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Critiques de Antoine Choplin (588)
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Partie italienne

Agréable lecture.

Ambiance presque voluptueuse, disons que ce pourrait être ce qu'Antoine Chopin a voulu et su créer. L'atmosphère italienne est, dès les premières pages, voluptueuse à souhait et génère cet intense climat si propice aux mémorables rencontres. En cela, rien à critiquer, pas une fausse note.

Ses personnages aussi sont attractifs, presque désirables.

Lorsqu'ils se sont rencontrés à Rome, sur une de ces places populaires que nous les voyageurs apprécions, ils étaient tous les deux en errance, flottant dans leur vie telles des âmes en recherche de LA flamme qui va les raviver.

Gaspar, le narrateur, artiste français, adore jouer aux échecs avec des adversaires tout venant. Il se trouve soudainement happé par la belle Marya, hongroise, encore plus forte que lui aux échecs. En cela aussi, bon choix des personnages principaux comme de ceux qui animent l'environnement.

Pour le reste je n'ai, dans ce roman, pas décelé cette accroche que je pensais y trouver puisqu'à l'automne dernier, il avait été en pré-sélection de plusieurs prix littéraires.
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Partie italienne

Un voyage à Rome, ça vous tente ? Partez avec Gaspar, un artiste reconnu dans le monde de l’art contemporain. Les sollicitations ne manquent pas et tout le monde souhaite travailler avec lui. Pourtant, il ressent le besoin de se soustraire à toute cette effervescence. C’est ainsi qu’il s’installe à Rome. Pour combien de temps ? Il ne le sait pas lui même. Il a trouvé une terrasse de café qui lui permet de s’installer pour jouer aux échecs. Nombreux sont les adversaires qui souhaitent l’affronter. Quand il ne joue pas, il profite du temps libre pour découvrir la ville.



Un jour, une jeune femme tente sa chance. Elle est très douée et le bat à plusieurs reprises. Elle s'appelle Marya, elle est originaire de Hongrie. Peu à peu, ils vont apprendre à se connaître. Gaspar découvre que le grand-père de Marya était un grand maître des échecs dans les années 40. On apprend qu’il a été arrêté puis déporté pendant la guerre. Grâce à cette passion, il fut pendant un temps gracié et protégé. Gaspar et Marya savent que l’officier qui le protégeait avait noté toutes les parties qu’ils avaient menées. Aussi, Gaspar et Marya partent en quête des retranscriptions.

Court roman très agréable à lire. On se prend au jeu de leur enquête. Le style est précis et direct. L’écriture est très visuelle. L’enquête apporte un supplément d’intérêt à ce récit.



Merci aux éditions Buchet-Chastel pour cette découverte !
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Cour Nord

Un Père, un fils, hantés tous deux par le deuil d'une épouse et d'une mère trop tôt disparue. Le Père, syndicaliste, au coeur d'un conflit ouvriers/patrons sans espoir et son fils Léopold qui ne rêve que de musique. Comme à son habitude, Antoine Choplin nous fait entrer dans les émotions d'une plume très pudique, avec des mots simples, et le moins possible de ponctuation, parce que tout s'enchaîne . Beaucoup de références aux grands noms du jazz et finalement bien de l'espoir, parce que ces personnages -là sont de belles personnes.
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La nuit tombée

Après "Le héron de Guernica", un livre étonnant plein de sensibilité et de justesse à propos d'un drame absolu, Antoine Choplin prouve une nouvelle fois tout son talent dans un autre petit bijou : "La nuit tombée".

Cette fois-ci, l'auteur nous emmène loin, à l'est, en Ukraine, pas très loin de Kiev, tout près de Tchernobyl, dont le nom, sauf erreur, n'est jamais cité. Avec sa délicatesse habituelle, Antoine Choplin, nous plonge tout doucement dans l'horreur d'après catastrophe, avec Gouri qui, sur sa moto attelée d'une remorque, se rapproche de « la zone ».

Au fil des pages, les éléments s'accumulent. On apprend qu'il ne faut pas boire le lait des vaches. À Bober, les maisons sont désertées, les fenêtres brisées, les portes défoncées, d'autres barricadées.

