Lecture jeune, n°123 - Râleuse, nihiliste, asociale, Aurore est de retour et elle est très-très fâchée. D'abord parce qu'à sa grande surprise, son père et sa mère ont accepté qu'elle s'installe chez ses grands-parents. Ensuite parce que sa nouvelle vie chez « les ancêtres » ressemble furieusement à l'ancienne : pleine d'incohérences et d'injustices, de journées d'école nébuleuses, bref à périr d'ennui… Dans sa lutte quotidienne contre l'optimisme, Aurore doit faire face à deux ennemis de taille : Mamie, ceinture noire en sérénité, et Mme Ancelin, prof de maths, résolue à l'empêcher de tripler sa 3ème. Armée d'une bonne dose d'ironie, Aurore lutte contre la vague de bons sentiments qui risque de la submerger. Hélas, l'ennemi est perfide et pourrait l'avoir à l'usure. Stupéfaite, Aurore se découvre une certaine aptitude pour le bonheur, du goût pour les maths et pour la compagnie des« trolls » de son âge. A-t-elle définitivement renoncé au « côté obscur » ?On aurait pu craindre que le deuxième volume du Journal d'Aurore ne soit pas à la hauteur du premier, tant il était réussi. C'était compter sans le talent de
Marie Desplechin qui, une fois de plus, conjugue avec finesse une intrigue pleine de rebondissements originaux et un style mordant et imagé. Insupportable et adorable, emblématique des affres d'une adolescence banale, Aurore est un personnage d'une justesse confondante. A la fois autocentré et capable d'une formidable autodérision, son regard acerbe balaie les petits tracas et les grand maux de son époque. Son journal est délicieux et surtout hilarant. L'année prochaine, Aurore arpentera les couloirs du lycée. On s'en délecte d'avance ! Cécile Burgard