L'auteur de "J'aime pas les autres" publie "Quelques conseils pour venir au monde". Ils peuvent aussi servir aux adultes.
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L’existence d’un Jugement Dernier serait une consolation. Le Procureur, ou le Procurateur, n’hésiterait pas à réclamer l’Enfer à perpétuité, à partir d’un million de revenu mensuel, pour crime contre l’humanité. Mais en attendant l’avènement de cette hypothétique justice, il faut compter avec les braves gens. Le comportement des braves gens n’est pas prévisible. À certaines époques et dans des circonstances imprévues, ils peuvent se laisser porter à des extrémités. Ils réclament des têtes. « C’est une révolte ? – Non, Sire, c’est une révolution ! » Ça peut arriver à n’importe quel moment, un peu partout dans le monde. Il y a des conjonctures où un million ne vaut plus rien.
On croit faire simple et on ne fait que se compliquer l’existence. Le charbon de bois est humide, le vent contraire. Quand la braise a pris, on la laisse bêtement s’éteindre, à force de disputer en renouvelant les apéritifs. La merguez et la chipolata finissent par brûler. Encore heureux s’il fait beau.
Il paraît urgent de sauver l’humanité plutôt que la planète qui s’en sortira probablement – même si quelques millions d’années de convalescence devaient lui être nécessaires après notre passage. Des millions d’espèces ont déjà disparu. Certaines il y a longtemps, d’autres récemment. Si vous souhaitez vraiment séjourner ici sans risquer de vous retrouver tout seul, ne tardez pas trop.
Le désert est certes magnifique à l’heure où le soleil plonge derrière les dunes dorées et où l’on peut espérer un peu de fraîcheur à défaut d’une coupe de champagne. Mais il est loin d’être aussi désert qu’on le croit. Peuplé de serpents, de scorpions et de toutes sortes d’animalcules, il est traversé régulièrement par des caravanes de chameaux qui n’arrêtent pas de blatérer, des colonnes de quatre-quatre bourrés de partisans de guerres saintes armés jusqu’aux dents. Sans compter les fameux « crieurs dans le désert ». Il y a des soirs où l’on ne s’entend plus.
Personne n’est à l’abri d’un moment d’égarement. Toutes les peuplades ne sont pas également accueillantes. De celle-ci, du côté de l’Amazonie, Lévi-Strauss nous assure qu’elle éprouve « un vif dégoût pour la procréation » et pratique l’infanticide aussi bien que l’avortement. Ces Indiens ne veulent pas gaspiller leur sang, ou redoutent de perdre des plumes au cours de la conception. Il semble cependant qu’ils aient besoin d’enfants, car ils s’en procurent au cours d’expéditions guerrières chez d’autres tribus.
Interview par Aïda Valceanu dans l'émission "Portrait d'artiste" d'Alexandra Bertrand, éditrice de BookLight, avec présentation des trois ouvrages déjà parus au catalogue de la maison.
Vidéo publiée avec l'aimable accord de TV Vendée.