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Critiques sur le theme : sport (10)
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Toute la nuit devant nous

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Trois nouvelles, sans lien entre elles, composent ce recueil. « le fils de l'étoile » se déroule lors d'une colonie de vacances. François se singularise des autres garçons et prend sur le narrateur, Mestrel, un ascendant d'autant plus fort que ce dernier devient le bouc émissaire de ses camarades. Ces deux solitaires connaîtront une amitié fusionnelle et le plus fort vengera le plus faible... L'atmosphère particulière repose sur la fascination et la répulsion inspirées par le personnage central. À cette dualité s'ajoute l'opposition entre les registres : réaliste et fantastique. La deuxième nouvelle décrit comment quatre adolescents décident de sacrifier leur vie pour attirer l'attention sur le désastre écologique qui menace la Terre. La préparation de leur action se déroule, implacable et bouleversante ! La troisième nouvelle a pour cadre Marseille, le football et les quartiers Nord. « le père à Francis » a essayé de sauver les « minots » de sa cité, mais aujourd'hui il est mort. Un adolescent, en prison, se souvient. Il a laissé filer la chance que lui offrait cet homme généreux. Une histoire juste, jusque dans le langage du jeune homme et la nostalgie terrible qui s'en dégage.
Trois ambiances radicalement différentes, pour un thème commun : l'adolescence, associée à la mort. Des récits d'une lecture facile, avec une chute tragique, dont le lecteur ne ressort pas indemne. À réserver à des lecteurs assez matures. Un petit chef-d'oeuvre du genre ! ? Cécile Robin-Lapeyre
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Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - « On obtient souvent les choses qui ont une véritable valeur au moyen d'actes apparemment improductifs. » Un aphorisme qui pourrait résumer le rapport de Murakami à la course à pied. À ses détracteurs qui ne comprennent pas pourquoi il court 10 kilomètres tous les jours depuis 37 ans, il pourrait répondre que cela a du sens dans sa vie de romancier. L'auteur rend compte de son rapport au sport, depuis qu'il a choisi d'écrire. Les écrivains de génie ne sont pas si nombreux, et l'auteur revendique être un auteur « de fond », endurant. Il ne s'agit pas tant d'un éloge de la course à pied, que de constater qu'il est possible pour un être humain d'aller au-delà de la souffrance, de la fatigue et de ses propres limites. le style de Murakami est ici identique à celui qu'il déploie dans ses romans. Mélange de sagesse, de simplicité et d'observation du monde qui l'entoure. Cet essai se lit comme un roman, avec la course à pied comme personnage, les marathons comme une succession d'actions insensées où la machine humaine obéit ou résiste. Murakami décrit le mécanisme de ses jambes qui refusent parfois de poursuivre le chemin. Cet auteur « coureur » saura séduire les lecteurs par l'humilité et la poésie de son propos. L'occasion également de désacraliser le stéréotype de l'écrivain auprès de l'adolescent : figure romantique marquée par le génie. Car ici, il est avant tout question de persévérance, de travail et de « littérature athlétique ». Anne Clerc
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Viscéral

Lecture jeune, n°123 - Rachid Djaïdani publie ici son troisième roman. Après quelques années dans la maçonnerie et la boxe, ce rejeton des cités écrit en 2001 un premier livre, Boumkoeur (Points virgule, voir LJ n°91), vendu à 300.000exemplaires – qui lui vaut une invitation chez Pivot –, mène une carrière d'acteur – notamment chez Peter Brook – et de réalisateur. Son héros, Lies, jeune adulte d'un quartier dit sensible, ancien champion de boxe, entraîne un groupe de jeunes dans un gymnase et quelques détenus en prison. Deux rencontres bouleversent le cours de sa vie : celle de Shéhérazade, la soeur belle et sensuelle d'un de ses élèves, et celle d'une directrice de casting. L'intrigue bien ficelée tourne alors à la tragédie. La mécanique huilée d'une petite vie tranquille s'enraye, la faute au hasard et à une fatalité implacable. le livre se colore d'une violence (séquestration, incendie du gymnase, hold-up sanglant) aux motivations universelles : la jalousie, le fanatisme, l'incompréhension… La tendresse d'un amour naissant tempère ce climat. Rachid Djaïdani a la rage d'exister, de faire entendre sa voix d'artiste« urbain » : il interpelle le lecteur, mène une réflexion sans clichés sur les problèmes des cités (mais pas exclusivement), écrit dans une langue chahutée et inventive, pleine de métaphores, tantôt proche du slam, tantôt épurée (excepté un premier chapitre assez échevelé) et toujours originale. Ce livre révolté, émouvant et très visuel devrait toucher comme Boumkoeur un large public, pas forcément grand lecteur mais ouvert à une nouvelle voix. Marie-Françoise Brihaye
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Au rebond

