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Alexandra Pletnioff-Boutin (Traducteur)
EAN : 9782742702626
258 pages
Actes Sud (01/01/1999)
3.82/5   39 notes
Résumé :

Tout commence dans les années vingt à Billancourt. Nina Berberova, arrivée de fraîche date à Paris, rencontre le petit peuple russe de l'immigration, aggloméré autour des usines Renault. Avec ces personnages pathétiques ou dérisoires, dépaysés par l'exil, elle découvre les thèmes que paraissait attendre son tempérament de narratrice. Elle entreprend alors, entre 1928 et 1940, de compose... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il m'était difficile d'entamer une nouvelle lecture après « Belle du Signeur » d'Albert Cohen, tant je me sentais rompue de plaisir, rejetée sur le rivage après une tempête de splendeurs, ce livre étant dans mon esprit « la neuvième vague », celle qui est toujours plus forte que les autres… Je savais que, pour ne pas être déçue, il fallait lire quelque chose de totalement différent, et mon intuition m'a dicté les « Chroniques de Billancourt » de Nina Berberova (1901-1993), traduites du russe par Alexandra Pletnioff-Boutin.
J'ai peut-être enfin une explication à ma question pourquoi il y a tant de personnes qui parlent le russe dans ma ville ! Elles sont bien reconnaissables, autrement que par leur langue : elles vouent un culte aux espaces verts où elles regardent, avec un émerveillement incomparable, leur progéniture dessiner à la craie, sans jamais oser l'interrompre… Ce n'est pas uniquement parce qu'il fait bon vivre ici, entre la Seine et le Bois de Boulogne, parmi les rues affectionnées des architectes renommés comme Le Corbusier.
Ces 13 nouvelles sont écrites entre 1928 et 1934. Quarante ans plus tard, Nina Berberova a rédigé une postface qui mieux que quiconque analyse sa démarche d'écrivain de cette période. Elle précise qu'il s'agit vraiment de ses débuts où elle avait une démangeaison d'écrire de la prose sans savoir quoi exactement. Car comment dépeindre la Russie qu'elle avait très peu connue ? Ou la France avec laquelle elle ne s'est jamais identifiée (même si elle y habitera de l'âge de 21 à 47 ans) ? Elle ne se sentait pas capable de parler de son propre vécu, à la Proust, non plus. Donc elle était heureuse de dénicher enfin un contexte, un décor, pour faire évoluer ses personnages : Billancourt, une banlieue au sud-ouest de Paris, réputée pour son usine des automobiles.
Trois millions de soldats français ont péri lors de la Première guerre mondiale. Manquant atrocement de la main-d'oeuvre, le pays cherche des ouvriers. le constructeur Renault trouve parmi les Russes blancs des hommes jeunes, en bonne santé, anciens militaires qui se sont battus contre l'Armée Rouge. On les installe à Billancourt, les forme. Ils s'assimilent facilement à la population locale, fondent une famille. Après la défaite des Blancs, des milliers de civils, chacun à sa manière, quittent leur patrie pour « se caser » en Europe. Des anciens musiciens, anciennes coquettes, anciens étudiants se transforment souvent en « nouveaux prolétaires ». La cathédrale russe de la rue Daru, à Paris, est toujours bondée jusque dans le jardin attenant. En revanche il y a dix fois moins de femmes que d'hommes.
Berberova a su peu à peu qu'il y avait 10 000 Russes à Billancourt, avec leurs églises, leurs épiceries, leurs jardins d'enfants, des bénévoles et des comités d'aide aux démunis. Elle les interroge et devient rapidement célèbre parmi eux sans qu'ils comprennent vraiment les subtilités de son écriture. Car un gouffre la sépare de ses modèles tant ils sont simples et ordinaires (provinciaux, semi-intellectuels) tandis qu'elle, aisée et éduquée, déborde de culture, mentalement proche de Bounine, Diaghilev, Rachmaninov, de la noblesse intellectuelle, des peintres, des solistes internationaux. Ce « petit peuple » bûche comme des ours, malgré la misère affective et sexuelle, ne fait jamais de grève, respecte particulièrement la loi et la police. Ici, les détournements de mineure et crimes passionnels sont presque inexistants. Tous les efforts de ses ouvriers se réduisent à combler les premières nécessités matérielles. La joie de la création leur est inaccessible.
Avec le recul, Berberova juge que dans ses écrits de cette époque, l'intérêt socio-historique prévaut sur la qualité artistique. Elle se déclare comme disciple de Zochtchenko et, dans une moindre mesure, de Babel. Ses héros intègrent des mots français ou des néologismes soviétiques dans leur langage démodé, à la Tchekhov, dans leur parler de la Russie du Sud. le discours adressé à la femme est très spécial : respectueux au point d'être mi-enfantin. Que les femmes sont précieuses ! Berberova se détachera rapidement de ce style « emprunté » évoluant vers une maturité littéraire, mais aussi en sacrifiant l'aspect ethnographique.
Elle dit dans sa postface qu'elle porte sur ses personnages un regard ironique. Je me demande : donc aucunement admiratif ? Comment écrire sans admiration ? Au moins on pourrait louer ses gens, certains, pour leur bonté inépuisable, leur générosité, leur droiture, leur foi inébranlable, leur débrouillardise, leur faculté d'être heureux avec si peu… L'écrivaine finit sûrement par s'apercevoir qu'il y a d'autres motifs de ravissement que les arts et le raffinement.
La jeune Berberova a gagné le défi, celui de s'imprégner des ambiances, trop différentes de son existence, dans la poésie perpétuelle, elle, n'ayant certainement pratiqué que la lecture, l'étude, des langues étrangères et le maintien. Je n'ai rien lu sur son adolescence ni enfance. Pourtant on le pense forcément quand on regarde ses mains douces, son allure d'ange, sur la photo où elle est avec le poète V. Khodassevitch, avec qui elle s'est sauvée de Saint-Pétersbourg. Khodassevitch se distingue entre autres par son amour des souris à qui il se confie dans ses poèmes curieux ! Les histoires de Berberova, qu'elle le veuille ou non, démontrent que dans une condition roturière, on se révèle aussi capable d'accéder à une élévation de l'âme, des sentiments, une constance prodigieuse.
Aujourd'hui ces immigrés sont tous au ciel. Ce livre leur rend hommage à travers ces pages amères, drôles et tragiques à la fois, ces situation absurdes ou pathétiques. Je donne dans mes citations des exemples de scènes touchantes, voire « scènes d'amour », du dernier récit de Berberova « le Violon de Billancourt ». Elles sont exprimées avec une économie de mots, de gestes, comme par euphémisme ! On ne nous montre que le début d'une flamme pour laisser l'imagination faire le reste. Personnellement, j'y ai reconnu la tradition esthétique du cinéma soviétique.
Ce bouquin bouleverse par la vérité de ses personnages, sensibles, simples et sincères. Tout passe, la sirène des usines Renault ne retentit plus. Se dégage de cette lecture un sentiment de mélancolie. Quelle différence avec le milieu exalté par Vladimir Nabokov : l'exil de grands lettrés, des êtres exceptionnels, des artistes, d'immenses propriétaires terriens de la Russie d'avant la révolution !

