Cet imposant recueil segmenté en trois "Parties" quelque peu... artificielles [
PREMIERE PARTIE — "L'APPRENTI" (1880-1887) / DEUXIEME PARTIE — "L'OUVRIER" (1888-1894) / TROISIEME PARTIE — "LE MAÎTRE" (1895-1903)] comprend une sélection de "seulement" quatre-vingt sept [87]
nouvelles parmi les six cent quarante-neuf [649] récits et
nouvelles connues d'
Anton TCHEKHOV (1860-1904), traduites du russe par
Vladimir Volkoff pour les éditions L'âge d'Homme (Lausanne) en 1993 — éditions L.G.F. /Le Livre de Poche (Paris), collection "La Pochothèque", 1.000 pages. S'y ajoutent une passionnante préface du traducteur puis — en appendice — Notices, Table des rangs, Repères biographiques, Bibliographie. ///
[Et maintenant, à votre seule intention, suit "le détail"...]
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(1°) "Lettre à un voisin érudit" /"Письмо донского ..." [1ère parution : revue "Strekoza" / "La Libellule", 1880] : un sous-officier des Cosaques du Don profite d'inviter son voisin, homme de science, pour se moquer (en sous-texte) des savants et des intellectuels. le style parodique épistolaire est alerte, les formules font mouche, l'ironie est cruelle pour toutes les couches de la société tsariste, si inégalitaire dans son essence... le plus cruel restant peut-être l'évocation de la cervelle rigidifiée du "pontex maximus" local, le père Guérassime... [pages 19-23]
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(2°) "Elle et lui" / "Он и она" [1ère parution : revue "Mirskoj Tolk" / "Potins mondains", 1882] : le décalage entre la vie (les coulisses) et le mystère sublimé de toute représentation théâtrale. Ce qui se cache derrière les apparences d'une actrice de
théâtre boulotte et vieillissante et de son impresario voyageant en faux couple dans toutes les prestigieuses capitales européennes... La trivialité face au rêve-sur-scène représenté chaque soir... Une nouvelle réellement fascinante. [pages 24-32]
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(3°) "Une idylle — hélas et hourra !" / "Идиллия - увы и ура" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1882] : Gricha et son oncle cousu d'or (du moins présumé), la fiancée de Gricha attirée par le neveu bientôt héritier puis déçue... Les désarmantes petitesses humaines, l'attraction de l'argent, la pauvreté d'âme... Tout est dit — sans jugements superflus — ou plutôt "diagnostiqué" en trois pages. [pages 33-35]
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(4°) "Les déguisés" ou "Masques" [1ère parution : 1883] : en ce bas monde, tout le monde ment (ou se ment, ce qui revient au même), joue un rôle tout en redoutant les lendemains ou le pire... Que ce soit dans la rue au sortir du
théâtre, dans une loge de
théâtre, le joueur à sa table de jeu, l'avocat et son accusée, l'ivrogne jouant avec sa faim, le professeur de médecine dans son premier amphi
théâtre, le Temple de l'Art qu'est le
théâtre.... Traduisons le "Satire et Morale" de son frontispice par "Libertinage et Bouffonnerie". [pages 36-38]
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(5°) "Une joie" ou "Une grande joie" [1ère parution : revue "Zritel'" / "Le Spectateur", 1883] : le jeune fat Mitia Kouldarov recherche la notoriété, soudain fier d'avoir fait les gros titres des Journaux grâce aux conséquences prévisibles de ses états d'ébriété... Lors de cette fière lecture impromptue — à très haute voix — par l'intéressé flatté par cette "publicité", nous verrons ses bourgeois paisibles de père et mère peu à peu bien évidemment effondrés... [pages 39-41]
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(6°) "L'imbécile" [1ère parution : revue "Zritel'" / "Le Spectateur", 1883] : le jeune naïf Prokhor Prokhorytch ferait bien de se méfier de son patron, auquel on s'adresse par "Votre Excellence" : il pique les fiancées à son employés. La jeune Mariachka lui sera aisément soufflée... Les filles semblent si vénales en Russie tsariste... le père pensera de son fils qu'il a reçu là "l'une des meilleures leçons de sa vie"... Bref, Prokhor se promettra de devenir plus malin, désormais... [pages 42-45]
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(7°) "Une nature mystérieuse" ou "Une nature énigmatique" / "Загадочная натура" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : si les femmes en "Tsarie" pré-poutinienne semblent si vénales, souvent "Nécessité fait Loi".... L'alter ego de l'auteur-médecin-psychologue-thanatopracteur de la société tsariste que fut
Tchekhov se trouve face à une femme alanguie dans un wagon de chemin de fer de Première Classe... La belle se confie : la "vraie vie" viendra à la mort du riche vieillard qu'elle a dû épouser... le luxe n'est-il pas le masque mortuaire d'une terrible souffrance à vivre, n'est-ce pas ? Il faudra juste trouver un autre riche vieillard à la disparition du premier protecteur... Et n'y a-t-il pas de quoi gémir toute une vie de ce triste choix, n'est-ce pas ? [pages 46-48]
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(8°) "Madame est une héroïne" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : Lidia Iégorovna se lève un matin avec le sentiment d'avoir été doublement trompée par son époux ; celui-ci parti à Odessa "pour affaires" a vendu pour son propre compte sa propriété à elle... puis a rejoint sa maîtresse : tout cela elle le comprend dès réception d'une lettre conjugale... Elle tentera de donner le change à ses visiteurs de la journée jusqu'au lapsus fatal :
— Excellents radis ! remarqua le professeur. Où les achetez-vous ?
