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François Dupuigrenet Desroussilles (Traducteur)
EAN : 9782253099420
317 pages
Le Livre de Poche (16/11/2006)
3.84/5   60 notes
Résumé :
Journal intime fictif d'Otto von Ottringel, baron et officier prussien - qui, en ce début du XXe siècle, jette sur le reste du monde (les femmes, les étrangers, les pasteurs, bref, tout ce qui n'est pas de son " rang ") un regard condescendant -, ce roman raconte la randonnée burlesque que notre énergumène entreprend en roulotte à travers le Kent et le Sussex en compagnie de sa femme, d'un groupe de compatriotes et de quelques Anglais. Notre narrateur va en effet, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Le baron Otto von Ottringel est un être détestable, il est imbu de lui-même au delà de ce qu'il est possible de croire, c'est un goujat, un idiot patenté, un homme qui transpire de suffisance et de mépris envers autrui, un mari exécrable, en bref, un homme que personne, humain ou animal, n'a envie de connaître.
Mais toute une petite troupe va devoir le côtoyer pendant plusieurs semaines, car le baron a décidé d'aller passer tout en mois en Angleterre en voyageant en roulotte.
Lui qui ne sait que donner des ordres, jouir du confort de sa maison, aboyer des directives à sa femme ou à ses domestiques, va devoir se plier aux joies de la vie en plein air, sans domestique, sans soutien moral d'aucune sorte, et il va devoir affronter les éléments, les rustres villageois, et même les socialistes !

Ce récit est bourré d'humour, l'écriture est formidable, savoureuse et caustique.
Le baron étant tellement sûr de lui, de ses opinions et de ses connaissances présumées, qu'à aucun moment il ne prendra conscience du décalage qui existe entre lui et tous ceux qu'il sera amené à rencontrer, à aucun moment il ne se rendra compte que c'est lui qu'on évite et dont on se moque, car il est sans cesse occupé à rabaisser quelqu'un , à critiquer un autre, à tenter de diriger tout le monde à la baguette, sans grand succès d'ailleurs.
Inspiré d'un voyage que l'auteur a réellement effectué, j'ose espérer qu'elle a exagéré le trait, sinon ses vacances ont dû être un véritable calvaire !

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Encore un livre qui me laissera un peu sur le côté de la route, non pas que ce fut laborieux mais je dirais que j'ai été carrément hermétique au voyage de Mme von Arnim ainsi que son mari le baron Otto Otringel.
Je dirais qu'à cette époque où a été écrit ce roman, le voyage qu'ont fait ces bourgeois en Angleterre restera tout à fait original puisqu'il s'est déroulé comme nous l'indique le titre "En caravane".
Cela peut être une lecture humoristique et plaisante pour certains lecteurs mais elle ne l'a pas vraiment été pour moi, j'ai trouvé les personnages très froids, surtout le mari d'une antipathie extraordinaire ainsi que le reste qui m'a rendue carrément impassible face à leurs péripéties.
Je reconnais que l'écriture est d'une grande fluidité ce qui a rendu ma lecture rapide et sans ennui.

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J'ai un très bon souvenir d'Avril enchanté, mais En caravane m'a plutôt déçue.
Au début, c'est drôle, ce narrateur si antipathique, stupide, ridicule, une caricature élaborée avec une habileté certaine et un humour indéniable. Mais à la longue, ça devient un peu lassant. Je regrette qu'Elisabeth von Armin n'ait pas alterné différents narrateurs, ça aurait pu permettre au lecteur d'avoir une relation plus sympa avec les personnages.
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A cause d'une voisine un peu trop séduisante, un digne baron prussien se retrouve embarqué avec son épouse, quelques compatriotes et une poignée d'Anglais dans d'improbables vacances à travers le Kent et le Sussex... en caravane.
L'idée semblait bonne, pourtant, bucolique et économique, mais la réalité se révèle vite bien différente entre une météo peu coopérative, des fatigues incessantes et une multitude de tâches ménagères indignes auxquelles on s'attend apparemment à ce qu'il mette la main. Hautement imbus de ses nombreuses supériorités (masculine, nobiliaire, militaire et surtout nationale), incapable de s'adapter à un mode de vie différent, toujours fatigué, critiquant tout, ne fichant rien, scandalisé par la liberté de ton et d'allure des femmes (qui, malheur ! déteint sur sa propre épouse), par la mollesse coupable des hommes qui ne cherchent même pas à les mettre au pas, par ces nobles qui fraternisent devant un feu de camp avec des individus aussi douteux qu'un député socialiste, le cher baron ne va pas tarder à faire de l'aventure un véritable purgatoire - pour lui-même comme pour ses infortunés compagnons. Cela bien entendu sans se rendre compte un seul instant de l'exaspération qu'il suscite, ni des subtiles railleries qu'on ne tarde guère à lui opposer.