Enfin, le voici à Chevtchenko où il retrouve Vera qui lui confirme : « Tout le monde est parti. » Les souvenirs de cet été 1986 reviennent, se mélangent avec ce qu'était la vie avant puis ce qu'il a fallu faire ensuite. Son mari, Iakov, est très malade. Avec Gouri, ils se souviennent de leur travail sur le toit du réacteur où il ne fallait pas rester plus de 40 secondes…

« Certaines nuits, les arbres se mettaient à rougeoyer », des équipes devaient « enterrer la terre. Autrement dit, enlever la couche supérieure du champ et l'enfouir profondément… et après, répandre partout, à la place, du sable de dolomie, un truc d'un blanc tel qu'on se serait cru sur la lune. »

Avec ces détails d'un réalisme glaçant, l'auteur mène tous ses dialogues sans tirets mais cela ne gêne pas la lecture, lui donnant même une fluidité naturelle assez agréable. Au cours d'un repas, Kouzma raconte la destruction de sa maison, séquence impressionnante, très émouvante. Vera chante, s'accompagne à l'accordéon et Iakov dit des poèmes. Cela évoque les musiciens du Titanic continuant à jouer alors que le bateau coule…

Gouri veut revenir à Pripiat, dans son appartement pour récupérer la porte de la chambre de sa fille, Ksenia, morte depuis. Dessus, elle avait peint et la progression de sa taille est restée gravée. Kouzma l'accompagne et lui permet d'échapper à la surveillance interdisant l'accès à « la zone ».

Les souvenirs d'un monde disparu se bousculent. Avec un seul bagage par personne, ils avaient été évacués le troisième jour : « Ce n'était pas la guerre, ni un tremblement de terre. Nul effondrement, nul cratère d'obus. N'empêche, il fallait partir. » Ainsi, une ville animée est devenue catacombe, une tombe où il faut prendre garde de ne pas trop remuer la poussière et mettre des gants.




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Radeau

Si j'en crois vos critiques, ce roman de Antoine Choplin n'est pas le meilleur. C'est le premier que je lis et dont j'apprécie le style, à la fois sans fioritures et très descriptif. C'est une belle page d'histoire que celle-ci, et un hommage à la peinture. Alors maintenant, j'ai hâte de lire les autres, voilà!
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La nuit tombée

Gouri nous emmène avec lui sur sa moto équipée d’une remorque à l’attache « faite maison » pour une nuit au coeur de la zone interdite, vestige de la catastrophe de Tchernobyl. Il vivait heureux dans un petit appartement avec femme et enfant à Pripiat mais en avril 1986, ils furent parmi les premiers évacués. Un évacuation qui signifie tout quitter en laissant tous leurs souvenirs derrière eux et fuir à Kiev, loin de tout ça. Deux ans plus tard, c’est avec beaucoup d’insouciance, de la joie au coeur presque qu’il y retourne pour récupérer un souvenir très précieux… un retour au coeur de l’horreur.



Beaucoup de choses ont été dites sur cette catastrophe mais on parle très peu de ceux qui ont vécu ce drame. Antoine Chopelin nous guide à La nuit tombée parmi les acteurs du primer jour. En chemin, Gouri s’arrete chez des amis où entre deux verres de vodka, ils parlent de l’avant mais aussi de l’après Tchernobyl. Son ami est Iakov qui juste après la catastrophe dans un élan patriotique à intégrer l’équipe des « nettoyeurs » et qui depuis meurt chaque jour un peu plus dans son corps contaminé. Il nous raconte l’après explosion pour ceux qui sont restés, leur espoir de continuer à vivre là-bas, de réintégrer leur maison qu’ils reconstruisent pierre après pierre.

Un texte très court, tout en pudeur, des personnages peu bavards qui en quelques mots disent l’essentiel, beaucoup de silences aussi, des silences plus éloquents que les mots. Chaque mot utilisé dégage une intensité que j’ai rarement ressenti en littérature. Ils exposent les faits, sans jamais s’en plaindre. La vie est là avec de l’amour, de l’amitié, les problèmes du quotidien mais évidemment il ne faut pas creuser profond pour faire resurgir le souvenir tellement les stigmates des irradiations sont présentes.