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Alex est un jeune lycéen qui vit seul avec sa mère célibataire dans un petit appartement de cité. Sa vie ne lui semble pas « assez », jusqu'au jour où il fait la connaissance de Christian qu'il estime plus chanceux. Ce dernier est le fils unique d'une riche famille bourgeoise, habite une grande villa et connaît un certain succès auprès des filles... Mais, un jour, le jeune homme ne vient plus en classe et ne donne plus aucune nouvelle. Alex, inquiet pour son ami, débarque chez lui et découvre la maison laissée à l'abandon. le père de Christian a quitté le foyer pour une autre femme et le jeune homme veille sur sa mère complètement déprimée... Alex et sa mère vont les aider et, ensemble, ils vont découvrir l'importance de la solidarité.
Ce roman de Jean-Philippe Blondel, très facile d'accès et sans prétention, décrit avec justesse les affres de l'adolescence, les problèmes du quotidien, et montre que si, à côté, l'herbe semble toujours plus verte, la vie réserve parfois des surprises... le style enlevé du roman et les réflexions des personnages, drôles, malgré la situation, nous entraînent à leurs côtés. le tout sur fond de « basket », qui rythme la vie des adolescents. Transformés par cette expérience, les deux amis paraissent plus forts et plus authentiques. ? Anne Clerc
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Punchlines

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Jenny, jeune Noire américaine, raconte sa vie et celles des protagonistes de ce roman très sombre. Elle s'adresse à un dénommé Luis, conférant ainsi une voix, au ton désenchanté, et une musicalité à ce tissu d'horreurs. D'emblée, on plonge dans l'univers sordide des studios de Los Angeles fabriquant du « porno ». C'est en effet la voie qu'a choisie Debbie, jeune blonde pour qui le sexe est un moyen d'échapper à la cellule familiale dépravée et misérable, véritable « fosse à purin ». Mais le hasard met sur sa route un certain Rob Steiner, producteur en déconfiture à la recherche d'un scénariste. Ce sera John, fils blanc d'un couple noir, et compagnon de Jenny. Toutes les excentricités sont permises dans cet univers de désaxés où le sexe ne comble pas le besoin d'amour éperdu et la peur de la solitude. Ainsi se font et se défont ces couples qu'animent les pulsions les plus perverses. Ce roman noir, outrancier et chaotique tient par cette voix qui donne leur humanité à ces personnages et leur dimension littéraire. Ils sont imprégnés d'odeurs, de musiques, de références cinématographiques et livresques : « Même si tu me fais du mal, tu me fais du bien, John », avoue Jenny dans les dernières lignes. Dans son genre, c'est une réussite à réserver aux lecteurs aguerris, seuls capables de sortir indemnes de cette plongée en enfer... dans un énorme éclat de rire ! Colette Broutin
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Quand le coeur s'arrête

Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - Nous sommes à Rio de Janeiro, au petit matin : un adolescent de 15 ans commence à écrire. Une lettre ? Peut-être bien. Ses pensées, ses souvenirs, ses rêves, il les adresse à un nouvel ami, rencontré la veille, renversé par une voiture, se demandant si un jour il le reverra, si un jour ils pourront devenir amis. Longuement, il s'épanche aux côtés de Paloma, celle pour qui, pour la toute première fois, son coeur s'est arrêté de battre, face à la mer.
La tête vide, ou trop pleine, l'adolescent tente d'organiser ses idées, ses mots. Mais ses digressions sont habilement mises en forme par un découpage clair, portées par une écriture fluide et le narrateur revient toujours à son sujet premier. du Brésil et de Rio de Janeiro, où le récit s'inscrit, il est dit peu de choses précises, mais beaucoup d'impressions sont exprimées : une atmosphère, un rythme de vie... Les noms sont tus - seul le prénom de Paloma est cité - donnant une impression d'évanescence et renforçant le jeu de l'identification. L'amour, la crainte, les relations familiales, l'espoir sont au rendez-vous dans ce roman qui s'attache avant tout, et avec poésie, aux sentiments. Telle une boucle, la fin fait écho au début et le narrateur reprend le cours de sa vie, accompagné, dans son coeur, de cet « ami [qu'il a] failli avoir » Amélie Mondésir
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Il va y avoir du sport mais moi je reste tr..

Lecture jeune, n°128 - Regrouper des nouvelles autour d'un thème fédérateur est toujours une affaire difficile... le challenge est réussi pour ce recueil de l'École des loisirs qui se joue en cinq sets gagnants ! Dans « Une partie de pingpong » de Colas Gutman, Nicolas, pongiste invaincu et imbattable, affronte ses camarades entre jets de balles et joutes verbales ! « Haut niveau » de Xavier-Laurent Petit nous transporte sur un terrain de beach volley avec la « grande perche » Amélie Grandin, qui va apprendre à accepter sa taille de girafe grâce au sport et Süreyya, qui devra faire accepter à son père le fait de jouer en tenue très légère. « L'été de Marie-Jo Pérec » de Florence Seyvos met en scène Lisa, une ado entraînée dans des vacances sur-sportives avec son père, sa belle-mère et la soeur de cette dernière. « Championne du monde » d'Ellen Willer nous plonge dans l'univers de la piscine tout en parlant de la difficulté de la première fois... Enfin, dans « Une balle perdue » de Valérie Zenatti, il sera question de tennis, de Yannick Noah et des relations mère-fille !

