, ça c'est autre chose.
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S’il était devenu écrivain, n’était-ce pas parce que les couleurs de la réalité lui paraissaient trop ternes ? Alors, il consacrait l’essentiel de son temps à en inventer de nouvelles qui, si elles n’étaient pas nécessairement plus belles, lui convenaient mieux.
La raison lui soufflait qu’en l’occurrence il jouait avec le feu. Pourtant : « Je ne suis pas disposé à écouter cette bavarde timorée qui ne m’offre d’autre perspective que l’ennui. Et puisque la mort est l’aboutissement de tout chemin, je suis prêt à aller au-devant de la mienne pour autant qu’elle soit radieuse et folle ! »
Efficaces ? Elles le sont, oui. Sur le papier ! Seulement, dans la réalité des faits, elles n’ont jamais empêché le Viêt-minh de se glisser entre les mailles du filet et de frapper là où il l’avait décidé. Nos « sages » officiers ont confié la garde de chaque tour à deux troufions, vietnamiens de préférence. Dès la tombée de la nuit, ceux-ci attendent les premières lueurs du jour avec la peur au ventre parce qu’il ne se passe pas une nuit sans que les troupes de Giap prennent d’assaut deux ou trois de ces espèces de miradors. Bien sûr, des voitures blindées patrouillent en permanence tout au long de cette ligne de défense, mais le Viêt-minh ne se montre jamais quand elles évoluent dans le secteur qu’il a décidé d’attaquer. Il déclenche toujours ses opérations quand elles sont loin et que les pauvres diables se trouvent livrés à eux-mêmes.
— Je t’aime.
C’étaient les premiers mots qu’elle prononçait, tous les matins sans exception. Il la considéra longuement après leur étreinte. Son regard était sans voile. Son sourire, limpide et serein. Il réalisa qu’il avait tort de s’inquiéter pour elle. Contrairement à lui, elle avait déjà tourné la page. Contrairement à lui, elle n’avait jamais perdu son innocence. Elle était déjà entièrement tournée vers l’avenir. Un avenir qu’elle désirait bâtir avec son soutien.
À ce qu’on raconte, les Vietnamiennes ne fraient pas avec nous, Occidentaux. Je parle des filles sérieuses, bien sûr. Aux yeux des autochtones – même de ceux qui sont acquis à la cause de la France –, une Viet qui se promène au bras d’un Occidental est forcément une prostituée. Elle perd toute considération aux yeux des siens. Rares sont celles qui acceptent de courir ce risque, fût-ce… par amour.
Un écrivain transporte son bureau partout avec lui, vous savez. Et puis, mes romans paraissent régulièrement en feuilletons dans un grand journal du matin. Le rédac-chef m’a demandé de lui adresser une série d’articles sur le quotidien d’une ville en guerre. « Un regard différent de celui des correspondants de guerre ! » a-t-il précisé.
"Sur les terres des écrivains" : une série de portraits vidéos à la découverte des auteurs de la collection Terres de France aux Presses de la Cité.
Dans ce second épisode, Paul Couturiau, auteur du roman "Les Disparus de la Cour d'Or", nous emmène dans les rues de Metz à la rencontre des lieux qui ont inspiré son intrigue : du Musée de la Cour d'Or, aux rues de Metz, en passant par la librairie "La cour des grands" ou encore par l'Eglise Saint Maximin.
Le roman retrace l'enquête d'un conservateur de musée et de sa jeune assistante pour retrouver des livres précieux volés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plus d'infos sur l'auteure : Paul Couturiau : sa biographie, son actualité, ses livres | Lisez!
(https://www.lisez.com/auteur/paul-couturiau/15007)
Sur sa dernière nouveauté : Les Disparus de la Cour d'Or | Paul Couturiau | Presses de la cité (https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-disparus-de-la-cour-dor/9782258204201)
Captation et interview de Julien Alcacer pour les éditions Presses de la Cité.
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