Un magnifique texte teinté d’espoir, à lire absolument, qui donne la parole aux rescapés de la catastrophe de Tchernobyl.
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Les gouffres

Quatre nouvelles dans ce recueil. Dans la première, deux hommes marchent vers l’océan. Autour d’eux, le silence et la désolation. Devant eux, la terre s’est ouverte par endroits. Des gouffres vertigineux qui leur tendent les bras et qu’ils vont tenter de contourner. La seconde met en scène Wagram, employé de « La fabrique » dont le job consiste à éviter que le cours des choses ne s’arrête. La 3ème se passe dans un camp. Trois prisonniers mal en point veulent rendre un dernier hommage à une mathématicienne de génie. Dans la dernière, on suit un homme poussant un orgue de barbarie dans les rues d’une ville déserte. Arrivé sur la place centrale, il va tourner la manivelle et commencer à jouer. Pour qui ? Pour quoi ?



Étrange recueil, traversé par une certaine forme d’angoisse. L’univers décrit est déshumanisé, irréel. Partout la solitude. Des personnages qui errent, sans véritable but. Pour moi, c’est l’absurdité du monde qu’Antoine Choplin veut souligner. Des hommes fragiles, vulnérables, dépassés, perdus. Mais aussi des hommes solidaires, unis dans les pires moments par un fil aussi invisible qu’indestructible. Une fraternité, certes peu démonstrative, mais qui tient en de petits riens. Une main sur un bras ou sur une épaule, un geste discret et réconfortant.



Pour autant, je ne ressors pas emballé de ce recueil. Il y a comme un goût de trop peu. Dans la nouvelle éponyme, j’aurais bien accompagné plus longtemps les deux personnages, dignes de Beckett. Pareil pour le dernier texte, j’aurais aimé rester davantage avec le joueur d’orgue. Et puis je n’ai pas retrouvé la magnifique écriture de Choplin, sa petite musique susurrée comme dans un souffle dans « La nuit tombée » et « Le radeau ». A tel point que je me demande si ces nouvelles ne sont pas des œuvres de jeunesse tant elles me semblent « inabouties ». Bref, même si j’ai passé un agréable moment, ce n’est pas un coup de cœur, loin de là.
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La nuit tombée

Deux ans après la tragédie de Tchernobyl, Gouri, l'écrivain exilé à Kiev, enfourche sa vieille moto et entreprend un pèlerinage sur les lieux de la catastrophe. La raison de ce retour dans la zone désertée est affective: il souhaite ardemment rapporter, à sa fille malade, la porte de leur ancien logement, symbole de leur vie antérieure. Ce secteur à risques est surveillé et Gouri préfère attendre que ne tombe la nuit avant d'y pénétrer. Il profite de cette attente pour visiter ses amis restés sur zone...

Antoine Choplin peint cet environnement fantomatique et malveillant par petites touches. Il fait confiance à ses personnages afin que, en dépit de l'hostilité du site, ceux-ci réussissent à mettre de la chaleur dans leurs retrouvailles autour d'une table et de bouteilles d'alcool. Ces hommes sont fatalistes, ils ne sont pas dans la révolte, ils souffrent sans plainte.

Il faut s'immerger dans cette ambiance et imaginer le quotidien de cette humble population;on est dans la survie. La connivence, l'entraide sont au coeur des relations malgré la catastrophe. Une gageure de la part de l'auteur qui réussit à faire de cette couleur grise des cendres de Tchernobyl un roman éclairé par l'amitié .

C'est un coup de cœur que j'ai eu pour cette fraternité entre Gouri et ce couple d'amis. Un roman qui frappe mais posément, sans théâtralité. Comme si cette catastrophe avait emporté avec elle le futile, le superficiel. La mise à nu révèle des liens forts, l'imminence de la mort oblige l'urgence de la confidence pour les amis en sursis.

Un roman nécessaire pour dénoncer la dangerosité du nucléaire sans slogans et sans pancartes. Parce que les nuages toxiques ne s'arrêteront pas à chaque fois à notre frontière!





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La nuit tombée

Antoine Choplin nous offre une émouvante rencontre avec Gouri et ses camarades, rescapés de Tchernobyl.