— Il est à Odessa... avec cette femme ! répondit Lidia.
— Plaît-il ?
Le comique d'une réplique toujours intimement mêlé au tragique d'une situation... L'art de
Tchekhov, son ironie jamais "malmenante" ni encore moins méprisante pour ses "modèles" ordinaires... ses patients... ses sujets... On ne sait comment les nommer. [pages 49 à 53]
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(9°) "Comment j'ai convolé en justes noces" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : ils ne s'aiment pas mais devraient se marier (puisque leurs parents en ont décidé ainsi)... Ils s'avoueront in extremis leur aversion réciproque mais la mécanique des fiançailles les réunira comme un licou... Ils formeront ce couple qu'on retrouvera vingt-cinq années et quelques marmots plus tard : en un geste de tendresse, Zoïa embrassera le crâne désormais chauve du narrateur... "Tempus fugit" et le destin des êtres se scelle parfois bien étrangement... [pages 54 à 57]
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(10°) "Mort d'un fonctionnaire" / "Смерть чиновника" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : un éternuement malencontreux au
théâtre peut vous amener à en mourir... Il ne s'agit ni du SRAS-Covid 19 ni du bacille de Koch (dont périt l'auteur au terme des 44 années d'une existence menée en surrégime), non ! Il s'agit simplement ici de la folie du respect des convenances, de l'impossibilité de s'excuser suffisamment d'une bourde impardonnable (avoir malencontreusement arrosé de ses miasmes la calvitie et la nuque de son voisin de
théâtre physiquement en contrebas mais socialement plus haut placé)... Toute mort paraît absurde, mais celle-ci (celle de l'éternueur, tabelion de son état social) tient une place de choix dans les facéties du diable... A noter que la pièce jouée — semblant si peu propice au déchaînement d'un tel "fatum" — se nomme "Les cloches de Corneville"... [pages 58 à 60]
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(11°) "Un méchant garnement"
(12°) "Petites annonces mélangées"
(13°) "Extrait du journal d'une jeune fille"
(14°) "Maria ivanovna"
(15°) "Deux lettres"
(16°) "Le registre de réclamations"
(17°) "Au cimetière"
(18°) "Un mariage de raison"
(19°) "Le général à la noce"
(20°) "Une énigme"
(21°) "Une nuit terrible"
(22°) "Un diplomate"
(23°) "Bien eu"
(24°) "Extrait des souvenirs d'un idéaliste"
(25°) "Un nom de cheval"
(26°) "Le fiancé et papa"
(27°) "Les femmes ont de la chance"
(28°) "La cuisinière se marie"
(29°) "Le chagrin"
(30°) "Sainte simplicité"
(31°) "L'art"
(32°) "Un concours"
(33°) "La marmaille"
(34°) "Une découverte"
(35°) "Histoire sans fin"
(36°) "Une petite blague"
(37°) "Agafia"
(38°) "Au printemps"
(39°) "Un cauchemar"
(40°) "Gricha"
(41°) "L'amour"
(42°) "Toi et vous"
(43°) "Un malheur"
(44°) "Un passager de première classe"
(45°) "Dans le noir"
(46°) "Un incident sans importance"
(47°) "Une personnalité lumineuse"
(48°) "Un détail de l'existence"
(49°) "Aïe, mes dents !"
(50°) "Une vengeance"
(51°) "Le vase"
(52°) "Calchas"
(53°) "L'objet d'art"
(54°) "A qui la faute ?"
(55°) "En chemin"
(56°) "Vanka"
(57°) "Le gel"
(58°) "Un bon allemand"
(59°) "Chez soi"
(60°) "Illégitimité"
(61°) "Dans la remise"
(62°) "La sirène"
(63°) "Le pipeau"
(64°) "Le lion et le soleil"
(65°) "
Kachtanka"
(66°) "
La steppe"
(67°) "Un désagrément"
(68°) "Une histoire ennuyeuse"
(69°) "La cigale"
(70°) "Après le
théâtre"
(71°) "Extrait"
(72°) "Les voisins"
(73°) "Récit d'un inconnu"
(74°) "Au royaume des femmes"
(75°) "Le violon de Rotschild"
(76°) "L'épouse"
(77°) "Ariadna"
(78°) "Le meurtre"
(79°) "La maison avec un attique"
(80°) "Ionytch"
(81°) "Un homme dans un étui"
(82°) "Les groseilliers"
(83°) "De l'amour"
(84°) "Petite chérie"
(85°) "
La dame au petit chien"
(86°) "Monseigneur"
(87°) "La future"
[Attention : ARTICLE EN PERPETUELLES MODIFICATIONS & EXTENSION AU FIL DE NOTRE LECTURE !!!]