P.S. Sur la couverture, assez magique, « Mademoiselle Anita » par Robert Doisneau. Ce n'est pas pour rien car il fut embauché chez Renault (1934-1939) comme photographe industriel, mais licencié à cause de ses retards réguliers !
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Billancourt : ce mot évoque à coup sûr les beaux jours de la classe ouvrière, les temps de l'industrialisme triomphant .Il fait référence, géographiquement, à l'implantation des usines Renault dans une banlieue située au sud-ouest de Paris qui s'appelait alors Billancourt. Très demandeuse de main-d'oeuvre au sortir de la première guerre mondiale, l'industrie française recrute ; par ailleurs, le choc de la révolution russe de 1917 fait s'enfuir les « Russes blancs », parmi lesquels des anciens militaires des armées blanches .Certains d'entre eux, à la recherche d'un nouveau foyer, seront recrutés par Renault, dans ses usines de Billancourt.

Les Chroniques de Billancourt ne sont pas une restitution ni une description complète des conditions de travail régnant alors dans l'industrie des années 30 .Rédigées de 1928 à 1934, elles dépeignent l'adaptation des nouveaux migrants à un environnement étranger, leurs efforts pour entretenir des liens communautaires, pour alimenter de vieux rêves déjà nés avant l'exil de leur bien-aimée Russie. La plupart des protagonistes décrits dans ces chroniques résident à l'hôtel le Caprice, type d'établissement hébergeant à bon marché les ouvriers à cette époque. Evoquant le déroulement d'un bal du 14 juillet, l'auteure y rajoute une touche d'ironie à propos du comportement de ses compatriotes : « le complié vestone (prononcé à la russe) pincé à la taille, de couleur bleue ou noire, épousait parfaitement la silhouette cavalière de celui qui le portait .On se sentait tous fiers de croiser un tel complié vestone. »