Après le délicieux Elizabeth et son jardin allemand, je poursuis avec grand plaisir la découverte d'Eizabeth von Arnim. le ton est ici beaucoup plus burlesque - le personnage du baron est sacrément gratiné et comme c'est lui qui prend la plume pour nous conter ses aventures, le style est à la mesure du caractère et de ses ridicules. Assez irrésistible, surtout quand le brave homme exalte avec une lourdeur exemplaire la veine poétique de son inspiration ou la cocasserie de son humour (que personne hélas ne semble comprendre). On est assez loin, du coup, du ton raffiné, vif et spirituel qui faisait le charme du premier ouvrage de l'auteur, mais l'affaire n'en est pas moins très réjouissante et la finesse reste présente. Dans certaines inflexions de la personnalité du baron, presque touchant parfois malgré ses travers dont il est presque autant victime que coupable. Dans les réactions des autres personnages, surtout, qu'il décrit avec une naïveté confondante mais dont le charme, l'humour, la délicatesse, apparaissent très vite au lecteur, séduit, lui, et qui échangerait bien sa place contre celle de ce lourdaud insupportable !
Et puis, derrière ce personnage, se profile une critique au vitriol d'une certaine Allemagne - la Prusse nationaliste, conquérante, arrogante et phallocrate, un brin caricaturée sans doute mais que l'auteur a dû connaitre d'assez près puisqu'Otto von Ottringel s'inspire clairement de son premier mari, le comte Von Arnim, qu'on avait déjà entraperçu dans toute sa splendeur entre deux pages du Jardin allemand et avec qui elle semble avoir quelques comptes à régler.
Ils le sont fort joliment ma foi, et avec ses implications féministes, ses accents politiques, légers, désinvoltes mais bien présents, En Caravane est un peu plus que la simple comédie dont il possède la saveur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Trois roulottes et une tente pour des vacances originales le long des routes du Kent et du Sussex pour un groupe d'amis de nationalité anglaise ou allemande au début du XXe siècle.
Le tout rapporté a posteriori par un des participants : le baron prussien von Ottringel.
Cela aurait pu être un beau récit de voyage, mais ce n'est pas le cas.
Tout d'abord, le soleil anglais du mois d'aout laisse la place à un temps maussade, humide et marcher dans ces conditions à coté du cheval d'une roulette pour le maitriser est nettement moins agréable que ce qu'avait imaginé notre baron.
Et sans s'en apercevoir, par sa rigidité, son étroitesse d'esprit par rapport aux autres, son comportement de maitre à servante dans ses rapports avec sa femme, Otto von Ottringel se met à dos tout le monde sans s'apercevoir qu'il sera vite ostracisé.
Il fut un temps où se livre et les idées qu'il véhicule ont pu paraitre drôles mais moi, cela m'a à peine diverti. Heureusement, il n'y a rien à dire sur le style. Au contraire l'écriture maitrisée d'Elizabeth von Arnim permet de tenir bon face à son odieux personnage (inspiré d'un de ses maris, la pauvre).
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Qu'auraient pensé mes amis s'ils avaient pu me voir ainsi, privé de refuge, de retraite, de repos ? Ces trois privations définissent assez bien un voyage en caravane. Impossible de jamais entrer dans la roulotte quand elle était immobile, car ma femme s'y trouvait déjà, et si par bonheur je m'y reposais quand elle avançait, Jellaby ne manquait pas d'arriver aussitôt ventre à terre pour me demander par la fenêtre si je n'avais pas remarqué que mon cheval était en sueur. Chaque fois que nous bivouaquions, il fallait se mettre à l'ouvrage - et mes amis, quel ouvrage ! Jamais vous n'en auriez eu seulement l"idée. Ouvrage purement gratuit qui plus est, n'ayant pour seule récompense qu'un repas. Point d'ouvrage, point de repas. Et quand nous avions fini de dîner, croyez-vous que nous avions le loisir de nous livrer à la méditation ? Que nenni ! C'est alors que commençait la redoutable, l'effrayante, l'abominable, l'horrible vaisselle. Je n'ai toujours pas compris par quelle aberration nous n'en laissâmes dès le début le soin aux femmes qui ont été créées pour la faire et s'en accommodent fort bien.
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Pour la centième fois, peut-être, je me suis rendu compte qu’un frère qui ne parvient point, comme son devoir l’y oblige, à faire asseoir convenablement sa sœur ne mérite pas mon respect.

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Les femmes n’ont pas la faculté de raisonner. Elles sont toutes d’instinct, et cette soumission à l’instinct les entraînerait dans les plus grands dangers si leurs maris n’étaient pas là pour les remettre dans le droit chemin qu’ils illuminent- si j’ose dire - à la façon de secourables et intelligents vers luisants. Quant à celles qui ne sont pas en puissance de mari -la lie, l’opprobre de leur sexe-, Dieu leur vienne en aide ! C’est bien tout ce qu’on peut en dire.
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Jamais je n'avais vu un homme aussi vert. Au moins se sentait-il honteux de sa conduite, et puisque je me trouvais seul avec lui et qu'il n'était pas en situation de m’échapper, j'en profitai pour lui asséner, d'homme à homme, quelques vérités sur les dangers que faisait courir à la virilité en général et à la sienne en particulier un amour excessif pour la poésie, les beaux-arts et les pauvres. Ces sentiments étaient inconnus aux Spartiates comme aux Romains de la grande époque.
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Tous les gens d'esprit savent que le travail de la pensée est infiniment supérieur à celui du corps et donne beaucoup moins chaud. Mais pas question de faire connaître la fraîcheur de ces promenades spirituelles aux femmes et aux classes inférieures. Qu'arriverait-il si elles aussi décidaient de rester tranquilles? Non, croyances et églises leur sont absolument nécessaires, et plus elles seront simples, simplistes même, mieux nous nous porterons. La dévotion des pauvres et des mères de famille est essentielle à la liberté et au confort du reste de la société.
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Vidéo de Elizabeth von Arnim
La chronique de Gérard Collard - Elizabeth et son jardin allemand
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