Oulà, attention, perte de temps assurée ! Peu enclin à pondre des critiques négatives (je préfère mettre en avant les joyaux croisés ci ou là), une fois n'est pas coutume, le mien étant entamé, je m'y adonne par sauvegarde pour votre temps de vie.
Le cul entre deux chaises, l'auteur tente de narrer une histoire, tout en incorporant des vignettes entre deux, tantôt des conseils, tantôt des publicités, des détournements, des blagounettes qui cassent le fil conducteur.
A propos de ces inserts, le genre et le format de « M. la Mine » (Mathieu Minet) font vraiment penser à une pâle copie des ouvrages de
Tom Gauld :
«
Vous êtes tous jaloux de mon jetpack » (2014),
«
En cuisine avec Kafka » (2017),
«
Le département des théories fumeuses » (2020),
sans le souffle de
Tom Gauld, ni sa profusion. Il est même très fâcheux de lire une telle proposition, tant elle évoque un plagiat de style, pur et simple, mais mauvais, pas drôle et superficiel. Les planches intercalées entre les comic strips pillent
Tom Gauld sans détour, une contrefaçon, qui, comme toute contrefaçon, n'a pas le matériau, l'épaisseur ni la qualité de l'original.
Côté comic strip, je déplore que sa lecture soit interrompue en permanence, cela aurait pu fonctionner. le personnage est antipathique, imbu de lui-même, caricatural, mais c'est pour servir l'ironie. A mon sens, le montage du livre y aurait gagné à offrir une histoire d'un côté, puis les publicités, études, conseils ensuite. On pense évidemment aux discours présents dans «
Les Plumes, tome 1 » (2010) d'
Anne Baraou et
François Ayroles, mais sans la teneur littéraire qui accompagnait l'ouvrage. On peut s'inspirer de références sans pour autant les pomper. Ça m'a vraiment dérangé, impression qu'il n'émane rien d'autre que du larcin de cet auteur, rien de personnel. J'espère me tromper sur lui. Reste une BD qu'il me faut commenter.
Ici, l'ennui guette, on se demande quand la chute est sensée tomber, avec gêne et espoir dans un premier temps, puis gêne et résignation lorsque l'on a compris le peu de matière grise au coeur de ces pages.
J'ai trouvé le ton pédant, prétentieux, pour bien peu de créativité. Bien sûr, ça se veut ironique, cynique, révélateur, mais tout fait fabriqué, faux et surtout d'un faible comique. Deux ou trois tournures seulement ont fait mouche sur moi (le haïku, la Grande Librairie, Sylvain Tessain), mais alors, recyclées trois fois durant l'ouvrage, elles tournent vite à l'aigre. Peu inspiré, pas inspirant, vide. Je ne m'attendais à rien, je l'ai eu.