Toutefois, Nina Berberova ne tombe jamais dans le piège de l'appel trop facile à un folklore exotique ; les personnages décrits souffrent aussi .A propos de Kozlobabine, l'un des membres de cette communauté : « Dieu sait dans quel état il aurait été puisque rien que la vue des lampions l'avait fait pleurer, lui un homme que la vie avait obligé à lutter et quel est, aujourd'hui, l'homme qui n'est pas habitué à lutter dans la vie ? Moi, je n'en connais aucun ! »
Les chroniques sont marquées par l'ironie, sans qu'une douleur sous-jacente à la condition de ces gens, l'exil dans une terre étrangère aux conditions d'accueil très rudimentaires, ne soit jamais complètement absente. « Les années passèrent. Ceux qui avaient été nourris au sein sur la place Nationale furent envoyés à l'école(…) Billancourt changeait, oscillant d'un côté ou de l'autre tel un brin d'herbe entre les mains commerçantes de moussiou Renault.»

La vie de cette communauté, décrite aussi avec tendresse et compassion, pourrait être résumée par une phrase incluse dans la dernière chronique de l'ouvrage : « Telle était notre vie, Billancourt ne croyait pas aux larmes .Par une honnête existence, par notre place en ce monde nous contribuions avec notre travail, nos forces, notre sueur malodorante, notre labeur parfumé d'ail et d'alcool à l'équilibre mondial. »
N'est-ce pas le plus bel hommage que l'on puisse rendre au sort d'un travailleur immigré sur la planète entière ?


Lien : http://bretstephan.over-blog..
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dans l'édition de 1996 ," j'ai lu" que je viens de refermer,Nina Berberova a écrit une postface extrêmement intéressante sur l'arrivée des Russes blancs après la première guerre mondiale,la France manquant de bras et eux fuyant leur pays,entre autres à Boulogne Billancourt ou Renault employa environ 10.000 d'entre eux. Quel dommage qu'elle n'ait pas donné ces renseignements en préface,ou inclus dans les histoires qui forment ce roman! j'ai trouvé le temps long,je m'y suis ennuyée,bien que,par moment, j'ai été touchée par ces émigrés politiques ( ou autres) qui s'efforcent de devenir Français mais ont du mal à abandonner leurs comportements,leur langage,et voit souvent Paris à travers une brume romantique loin de leur triste réalité.
je n'ai pas été sensible à ce que je lis être de l'ironie de l'auteure vis à vis de ces personnages,je la trouve assez peu touchée par leur misère et leur solidarité. Je la trouve dénuée d'empathie.
Par contre,deux scènes se passent rue traversière et j'ai connu cette rue,pour moi c'était intéressant et émouvant de savoir quelle population misérable y vivait à l'époque. de même, plusieurs membres de ma famille paternelle ont travaillé à la régie Renault et j'ignorais totalement qu'on y avait employé autant de Russes vers 1920-30, etc...
conclusion absolument personnelle : roman très moyen,mais intérêt certain pour compléter ma généalogie. Comme quoi tout est dans tout et vice versa.
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Peut-être ai-je mal interprété la quatrième de couverture, sans doute attendais-je autre chose dans ces chroniques. En tous les cas, je n'ai pas réussi à me plonger dans cette douzaine de courtes histoires d'immigrés russes vivant à Billancourt, près de Paris.
Mis à part 2 ou 3 chroniques qui m'ont intéressée, je n'ai pas compris l'intérêt des autres. J'imaginais sans doute plus de liens avec les usines Renault, le travail et la vie d'immigrés dans les années 30, mais je n'y ai pas trouvé ce que je recherchais.
Je me suis donc dépêchée de terminer cette lecture, pour partir vers d'autres horizons.

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Recueil de nouvelles conseillé de façon tout à fait hasardeuse par mon libraire, je n'ai pas été déçue.

Au long de ces quelques récits de vie, on croise et recroise différents portraits de ces russes qui ont atterri en France, dans la banlieue de Billancourt, dans les années 1920.