Avec humour et profondeur, ces cinq nouvelles parlent de sport, de l'adolescence, mais aussi de tout ce que nous révélons de nous-mêmes dans notre rapport au sport, à la compétition et à l'adversaire ! Sportifs accomplis, amateurs de sports télévisés ou lecteurs acharnés : tous seront conquis par cet ouvrage ! Jeu, set et match !

Marianne Joly
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Le Goût du chlore (BD)

Lecture jeune, n°127 - Un jeune homme se voit recommander par son kinésithérapeute la pratique de la natation afin de prévenir les méfaits de sa scoliose. Dans un premier temps peu enthousiaste, il ira finalement une fois par semaine, le mercredi, faire quelques longueurs de dos crawlé. Maladroit dans cet élément qui n'est pas le sien, il y fait la connaissance d'une jeune femme, fine et athlétique, aux gestes parfaits. Nager devient alors plus motivant. Alors qu'ils sont sous l'eau, la jeune fille lui dit quelques mots qu'il ne comprend pas et elle lui promet, alors qu'ils se saluent, de les lui redire la semaine suivante. Mais la belle naïade ne viendra plus au rendez-vous hebdomadaire.

Il se passe peu de choses dans cette bande dessinée qu'on se surprend à relire de nombreuses fois afin de comprendre ce qui s'y joue. Et ce qu'on y découvre est finalement essentiel ; la vie dans ce qu'elle a de plus simple. Les moments où, livré à lui-même, le jeune homme doit accomplir les mouvements qui le font avancer ou flotter. On assiste à ce qui ne cesse d'avoir lieu au quotidien : des embryons de rencontres, des amours naissantes, mais finalement avortées… Et surtout, ce personnage finit par prendre « goût au chlore » sans que sa sirène ne soit présente : il nage enfin pour lui ! En outre, ce qui confère toute sa singularité à cet album, c'est le dessin de Bastien Vivès, qui case après case, restitue à merveille l'ambiance de cette piscine. La couleur vert d'eau est omniprésente, répercutée sur les murs, le plafond, les casiers, etc. Enfin, la lenteur est de mise, et le lecteur suit chaque mouvement du jeune homme ainsi que les moments qui précèdent ou succèdent l'accès au bassin ; les corps qui se croisent, les gens qui s'observent. Une bande dessinée qui se (re)lit avec délice.

Anne Clerc
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Mohamed Ali : Champion du monde

Lecture jeune, n°126 - Cet album retrace le destin extraordinaire de Mohamed Ali. Dans un style très simple, Jonah Winter évoque la vie du boxeur noir, sa technique, son ascension sportive fulgurante, sa personnalité singulière aussi, ainsi que son engagement pour la cause des afro-américains. le texte, écrit à la troisième personne, est émaillé de citations du champion : « Je serai le plus grand de tous les temps ». Les illustrations de François Roca donnent une force incroyable au récit. Les scènes de boxe sont lumineuses, et les cadrages – toujours inventifs – nous donnent la sensation d'assister au match. le travail de composition et sur les lignes de fuite est remarquable. Mais c'est le personnage de Mohamed Ali qui retient particulièrement notre attention ; il est au coeur de tous les tableaux, avec des expressions, des postures qui le rendent bien vivant ! On l'aura compris, la thématique et le traitement graphique de cet album en font un ouvrage à la portée de tous !

Hélène Sagnet
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Angélique boxe

Lecture jeune, n°124 - Angélique vit dans une cité minière baignée par la pluie et le vent du Nord. Solitaire et violente, elle aime se battre. Elle frappe parce qu'il y a quelque chose de sain dans la lutte, un défoulement. Un jour, une bagarre dégénère et Angélique tombe dans le coma. À son réveil, elle ne veut plus être vulnérable et elle s'initie alors à la boxe pour continuer à frapper, parce qu'elle en a besoin. Elle apprend aussi à devenir invisible, à ne plus attirer l'attention sur elle pour se mettre à l'écart de cette vie qu'elle refuse. Mais tout se paye et Angélique va encaisser les coups. Ceux psychologiques, de l'institution scolaire qui lui reproche d'être mauvaise en classe. Puis, les attaques physiques des autres collégiens. Ainsi, pour avoir d'un coup de poing, refusée de se soumettre à un petit chef de bande, elle va trois ans plus tard se retrouver au centre d'un pugilat organisé. Dans ce premier roman, Richard Couaillet retrace le parcours de cette jeune fille dont la détermination et les choix de vie sont d'une rare maturité. Tout au long du récit, deux voix se succèdent ; celle d'Angélique et celle du narrateur, un jeune homme rencontré par hasard et dont le seul rôle a été de recueillir son histoire pour l'aider à tourner la page. L'écriture, aussi belle que directe, est en osmose avec son personnage principal. Rozenn Muzellec
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