Étonnamment je n'avais pas encore lu de livre sur cette catastrophe, il y a d'ailleurs peu de romans sur ce sujet à ma connaissance.

Pourtant, combien de gens ont été obligés de fuir, souvent trop tardivement cette région hautement contaminée, y laissant la plupart de leurs biens, y abandonnant leurs animaux et y laissant une grande parcelle d'eux-mêmes.

Gouri, écrivain public et poète, chevauchant sa moto qui tire une remorque , quitte Kiev pour revoir deux ans après le départ forcé de sa famille, son appartement situé à Pripiat en zone interdite, il a à cœur de rapporter un objet directement lié à l'histoire de sa fille Ksenia , malade d'avoir côtoyé de trop près l'incendie de la centrale .

En chemin , il rend visite à ses amis revenus habiter dans cette région contaminée, survivants fantômes, oubliés, entourés des pilleurs, des profiteurs sans scrupules.

Son ami Iakov , un des liquidateurs , est au bout de sa vie, le corps rongé par les radiations, la peau partant en lambeaux , la description est saisissante.

De même la narration de la destruction de la maison de Kousma poussée dans une grande fosse par un bulldozer est très marquante.

Pas de ressentiment dans leur propos mais la nostalgie de la vie d'avant ce 26 avril 1986, la camaraderie, les rires et les chants arrosés de Vodka.

On sent une grande résignation vis à vis de ce qu'ils vivent au quotidien.

Les mots sont simples, Antoine Choplin va à l'essentiel avec beaucoup de pudeur et sans apitoiement, il arrive à ne pas rendre son roman triste, ces gens sont beaux et dignes .

Gouri, le poète trouve devant cette souffrance muette, son inspiration .





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La nuit tombée

Un écrivain public venant de Kiev, sur une moto traînant une remorque bricolée, fait étape pour la soirée chez des amis dans la zone encore habitable aux alentours de Pripyat. Son but est de passer de nuit dans la zone interdite pour y rechercher un souvenir important à ses yeux. Il passe la soirée avec le couple touchant formé par Iakov et Eva, et un petit groupe de survivants qui n’ont pas voulu quitter la région malgré le danger, la maladie et la mort qui les environnent. Puis Gouri reprend sa moto à la tombée de la nuit…

La suite...
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Le héron de Guernica



Basilio, habite à Guernica en ce printemps 1937 et passe infiniment de temps à peindre des hérons le long de la rivière, s'interrogeant longuement sur la façon de rendre réelle sur toile, la beauté de l'oiseau et de la nature.

Quand l'horreur du bombardement va dévaster cette paisible journée de marché, le jeune homme devra mettre toute sa sensibilité d'artiste au service du devoir de mémoire.

A la manière d'un peintre , Antoine Choplin accompagne le lecteur par petites touches impressionnistes, confrontant des visions sereines et immobiles de la nature et des scènes violentes et cataclysmiques de ville déchiquetée.

Avec une économie de mots, toujours si finement choisis, il nous fait nous interroger sur la meilleure façon de rendre la réalité de notre monde, dans l'Art qu'il soit ici pictural ou photographique.

Déjà sous le charme de l'écriture d'Antoine Choplin dans son dernier livre "La nuit tombée", je confirme mon plaisir, dégustant en gourmandise son écriture douce et poétique.
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Le héron de Guernica

Attirée par le titre (le héron est l'un de mes oiseaux préférés, et Guernica est un tableau qui m'a toujours beaucoup émue) je me suis laissée guider par l'auteur Antoine Choplin, ou plutôt par le personnage du livre, Basilio, peintre délicat au regard poétique qui ne peint que des hérons.

Par ses yeux nous allons découvrir l'impensable, l'horreur des bombardements, la violence, la destruction, la souffrance et la mort.

Mais, comme, justement, on voit tout ça avec son regard à lui, sa douceur, sa poésie, ça prend une étrange couleur, une drôle de sonorité, un goût d'impossible.
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Cour Nord

Roman social et sur les relations père-fils, aux tonalités musicales bleutées, enchaînant les chapitres de façon fluide et aux motifs d’une compo de jazz, avec



Dans les années 1980, au cœur d’une petite ville du Nord de la France, la grève se poursuit dans une usine menacée de fermeture.