La plume de l'auteure rend hommages à ces personnes, qui ne sont pas de simples personnages, qui ont réellement existés. Plus qu'un simple recueil de nouvelles, "Chroniques de Billancourt" de Nina Berberova est un souvenir, une trace écrite, de cette population, et se rapproche finalement presque d'un exercice sociologique.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Extrait tiré de la nouvelle "Le Violon de Billancourt" :

Il la regardait longuement, ne sachant pas s’il pouvait lui prendre la main ou non.
- Ma théorie est la suivante, dit-il enfin, en posant sa main sur la sienne – mon Dieu comme ses doigts sont maigres ! Sonia avait tressailli, mais elle ne bougea pas. Ma théorie est celle-ci : nous ne reviendrons plus sur cette terre… Oh mon Dieu ! ne pleurez pas, je vous parle de quelque chose de joyeux ! Donc nous ne reviendrons plus sur cette terre, pourtant nous ne connaissons pas d’autre vie, et n’en connaîtrons, sans doute, pas d’autre. Il faut donc s’en arranger.
Deux larmes glissèrent des yeux de Sonia sur le jambon.
- Réfléchissez à ce que je vous dis, c’est très important. Elle opina de la tête. Vous pourriez vous reposer un peu… après tout, on en reparlera.
Elle le regardait en silence d’un air pensif. Il se rapprocha d’elle.
- Je pourrais changer mon répertoire.
Elle se taisait toujours.
- Je pourrais me limiter aux romances, si vous acceptiez de chanter. Ce n’est pas du tout effrayant. Et puis, vous savez, ce n’est que temporaire. »
Elle fit un signe de tête et sourit.
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- Je viens de voir, en revenant de la place, un couple qui poussait une charrette remplie de pacotille ; ils la vendent, le soir, à la sortie de l’usine. Ils avaient l’air de s’entendre si bien, leurs mains s’agrippaient avec une telle coordination.
- On ne nous permettra pas.
- Alors, nous inventerons quelque chose d’autre.
Elle le regardait attentivement et il sentit qu’il y avait de la tendresse dans son regard, que pour la première fois de sa vie elle le regardait avec douceur.
- On n’aura pas froid ? demanda-t-elle tout bas.
- Quelquefois, on a froid, mais à deux on a plus chaud.
Elle réfléchit assez longuement, puis elle sourit.
- Ce que j’ai pu tirer le diable par la queue ces dernières semaines ! Je n’exagère pas, je vous assure.
- Vous me raconterez tout ça.
- Peut-être.
Il comprit alors qu’elle resterait avec lui et que leur nouvelle vie venait de commencer.

(Extrait tiré de la nouvelle "Le Violon de Billancourt" )
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Le Manuscrit de Billancourt

Trente-cinq ans, ce n'est pas rien. C'est comme les aiguilles d'une montre qui approchent des quatre heures, c'est comme un calendrier auquel on aurait arraché la feuille du mercredi, c'est ça trente-cinq ans, le véritable milieu de la vie, le milieu du jour, de la semaine, où derrière et devant toi, le temps s'écoule. (p. 152)
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Extrait de la postface de Nina Berberova :
Quand mes premiers récits intitulés "Chroniques de Billancourt" commencèrent à paraître, les garçons coiffeurs russes n'acceptèrent plus mes pourboires, le cordonnier voulut ressemeler mes souliers gratuitement, le propriétaire de l'épicerie m'offrit des bonbons et les enfants du quartier se mirent à me reconnaître et à pointer le doigt sur moi.
J'ignore si mes lecteurs avaient véritablement saisi toute l'ironie contenue dans mes récits et s'ils avait compris qu'entre moi et mes "héros", il y avait un profond fossé : le mode de vie, l'origine, l'éducation, le libre choix d'une profession, sans parler des opinions politiques.
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Il arrivait souvent à Anastasia Guiorguievna de prendre le miroir et de s'y examiner. Ce n'était pas le fait d'avoir changé au delà de toute commune mesure qui la troublait, ni que les épreuves endurées ces dernières années l'avaient vieillie, non, c'était surtout que l'échéance prochaine d'une mort solitaire la menaçait. De cela elle était sûre.
Déjà en Bulgarie, elle avait appris qu'elle était malade et qu'elle ne pourrait pas guérir. Son côté droit la faisait souffrir toutes les nuits. Le médecin qu'elle avait consulté avait fait le lien entre son côté et ses reins. Elle savait que seule une opération pourrait la soulager, mais elle ne voulait l'envisager à aucun prix. Elle savait qu'un jour viendrait où elle serait incapable de se chauffer de l'eau, que viendrait une nuit où personne ne serait là pour lui fermer les yeux et qu'alors viendrait une solitude éternelle où personne n'irait sangloter sur sa tombe envahie de ronces.
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Videos de Nina Berberova (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
Dans la catégorie : Littérature russeVoir plus
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