Léo participe aux mouvements avec son père responsable syndical très engagé dans la lutte.

C’est un tournant décisif, la rencontre avec les grands patrons…



Léo n’a pas les mêmes ambitions que son père, sa passion à lui c’est jouer de la trompette avec ses amis du quartet de jazz, la tête remplie des airs de Thelonious Monk et Chet Baker, tout à ses rêves créatifs d’improvisation.



L’auteur retranscrit avec beaucoup de justesse l’atmosphère de solidarité dans les revendications, le désarroi, les dissonances dans les ressentis du père et du fils.

Style assez dépouillé. Un portrait tout en sobriété et sensibilité.



Ce n’est pas mon roman préféré de l’auteur, mais sa lecture reste agréable, et les émotions contenues des personnages sont touchantes.

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Une forêt d'arbres creux

Déporté à Terezin – un camp qui se veut la vitrine présentable du système de déportation – le dessinateur Bedrich Fritta se voit chargé d'animer un atelier de dessinateurs devant contribuer à « l'embellissement » du camp. Cette activité officielle sera le paravent d'un acte de résistance : dessiner pour témoigner des conditions de vie réelles de ce camp. Malgré la répression, certains de ces dessins clandestins nous parviendront.

C'est écrit sans emphase, avec une simplicité extrême, presque froidement, et pourtant ce petit livre de 115 pages est terriblement sensible et efficace.

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Partie italienne

J’avais déjà entendu parler d’Antoine Choplin mais je n’avais encore jamais eu l’opportunité de le lire. C’est désormais chose faite et je peux dire que je comprends qu’on parle de lui tant sa plume est habile, cultivée et agréablement poétique.



« Sur l'échiquier finement marqueté, les pièces projettent leurs ombres élégantes. Avec nonchalance, l'index de l'homme qui s'est assis en face de moi glisse un instant sur le plateau pour épouser les contours de deux ou trois d'entre elles. » Le narrateur, prénommé Gaspard, est un artiste plasticien français de renom. Alors que sa popularité n’a de cesse de croître, il part à Rome pour une parenthèse de repos et de réflexion. Dans ses bagages, un échiquier, qu’il pose sur la table d’un café, afin de se mesurer aux joueurs de passage.



« Pour mes sens un brin assoupis, les coudes sur le bord de la table et le menton en pesée sur mes deux poings réunis, elle n'est d'abord qu'une demi- silhouette furtive, augmentée d'un effet de drapé, celui d'une jupe ou d'un bas de robe au tissu rêche et clair. Un grand sac à main se retrouve pendu par sa bandoulière au dossier de la chaise métallique qui me fait face. » Les adversaires défilent, indifféremment. Et puis apparaît Marya, « la championne » comme la surnommera le vendeur de fruits et légume installé à côté de la table de café occupée par Gaspard.



« Lorsque Simon arrive à Auschwitz, l'un des collaborateurs du commandant, Richard Baer, le reconnaît. Un nazi du nom d'Achill Flantzer, lui-même amateur d'échecs. Il le sauve d'une mort immédiate en le recrutant comme secrétaire particulier. Avec l'idée, surtout, de passer du bon temps sur l'échiquier face à un joueur de grande valeur. » Avec l’interruption de Marya dans son existence, c’est l’opportunité de croiser l’Histoire ; la petite avec la naissance d’une idylle, et la grande avec le passé de cette jeune femme, venue à Rome pour retrouver la trace de son aïeul.



Au final, un roman déroutant mais charmant. Les spécialistes des échecs y trouveront probablement plus de sens que moi mais j’ai aimé la façon dont Antoine Choplin accroche son lecteur avec des parcelles d’expérience qui font miroir avec le propre vécu de chacun. Une plume que je vais relire.

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Partiellement nuageux

Avec beaucoup de pudeur et de poésie, Antoine Choplin nous parle ici de Ernesto, de son chat Le Crabe et de son vieux télescope Walter. Ernesto part en voyage à Santiago. Dans le musée de La Mémoire, il rencontre Ema. Des effleurements discrets, des paroles rares et riches, Ernesto et Ema vont s'apprivoiser lentement, en douceur, alors que du passé surgissent les images d'une dictature encore proche. C'est un ouvrage empli de la souffrance d'un peuple, des espoirs que les hommes reconstruisent .
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L'incendie

Pavle vit à Belgrade et Jovan en Argentine. S’étant revus après plusieurs années de silence, ils entament une correspondance. Au fil des lettres, le passé affleure, douloureux. La guerre en ex-Yougoslavie les a marqués au fer rouge. Un événement, surtout, a bouleversé leur existence et continue de les hanter…





Une couverture affichant Antoine Choplin et Hubert Mingarelli, avouez que ça fait rêver ! Je ne sais pas comment ils ont fonctionné autour de ce texte mais je suppose que chacun a endossé le rôle de l’un des protagonistes. Les lettres sont au départ plutôt insignifiantes, simples échanges de bons procédés après des retrouvailles appréciées. Mais peu à peu le ton change, les sujets abordés deviennent plus graves, les confidences plus intimes. Et tout les ramène dans cette maison où ils sont entrés un jour d’hiver, pendant la guerre. Ils étaient trois soldats. A l’intérieur, ils on trouvé une femme, seule. Une femme qui sera en quelque sorte l’étincelle mettant le feu aux poudres…





Pas simple comme exercice, l’épistolaire. J’ai aimé ici les silences, la difficulté à trouver les mots, à se livrer, à exprimer la honte et la culpabilité. J'ai aimé l'écriture discrète et sensible du duo Choplin/Mingarelli, même si, je le répète, je ne sais pas qui a écrit quoi. J’ai aimé l’interaction entre Pavle et Jovan, pleine de retenue et de non-dits jusqu’aux révélations crevant un abcès depuis trop longtemps enfoui. Et puis j’ai aimé la fin qui laisse une pincée d’espoir au cœur du chaos.




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Partie italienne

Il est précisé que l'auteur ne prend aucun parti, ne défend aucune cause; cela repose! J'aime les auteurs engagés mais une pause fait du bien surtout s'il s'agit de l'écriture de Choplin que j'apprécie beaucoup. Ici, on est à Rome et si on y est allé, on savoure l'évocation des lieux qu'évoque l'auteur. Comme je regrette de ne pas savoir jouer aux échecs (et au bridge) Je suis incapable d'anticiper, de définir une stratégie: même aux dames ou à la belote, je suis nulle! Ici, c'est l'échiquier qui réunit l'écrivain reconnu et une jeune femme d'origine hongroise à la recherche de traces de coups joués par son grand-père et un allemand d'un camp de concentration.On suit cette quête et une partie d'échecs se fera de nuit au pied de la statue de Giordano Bruno.

Un livre dans lequel je me suis plongée avec grand plaisir
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Nord-Est

Mais qu est ce que je me suis embêté à suivre dans les montagnes ces personnages insipides qui crapahutent et marchent sans cesse direction les plaines. il n y a rien à dire puisqu'il n y a absolument rien dans cette non histoire. J avais vraiment bcp aimé "La nuit tombée" du même Antoine Choplin et je me faisais un plaisir d y retourner...des paysages, des dialogues vains et stériles, pas d histoire pas de personnages à part, je le dis, le vide un peu comme l écriture facile et sans accroche de l auteur. grosse déception :( c est la vie.
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Partiellement nuageux

Les livres d'Antoine Choplin sont courts, mais les histoires contées me marquent à chaque fois par leur pudeur. Pas de longues descriptions, pas d'envolées à n'en plus finir.

Des similitudes entre eux ? Sans aucun doute. le constat d'un passé révolu où les souvenirs douloureux se mêlent aux événements heureux : l'avant et l'après Tchernobyl dans «la nuit tombée», la guerre d'Espagne dans « le héron de Guernica ». Ici, c'est 'histoire d'Ernesto et d'Ema, deux victimes comme des milliers d'autres chiliens des années de dictature de Pinochet.

Ils se sont rencontrés là, devant le musée de la Mémoire, ils se sont parlés, sont repartis avec leurs cauchemars, puis ils se sont retrouvés devant ces totems mapuches faisant face à l'Île des morts, embrassant la mer et le ciel pour panser ensemble ce passé tourmenté.

C'était partiellement nuageux, mais après la pluie, le beau temps pourrait revenir.

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